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mai 2011

La biodiversité : qu’est-ce que cela n’est pas ?

Biodiv Parfois, lorsque l’on a du mal à comprendre quel que chose, le mieux est de renverser la question et de se demander : « ce que cela n’est pas ». Alors, qu’est ce que n’est pas la biodiversité ?

L’inverse de la biodiversité, c’est une sorte de clonage. C’est une forme de reproduction à l’identique d’un matériel génétique, autant de fois que cela serait nécessaire. Ce serait aussi, peu d'espèces avec un nombre réduit d'interactions entre elles. On pourrait concevoir plusieurs types d’animaux ou de plantes, mais ils contiendraient tous un même code interne par espèce. Pour peu que cela puisse exister en vai, une forêt ainsi constitué ne serait surement pas très éloignée visuellement de la forêt que l’on connait, elle n’en serait pas moins fondamentalement très différente.

La particularité des clones est qu’ils sont identiques, dans leurs forces et leurs faiblesses. S’il y a une faille, alors tous les clones sont atteints.

Pour des raisons de productivité, l’agriculture ou même les producteurs de fleurs utilisent largement le principe du clonage. Une conséquence positive est une grande prévisibilité dans les comportements de la plantes : les plants de fraises de Plougastel, par exemple, sont programmés pour fleurir à la bonne date, par rapport à la demande du marché (un peu avant l’arrivée des cerises !) La contrepartie n’est pas un plant plus fragile en soi, mais c’est l’ensemble de la culture qui est plus risquée face à une maladie. Si l’un des plants est atteint, c’est l’ensemble qui risque de collapser d’un coup, si on ne réagit pas vite. Le système ne trouve naturellement pas un état d’équilibre pour sa survie, au contraire.

Nous connaissons bien un autre grand clone planétaire. Probablement, faites-lui vous d’ailleurs face , en ce moment même ! C’est Windows : un programme informatique, reproduit quasiment à l’identique sur des millions de machines, en même temps. C’est surement plus simple pour la maintenance informatique, par contre, combien de mise à jour par an sont nécessaires pour combler les failles de stabilité et se protéger des attaques extérieures ? La fragilité du système réside dans sa force : on peut faire propager extrêmement vite des programmes malveillants.

 

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Reportage Toxic Somalia

M53876 Presqu’une semaine après la fin de Safer Seas, il y avait hier soir une émission d’ARTE consacrée à la Somalie [ici] et notamment à la question de la piraterie en mer. Le reportage « Somalie, pirate ou piratée ? » par Paul Moreira apporte un regard nouveau sur cette question dont il a largement été question lors des journées Safer Seas à Brest.

L’enquête du journaliste met à jour les réseaux mafieux européens qui prospèrent sur l’élimination des déchets toxiques de nos sociétés : chimiques ou nucléaires. Le reportage montre comment des futs ou des containers de déchets hautement toxiques sont arrivés sur les cotes somaliennes, largués par des bateaux en provenance d’Europe [Infographie]. Il montre aussi les dégâts irréversibles de ces produits sur la santé des habitants, avec notamment des naissances avec des malformations particulières. Il montre enfin comment les pêcheurs de Somalie ont fini par prendre les armes, pour devenir de vulgaires pirates, faute de ne pouvoir combattre ceux qui les détruisaient lâchement depuis le large.

Le gouvernement somalien semble impuissant face à cela, pris dans des conflits internes au pays et n’ayant aucun bateau pour contrôler ses cotes. Les navires mafieux importent à la fois déchets toxiques et armes. Cela favorise ainsi les conflits armés internes qui jettent le pays dans le chao, tout en rendant la situation confortable pour tous ceux qui souhaitent se débarrasser de produits dangereux, à moindre coût.

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Fukushima

Titanic_plans Un an, un mois et trois jours, c’est ce qui sépare le début de la catastrophe nucléaire de Fukushima-Daiichi du 100ème anniversaire du naufrage du Titanic. Deux évènements arrivés à près de 100 ans d’intervalle, en des endroits quasiment opposés du globe, mais qui semblent rappeler aux hommes les mêmes enseignements.

