Nicolas Sarkozy

Affaire Sarkozy-Kadhafi : une République entachée

Sarkozy-Kadhafi _ Des billets et des bombesPar le plus grand des hasards, j’ai dévoré hier soir la bande dessinée sur l’affaire Sarkozy-Kadhafi - Des billets et des bombes. Une enquête très bien expliquée par le dessin que je conseille à tous ceux qui veulent comprendre cette affaire d'Etat. On la trouve en bibliothèque, en occasion pour pas cher ou en librairie.

Aujourd’hui dans la presse (ici), au terme de 10 années d'enquêtes, nous apprenons que les juges ont renvoyé Nicolas Sarkozy en correctionnel pour « recel de détournement de fonds publics », « corruption passive », « financement illégal de campagne électorale » et « association de malfaiteurs » dans le cadre du dossier du financement présumé de sa campagne de 2007 par le régime de Kadhafi. L’ex-secrétaire général de l’Élysée et ancien ministre de l’intérieur Claude Guéant sera jugé pour une dizaine de chefs d'accusation dont « blanchiment de fraude fiscale en bande organisée », « corruption passive », « complicité de financement illégal de campagne électorale ». En plus de ces deux lascars qui semblent avoir été les commanditaires et les bénéficiaires principaux de ce système, d'autres personnalités de la Sarkozie seront sur les bancs des accusés, dont Éric Woerth (actuel député et Questeur de l'Assemblée nationale) et Brice Hortefeux (actuel député européen et conseiller régional d'Auvergne-Rhône-Alpes).

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Violences urbaines : Vouloir la paix, est-ce vouloir la justice ?

649f01fe6c372c12b1033697Le 14 juin dernier, les lycéens français étaient mis à l’épreuve sur un sujet de philosophie qui allait donner toute sa dimension, seulement 13 jours plus tard.

On peut imaginer que les auteurs du bac philo 2023 : « Vouloir la paix, est-ce vouloir la justice ? » avaient alors en tête le conflit ukrainien et l’impossible justice d’un retour à la paix, face à un dictateur devenu criminel de guerre. Mais il est impossible de ne pas faire le lien entre la question posée à tous les bacheliers et les déchainements de violence qui arrivèrent dans de nombreuses villes de France, après la mort d’un jeune, en âge de passer le bac.

De nombreux articles ont été écrits ces derniers jours par des spécialistes de différents horizons et c’est assurément un apport à la réflexion collective (je mets en fin de note quelques-uns des articles les plus intéressants que j’ai pu lire). On ne peut donc nier que les problèmes ayant fait naître ces violences sont multifactoriels et agir que sur un seul axe ne peut donner de résultat.

Vu de ma fenêtre (qui est étroite, comme celle de chacun de nous, pris individuellement), au moins trois dysfonctionnements méritent d’être regardés dans les causalités profondes de ces violences urbaines.

  • La question centrale du rapport à la justice dans les inégalités.
  • La question de la doctrine de maintien de l’ordre ou de la paix.
  • La question du sensible dans nos quartiers prioritaires.

 

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La question du barreur

Differentes_alluresDans mes plus jeunes années, j’ai eu la chance de faire pas mal fait de voile, sur différents types de supports.

La voile est une source d’apprentissage à bien des égards. C’est aussi une belle façon de se déplacer, à l’interface entre deux fluides, en jouant sur les réglages et le plus souvent en équipe. J’ai pris la mauvaise habitude de rechercher les similitudes avec la société qui m’entoure et j’avoue que parfois, cela peut s’avérer riche d’enseignements, y compris lorsque l’on fait de la politique !

Par exemple, le maniement de la barre lorsque l’on va dans le sens du vent, ou que l’on cherche à remonter contre le vent, surtout par fort vent et mer formée.

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Affrontement politique

Le-logo-de-l-ump-coupe-en-deuxLa crise de l’UMP nous livre un cas d’école intéressant à observer. Loin d’être un épiphénomène local, elle est probablement le signe d’un fonctionnement que l’on rencontrera régulièrement dans le futur, en lien avec les techniques de communication modernes.

Cette crise qui touche l’UMP aujourd’hui n’est pas unique en son genre. Elle fait écho à l’élection présidentielle américaine de 2000, entre Buch et Al Gore, où le président autoproclamé devint chef de l’état … tout en perdant des élections après recomptage des voix. Plus proche, cette crise fait aussi écho au congrès du PS de Reims en 2008, où Ségolène Royal et Martine Aubry étaient arrivées aussi dans un mouchoir de poche.

Au-delà des recomptages et de quelques fraudes observés qui sont probablement aussi vieilles que l’acte de vote, je ne crois pas non plus que les conflits entre personnes soit un fait nouveau dans l’histoire et le monde politique. Deux faits apparaissent comme plus contemporains : le maelström médiatique entourant ces crises politiques et aussi la réalité d’un score tendant vers une égalité quasi parfaite.

On aurait tendance à penser que ces épisodes quasi romanesques ont avoir avec le seul monde politique, il est probable que l’on se trompe : un des moteurs est clairement à rechercher dans le traitement de l'information qui est fait autour.

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Le vote FN aux présidentielles de 2012

Les électeurs du FN, tout comme les abstentionnistes, ont des motivations très diverses. Leur logique de vote n’est pas une logique politique au sens où nous l’entendons : une approche sociétale. C’est une logique liée à un problème, un enjeu particulier qui envahit leur vie, au point parfois de la rendre très anxiogène, quand ce n’est pas invivable.

Le vote FN, c’est un vote guillotine : « … tous à la guillotine ! ». J’entends par là, un rejet global et violent de la classe politique, dans son ensemble, au travers de ce que cette classe politique qualifie de pire : le FN. Ce parti n’est pas choisi pour ce qu’il est, mais comme message à ses adversaires. C’est une opposition violente par le vote, parce que des problèmes importants et structurants dans la vie de ces citoyens ne trouvent pas de réponses ou même d’écho, au plan politique. C’est un message de colère, de ras-le-bol.

Le vote FN, c’est ensuite une demande de protection. On croit souvent que la question de la sécurité est centrale, mais c’est probablement l’arbre qui cache la forêt. Nous sommes dans un monde extrêmement anxiogène : crise économique, crise écologique, crise démographique, crise climatique, conflits internationaux, inquiétude sur ce que nous mangeons, sur ce que nous utilisons (portable & co), sur nos façons de produire, etc … Autant de sujets qui interpellent, sans que l’on nous apporte de perspectives rassurantes. C’est l’impression d’être un jouet aux mains d’une mondialisation désincarnée ou d’un système de pouvoir économique tout puissant, contre lequel on ne pourrait rien, que l’on subit passivement. Le fait de requalifier des limites, des frontières, des barrières face à ce monde et d’afficher des décisions autoritaires tend à rassurer sur notre capacité d’action. C’est bien sur un leurre, mais cela rassure probablement un peu plus que l’inconnu, dans un monde qui ne croit plus en rien.

Le vote FN, c’est aussi celui des oubliés de la droite. La segmentation droite / gauche n’est évidemment pas qu’une affaire de classes. Il y a des personnes modestes de droite, comme des riches de gauche. Depuis cinq ans, toutes les personnes fragiles ont été stigmatisées par l’UMP : assistanat, retrait de l’Etat, baisse des aides, privatisation de la santé, etc … Quelle alternative pour ces personnes, qui ne voteront jamais à gauche par conviction, pour affirmer leur désaccord à ces 5 années, où le président qu’ils avaient élu s’est essuyé les pieds sur leur amour propre ?

