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mai 2012

Havre de paix pour la loutre d'Europe

37_HavredePaix3Jeudi dernier, en tant que président du Syndicat de Bassin de l'Elorn, j’ai signé une convention "Havre de paix pour la loutre d'Europe" au barrage du Drennec à Sizun, avec le président du Groupe Mammalogique Breton, Xavier Grémillet.

Les Havres de paix sont des conventions entre des propriétaires de terrains susceptibles d'accueillir la loutre et le Groupe Mammalogique Breton (GMB), association de protection des mammifères sauvages de Bretagne et de leurs habitats. Il y a aujourd'hui 45 Havres de paix en Bretagne, sur 280 ha et environ 34 kilomètres de berges.

La loutre est un animal plutôt discret qui a besoin de certaines conditions pour vivre et se reproduire. Ces conventions définissent quelques règles simples pour favoriser leur présence et aussi leur développement. En effet, la loutre est un animal qui a été durement touché, soit par l’exploitation de l’homme (chasse), soit par la mise en place d’infrastructure ou d’usage peu adapté à son mode de vie (routes, urbanisation, agriculture ou même diminition des sources de nourriture).

Comme beaucoup d’actions sur la biodiversité, l’enjeu n’est pas de sanctuariser un espace au profit d’une espèce. C’est au contraire, de comprendre comment l’homme interfère sur les autres espèces et d’apporter les corrections, quand ces impacts se font de manière inconsciente et bien souvent, sans aucune valeur ajouté. C’est une forme de vivre ensemble, en bonne intelligence, étendu à l’ensemble du vivant.

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Bureau de vote - bureau de vie

20071120_vote2c_F111TCette année scolaire fut riche en élections de tout ordre (et ce n’est pas fini !) J’aurai totalisé 7 journées de votes : primaires citoyennes, présidentielles, législatives ou même élections des représentants du personnel dans mon entreprise. Une petite tranche de vie sur une année tout de même !

Etre président d’un bureau de vote, cela reste un « job » un peu particulier. Pour commencer par le coté rébarbatif, c’est très répétitif … quand ce n’est pas ennuyeux. Il y a à la fois des temps longs, quand l’électeur se fait rare, mais aussi des heures de pointes (avant et après la messe, comme on dit !) La cadence infernale peut atteindre alors un électeur toutes les 15 à 20 secondes, si on ne veut pas avoir une file d’attente trop longue. Autant dire qu’il vaut mieux rester concentré, car la sanction tombe en fin de journée, au moment du recollement des votes, entre le nombre d’exprimés et le nombre d’émargements. Un petit écart, pas de lézard, mais un grand écart, bonjour le cafard !

Un bureau de vote, c’est aussi une équipe, par définition composée de chiens et de chats, de futurs perdants et de futurs gagnants. La fiabilité du vote n’est pas une fonction du process (vote papier ou électronique), mais plutôt d’un jeu d’autocontrôle entre les représentants des différents prétendants. Cela nécessite donc de mettre en présence des personnes qui ont souvent passés leurs dernières semaines à faire campagne les unes contre les autres. Pendant les 10 h d’ouverture du bureau de vote, l’ambiance est très politiquement correcte, président et assesseurs tiennent leur poste avec sérieux, application et fair-play. Il s’agit bien là d’une sorte de trêve politique. Les jeux sont faits, rien ne va plus et tout le monde attend déjà fébrilement le résultat qui s’écrit en temps réel. Des débats dans l’équipe peuvent avoir lieux sur l’opportunité de retourner le cahier d’émargement ou de le faire signer à l’envers, sur la qualité des sandwichs ou l’heure de la pause café, mais en dehors de ces sujets de fond, l’attention va à l’électeur.

Car un bureau de vote, c’est enfin et surtout cela, un contact rapide mais intense avec l’électeur. Pour beaucoup, cela reste un moment solennel : celui du choix, celui de la prise de décision qui engage, celui de l’arbitrage politique, avec tout ce que cela peut signifier en termes de représentation. Avec le vote électronique, le choix et le vote se font en même temps, dans l’isoloir. L’attente avant d’entrer est donc parfois celle de la dernière hésitation. La tension est quelques fois perceptible dans le regard. Mais, c’est aussi parfois le temps d’un échange très bref, d’un petit mot de soutien pour l’équipe du bureau, d’une bise claquée ou d’une poignée de main serrée. Car un bureau de vote, c’est aussi un ancrage territorial, avec des gens qui se connaissent et qui, à défaut de partager parfois les mêmes opinions politiques, se côtoient en dehors, partagent une histoire commune et des lieux de vie.

Voilà, un bureau de vote, c’est plusieurs histoires en une et surtout, ce n’est pas un lieu commun.