Motions pour Reims … l’analyse du fond
Patrick Viveret à Brest

Analyse « énergétique » des motions A, D et E pour Reims

2919108548_b5b751254d_m_4Comme je l’ai dit dans ma précédente note, les propositions sur des politiques locales, nationales ou internationales ne me semblent pas être le seul angle d’analyse des motions A, D et E. D’abord parce qu'elles se ressemblent étrangement (on pourrait même finir par croire qu’elles sont toutes issues du même parti !) Ensuite, parce que les lacunes de l’une se comblent assez naturellement avec la complémentarité des autres. Enfin, parce que le congrès ouvre la voie d’une période de travail de trois ans, pendant laquelle toutes ces idées devront être débattues, travaillées et consolidées afin de fournir un matériel de campagne optimal à notre futur(e) candidat(e).

Un second angle d’analyse pourrait être sur l’énergie portée par les motions afin de mettre en mouvement notre parti. D’évidence (halte-là l’hypocrisie des premiers ou derniers signataires !), cette énergie est le reflet de l’état d’esprit des prétendants au secrétariat national du PS et de leurs équipes.

Je pense qu’une analyse de ce type est à même de permettre un peu de discernement entre les 3 motions candidates à la candidature, en tous cas sur les écrits ...

Le corps des contributions est souvent réservé aux propositions de fond. L’introduction part souvent d’une forme d’état des lieux qui se décline en une vision critique de la situation actuelle. C’est dans la conclusion que se trouve souvent plus clairement l’impulsion de la motion, en terme d’énergie mobilisatrice.

On pourra toujours critiquer l’approche et les morceaux choisis (chacun est libre de reprendre les vrais textes), mais j’ai tenté de déceler ce qui différentiait ostensiblement les approches dans le dernier chapitre (la conclusion) des 3 contributions.

Motion A                                      Motion D                                      Motion E

Chacun se fera son opinion sur ces 3 extraits de conclusions ...

Pour ma part, la motion A se montre très combative, dans l’affrontement. Elle est centrée autour d’une logique de rassemblement autour de la personne du premier secrétaire qui arbitre, mène les débats et les combats. Au final, la fierté retrouvée apparaît comme celle dévolue au vainqueur, pas nécessairement à celle d'un nouveau projet (j'ose espérer bien-sûr que c'est pour partie sous-entendu !)

Je ne suis pas un partisan de cette vision de la lutte politique qui finirait par rejoindre celle de Sarkozy sur certains aspects. Le pouvoir par l’expression de la force peut être une approche productive à court terme (Sarkozy le démontre tous les jours !), mais l'histoire a montré qu'elle pouvait aussi trahir des valeurs.

Par ailleurs, si cette approche peut avoir du sens en période de pré-campagne présidentielle par exemple, j’ai le sentiment que ce n’est pas celle qui fera émerger demain les meilleurs propositions du PS, en terme d’innovation et de contenu. Pourtant, c’est d’abord cet objectif qu’il me semble important d’atteindre en fin de congrès, pour mobiliser utilement les trois années à venir.

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Pour la motion D, l’approche est différente : on part de l’attente des français, de leur espoir à nous voir trouver une voie de gauche qu'ils appellent de leurs voeux. Il ne s’agit pas d’imposer une vision socialiste (parfois vieillissante d'ailleurs), mais bien de trouver LA vision socialiste qui manque aujourd’hui à la gauche, en réponse à l’ensemble des crises qui nous frappent et à un monde qui change. Je trouve cette idée très forte.

J’aime beaucoup aussi la réaffirmation d’un nécessaire travail collectif et créatif du PS pour y arriver (ce qui reprend le sens de la contribution ... dont je suis le premier signataire !)

Enfin, et c’est la seule motion des 3 à insister autant sur le sujet, la nécessité de reprendre plaisir à travailler ensemble. Cela n’y paraît pas, mais je trouve cela essentiel pour la réussite de notre projet collectif. Le plaisir à être et contruire ensemble est assurément une des clés de notre réussite collective, il est donc un objectif en soi.

Pour la motion E, la volonté est nettement moins marquée, tout en se rapprochant des conclusions de la motion D sur certains aspects, mais à mon goût, sans y mettre la même force (ce qui se justifie logiquement, puisque la dernière signataire a laissé entrendre qu'elle abandonnait la candidature !)

Vous l’aurez compris, mon cœur de militant va à la motion D ... et ce n’est pas cette analyse qui me fera changer d’avis !

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