Le vote FN, c’est enfin hélas un vote de rejet d’une partie de la population contre une autre. C’est le résultat d’une violente fracturation du corps social, à la suite d’une entreprise continue de stigmatisation de segments de la population : musulmans, Rom, chômeurs, malades, etc … L’UMP a donné raison par ce biais aux thèses du FN. En fabriquant des coupables aux peurs, aux jalousies, à la faiblesse humaine, il a construit des haines qui se traduisent probablement dans le vote le plus à même de les porter.

Le vote FN populaire, c’est probablement tout cela. Ce n’est pas à proprement parlé un vote d’extrême droite sur le plan politique, mais c’est bien l’extrême droite politique qui en profite.


Dehors !

Sarkozy_sale_tete_TGPLa chute du président sortant est sévère. Toute sa soi-disant stratégie de droitisation pour siphonner le vote FN s’avère être un échec cuisant. Au lendemain du premier tour, le voilà obligé de mendier les votes du FN en s’appropriant son discours, pour tenter d’atténuer sa chute.

A vouloir jouer avec le feu, on finit toujours par se bruler. Agiter les peurs, les haines et monter les français les uns contre les autres, sans produire de sens, sans produire de politique face aux besoins des français alimente les votes de rejet, les votes de replis, les votes de refus.

La monté du FN est significative, surtout dans les populations en difficulté, en souffrance. Je ne crois pas une seconde qu’il y ait 14,3% des électeurs français qui se soient convertis à l’extrême droite. Le vote FN est majoritairement un vote de rejet et de sanction, avant d’être un vote pour la politique réelle des leaders du FN.

Le vote FN est un symptôme, celui d’une France abimée par les années de pouvoir de dirigeants n’ayant aucune attention pour les plus faibles, pour ceux qui souffrent et qui les ont stigmatisés, qui les ont montrés du doigt, qui les ont fragilisés dans leur identité.

Le vote FN est aussi le témoignage d’un ras-le-bol, d’une défiance face au système politique qui promet, mais ne répond pas au problème. Un monde politique plus fasciné par le pouvoir et la richesse que le service à la population et aux plus faibles.

Le signal est fort, la France ne veut plus de cela.

Nous avons besoin d’une droite pour représenter des français attachés à ses valeurs. Nous avons besoin d’un équilibre politique pour construire le pays. Mais nous n’avons pas envie de cette droite qui joue la facilité de l’extrême droite pour cacher son néant.

Il avait promis la rupture, il n’a produit que de la division. Dehors !


Une drôle de campagne

Sondage présidentielle 2012La campagne présidentielle semble inquiéter les commentateurs, elle n’intéresserait pas assez les citoyens, avec donc des risques de surprises dans les urnes.

D’abord, il faut probablement relativiser l’inquiétude, simplement du fait de la nature de l’émetteur du message, qui est partie prenante dans l’évènement. Les commentateurs politiques vivent de la politique, presque plus que les politiques eux-mêmes. Il y a dans leurs regards et leurs commentaires circonspects une forme de mise en scène de l’échéance. A quoi serviraient-ils si tout un chacun était capable de deviner la fin de l’histoire avant eux ?

C’est probablement ce qui explique d’ailleurs la teneur d’un discours très axé sur le premier tour dans le duel Hollande-Sarkozy. A bien regarder le second tour, les jeux sont faits dans les sondages sur lesquels s’appuient les commentateurs, nul besoin d’expertise. Pour créer du suspense, il faut regarder le premier tour, là où les électeurs de gauche comme de droite se dispersent entre les candidatures, là où les favoris vacillent, en fonction des voix qui s’écartent momentanément de leur bulletin.

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Sarkozy, l'illusionniste des riches

Euro SarkozyOn sait que le président sortant voue une admiration sans limite pour les riches, il est le président des riches. Ce que l’on imagine moins, c’est qu’il se sert des autres classes pour défendre les riches.

Dans une excellente chronique de Philippe Askenazy dans le Monde, nous apprenons que la réalité de la France, n’est pas tout à fait celle que nous dépeint l’UMP.

A coup de pression fiscal, de social ou d’assistanat, nous découragerions la création de richesse, la France serait un repoussoir pour les riches … ce qui couterait fort cher aux classes moyennes et aux pauvres. Que nenni mes amis ! La France compte près de 9% des millionnaires de la planète, bien plus que l’Allemagne ou l’Italie.

Embourbé dans notre dette et nos déficits, nous serions en grande difficulté financière. C’est sans compter sur ce que l’auteur de la chronique appelle le « patrimoine liquide net » du pays (le patrimoine net de la population, moins la dette net du pays en question). La France culmine encore une fois, avec un patrimoine liquide net de 510 % du PIB !  De quoi voir venir un peu, non ?

Enfin, sur la pression fiscal sur les très riches (les pauvres très riches, comme on dit maintenant), elle serait confiscatoire. Je vous conseille le rapport sur la fiscalité et la redistribution en France entre 2007 et 2012 [ici] et notamment ces deux tableaux [ici & ]. D’abord, nous constatons que les 0,1% les plus riches disposent d’une décote par rapport aux autres revenues et ensuite, que l’imposition globale sur cette tranche extrême a continué à descendre durant le dernier mandat.

Alors que dire, si ce n’est que tout le discours de Nicolas Sarkozy est faux sur ces hyper riches. Ils étaient là avant son mandat (malgré tous les défauts de la France) et son action politique aura été de leur faire des cadeaux fiscaux, tout en dressant un tableau très sombre de la situation, pour faire croire au reste de la population que c’était à eux de se serrer la ceinture.

Il est temps d’inverser cette tendance. Il ne s’agit pas de faire la guerre aux riches ou de les stigmatiser (c’est en leur mettant un régime de faveur qu’on finit par les stigmatiser), mais il s’agit bien de redonner du sens à tout cela : une justice entre les citoyens, un effort équitablement réparti et enfin une vraie cohésion sociale et non plus, une exclusion fiscale par le haut.

Le programme de François Hollande répond bien à ces impératifs [ici], notamment en ce qui concerne la taxation des revenus les plus hauts, au-dessus de un million d’euro.


Quand Sarkozy invente la rétro-solidarité territoriale

Affiche-sarkozyDans son "programme", le candidat sortant propose de baisser les dotations de l’Etat pour les collectivités territoriales qui refuseraient de baisser leurs effectifs et leurs dépenses de fonctionnement. Belle promesse ! Mais que cache-t-elle, si l’on excepte le fait d’une ingérence totalement anti-démocratique d’un échelon du pouvoir sur un autre.

Prenons une commune qui aurait les moyens de baisser ses dépenses, probablement parce que certaines ne seraient pas justifiée … une commune à haut potentiel fiscal, par exemple. Elle continuerait à toucher les mêmes dotations de l’Etat. La baisse de dépense irait donc mécaniquement vers une baisse de la fiscalité locale.

A l’opposé, une commune qui n’aurait pas la possibilité de baisser ses dépenses, parce que sur un territoire difficile, nécessitant certains moyens et déjà à l’étale financièrement du fait d’un potentiel fiscal faible, se verrait diminuer les dotations de l’Etat. Cela conduirait donc mécaniquement à une hausse de la fiscalité locale !

Résumons la proposition : baisse de la fiscalité locale pour les riches et hausse pour les communes en difficultés. Ensemble, tout devient possible, même le renversement de la solidarité nationale.

