Avec Sarkozy et l'UMP, la France recule
Déficit publics, l’UMP pris dans le rouge

La préfectorale, la stratégie de l’état UMP pour regagner les territoires

4012709718_3098d25d67_m Comme je l’ai dit dans ma précédente note, la France est soumise à une énorme machine à remonter le temps sous l’ère sarkoziste. Nouvel exemple avec l’usage fait par l’état d’un des plus hauts corps de l’état : les préfets.

Nous connaissions l’usage des « préfets kleenex » qui au moindre petit dérapage dans la vie du Président ou de sa garde rapprochée subissait les foudres du roi. Nous connaissions le management par objectifs de ces représentants de l’état sur le territoire, en fonction de la politique décidée à Paris. Nous connaissions aussi les préfets médiatiques qui finissent par apparaitre plus que les politiques dans les journaux pour vanter les actions de l’état. Nous voici aujourd’hui à une nouvelle étape dans l’étatisation du territoire, les campagnes électorales de la préfectorale !

La tête de liste UMP à la région Bretagne témoigne parfaitement de ce recadrage au plus haut sommet de l’état et de ce recul dans la philosophie même de ce qu’est un élu politique et sa nécessité de représentativité. Bernadette Malgorn, ancienne préfète de Région Bretagne jusqu’en 2006, magistrate à la cours des comptes, ancienne secrétaire générale du ministère de l’intérieur jusqu’en 2009, … ancienne énarque (promotion « Léon Blum », cela ne s’invente pas) n’est pas à priori une politique née, mais bien ce qui se fait de plus pointu dans la haute administration de l’état français.

Par ailleurs, elle-même aujourd’hui maillon de l’UMP, c’est elle qui a nommé les préfets bretons qui ne manquent pas de faire un peu de zèle pour lui tenir gentiment la porte pendant sa campagne électorale. Même chez les préfets, on sait se renvoyer l’ascenseur !

Ce mélange entre les très hautes fonctions de l’administration de l’état, normalement au service du politique et non en concurrence avec lui, est un dérapage important dans le fonctionnement du système démocratique.

La séparation fonctionnelle entre les professionnels de la fonction publique et les élus de la république est une des clés de voute de notre démocratie. Certes, le discours des hauts fonctionnaires sortis de l’ENA sera toujours plus léché que celui des élus venus du peuple, certes leur maitrise de l’administration sera toujours meilleure que ceux qui ont pratiqué d’autres métiers. Mais le sens du rôle d’élu, c’est sa représentativité, son lien au réel et à la population, pas sa performance dans l’administration.

C’est le rôle de ces hauts fonctionnaires que d’être performants dans l’administration, pas celui des élus de la République. Eux, les élus, sont là pour contrôler l’administration au nom du peuple, pas pour en être un des plus hauts maillons.

La candidature de Bernadette Malgorn à la région Bretagne, quatre ans après en avoir quitté le poste de préfète de région, témoigne d’une orientation très risquée pour la politique de demain. Verra-t-on les préfets affronter les Présidents de conseil généraux ou les grands maires ? Est-cela la vision de l’UMP ? Remplacer les élus du peuple par des hauts fonctionnaires aux ordres de l’état centralisateur ?

Il fut un temps où les provinces françaises étaient contrôlées par l’état et ses préfets, mais ce temps était aujourd’hui lointain … en France. Pourtant, cela semble être redevenue la ligne de perspective de l’UMP et de son Président Nicolas Sarkozy pour reprendre le contrôle de territoires qui ne veulent plus d’eux.

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