Séquence frisson
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Biocarburant

Street_children_of_butareLa crise alimentaire qui touche brutalement les pays les plus fragiles remet au premier plan l’intérêt d’une montée en puissance des biocarburants et leur réel intérêt pour les problèmes à venir de notre petite planète.

Certes les biocarburants sont des produits de substitution au pétrole que l’on pourrait qualifier de « renouvelables » puisqu’il est possible de les reproduire à notre échelle de temps. Certes, les biocarburants produisent dans leur combustion moins de produits nocifs que les produits pétroliers. Pour autant, les biocarburants ont encore deux points faibles de tailles : ils continuent à produire du CO2 et surtout, ils prélèvent l’énergie en question sur les stocks alimentaires mondiaux.

Dans un monde où la démographie va conduire à une augmentation du nombre d’habitants jusqu’à 9 milliards dans le siècle à venir, les biocarburants posent la persistante question du partage des richesses, mais aussi celle du partage des ressources énergétiques en des termes nouveaux.

Auparavant, dans l’esprit de tout un chacun, on ne mélangeait pas les choux et les carottes : les stocks de nourriture se partageaient pour la nutrition (ce qui était d’ailleurs déjà plus ou moins vrai) et le capital énergétique pour des besoins particuliers : transport, chauffage, industrie, etc ... Chacun des deux avaient des utilisations différentes et même s’ils venaient à manquer, on pouvait toujours argumenter sur des contextes locaux ou du partage d’une seule et même richesse.

Aujourd’hui, la donne change puisqu’une part de l’énergie que nous allons consommer sera en concurrence du stock alimentaire global. Sur une planète en tension sur l’alimentation et l’énergie, l’alimentation pourra se substituer à l’énergie. Le problème est que l’énergie n’est pas du même ordre que l’alimentation en terme de conséquence sur l’humain : l’un est vital, l’autre ne l’est pas directement.

Il y a par derrière un vrai problème éthique. Pour faire vite, les ventres des africains seront-ils un jour indirectement en concurrence avec nos moteurs de 4x4 ? La question n’est pas complètement saugrenue : la logique de nos économies nous y conduit directement si nous n’y prenons pas garde : la demande énergétique de nos pays développés reste soutenue (voire en croissance) et solvable, à l’inverse de la demande alimentaire des pays en voie de développement qui est peu solvable mais aussi en croissance.

Cette question ne se règlera pas naturellement avec les modèles économiques que nous héritons du XXème siècle. Si on ne veut pas être les acteurs involontaires d’un monde de plus en plus injuste, il nous faudra nous poser les bonnes questions sur notre développement et l’émergence des biocarburants n’est qu’un début vers cette réflexion et cette inflexion dans nos comportements.

Le premier des biocarburants, c’est celui qui nourri l’homme et cela doit le rester.

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