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octobre 2008

La politique de la Task Force

Money_burn_2 La crise qui arrive est le moyen pour Nicolas Sarkozy de laisser libre cours à une de ses pratiques favorites : l’usage de Task Force. Face à un problème, il met le paquet et c’est cette forme de choc qui donne l'illusion d'une résolution du problème.

Sarkozy utilise déjà ce mode de gestion de crise pour sa communication : il en fait des tonnes pour n’accoucher bien souvent que d’une souris (mais les caméras sont rarement encore là pour filmer le modeste rongeur). Il utilise aussi ce mode d’intervention face à la violence : grand déploiement de force qui bloque temporairement l’adversaire, mais ne règle aucun des problèmes de fond. Les banlieues en sont malheureusement l’éloquent exemple, elles deviennent de jour en jour une poudrière que nous ne pourrons bientôt plus contenir. C’est par cette même méthode qu’il tente aujourd’hui d’endiguer la crise, par de vastes plans pour l’économie aux budgets pharaoniques.

Le problème avec les task force est double : elles masquent souvent la globalité du problème puisqu’elles ne s’attachent à n’en traiter qu’un et elles sont par nature extrêmement couteuses : le ratio résultats sur dépenses est souvent bien plus faible que lorsque les dépenses sont pesées et raisonnées.

Aveuglé par un besoin de laisser paraître une maitrise sur une crise qui nous dépasse, notre président claque l’argent des français à tous vents. Le réveil risque d’être bien difficile car en contrepartie de l’argent dépensé, aucune action n’est engagée pour régler le problème de fond de la crise actuelle.

Dans le même esprit, je vous invite à lire l'analyse du Monde de lundi : L'horreur économique de M. Sarkozy.


Patrick Viveret à Brest

Les_rendez_vous_de_ess__2 Le 3 octobre dernier a eu lieu la première conférence des Rendez-vous de l’économie Sociale et Solidaire, à Brest. Patrick Viveret y était invité pour y parler d’un de ses sujets de prédilection : la richesse.

J’avais déjà eu l’occasion d’écouter Patrick Viveret il y a trois ans et son propos m’avait déjà interpellé. J’ai plus récemment lu avec intérêt son dernier livre : « Pourquoi cela ne va pas plus mal ? » qui est sorti en 2005. Aussi, c’est avec un peu d’impatience que j’attendais sa venue sur Brest.

C’est un drôle de personnage, à la fois capable de partir dans une vision profondément pessimiste de la société dans laquelle nous vivons, mais aussi, de rebondir juste après sur une vision très optimiste des potentielles pistes qu’il nous faudrait creuser ensemble, pour sortir de cette noirceur ...

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Analyse « énergétique » des motions A, D et E pour Reims

2919108548_b5b751254d_m_4Comme je l’ai dit dans ma précédente note, les propositions sur des politiques locales, nationales ou internationales ne me semblent pas être le seul angle d’analyse des motions A, D et E. D’abord parce qu'elles se ressemblent étrangement (on pourrait même finir par croire qu’elles sont toutes issues du même parti !) Ensuite, parce que les lacunes de l’une se comblent assez naturellement avec la complémentarité des autres. Enfin, parce que le congrès ouvre la voie d’une période de travail de trois ans, pendant laquelle toutes ces idées devront être débattues, travaillées et consolidées afin de fournir un matériel de campagne optimal à notre futur(e) candidat(e).

Un second angle d’analyse pourrait être sur l’énergie portée par les motions afin de mettre en mouvement notre parti. D’évidence (halte-là l’hypocrisie des premiers ou derniers signataires !), cette énergie est le reflet de l’état d’esprit des prétendants au secrétariat national du PS et de leurs équipes.

Je pense qu’une analyse de ce type est à même de permettre un peu de discernement entre les 3 motions candidates à la candidature, en tous cas sur les écrits ...

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Motions pour Reims … l’analyse du fond

2919108548_b5b751254d_m_4Le travail militant consiste à lire les motions et à s’en faire une analyse (qui vaut ce qu’elle vaut, restons humble !) Je profite donc de l’espace de liberté d’expression que m’offre ce blog, pour vous donner les grandes lignes de mon analyse.

Pour moi, il y a deux types de contributions dans ce congrès, 3 ont vocation à départager des premiers secrétaires et 3 ont vocation à poursuivre le travail de contribution, sur une base déjà plus consolidée.

Sachant que le congrès de Reims est là pour définir une ligne politique et choisir notre 1er secrétaire, je me suis surtout attaché aux 3 premières :

  • La motion A, dont le premier signataire est le camarade Bertrand
  • La motion D, dont la première signataire est la camarade Martine
  • La motion E, dont la dernière signataire est la camarade Ségolène

Il faut creuser un peu (voire beaucoup) pour trouver des vraies divergences de fond sur ces 3 motions. Ce qui existe plutôt, c’est un développement différent de certains arguments, mais sur une ligne globale plutôt cohérente entre les trois.