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Sur Brest en 2012, près d’un tiers du budget de la ville vient d’une dotation de l’Etat (DGF) pour plus de 35 million d’euros et pour la communauté urbaine, c’est 15.5%, pour plus de 45 M€.


Les résignés de l’ère Sarkozy

One Way C-TownerUn des plus grands maux produits par le président sortant aura été sa capacité à déconstruire les perspectives et à affaiblir le fait Politique. Tout le discours de la droite, de l’UMP et de son porte étendard président fut de faire passer leur politique comme la seule alternative possible aux situations auxquels nous devions faire face, tuant l’idée même de politique.

Combien de fois avons-nous entendu : « Nous devons dire la vérité aux Français » … « Le courage politique nous oblige à » … « La situation actuelle nous contraint à » … etc. La façon d’aborder les solutions aux difficultés, dans le discours de la droite, est de les amener comme une évidence, comme une option sans alternative possible, en un mot, comme une fatalité. Dans ce discours, toute résistance serait vaine, puisque contre-productive. Ainsi fait-on passer les opposants pour des arriérés. Ainsi casse-t-on peu à peu tout espoir. Ainsi forge-t-on, un peu plus tous les jours, la résignation à l’injustice qui s’est installée pendant ce mandat, sous les yeux de tous.

Cette persistance dans l’approche du discours vers les français aura fini par casser toute espérance sur le pouvoir réel du politique, de la Politique. Pourquoi passer du temps à réfléchir, à s’investir, à s’engager ou même simplement à aller voter, si la solution s’impose, est de toutes façons déjà tracée d’avance ou est unique.

Mais tout cela est un mensonge. Croyons bien que dans les hautes sphères économiques ou politiques, personne n’y croit. Notre société se façonne chaque jour aux grés des rapports de force, aux grés des ambitions, des volontés, des projets portés par des individus qui veulent changer le monde. Cette résignation aura bien servi le dessein de certains, d’une minorité sur une majorité. Tout ce discours est faux, il y a bien des alternatives politiques, il y a bien d’autres personnes pour les porter. C’est un discours de domination sur le peuple.

Dans cette campagne, au contact des citoyens, nous devons faire face à cette résignation qui s’est profondément implantée, à force d’avoir été méthodiquement cultivée.

Il est faux de dire que le Politique ne peut pas, ne peut plus. Ensemble, nous pouvons tout. Nos seules limites sont celles que nous nous mettons collectivement en tête. Les horizons du possible seront ceux que nous saurons porter collectivement. L’histoire a montré que toutes les limites pouvaient un jour être repoussées. Alors arrêtons de croire ceux qui nous disent l’inverse.


La stratégie de l'outrance

Nicolas-sarkozy_940x705La campagne prend de plus en plus une nouvelle tournure et le meeting d’aujourd’hui à Lyon en est l’exemple même. Cantonné au second role dans les sondages, le président sortant décide de passer à l’offensive, à l’occasion d’un semblant de revirement de tendance. Mais l’offensive n’est pas sur le plan des idées, sur le plan du contenu ou même d’une ambition pour la France et les français. Non, cette offensive est celle de l’agression verbale et de l’accusation orale.

A l’image du sarkozisme de ces 10 dernières années, ces attaques sont parfaitement trompeuses, dans une logique de renversement : « Je passe pour un menteur dans l’opinion publique, je traite mon concurrent de menteur » ; « J’ai traité les français de tous les noms, j’accuse mon concurrent de ne pas respecter les français » ; « L’UMP est au pouvoir depuis 10 ans, mais j’affirme que ce sont les fautes des socialistes qu’il faut rattraper » ; idem sur le cynisme ou la xénophobie.

La stratégie est grossière, c’est l’outrance du propos. Une outrance décomplexée, venue du plus haut responsable de l’Etat, mais qui lui donne aussi sa force en semant le doute. L’outrance ne vient pas seule, elle est mêlée aux propos anxiogènes, à la construction de la peur dans un contexte de peuples meurtris par la crise.

C’est en se comportant ainsi que le président sortant vole l’élection aux français. Car, comment y voir clair dans un déballage d’invectives outrancières et mensongères qui ne travaillent pas le fond. L’élection présidentielle est une rencontre avec les français afin de tenter de dessiner les lignes d’ambitions pour le pays. Nicolas Sarkozy et l’UMP ont décidé de saccager le tableau pour tenter d’empêcher quiconque d’être entendu. C’est à nous de lui donner tord et de travailler le fond, par un programme, avec les français.


Le Pen au second tour

France-de-sarkozyL’UMP nous fait le grand show sur la soi-disant traque de Nicolas Sarkozy, soit par une gauche irresponsable, soit par une presse de gaucho ! Le président sortant serait la victime d’affreux conspirateurs qui voudraient sa peau et ce, malgré le soutien inaliénable de milliers de militants de l’UMP venus l’acclamer à Villepinte.

Hier matin, un édito du Wall Street Journal (journal conservateur du Groupe de Rupert Murdoch, bien connu pour ses positions de gauche !!) appelait notre président sortant, “Nicolas Le Pen”, pour son cynisme lorsqu'il fait appel aux propensions xénophobes des électeurs [ici]. Au bout d’un mandat, Sarko l’américain se fait critiquer pour ses « sales pensées » (ugly thought) et son « analphabétisme économique » (economic illiteracy) par la presse de droite américaine.

La semaine dernière, dans le Figaro (toujours la presse de gauche !), nous apprenions que le couple Sarko-Merkel rejouait la belle et la bête aux yeux des citoyens européens puisque, si les deux personnages sont bien identifiés en Europe, l’une est appréciée et l’autre pas du tout [ici]. On peut alors mieux comprendre que le président sortant tente depuis le début de sa campagne de gagner un baiser d’outre-Rhin, probablement dans l’espoir de se transformer en prince charmant !

Non, ce n’est ni la gauche, ni la presse qui ont fait que Nicolas Sarkozy est critiqué de toute part, il est lui-même l’acteur principal de ce rejet massif. Après un mandat à avoir bridé la presse française, il est probable que les langues se libèrent un peu plus pendant la campagne, mais ce qui apparait aujourd’hui n’est rien d’autre que la réalité du personnage et de ses acolytes.

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Le président sortant

Nicolas Sarkozy se regarde dans un miroir avant le début de émmission dimanche 29 janvier 2012_Lionel_BonaventureImage pathétique que cette droite en fin de règne, à la déroute après 17 ans de présidence de la France. Le capitaine du bateau n’arrive plus à cacher la désorientation qui l’habite et se pose plus la question de sa marque dans l’histoire que de sa capacité à reprendre la main sur un monde qui le dépasse.

Si le candidat Sarkozy avait brillé de mille feux lors de sa campagne, en homme providentiel qui allait sauver et réformer la France, plein d’entrain, de promesses et de formules toutes faites, c’est une sorte d’adolescent immature qui pris les rênes de la France en mai 2007. Dans le reportage Looking for NS, la presse étrangère raconte la levée de rideau sur l’impréparation réelle de l’homme face aux responsabilités qu’il avait mis toute son énergie à conquérir. Le décalage entre le candidat et le président fut grand. Sarkozy s’était vu en président, mais pas en responsable.

