Elections Cantonales avec Chantal Simon-Guillou
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Affaire Laëtitia : le ras-le-bol de la justice

Le drame de l’affaire Laëtitia offre encore une bien triste perspective du pouvoir actuel. Le jeu politique de Sarkozy souhaite donner l’impression qu’il s’occupe de ce qui occupe les français. Sur le fond, il n’y aurait rien de mal à cela. Le problème est qu’il fait l’opposé de ce qu’est sensé être le role de l’Etat.

On attend l’état pour traiter le fond, pas pour sauter sur chaque problème, mais pour mettre en place des principes, des règles, des façons de faire qui empêche les problèmes de revenir. A l’opposé de cela, la démarche de Nicolas Sarkozy est de surfer sur une affaire médiatique, de façon opportuniste, pour exister et en donner la même lecture que le tout venant, sans recul, sans réflexion. Sa parole serait celle des français !

Le problème est que si le Président représente les français, il est aussi à la tête du plus avancé des outils, l’appareil d’état. Il n’est donc pas un pékin lambda comme les autres citoyens, il a accès à l’ensemble de la machine pour l’informer, l’instruire et lui donner des éléments de compréhension des affaires sur lesquels il intervient.

Le ras-le-bol des magistrats et de la police vient de là. Ils savent que le Président sait comment cela marche, mais ils ont été jetés en pâture aux médias, aux français, simplement pour occuper la fréquence dans un moment d’émotion forte et légitime du pays, dans l’affaire Laëtitia. Alors que ces fonctionnaires tentent au jour le jour de gérer la casse, avec de moins en moins de moyens, le gouvernement tente de nous faire croire que les statistiques s’améliorent. Mais le jour où un drame survient, point de remise en cause ou de questionnement de la part des responsables, c’est d’abord la recherche d’un coupable qui viendrait justifier l’arrivée du drame et donc disqualifier toute critique.

Le plus idiot dans l’histoire est que semble-t-il l’affaire Laëtitia n’ait même rien à voir avec tout cela. Elle semble le fait d’une personne difficilement détectable dans les statistiques et on ne va pas mettre tout le monde en prison. Au lieu de nous amener à prendre du recul, à réfléchir, ce gouvernement part dans un discours ultra populiste, histoire de sauvegarder une face cachée qu’il sait pouvoir le mettre en difficulté. Celle d’une politique qui affaiblie de jour en jour l’état et qui le fragilise.

Cette démarche est avant tout une fuite en avant dans un mensonge supplémentaire, d’une incapacité à regarder la réalité en face et à l’assumer.

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