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Retour au politique

People_of_the_railway_2 Il y a deux jours, je suis tombé sur l’édito du monde : « Retour au politique » (lire ici) qui traite de la débâcle financière de ces derniers jours. J’ai trouvé la phrase de conclusion pleine de sens.

« Il est donc urgent de revenir au politique et à sa question centrale : à quoi sert, à quoi doit servir la richesse des nations ? A améliorer le sort des peuples, ce qui s'est produit encore trop marginalement depuis deux décennies ? Ou à enrichir de minuscules aristocraties, hier de la naissance, aujourd'hui de l'argent ? La réponse s'impose. »


L’onde choc du 11 septembre

Tom_molloy_2L’onde de choc du 11 septembre 2001 aura mis 7 ans, quasiment jour pour jour, pour atteindre les profondeurs du système néocapitaliste. A entendre les analystes financiers, la chute de Lehman Brothers à mi-septembre est apparue aussi inimaginable et inattendue que celle des WTC, 7 ans plus tôt.

Cette crise financière prend racine dans les attaques du 11 septembre, quand l’administration Bush décide de baisser les taux pour montrer l’inoxydabilité de son système économique, face à une attaque exogène. La croyance voulant que le moral des ménages soit intimement lié à leur niveau de consommation, le maintien artificiel par l’emprunt d’un pouvoir d’achat à haut niveau aura donné le change à la face du monde … temporairement.

La suite est une succession de prises de risques et de fuites en avant des banques, des assureurs et des politiques néocapitalistes, à la façon de la fable des moutons de Panurge. Aucune réflexion de fond n’est venue remettre en cause le système. Le soleil brillait à la lueur des profits, ce n’était pas le moment de parler des risques que l’on faisait courir à la société tout entière. Chaque début d'année, les golden-boys accumulaient les primes et des bonus astronomiques qui faisaient rêver le monde en ces périodes de fêtes !

Sept ans plus tard, c’est la valse des milliards qui sonnent le glas de cette escalade folle des prises de risques, sur la base d’un système centré sur le mirage d’une croissance ininterrompue, des pays DEJA développés. Ces milliards qui viendront un peu plus encore endetter les générations qui naissent, sans régler un seul des problèmes actuels.

Le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) avait estimé en 1998, dans son rapport mondial sur le développement humain, qu’il fallait 40 milliards de dollars pour s’attaquer dans le monde à la famine, l’accès à l’eau potable et le traitement des maladies que l’on sait aujourd’hui traiter à coût réduits. A l’époque, ce chiffre avait du sembler insurmontable aux citoyens que nous sommes, ou en tout cas, assez inaccessible pour justifier que nos grandes nations développés ne fassent rien.

Mais aujourd’hui, il n’a fallu que deux ou trois semaines aux puissances des nations développés pour lever plus de 1000 milliards, afin d’éviter le crash des structures qui étaient initialement sensées « sécuriser notre argent face aux méchants voleurs » (et aussi l’axe du mal !) Sans parler du fait que la notion de « banque » vole en éclat, c'est plus de 25 fois la somme demandée par le PNUD pour aider d'autres êtres humains qui vient d’être dilapidée, pour des fins que personne ne comprend réellement.

Je pense depuis longtemps que les tensions du monde viennent d’abord des inégalités et du système qui les maintient en place, voire les creuse. Aujourd’hui, je ne suis pas loin de penser que cette succession d’évènements, depuis le 11 septembre jusqu’à aujourd’hui, est le produit de notre aveuglement individualiste et de notre fainéantise intellectuelle collective, face à une minorité de puissants qui traiteront toujours d’abord leurs intérêts propres.

Si nous n’apportons pas des réponses rapidement, en terme de projet collectif d’un développement humain à l’échelle de notre planète, cet aveuglement et cet immobilisme vont servir ici et ailleurs un seul type de politique : les extrêmes.

Comme à chaque onde de choc, il y a plusieurs rebonds … méfions-nous des suivants.


100% Aubry

Aubry_2 Dame Martine séjourne à Brest pendant la durée des 36ème journées des communautés urbaines (ACUF) qui ont lieux aujourd’hui et demain dans notre belle ville (belle communauté urbaine devrais-je dire !) Elle n’a pas manqué de passer par Dialogue puis par le PS brestois pour y donner une conférence débat en lien avec le congrès de Reims à venir.

Même si mon avis était (je l’avoue) un peu fait avant même la prestation de ce soir, je dois dire qu’elle m’a impressionné tant sur le fond que sur la forme de son propos. Je n’ai pas relevé un seul point de désaccord sur la logique d’engagement de sa motion et surtout, j’y ai trouvé ce que j’attends des leaders de notre parti pour sortir la France de la léthargie conservatrice moderne dans laquelle l’UMP tente de nous morfondre.

Il est un peu tard pour développer, mais mon choix est fait, je serais de la motion D : Changer à gauche pour changer la France.

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