Sarkozy : touche pas à mon pote
Qualités humaines

L'échec annoncé d'un Président

Rforme_manif_2Le discours de campagne de Nicolas Sarkozy a été juste sur un point : le besoin et l’attente de réforme de ce pays. Il aura fait toute sa campagne dessus et avec un tableau volontairement noirci de la France accompagné d'un affichage mensongé sur une pseudo posture de rupture, il aura marqué le point.

La France est en attente de réforme et les français sont prêts à aller de l’avant sur le sujet. Pour autant, Nicolas Sarkozy va échouer sur ce sujet et il va échouer doublement.

D’abord, dans les projets du Président et du gouvernement, il n’y a pas de réalité de fond à cette volonté de réforme du pays. Il y a de l’agitation, de la réponse temps réel aux attentes qui pointent au jour-le-jour, mais il n’y a pas de réflexion global sur l’attente du pays et sur les grandes lignes cohérentes d’une réforme qui emporterait et engagerait tout un chacun, dans une vraie démarche de changement (qu’elle soit de droite ou de gauche d’ailleurs). Ce courant de fond, cette vision, cette perspective globale à même de fédérer un peuple sur un projet n’existe pas ... et n'a probablement jamais existé.

En second lieu, l’échec de la politique présidentielle sur une réforme du pays tient dans un mot : l’injustice. Dès le début de son mandat, avec la loi TEPA ou le bouclier fiscal, la politique de Nicolas Sarkozy a été entachée par un favoritisme ostentatoire et assumé, un gout affiché pour les riches et les puissants de ce pays. Les autres devraient passer derrière dans les propositions politiques, mais devant dans les efforts à faire pour redresser le pays ! De jour en jour, les « réformes » politiques de ce gouvernement se révèlent asymétriques. L’effort doit être porté par les classes moyennes ou en difficulté, quand on relâche les contraintes sur les classes dirigeantes ou celles qui possèdent du capital.

Cette asymétrie dans la réforme et le manque d'une vison d'ensemble se retrouve aussi dans la volonté de faire passer ou non des projets. Certaines professions se retrouvent au cœur de réformes parce qu’aucun contre-pouvoir n’existe ou alors parce qu’il s’est affaibli. Par contre, quand il s’agit des taxis, on recule … et pour les notaires ou les professions de santé, on retire sans faire de bruit les projets. Nous sommes revenus dans le règne de la loi du plus fort.

Même si les média sont bien tenus, à coup de purges, d’intimidations et de chantage aux moyens, les français sentent très bien l’enjeu de ce qui se passe en ce moment. Nicolas Sarkozy ne veut pas réformer le pays, il sert les siens, sur le dos des autres.

Deux conditions de la réussite à une réforme est la vision qui la porte et le sentiment d’équité et de justice ressenti par chacun d’entre nous, dans l’effort à fournir pour faire évoluer la France. Si ces conditions ne sont pas réunies, la confiance disparaît, l’anxiété apparaît et les postures se bloquent, durablement. C’est juste ce qui nous arrive aujourd’hui.

Dans cinq ans, certains commentateurs écriront que ce pays n’est décidément pas réformable, qu’il a toujours une inertie énorme et que les français sont des indécrottables râleurs. Moi, j’écrirai seulement que l’on n’a pas élu un Président à la hauteur !

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