Ce mandat fut une succession d’improvisations sur la base de croyances appartenant déjà à un monde du passé. La ligne politique de Nicolas Sarkozy était celle qui explosa en vol durant la crise : admiration pour l’ultra libéralisme de la période Bush, aspiration pour le capitalisme financier, le monde de l’argent et détestation pour la solidarité française, rebaptisée pour l’occasion assistanat. Le paradigme politique qui devait servir d’assise à son trône fut à l’origine de la chute du système, jetant le grand défenseur du management par objectifs dans l’incapacité à tenir ceux qu’il s’était lui-même fixés sur la croissance, l’emploi ou la sécurité.

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Rapport 2010 du Médiateur de la République

Médiateur rép Je dois avouer qu’il m’arrive rarement de me trouver en phase avec le discours d’un homme politique de droite (surtout en ce moment). Et bien, c’est pourtant arrivé la semaine dernière. J’ai lu un article de presse sur le rapport annuel du Médiateur de la République et je dois avouer que le discours m’a bien plus. Je suis donc allé rechercher le rapport sur internet. Dans le début du rapport, Jean-Paul Delevoye (puisque c’est de lui qu’il s’agit) fait un édito qui vaut le détour.

A mes yeux, beaucoup de ses questionnements remettent en cause le fonctionnement actuel de l’Etat Sarkozy, mais il fait aussi quelques remarques de fond qui sont intéressantes sur le fonctionnement de la sphère politique, tous bords confondus. Je n’adhère pas à tout bien sur, mais la lecture s’avère enrichissante quand même sur l’état de notre République.

Le rapport 2010 est accessible ici et je mets une copie de l’édito à la suite de la note.

Pour conclure sur le décalage entre ce propos et la politique menée en ce moment par la droite, Nicolas Sarkozy supprime le « Médiateur de la République » qui existait depuis 1973, pour créer un « Défenseur des droits », à l’opposé de ce que préconisait feu le dernier médiateur. Ce Président n’en manquera pas une !

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Affaire Laëtitia : le ras-le-bol de la justice

Le drame de l’affaire Laëtitia offre encore une bien triste perspective du pouvoir actuel. Le jeu politique de Sarkozy souhaite donner l’impression qu’il s’occupe de ce qui occupe les français. Sur le fond, il n’y aurait rien de mal à cela. Le problème est qu’il fait l’opposé de ce qu’est sensé être le role de l’Etat.

On attend l’état pour traiter le fond, pas pour sauter sur chaque problème, mais pour mettre en place des principes, des règles, des façons de faire qui empêche les problèmes de revenir. A l’opposé de cela, la démarche de Nicolas Sarkozy est de surfer sur une affaire médiatique, de façon opportuniste, pour exister et en donner la même lecture que le tout venant, sans recul, sans réflexion. Sa parole serait celle des français !

Le problème est que si le Président représente les français, il est aussi à la tête du plus avancé des outils, l’appareil d’état. Il n’est donc pas un pékin lambda comme les autres citoyens, il a accès à l’ensemble de la machine pour l’informer, l’instruire et lui donner des éléments de compréhension des affaires sur lesquels il intervient.

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L'islam est-elle une menace pour la France ?

Islam Vendredi dernier, Nicolas Sarkozy faisait ses vœux aux autorités religieuses. Il n’a pas manqué de dire son inquiétude concernant le récent sondage de l’IFOP sur le jugement des français à l’égard de l’islam. Celui-ci conclue sur le fait que 42% d’entre nous considèrent la communauté musulmane en France comme une menace pour leur identité. L’inventeur du Ministère de l’immigration, de l’intégration et l’identité nationale s’est dit préoccupé. Il peut l’être !

On notera aussi le fort clivage entre tendances politiques : ceux qui considèrent la communauté musulmane comme une menace sont 24% du coté du PS, 34% du coté du MoDem, 62% pour l’UMP et cela n’étonnera personne, 98% au FN.

Ce qui interpelle le plus, c’est que plus des deux-tiers des personnes votant à droite aient fini par intégrer que la population musulmane en France était une menace pour leur identité, alors qu’elle représente moins de 10% de la population. On voit encore ici comment la politique de ce gouvernement et de Nicolas Sarkozy s’est servie des faiblesses de notre société pour en produire des éléments de clivage et de rassemblement. C’est évidement un mode d’action politique extrêmement dangereux.

 

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Nicolas Sarkozy est-il le Président de la France ?

Nicolas Sarkozy Président point interrogation Il n’est pas ici question de remettre en cause l’issue du scrutin. Nicolas Sarkozy a bel et bien été élu à la majorité absolue lors des dernières présidentielles, cela ne fait pas débat. Pour autant, être candidat, puis être élu ne signifie pas que l’on est LE Président, aux yeux des français. Incarner la fonction présidentielle, c’est un peu plus exigeant que d’être reçu au concours d’entrée.

Au-delà de la vision politique qui pourrait aussi être débattue, la fonction présidentielle peut se décomposer en trois axes structurants : une image, une représentativité et un rôle.

L’image du Président est comme celle du drapeau ou de Marianne, c’est un symbole. C’est un symbole dont on peut être fier, un symbole qui relie, un symbole qui donne l’exemple. L’image que donne Nicolas Sarkozy n’est à l’évidence pas celle que l’on attend pour la France. Du « casse-toi pauv’con » au récent propos off sur le « journaliste pédophile », en passant par le coté bling-bling et sulfureux du personnage, Nicolas Sarkozy provoque plus la risée ou la honte qu’une image de grandeur et une personnalité d’envergure pour le pays. De plus, son mandat aura été entaché quasiment en continu par des affaires touchants ses proches ou lui-même : Clearstream, Bettencourt puis Karachi. Des affaires dans lesquelles son impartialité peut être directement mise en jeux et dans lesquelles l’intouchabilité présidentielle et les secrets de l’état jouent régulièrement un rôle pour la défense de certains intérêts.

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La constitution n'engage que ceux qui y croient !

Elisée Dans un article signé de son rédacteur en chef, Claude Angeli, Le Canard enchaîné de cette semaine affirme que Nicolas Sarkozy supervise personnellement la surveillance de certains journalistes [ici]. Malgré les pressions de l’UMP, la rédaction du Canard ne retire pas son accusation.

Arrivé au trois quart de son mandat présidentiel, la pression de la fonction ne suffit plus pour verrouiller les langues et la réalité des affaires et de la façon de gouverner apparait au grand jour.

On l’a vu au travers des politiques menées sur la justice, sur l’état ou même la remise en cause de positions du conseil constitutionnel, le chef de l’état d’aujourd’hui n’accepte pas que l’on entrave son action. Il n’accepte pas la notion de contre-pouvoir, que cela soit dans l’hémicycle, dans la rue ou dans les journaux.

L’épisode d’aujourd’hui n’est malheureusement encore qu’un exemple de plus dans les dérives d’un système politique qui trahi les fondamentaux de l’organisation démocratique de notre pays.

Au-delà de l’individu, c’est toute la Politique qui est disqualifiée par ce type d’agissement. C’est l’image du Politique qui est touchée encore une fois. Mais n’oublions pas qu’une société qui ne croit plus en rien est par nature une société en déclin. La centralisé du fait politique dans la stabilité d’un territoire est majeure. Disqualifier la Politique entraîne nécessairement une déconstruction progressive du vivre ensemble et engendre un affaiblissement et une dégradation de l’Espace public, en tant que lieu de gestion des conflits d’intérêts.

