L’abstention n’est pas un jeu madame Malgorn
Un mandat au fil de l’eau !

Premier conseil municipal

1010302_10151779189704058_8473517707141812172_nHier matin avait lieu le premier conseil municipal de Brest pour la mandature 2014-2020.

Contrairement aux conseils municipaux classiques où nous passons principalement en revue des délibérations gérant la ville, celui-ci relevait exclusivement de la mise en route du Conseil. Les délibérations étaient majoritairement sur des élections d’élus à des fonctions : le maire d’abord, puis les 21 adjoints de la municipalité. Nous avons fini par quelques nominations sur des instances spécifiques comme le CCAS, la Commission d’Appel d’Offre (CAO) ou le CA des pompes funèbres communales (PFCA), par exemple.

Du fait du « scrutin proportionnel, avec une prime majoritaire » de l’élection municipale, ce jeu de nomination revêt un caractère plutôt symbolique. En effet, la liste gagnante dispose d’une large majorité au conseil (aujourd’hui, 42 sièges sur 55 pour Brest). Il y avait donc peu de surprise à attendre de ce conseil.

Première réunion officielle après l’élection, ce conseil n’en est pas moins instructif sur les positionnements des deux listes élues. Comme il était prévisible, madame Malgorn aura joué le jeu de l’obstruction systématique, sans vraiment arriver d’ailleurs à trouver des angles d’attaques pertinents, sur un ordre du jour pour le moins cousu de fil blanc. Bardée d’un code civil Dalloz bien en vue, ses interventions relevaient plus de la nécessité d’exister et de poser ses marques, que du débat constructif promis par l’opposition en début de séance.

Leur propos introductif fut d’ailleurs pour le moins étonnant. Revenant sur les résultats de l’élection, le doyen de l’assemblée a souhaité minimiser la victoire de dimanche dernier, qui d’un point de vue démocratique est sans appel.

La règle de l’arbitrage démocratique est d’obtenir la majorité plus une voix. La liste de gauche a obtenu la majorité plus 1143 voix, soit plus de 5,4 points d’écart entre les deux listes. Suivant cette règle connue de tous à l’avance, il n’y a donc pas à discuter. Laisser entendre que la liste d’opposition aurait des réserves de légitimité dans la forte abstention ou les votes blancs relève juste d’une analyse déformée du résultat électoral.

Le fort taux d’abstention relevé par cette nouvelle opposition doit en effet tous nous questionner (nous ne les avons pas attendu d’ailleurs pour cela), mais il n’est en aucun cas une réserve de voix que peut revendiquer l’une ou l’autre des listes. Le premier message des abstentionnistes ou des votes blancs au second tour est plutôt qu’aucune des deux listes n’a réussi à les mobiliser ou à recueillir leur adhésion. Les explications en sont multiples, mais aucune des deux listes ne porte une plus forte responsabilité sur cet état de fait et bien-sur, aucune des deux ne peut revendiquer ces voix.

Cette torsion de la réalité des votes ressemble beaucoup à ce qui est asséné au niveau national quand à la légitimité de la gauche à gouverner, malgré l’élection. Cela questionne sur l’état d’esprit et les visées de ceux qui profèrent ce genre d’analyse ou de propos.

Enfin et de façon paradoxale, le fait de dénoncer l’abstention comme étant un problème grave pour notre société n’a pas empêché la nouvelle opposition municipale de refuser de prendre part au vote plusieurs fois durant ce premier conseil. Ils avaient le choix de voter Pour, Contre ou Blanc. Refuser de prendre part au vote, n’est-ce pas tout simplement s’abstenir ?

Belle démonstration de cohérence démocratique !

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