Dans les deux cas, la cause racine de l’accident n’est pas la faute technique ou humaine, mais un évènement naturel extérieur, sous-estimé. Dans les deux cas, l’homme s’est cru en capacité à tout contrôler et, aveuglé par sa soi-disant toute puissance technologique, a pris des risques qu’il n’a ensuite pas su maitriser. Dans les deux cas les victimes auront été majoritairement des personnes qui auront fait confiance.

En 1912, près de 1500 personnes périrent dans la catastrophe. En 2011, le chiffre sera surement difficile à évaluer. La catastrophe nucléaire de Fukushima, comme celle de Tchernobyl 25 ans plus tôt, provoque une mort insidieuse, une mort qui colle au territoire, une mort qui se lègue aux générations futures.

Les analyses de criticité des accidents prennent en compte la probabilité d’apparition d’un incident et la gravité de l’accident. Nous avons tendance à surestimer la fiabilité de nos technologies modernes et surtout sous-estimer la gravité des conséquences des technologies que nous employons. Avec le nucléaire, nous jouons avec le feu. Quelque soit la probabilité d’apparition d’une défaillance grave, aussi petite soit-elle, il nous faut nous poser la question de notre capacité à vouloir en assumer les conséquences, pour nous-mêmes, mais aussi au nom de plusieurs générations à venir.

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Safer Seas 2011 à Brest

SaferSeas_2011- Dans le cadre de ma délégation, j’ai passé quelques heures de la semaine dernière aux journées Safer Seas, qui se déroulaient au Quartz, à Brest. Colloque international sur la sécurité en mer, sous toutes ses formes, cette troisième édition semble avoir été un succès. De nombreux experts internationaux était présents, à la fois pour échanger entre eux, mais aussi pour rappeler que cette question devient un enjeux de premier ordre.

La sécurité en mer prend aujourd’hui plusieurs formes : sécurité des hommes en cas de défaillance matériel, mais aussi sécurité des hommes en cas de piraterie ou de prise d’otages, sécurité des milieux face à des catastrophes technologiques comme des marées noires ou face à de la malveillance économique, comme lors des dégazages ou des vidanges d'eaux de ballastes et enfin, la régulation des trafics en tous genres (licites comme illicites).

Les mer, les océans tranchent aujourd’hui avec la terre. Longtemps conceptualisés comme un ailleurs qui pouvait s’autogérer, au-delà des petites frictions côtières, les mers sont encore largement des espaces peu contrôlés.

Face aux politiques sécuritaires des nations et aux nouvelles technologies, tant sur l’aspect surveillance que sur l’aspect interception, la criminalité est rendue plus difficile à terre. De façon assez naturelle, elle se développe en mer. Le territoire est très large, la surveillance et l’interception plus difficiles et la collecte de preuves souvent impossible. Par ailleurs, le droit international dicte encore mal les règles de jugement à terre, de criminelles capturés en mer, au-delà des zones gérées par chaque nation. Il s’en suit donc un flou propice aux trafics (y compris d’humain) ou à la piraterie et à la prise d’otages contre rançon.

Même si cela reste encore aujourd’hui une criminalité localisée et tenant sur un petit nombre d’individus sur le plan mondial, le risque est grand de la voir se développer et changer d’échelle dans un monde en tension. Au fils des prises et des rançons, les criminels montent en gammes en terme de technologie d’interception et accentuent donc les risques.

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Docu - La quatrième révolution

Cette semaine passait sur ARTE le documentaire allemand : La quatrième révolution.

Ce documentaire est instructif car il démontre que le possible est tout à fait à notre porte. Il nous rappelle qu'au lieu de nous focaliser sur ce qui s'apparente à des rentes de certains pays ou parfois à des dogmes, comme le nucléaire, nous ferions mieux de faire tourner nos neurones sur les énergies de l'avenir.

La seule critique de ce film est qu'il n'aborde pas la question des coûts ... que cela soit des coûts de réparation, si on ne fait rien ou des nouveaux coûts de production, si l'on passe au renouvelable.

Cela étant dit, on y apprend plein de choses. A voir donc !

 

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