Il y a urgence à faire que la Politique renoue avec l’éthique, la justice et le service de l’intérêt général, car sinon, ce sont des années de combats hérités de nos aïeux qui finiront en poussière.


Radicalisation

Manif Alors que la loi sur les retraites a été votée sans réel débat et sans prise en compte des oppositions, la gronde sociale passe du stade de la revendication, à la radicalisation. Le temps n’est plus à demander des modifications de texte, le temps est au rejet d’une situation vécue jusqu’à l’écœurement, à laquelle nombre de citoyens ne savent plus comment répondre.

Suite aux promesses électorales de la campagne présidentielle et au regard de ce qu’était la réalité de la politique de la droite et plus particulièrement celle de Nicolas Sarkozy, nombre d’observateurs craignaient déjà ce qui se passe aujourd’hui. Il était alors difficile d’en parler. La campagne avait eu lieu, la sanction démocratique avait sonnée et n’était pas discutable. Elle n’était donc pas à discuter.

Pour autant, nous présentions déjà que cela ne passerait pas, que la façon de gouverner de Nicolas Sarkozy et de ses acolytes laisserait surtout un gout de déconvenue, le gout de la tromperie face aux espoirs suscités pendant la campagne. La tromperie allait être grande face à une politique préférentielle, orientée vers le monde du pouvoir, le monde de l’argent.

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Brice Hortefeux, le boutefeu du Président – Analyse de texte

Dans son entretien donné au Monde la semaine dernière, Brice Hortefeux ne fait rien d’autre que de jouer son rôle de porte flingue du Président. Pour ce faire, il n’hésite pas à falsifier la vérité, attiser les tensions et revient tout le temps sur le front de la politique politicienne, là où l’on n’attend pas un homme aux responsabilités.

Analyse de texte sur la base de l’interview publié [ici].

Le Monde : Les protestations montent contre votre politique sécuritaire. Cela ne devient-il pas gênant ?

Brice Hortefeux : Non. Je vous invite à ne pas confondre le petit milieu politico-médiatique parisien et la réalité de la société française ! La sécurité est l'un des tout premiers droits. Ceux qui le nient ne sont généralement pas les moins privilégiés. Vous êtes aveuglés par le sentiment dominant des soi-disant bien-pensants, qui, en se gargarisant de leur pensée, renoncent à agir.

[Commentaire : Notre Ministre de l’intérieur porterait-il des œillères sur l’extérieur, le « petit milieu politico-médiatique parisien » s’écarte bien loin de Paris, en passant par l’Europe, le NY Times ou le Vatican ces jours derniers.]

La réalité, c'est que l'action engagée sous l'autorité du président de la République rassemble les Français.

[C’est vrai et faux, elle rassemble certains français ... contre d’autres, souvent plus minoritaires ! C’est le jeu dangereux de la politique de Nicolas Sarkozy que de ciseler les thématiques difficiles pour ramasser des points dans l’opinion publique. Mais la politique ce n’est pas cela, c’est une vision cohérente de l’ensemble et là, le Président échoue à proposer aux français une vision globale pour tous.]

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L’été de la honte et de l’incertitude

Flickr blogcpolitic Le début de l’été fut largement dévolu à l’affaire Woerth-Bettencourt, son déballage sur le monde et les mœurs de l’hyper richesse et de ses connivences avec certains politiques. Le milieu de l’été sonna le retour en force du discours sécuritaire de Nicolas Sarkozy et de ses portes-flingues, comme pour mieux étouffer ce qui n’aurait pas du être vu … quelques semaines plus tôt. La fin de l’été prend l’allure d’une gueule de bois face au ravage d’un discours que nous prenons trop à la légère, qui engage l’image de la France dans le reste du monde, mais aussi dans les esprits de nos concitoyens.

Il y a un principe en sociologie qui dit que l’être humain a besoin pour son équilibre, de savoir qu’il y a quelqu’un en dessous de lui, qu’il n’est pas « le dernier ». C’est vrai à tous les niveaux. Chacun cherche à ne pas s’estimer « en dessous de tout », souvent en trouvant une forme de démarcation singulière.

En remettant le couvert sur l’insécurité, l’immigration et les Roms dans le discours de Grenoble, Nicolas Sarkozy n’a rien fait d’autre que d’utiliser ce principe pour calmer le mécontentement des français et tenter, encore une fois, de semer le trouble dans les esprits.

Cet été, la presse a mis en lumière que la France fonctionnait à deux vitesses, qu’il y avait bel et bien une caste cachée très au-dessus des autres et un fossé infranchissable entre les deux. Une caste « d'intouchables », mais à l’envers !

Cette vision est par nature inacceptable aux yeux des citoyens. Elle est révoltante tant l’écart est grand entre le vécu de ceux qui subissent la crise, et ceux qui finalement ont très largement tiré profit de la période qui l’a engendrée. Ceux-là même qui maintenant se retrouvent à l’abri, en laissant aux autres le soin de rétablir la situation. De plus, il a été aussi largement montré que le pouvoir en place travaillait plus pour le maintien de cette situation et de ces privilèges, que dans le sens du rétablissement d’un équilibre et pour une justice collective.

Qui dit faits révoltants, dit risque de révolte. Face à ces deux castes qui se sont implicitement constituées au gré de ces derniers évènements, Nicolas Sarkozy en a créé une troisième de toute pièce : celle de ceux à qui l’on peut retirer les droits ; celle de ceux qui seraient moins que les autres ; celle de ceux que nous pourrions mépriser pour passer notre rage et notre frustration de n’être que dans la classe moyenne et potentiellement, de ne jamais pouvoir en sortir (sauf par le bas … peut-être).

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Affaire bête en cour

Coq Le site Mediapart affirme jeudi que le fisc a remboursé 30 millions d'euros à Liliane Bettencourt en mars 2008 au titre du bouclier fiscal.

Léger retour en arrière : le bouclier fiscal était, d’après son auteur, un outil de « justice social » pour éviter le découragement des personnes qui travaillent beaucoup et pour éviter qu’elles soient taxées à plus de 50% de ce qu’elles gagnent.

J’imagine bien Liliane Bettencourt gagner son argent à la sueur de son front, au regard de ce que l’on a pu lire dans la presse sur sa vie !

Avec Sarko, il y a les mots puis il y a les faits et la réalité. Je crains qu’il n’ait pris le peuple français pour des idiots : des « bêtes en cour ».

Lire aussi :

Rue 89 - Comment on se rend service dans le gotha

Rue 89 - Liliane, héritière à 34 million d'euros par mois


Lepénisation des esprits chez les jeunes UMP

Benjamin Lancar « C’est une équipe de racailles. C’était clairement une équipe de caïds. Voilà la vérité ! »

« Il y a eu des tensions ethniques dans cette équipe, on le voit bien […] même Emmanuel Petit parlait d’islamisation de cette équipe. »

Benjamin Lancar, président des Jeunes UMP, le 25 juin 2010 sur Beur FM dans l'émission l'Actu au Karsher. [ici]

S’il y a eu une génération Mitterrand, il y aura aussi la génération Sarkozy, dont la marque de fabrique sera la lepénisation des esprits et un discours raciste décomplexé, mélangé au gré des sujets de société.

Le président des Jeunes UMP nous offre un exemple édifiant du résultat final de la démarche de Sarkozy pour tenter de récupérer les voies du FN. Son interview mélange un échec sportif, l’échec d’une équipe et d’une stratégie, avec des propos insultants à connotation raciale et religieuse ... pour faire bien et se la jouer jeun's !

