La préfectorale, la stratégie de l’état UMP pour regagner les territoires
Le paradigme de l'acrobate de cirque

Déficit publics, l’UMP pris dans le rouge

453556513_52b1b12fb3_m Dans sa liste de bonnes résolutions pour 2010, Nicolas Sarkozy a du inscrire : « Montrer que je me préoccupe de l’accroissement de la dette de la dépense publique. »

Avant-hier, il réunissait les principaux acteurs sur cette question, tout en pointant fortement du doigt les dépenses venant des collectivités territoriales (communes, départements et régions) qui seraient selon lui, les plus grandes sources de dépenses aujourd’hui.

Malheureusement pour lui, la nature de la dépense publique et de la dette qu’elle constitue pour la France et pour l’ensemble des français n’est pas à l’image de ce qu’il aimerait montrer. L’état est responsable de 87% de la dette publique française, quand les collectivités territoriales n’en portent que 9.7% et la sécurité sociale 3.3% [Article du Monde ici].

Par ailleurs, la structure de la dette des collectivités territoriales est liée à l’investissement et non au fonctionnement comme pour l’état. En effet, les collectivités territoriales ne sont autorisées à s’endetter que sur de l’investissement (bâtiments, infrastructures, etc …) et non sur le fonctionnement (salaires, dépenses courantes, etc …)

La bonne dette et la mauvaise dette publique

Financer l’investissement par de la dette, n’est pas une aberration. Comme on achète une maison en prêt, l’emprunt permet de lisser la dépense initiale sur les années d’utilisation du bien acquit. Ce qui n’est pas juste, c’est de financer des dépenses annuelles par de l’emprunt long terme. Cela équivaut à faire payer les suivants ce que l’on consomme immédiatement. Et ça, c’est le type de pratiques de l’état et non celles des collectivités territoriales qui ont l’obligation d’équilibrer annuellement leurs budgets de fonctionnement.

Mais ou est le hic dans tout cela ?

Pourquoi l’état n’arrive pas à faire ce que les collectivités territoriales font depuis des années ?

Le hic qui taraude notre président est que le principe même d’équilibre budgétaire, c’est la recherche de l’adéquation entre les dépenses et les recettes. Le hic, c’est que l’état n’est pas en capacité à descendre ses dépenses car une diminution des services à la population serait très impopulaire et que les soient disantes grandes réformes à même de gagner en « productivité » sont au final plutôt des coûts supplémentaires car la demande en service a plutôt tendance à s’accroitre, dès que l’on en discute collectivement !

Le second hic, c’est que tout le discours idéologique de l’UMP tient dans la baisse de la taxation (même si dans les faits, ils en créent bien plus qu’ils ne le disent !) Ce discours étant un pilier des campagnes de la droite, il devient difficile d’assumer à postériori de lever plus d’impôts pour équilibrer la balance.

Alors comment font les collectivités territoriales ? Elles lèvent bien l’impôt en fonction de leurs dépenses et c’est même parfois fort difficile à argumenter. Mais la contrepartie à cette acceptabilité est de proposer un vrai projet en face, cohérent et partagé collectivement.

Voilà le cœur du hic : le projet collectif du chef de l’état et surtout sa cohérence financière. Avec les finances, on voit rapidement ceux qui promettent tout et son contraire, car l’aiguille part rapidement dans le rouge. Si faire rêver le peuple est le rôle du politique alors l’UMP est championne, mais on risque maintenant de se réveiller rapidement avec un sacrée gueule de bois !

Justice et éthique politique

C’est une question de justice politique que de proposer des projets équilibrés qui ne reposent pas seulement sur des financements hypothétiques futurs. C’est une question d’éthique politique que d’avoir le courage de porter à la connaissance de nos concitoyens la nature des arbitrages qui se posent collectivement à nous, entre niveau de dépense et niveau et qualité des services rendus.

Monsieur le Président, ne chercher pas à trouver des boucs émissaires dans les collectivités territoriales de gauche (ou de droite) qui assument sur leur territoire les politiques qu’elles proposent. Par contre, du plus haut sommet de l’état, il serait temps de mettre en phase discours et actes, tout autant que dépenses et recettes.

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