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Nicolas Sarkozy est-il le Président de la France ?

Nicolas Sarkozy Président point interrogation Il n’est pas ici question de remettre en cause l’issue du scrutin. Nicolas Sarkozy a bel et bien été élu à la majorité absolue lors des dernières présidentielles, cela ne fait pas débat. Pour autant, être candidat, puis être élu ne signifie pas que l’on est LE Président, aux yeux des français. Incarner la fonction présidentielle, c’est un peu plus exigeant que d’être reçu au concours d’entrée.

Au-delà de la vision politique qui pourrait aussi être débattue, la fonction présidentielle peut se décomposer en trois axes structurants : une image, une représentativité et un rôle.

L’image du Président est comme celle du drapeau ou de Marianne, c’est un symbole. C’est un symbole dont on peut être fier, un symbole qui relie, un symbole qui donne l’exemple. L’image que donne Nicolas Sarkozy n’est à l’évidence pas celle que l’on attend pour la France. Du « casse-toi pauv’con » au récent propos off sur le « journaliste pédophile », en passant par le coté bling-bling et sulfureux du personnage, Nicolas Sarkozy provoque plus la risée ou la honte qu’une image de grandeur et une personnalité d’envergure pour le pays. De plus, son mandat aura été entaché quasiment en continu par des affaires touchants ses proches ou lui-même : Clearstream, Bettencourt puis Karachi. Des affaires dans lesquelles son impartialité peut être directement mise en jeux et dans lesquelles l’intouchabilité présidentielle et les secrets de l’état jouent régulièrement un rôle pour la défense de certains intérêts.

Si le Président n’est pas un homme comme les autres, il n’est pas non plus un élu comme les autres, il représente les français, tous les français. La notion de représentativité est au cœur même de la fonction, elle garantie l’ambition de l’intérêt général et offre à tous et à chacun une reconnaissance de ce qu’il est, dans une France composite, hétéroclite mais riche de sa diversité. Nicolas Sarkozy n’a pas intégré cette dimension. Il est depuis le départ l’élu d’une certaine France, celle du pouvoir économique, celle de la « réussite au mérite » (qu’il convient évidemment de relativiser). Au lieux de réunir et de rassembler les français, il se sert des cicatrices historiques du pays pour jouer un jeu politique malsain, que cela soit avec les Roms, les étrangers, les banlieues ou les jeunes, son discours tente de rallier des majorités sur la base d’une dynamique de rejet d’une minorité caricaturée.

Le rôle enfin. Le Président n’a pas qu’un rôle de gouvernance en terme d’actions et de réformes, il est avant tout le gardien d’un sens et de valeurs. Il incarne le gage d’une stabilité qui permet au pays de se développer et de vivre sereinement. Qu’il soit économique ou humain, le développement ne peut se faire que dans un cadre sécurisant, un environnement où les règles, les valeurs sont partagées et s’inscrivent dans la durée. C’est le rôle du premier personnage de l’état que de garantir ce cadre pour le pays. Nicolas Sarkozy n’a pas intégré cela. Son modèle s’inspire à tord du mandat de Tony Blair qui était certes le premier politique de son pays, mais dans une nation où c’est la Reine qui incarne la stabilité, pas le Premier ministre. Au fils des réformes commencées et non finies, des idées lancées simplement pour voir ou même des renoncements d’actions engagées, la lisibilité sur le futur fait aujourd’hui cruellement défaut dans une France affaiblie par la crise, mais aussi en errance dans un modèle mondial en forte évolution. Il n’y a plus de cadrage présidentiel.

Le 6 mai 2007, Nicolas Sarkozy a été désigné pour être Président de la République française. Pour le reste, l’histoire le dira ...

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