Pour un jeune « politique », si la parole a encore un sens et les mots un poids, nous tombons là dans les tréfonds de la bêtise humaine sans même que le principal intéressé ne semble s’en apercevoir d’ailleurs.

Voilà le résultat de la politique sécuritaire de Sarkozy, voilà où elle mène dans les propos de tous les jours. Car sur le terrain, le nombre d’atteintes à la personne ou de violences à autrui n’a jamais été aussi grand et les commissariats (compétence de l’Etat et du Président) n’ont jamais été aussi vides pour remplir le service que les citoyens attendent d’eux.


L’indécence des chiffres, l’indécence des faits

Picasso Nu au plateau de sculpteur Il y a trois jours, sur la même feuille de journal, figuraient deux chiffres sans grands rapport, aux premiers abords.

Le premier article traitait du record mondial de la vente aux enchères d’un tableau de Picasso : « Nu au plateau de sculpteur », adjugé à un peu moins de 110 millions de dollars (82 million d’euros). Le second article traitait de la situation grecque et des violences de rue, face aux efforts demandés (plan d’austérité) pour avoir les 110 milliards d’euros d’aides afin de sauver de la faillite un pays criblé de dettes publiques.

Un Picasso reste un bout de tissu, aussi beau soit-il, cela ne reste qu’une peinture. Comment des sommes aussi importantes peuvent encore s’échanger quand des pays finissent par faire faillite et leur peuple devoir rembourser des dettes pour lesquelles ils n’ont, le plus souvent, aucune responsabilité. Comment ses peuples peuvent comprendre ce décalage sans sombrer dans la violence.

Il fut un temps où la rigueur, l’austérité s’entendaient car elles avaient un sens, une perspective et qu’elles soutenaient un projet. Aujourd’hui ses termes n’ont plus de sens et n’ambitionnent aucun projet dans l’esprit de peuples qui croyaient s’émanciper et progresser et qui se retrouvent aujourd’hui trompés et redevables au reste du monde.

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La préfectorale, la stratégie de l’état UMP pour regagner les territoires

4012709718_3098d25d67_m Comme je l’ai dit dans ma précédente note, la France est soumise à une énorme machine à remonter le temps sous l’ère sarkoziste. Nouvel exemple avec l’usage fait par l’état d’un des plus hauts corps de l’état : les préfets.

Nous connaissions l’usage des « préfets kleenex » qui au moindre petit dérapage dans la vie du Président ou de sa garde rapprochée subissait les foudres du roi. Nous connaissions le management par objectifs de ces représentants de l’état sur le territoire, en fonction de la politique décidée à Paris. Nous connaissions aussi les préfets médiatiques qui finissent par apparaitre plus que les politiques dans les journaux pour vanter les actions de l’état. Nous voici aujourd’hui à une nouvelle étape dans l’étatisation du territoire, les campagnes électorales de la préfectorale !

La tête de liste UMP à la région Bretagne témoigne parfaitement de ce recadrage au plus haut sommet de l’état et de ce recul dans la philosophie même de ce qu’est un élu politique et sa nécessité de représentativité. Bernadette Malgorn, ancienne préfète de Région Bretagne jusqu’en 2006, magistrate à la cours des comptes, ancienne secrétaire générale du ministère de l’intérieur jusqu’en 2009, … ancienne énarque (promotion « Léon Blum », cela ne s’invente pas) n’est pas à priori une politique née, mais bien ce qui se fait de plus pointu dans la haute administration de l’état français.

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Avec Sarkozy et l'UMP, la France recule

Site UMP Malgré un discours de campagne stigmatisant un recul de la France, malgré une énergie de tous les instants pour occuper la scène médiatique, le bilan de l’UMP est à l’opposé des objectifs qu’ils affichent et des politiques qu’ils ambitionnent.

Cette semaine encore, deux chercheurs spécialistes des questions de sécurité critiquent fermement la politique de casse de la police mené par le Président, majoritairement pour des problèmes d’idéologie et de discours de campagne. Ils estiment que la police en est revenue aux années 60 ! [ici].

Au mois de novembre derniers, la cour des comptes sortait un rapport démontrant le renforcement de la ghettoïsation des établissements difficiles, conséquence de l'assouplissement de la carte scolaire, tant vendu par le candidat Sarkozy comme un signe « d’égalité des chances » [ici].

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Jean W. Sarkozy

Jean Sarkozy
Sarkozy fils me donne l’occasion de remplir la catégorie « Bêtisier » de mon blog et je l’en remercie !

Certains commentateurs dont l’indépendance intellectuelle n’aura échappée à personne targuent le dit fiston d’une grande lucidité et d’une grande maturité dans son abandon de poste à l’EPAD (Etablissement Public d'aménagement de la Défense et non Etablissement pour Personnes Agées Dépendantes).

Pour ma part, ce qui me frappe le plus est sa grande maîtrise des médias. Sa prestation au journal télévisé de France 2 témoigne d’abord d’un personnage qui sait parfaitement qui il est et d’où il vient, sait parfaitement ce qu’il doit dire et avec quels mots préparés à l'avance, et enfin sait parfaitement esquiver les questions auxquels il n’a pas envie de répondre. C’est d’abord à 23 ans, une machine médiatique.

Pour ce qui est de sa maturité, j’en doute beaucoup plus. La vision de son rôle politique est pour partie effrayante tant elle en devient inhumaine. Ces gens se croient les seigneurs du monde, seuls capables de porter au nom de tous les ambitions de la France ou d’un département (pour commencer). Aucune modestie, aucune humilité dans ses propos, juste un petit renoncement qu’il faut savoir négocier pour ne pas se griller du reste.

Au-delà du mauvais choix de départ de prendre la tête de l’EPAD qui est par nature critiquable du fait de son jeune age et de sa paternité (cela a des avantages, mais cela a aussi des inconvénients), la Team Sarkozy se sera enlisée plusieurs jours dans ce bourbier avant de rendre les armes, témoignant ainsi d’un autisme accablant à entendre les français et leur façon de voir la France.


Taxe carbone

co2 Il y a deux jours, j’écrivais la chronique “Une taxe carbone, évidemment !” sur le site du Monde.fr. Concernant l’analyse de la droite que j’y faisais en conclusion, je ne peux que me féliciter d’avoir pu prédire les incohérences de la droite en matière de redistribution.

La proposition faite par Nicolas Sarkozy de baisser l’impôt sur le revenu pour les plus riches et de proposer des “chèques verts” pour ceux qui n’en payent pas est tout simplement à l’opposé du propos que j’y avais développé !

Un financement fléché pour ceux qui à priori auront le plus de mal à investir et un remboursement non fléché pour ceux qui ont les moyens d’investir … traduction : ceux qui payent l’impôt sur le revenu ne supporterons pas financièrement la taxe carbone, quand ceux qui ne payent pas l’impôt sur le revenu, faute d’avoir des projets pour employer les chèques verts, la payeront plein pot !

A noter que Terra Nova publie ce soir un texte de Pierre Radanne, Président de 4D et ancien Président de l'ADEME qui n’est pas sans intérêt sur le sujet : Réussir la contribution climat énergie.


Sarkozy, où la politique auto-réalisatrice

Cagoule J’étais ce matin à la manifestation du 1er mai à Brest. C’était une manifestation calme, respectueuse, avec beaucoup de familles et de poussettes. Pourtant, cette année, une inconnue jusqu’alors s’était invitée : la cagoule ! Il y avait beaucoup de cagoules. Il y avait les cagoules « canal historique » des mouvements anarchistes, mais les verts s’y étaient aussi mis, avec les étudiants et quelques manifestants épars.

