Développement durable
Vœu pour 2008

48H Chrono

709503988_a9d0a09bde Nicolas Sarkozy vient de convier les partenaires sociaux à une négociation sur le temps de travail. Grand paradoxe de la chose : il ne leur laisse pas le temps !

D’abord, quelle est le cadre de la négo : à la demande du MEDEF, il deviendrait possible de négocier, entreprise par entreprise, la durée du temps de travail entre la durée légale hebdomadaire aujourd’hui (35h) et la durée maximale prévue par l’Union Européenne (48h).

Première remarque : on est quand même bien content d’être en Europe ! On aurait pu en douter pendant le débat sur le referendum pour le traité constitutionnel, mais finalement l’Europe, cela pose des limites protectrices, même en France !

Seconde remarque : il propose ici de discuter sur une loi cadre à la façon dont cela a été fait pour les 35h. Sauf qu’il donne 3 semaines avant de légiférer, là où la gauche avait pris le temps des échanges, et qu’au lieu de tirer vers le haut, il tire vers le bas, pour ne pas dire : « vers le plus bas autorisé en Europe ». A tous ceux qui ne voyaient pas bien la différence entre une politique de droite et une politique de gauche pendant la campagne, espérons que cela éclaire un peu !

La question qui se pose est : quelle mouche (du Nil) a piqué notre Président pour qu’il nous ponde une telle loi, entre la poire et le fromage du diner de noël ? Ben, il est fort à parier qu’il vienne juste de recevoir le bilan de sa politique sur les heures supp : chère pour les finances de l’état et très mal reçue par les entrepreneurs du fait de sa complexité. Il fallait donc qu’il revoit sa copie.

Nous voilà donc embarqué dans une dérèglementation totale sur le temps de travail, parce que le candidat Nicolas Sarkozy a sorti de son chapeau le slogan « travailler plus, pour gagner plus » sans même savoir comment le mettre ensuite en place. C’est peu de dire que c’est de la très mauvaise politique.

Sur la loi des 35h qu’il est d’usage (et de bon ton ;-) de critiquer, il a souvent été fait remarqué que les petites entreprises avaient été exclues du processus (alors qu’il s’agissait d’un problème de calendrier). Qu’elles soient rassurées, avec la droite, les salariés des petites PME seront les premières touchées par la mise en place du temps de travail maximal européen. La faiblesse de la représentation syndicale en leur sein risque de leur couter très cher : les 39h d’aujourd’hui seront un 4/5ème demain.

Bien qu’il applique ici une politique au combien en phase avec ce sur quoi on l’attendait, j’aurais tout de même préféré que Nicolas Sarkozy fasse campagne sur sa vrai politique : « Travailler autant que les pays émergents d’Europe, pour finir par perdre en pouvoir d’achat ».

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