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février 2009

UMP et la politique par l'exemple

Damien_Meslot_et_Nicolas_Sarkozy_en_visite_a_l_Alstom-550x413On se demande bien ce que que ces deux là disent au travailleur que l'on voit de dos.

Le premier, chef de l'état, s'est illustré il y a juste un an au salon de l'agriculture par la phrase restée célèbre : « Casse toi, pauv'con ». Le second, Damien Meslot député UMP, s'est lui illustré il y a deux ans par une petite phrase à l'attention d'un procureur de la République : « gaucho de merde ». Contrairement au premier, lui vient d'être condamné, pour outrage à magistrat.

Mais l'actualité rattrape l'UMP encore aujourd'hui puisque le groupe MGMT a accusé le dit parti d'avoir utilisé son dernier titre « Kids » dans deux meeting et sur des vidéos sur internet, sans leur avoir demandé. Le secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand, a aussitôt annoncé son intention d'indemniser le groupe américain MGMT, pour avoir utilisés frauduleusement un de leurs titres.

Bel exemple pour notre jeunesse !


Croissance : drogue ou produit masquant pour l’économie ?

économie réelle Dans les médias, les économistes de tous bords font front commun pour défendre un retour de la croissance. A la façon d'un toxicomane en manque, les économistes hurlent à la croissance. Est-ce une dépendance clinique ou cela cache-t-il bien autre chose ?

Nos modèles économiques revendiquent une justice sociale fondée sur l'idée que la croissance des uns, aussi démesurée soit-elle, finie par profiter aux autres. C'est cette théorie qui justifie les salaires ou les capitaux mirobolants d'une minorité s'affichant comme des locomotives pour tout le système.

Mais voilà, la mécanique s'est grippée. Officiellement, certains auraient abusés de jeux financiers trop complexes et il y aurait eu création de produits toxiques ! Mais la réalité est sûrement finalement plus simple, mais risque de mettre quelques années a être acceptée : c'est la promesse d'une croissance à 5% par an qui est une promesse toxique !

Tout système ne peut croître que de ce qu'il prend ou reçoit. Aujourd'hui, nous semblons découvrir que les matières premières vont venir à s'épuiser et que le soleil est la seule ressource durable sur terre, qui se transforme de diverses façons. Il va donc bien falloir négocier avec cela. La croissance globale va devoir s'équilibrer à hauteur du flux d'énergie solaire que l'on reçoit et transforme. Quand à la « croissance matérielle », elle n'a d'avenir que dans le cadre d'une réflexion de type « écosystèmique » à l'échelle des usages humains.

Pour résumer, il va falloir s'habituer à une croissance globale proche de zéro, car c'est finalement la seule dont nous disposions durablement. Cela ne signifie pas qu'individuellement la croissance sera nécessairement nulle, un effet de noria entre générations, entre pays peut générer des « croissances relatives », mais certainement plus raisonnées et mesurées que l'hyperconsommation actuelle.

Donc, s'il n'y a plus de croissance à l'avenir, la règle fondant la justice sociale du système d'hier tombe elle aussi. Une fois la promesse d'une croissance perpétuelle tombée, une question va se poser, celle de la répartition des richesses, celle des inégalités frappantes entre pays, mais aussi dans les pays. Le voile va tomber sur le modèle économique et les peuples risquent de demander des comptes à tous ceux qui ont fait vivre ces modèles. Voilà ce qui perturbe la sphère économique ces derniers jours, simplement la peur d'avoir à rendre des comptes ... pas forcément financiers d'ailleurs.

Non, la croissance n'est pas un produit addictif pour les économistes, c'est simplement un produit masquant pour les modèles qu'ils ont défendus depuis des années et qui ont justifié tant d'inégalités sociales, ici et partout dans le monde. Un produit masquant comme en utilisent certains sportifs, pour cacher ce qui leur permet de faire des performances hors du commun.


Congé paternité : un grand pas vers l’égalité entre femmes et hommes

Bébé Le congé paternité n’est pas une anecdote dans la vie de son enfant, c’est un acte qui permet de prendre pleinement sa place de père, à égalité avec la mère.

Me voilà en congés paternité pour la troisième fois. Grace à mes fonctions syndicales, j’ai souvent participé à des discussions sur l’égalité professionnelle, soit dans le cadre de signatures d’accords avec la direction de mon entreprise, soit simplement entre collègues ou amis.

J’ai toujours pensé et défendu que le congé paternité était une grande avancée mal reconnue vers une meilleure répartition des taches concernant les soins à l’enfant. Certains y voit un acte symbolique pour sa durée : 11 jours, je pense au contraire que c’est un temps qui permet au père de prendre la place qui est la sienne dans le rapport à son enfant.

C’est dans les premiers jours après la naissance que se créent les rôles, simplement parce que la maman, présente 24h/24 prend peu à peu plus d’assurance que le père face au jeune enfant. Le père, contraint à tenir les rythmes de son emploi, tant pour les absences le jour que pour la difficulté des premières nuits, quand il faut se lever le matin, n’a pas la disponibilité pour construire sa confiance en soi vis-à-vis de son rapport au tout jeune enfant.

On aurait tort de croire que tout cela tient de l’évidence. L’arrivée d’un nourrisson est une expérience nouvelle (notamment le premier). On a beau avoir fait tout pleins d’études, on ne s’en retrouve pas moins démuni lors des premiers pleures, des premiers bains ou des premiers habillages. S’il s’installe dès le départ un décalage dans la confiance en soi vis-à-vis des soins au nourrisson, ce décalage s’installera sur la durée et chacun, sans le réfléchir ou le vouloir, prendra la place qu’il croit être la sienne pour l’enfant et l’inégalité sera ainsi créée.

Avec le recul de trois enfants, je me rends compte à quel point le premier congé paternité est important pour faire ses premiers pas avec la mère, à pied d’égalité. Après, le reste suit … simplement parce qu’être père, c’est aussi bien que d’être mère !


Sarkozy : service marketing d’un ultralibéralisme en crise

Sarkoshow Hier soir, la télévision française diffusait un bien mauvais téléfilm en prime time. Dans le rôle principal, un acteur bien connu concourant pour les nominations aux césars. Mais le scénario, écrit dans l’urgence, manquait de réalisme malgré les efforts non dissimulés de l’acteur pour essayer de nous transmettre quelques brides d’émotions longuement travaillées.

Au-delà de la dérision que m’inspire l’exercice du Président hier soir, c’est surtout le retournement de position idéologique qui me marque et m’effraie vis-à-vis de sa « sincérité politique ». Qui peut croire qu’un homme qui depuis 40 ans agit avec un raisonnement purement ultralibéral, peut d’un jour à l’autre, reprendre des propos tenus hier encore par la CGT ou par sa propre opposition ?

Il y a dans l’exercice d’hier, non pas une volonté de réussir ce qui est annoncé, mais surtout une envie de renvoyer aux français l’image du Président qu’ils attendent. Ce n’était pas un exercice politique hier soir, c’était du « marketing politique » : un travail sur l’emballage, pour mieux coller à ce que Nicolas Sarkozy espère comme une situation conjoncturelle et surtout, se donner du temps, pour ne rien changer sur le fond.

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