A la suite des incidents des manifestations anti-OTAN à Strasbourg, Nicolas Sarkozy a déclaré vouloir interdire le port des cagoules lors des manifestations. En dehors du fait que ce projet de décret est jugé inapplicable par les policiers eux-mêmes, on voit aujourd’hui le résultat d’une telle politique : loin de faire reculer le problème, elle l’amplifie.

Cet exemple récent est à la mesure de la politique du Président. Il pratique, depuis longtemps déjà une « politique auto-réalisatrice », à l’image de ce qu’il est courrant d’appeler les prophéties auto-réalisatrices. En stigmatisant un comportement, une posture, on le développe et on démontre donc à posteriori que l’on avait raison d’en parler.

La psychologie des groupes est quelque chose de bien connue. Ce sont les acteurs économiques qui en jouent le plus régulièrement avec les informations aux marchés. Dites que les marchés vont bien et ils monteront, dites le contraire et ils baisseront. Qu’importe la réalité économique puisque c’est la confiance qui est le moteur de l’action. Si vous montrez de la confiance les acteurs suivent et vice versa. C’est une forme de méthode coué, mais de masse !

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Ils en parlent le mieux !

DDV « Je ne crois pas qu’on puisse, à quelques jours d’intervalle, dire : « je reviens dans le commandement intégré de l’OTAN parce que les absents ont toujours tord » et, à la veille de la réunion du G20, dire qu’on envisage de s’absenter.[…] Barack Obama et Gordon Brown ont rappelé que Nicolas Sarkozy serait présent des hors-d’œuvre au dessert ! »

 

Dominique de Villepin (avril 2009)


Méthode Coué

Si certains doutaient de la pertinence de ma précédente note, je vous engage à lire cet article du télégramme d’aujourd’hui : interview de Frédérique LEFEBVRE : « Sarkozy, un vrai chef d’équipe ».

Ce qu’il y a de marrant avec la droite ces derniers temps, c’est qu’ils exposent toujours l’inverse de la posture qu’ils craignent, comme pour tenter de jeter le trouble dans les esprits et faire durer le moment de doute (je dis bien durer).

Là aussi c’est une erreur stratégique, car la confiance est une chose précieuse qui s’use beaucoup plus vite qu’elle ne grandie.

 


Nicolas Sarkozy, ou l'art de la coupure plus que de la rupture

Empty Bon, je n’avais pas trop fait de promo pour ma première chronique sur le site du Monde, mais je me rattrape sur la seconde … d’autant que je l’aime bien !

 Nicolas Sarkozy, ou l'art de la coupure plus que de la rupture

Cet homme produit du vide politique parce que le sens de la politique qu’il rêvait de porter vient d’exploser en vol. Cet homme produit du vide autour de lui parce qu’il n’a qu’une peur, celle de voir s’éloigner le destin qu’il s’était forgé pour lui-même. Nicolas Sarkozy construit un grand gouffre dans lequel va tomber la droite (malgré elle d’ailleurs) … une fois qu’il y aura lui-même mis ses deux pieds.

A observer l’animal, j’ai le sentiment que le parti socialiste n’a pas trop de souci à se faire concernant la popularité grandissante du président ! Au contraire, il me semble que nous gagnerions à nous désintéresser un peu de lui, histoire de nous ressourcer et de réfléchir à la politique que nous souhaiterions porter, avec les français.

 

PS : Pour celles et ceux qui n'auraient pas accroché à la lecture de cette chronique, il y a une seconde chance ! Je vous conseille d'aller faire un tour à la galerie Flickr qui se cache derrière la photo. Je la trouve vraiment très belle. [ici]


UMP et la politique par l'exemple

Damien_Meslot_et_Nicolas_Sarkozy_en_visite_a_l_Alstom-550x413On se demande bien ce que que ces deux là disent au travailleur que l'on voit de dos.

Le premier, chef de l'état, s'est illustré il y a juste un an au salon de l'agriculture par la phrase restée célèbre : « Casse toi, pauv'con ». Le second, Damien Meslot député UMP, s'est lui illustré il y a deux ans par une petite phrase à l'attention d'un procureur de la République : « gaucho de merde ». Contrairement au premier, lui vient d'être condamné, pour outrage à magistrat.

Mais l'actualité rattrape l'UMP encore aujourd'hui puisque le groupe MGMT a accusé le dit parti d'avoir utilisé son dernier titre « Kids » dans deux meeting et sur des vidéos sur internet, sans leur avoir demandé. Le secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand, a aussitôt annoncé son intention d'indemniser le groupe américain MGMT, pour avoir utilisés frauduleusement un de leurs titres.

Bel exemple pour notre jeunesse !


Sarkozy : service marketing d’un ultralibéralisme en crise

Sarkoshow Hier soir, la télévision française diffusait un bien mauvais téléfilm en prime time. Dans le rôle principal, un acteur bien connu concourant pour les nominations aux césars. Mais le scénario, écrit dans l’urgence, manquait de réalisme malgré les efforts non dissimulés de l’acteur pour essayer de nous transmettre quelques brides d’émotions longuement travaillées.

Au-delà de la dérision que m’inspire l’exercice du Président hier soir, c’est surtout le retournement de position idéologique qui me marque et m’effraie vis-à-vis de sa « sincérité politique ». Qui peut croire qu’un homme qui depuis 40 ans agit avec un raisonnement purement ultralibéral, peut d’un jour à l’autre, reprendre des propos tenus hier encore par la CGT ou par sa propre opposition ?

Il y a dans l’exercice d’hier, non pas une volonté de réussir ce qui est annoncé, mais surtout une envie de renvoyer aux français l’image du Président qu’ils attendent. Ce n’était pas un exercice politique hier soir, c’était du « marketing politique » : un travail sur l’emballage, pour mieux coller à ce que Nicolas Sarkozy espère comme une situation conjoncturelle et surtout, se donner du temps, pour ne rien changer sur le fond.

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UMP et liberté d'expression

Rsf Nicolas SARKOZY est prompt à valoriser le management à l'évaluation et à communiquer beaucoup de chiffres ... mais pas tous.

En 2002, après les cinq années avec la gauche à Matignon, la France sortait classée au 11ème rang du classement de Reporters sans frontières sur la liberté de la presse. Après une ère de SARKOZY ministère de l'intérieur et bientôt deux ans de SARKOZY président, la France dégringole encore un coup en 2008 pour atteindre la 35ème place !

Belle performance !


Reims, le « coup du siècle » pour le PS

Congrs_de_reimsCamarade, trêve d’amertume en ce dimanche soir. Quoi qu’en dise la droite, ce congrès nous hisse au plus haut niveau de la stratégie politique. Ne ménageons pas encore une fois notre plaisir en de dérisoires querelles enfantines.

Souvenez-vous, Camp David le 20 octobre dernier, quand Nicolas Sarkozy sort de sa rencontre pour parler des issues à la crise mondiale avec l’homme le plus puissant du monde (« W » pour les distraits qui se seraient endormis en route) et qu’il jubile : "J'ai réussi le coup du siècle !" parce qu’il a réussi à placer le G20 à la même date que notre congrès (lire ici). Le brave homme pensait qu’il arriverait à nous voler la vedette … jugez-en vous-même !

