Tinergie-Brest.fr
Projet SapEAUné : la solidarité eau à Brest métropole

Débat sur le nucléaire

Commission SEE_Nucléaire TFMardi dernier au Parti Socialiste de Brest, nous avons monté une réunion sur la question du nucléaire. Pour donner un tour d’horizon de la question, nous avions invité Bruno Rebelle, Directeur de Transitions, qui est plutôt favorable à une sortie rapide et Yann Gouzien, Président du Conseil de développement de l’agglomération et du Pays de Brest, mais aussi retraité de EdF et spécialiste des questions d'énergie.

Le premier constat est que ce n’est pas facile de monter une réunion sur le nucléaire. Il est à la fois pas simple de trouver des intervenants modérés qui sont pour une sortie du nucléaire, mais il n’est pas plus simple non plus de trouver des intervenants qui défendent le modèle actuel ! Le débat reste très technique, avec des chiffres assez interprétables de part et d’autre. Reste donc deux choix qui se défendent l’un comme l’autre, en fonction des priorités que chacun fait prévaloir en premier.

Un consensus a toutefois émergé de la réunion, celui de plus parler de cette question-là, de la mettre au débat. Jusqu’à maintenant, les citoyens ne se sont pas approprié ce sujet, ce choix, cette stratégie qui est toutefois très engageante (Cf. les implications post Fukushima au Japon). Peu de débats, donc peu d’informations pour nourrir les échanges ou même les options alternatives. Nous tombons donc rapidement dans un discours parfois irrationnel et trop souvent enflammé !

Pour ma part, je ne juge pas le passé, le lancement du programme nucléaire français avait probablement de bonnes raisons d’exister. J’acte tout de même que la France est le seul pays du monde à avoir autant misé sur cette technologie (80% de la production électrique), souvent en faisant des choix énergivore en terme de développement, probablement afin de s’auto convaincre de la légitimité de cette stratégie nationale. Je constate que le modèle est à bout de souffle, soit par son incapacité à assumer la réalité de la demande en pics actuelle (malgré le plus gros parc de STEP d’Europe), soit par notre incapacité à arbitrer réellement l’avenir avec cette technologie (nouvelles technos, nouvelles centrales, stockage ou même prix réel).

Au-delà de ce débat instructif et intéressant sur le fond, je suis convaincu qu’une stratégie intelligente de sortie du nucléaire s’impose. Cela décevra peut-être certains anti-nucléaires qui se sont battus sur des arguments sociétaux, mais je crois que la réalité de la sortie du nucléaire se fera avant tout sur une logique financière. En effet, l’avenir de la filière passe par de très gros investissements sur le long terme : 60 à 80 ans. Il n’y a probablement plus beaucoup d’investisseurs à vouloir assumer les risques qui pèsent sur cette filière, à moyens long terme, depuis les récents évènements, le changement de posture de l’opinion publique et du politique.

Il y a quasiment un an, le nucléaire a perdu son AAA. Il est probable que cela signe la fin d’un cycle, d’une parenthèse de l’histoire pour une énergie aussi couteuse que risquée. Cela ne nous empêchera pas d’en entendre parler, pendant encore bien longtemps !

Commentaires