Ce n’est pas tous les jours que le PS arrive à éclipser Sarko sur sa propre stratégie politique … et c’est tant mieux, parce que cela ne vole pas très haut, en fait ! Mais, en ce soir de victoire, ne boudons pas notre plaisir, car il faut bien le reconnaître … cela nous demande pas mal d’énergie !


La politique de la Task Force

Money_burn_2 La crise qui arrive est le moyen pour Nicolas Sarkozy de laisser libre cours à une de ses pratiques favorites : l’usage de Task Force. Face à un problème, il met le paquet et c’est cette forme de choc qui donne l'illusion d'une résolution du problème.

Sarkozy utilise déjà ce mode de gestion de crise pour sa communication : il en fait des tonnes pour n’accoucher bien souvent que d’une souris (mais les caméras sont rarement encore là pour filmer le modeste rongeur). Il utilise aussi ce mode d’intervention face à la violence : grand déploiement de force qui bloque temporairement l’adversaire, mais ne règle aucun des problèmes de fond. Les banlieues en sont malheureusement l’éloquent exemple, elles deviennent de jour en jour une poudrière que nous ne pourrons bientôt plus contenir. C’est par cette même méthode qu’il tente aujourd’hui d’endiguer la crise, par de vastes plans pour l’économie aux budgets pharaoniques.

Le problème avec les task force est double : elles masquent souvent la globalité du problème puisqu’elles ne s’attachent à n’en traiter qu’un et elles sont par nature extrêmement couteuses : le ratio résultats sur dépenses est souvent bien plus faible que lorsque les dépenses sont pesées et raisonnées.

Aveuglé par un besoin de laisser paraître une maitrise sur une crise qui nous dépasse, notre président claque l’argent des français à tous vents. Le réveil risque d’être bien difficile car en contrepartie de l’argent dépensé, aucune action n’est engagée pour régler le problème de fond de la crise actuelle.

Dans le même esprit, je vous invite à lire l'analyse du Monde de lundi : L'horreur économique de M. Sarkozy.


L'échec annoncé d'un Président

Rforme_manif_2Le discours de campagne de Nicolas Sarkozy a été juste sur un point : le besoin et l’attente de réforme de ce pays. Il aura fait toute sa campagne dessus et avec un tableau volontairement noirci de la France accompagné d'un affichage mensongé sur une pseudo posture de rupture, il aura marqué le point.

La France est en attente de réforme et les français sont prêts à aller de l’avant sur le sujet. Pour autant, Nicolas Sarkozy va échouer sur ce sujet et il va échouer doublement.

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Sarkozy : touche pas à mon pote

Touche_pas_mon_poteL’épisode qui vient de se passer en Corse (article ici) pourrait être anecdotique, s’il n’était pas le reflet de ce qu’est la nature de notre président, quand personne ne le résonne : brutale et imbécile.

Le renvoie d’un des piliers de la police Corse, à qui l’on associe des bons résultats sur la pacification dans la situation Corse ces dernières années, trahi l’état d’esprit de Nicolas SARKOZY. Que tout un chacun le sache : on ne touche pas aux amis du président.

Si le message n’était pas clair, aujourd’hui, il l’est !


Police : un mal-être qui ne fait pas de bruit

Arme_policeCinq petites lignes dans le journal de vendredi dernier : « POLICE, 23 suicides depuis janvier ». Il n’y a pas que dans le techno-centre de Renault que la souffrance au travail fait des ravages, mais celle-ci attire moins les médias.

L’article ne dit pas grand chose. On n’en saura pas plus sur les raisons qui poussent autant de nos gardiens de la paix à utiliser leurs propres armes contre eux-même, comme cela, en pleine rue.

Comme dans beaucoup de drames professionnels de ce type qui se produisent au-delà d’un service ou d’une équipe particulière, la raison profonde du mal-être est souvent inscrite dans les méthodes de management des hommes.

Pour ceux qui aiment le management par objectif et la politique du résultat, en voilà un qui n’est vraiment pas bon, Monsieur l’ancien Ministre de l’intérieur.


Rebelle (... de droite !)

E4325f2772a3335f1d5c1087686158ad_5Rebelle : se dit d’un ex-jeune-vieux qui a tourné au style bling-bling en fréquentant la jet-set. « Nicolas Sarkozy reste un rebelle » (Fillon)

Je ne vois pas d’autre définition possible aux propos tenus hier soir par François Fillon devant l'UMP réunie … le petit Robert écrit pour rebelle : qui ne reconnaît pas l’autorité du gouvernement légitime et se révolte contre lui.

Se peut-il qu'on lui ait refilé le mauvais texte à lire ! !


Le Sarko nouveau est-il arrivé ?

1sarkozyY a-t-il un nouveau Sarkozy ? Aurait-il changé sur le fond depuis l’élection présidentiel pour expliquer cette chute libre dans l’opinion public ? Je ne le crois pas.

Le livre de François Léotard « cela va mal finir » (extraits ici ou ) plaide cette théorie d’un changement de politique du Président, je plaide plutôt le dédoublement de sa personnalité.

Le candidat Sarkozy à l’élection présidentielle (c'est-à-dire toute sa vie avant le 16 mai 2007)  fut tourné vers cet objectif final. Depuis qu’il est dans le poste, il relâche la forme. Il me fait penser à ces étudiants dont toute l’adolescence est vouée à décrocher un concours de grandes écoles. Alors qu’ils ont mené une vie rigoureuse et besogneuse, tournée vers ce seul objectif jusqu’en terminal, puis dans des classes prépas où on ne les ménage pas, ils se retrouvent enfin dans une grande école et cela part en vrille dans tous les sens. Ils se mettent à découvrir la vie à l’excès, puisque l’objectif est atteint et qu’ils ont fait leurs preuves.

Nicolas Sarkozy, c’est un peu pareil. L’immunité de la présidence de la république française pendant 5 ans et sa capacité à court-circuiter les contre-pouvoirs (y compris ceux de l’UMP à l’assemblé) lui donne l’impression qu’il peut tout se permettre et que tout lui est permis.

Nous sommes face à un changement de comportement du personnage sur la forme, mais pas sur le fond. Ne nous y trompons pas, le Sarkozy d’aujourd’hui est le Sarkozy d’hier.

Hier, certains riaient de ces excès politiques et les minimisaient, aujourd’hui c’est moins le cas … Il n’y a plus de doute, ce que l’on supposait hier se réalise aujourd’hui, il appliquera ce qu’il croit et peu de personnes ont encore réellement creusé la profondeur de ce champ-là.


Fascination

La fascination du président pour les religions est à très large spectre … elle passe y comprit par les mouvements sectaires !

Les propos, lâchés au détour d’une conversation par la directrice de cabinet du président de la République, Emmanuelle Mignon, dans le magazine VSD du 20 février, caractérise un courant de pensée qui risque de devenir dominant, si on n’y fait pas attention. Ce courant prône la liberté d’action de tout ce qui touche à la croyance, sans autre forme de régulation que la justice pénale.

Or, la croyance n’est pas un « produit » comme un autre. Instrumentée, conduite par des personnes qui recherchent un intérêt personnel ou financier avant un intérêt pour les personnes, les croyances peuvent s’avérer des objets très dangereux pour les personnes fragilisées par la vie. C’est en cela que l’on caractérise un mouvement sectaire d’un mouvement religieux, c’est à son niveau de dangerosité pour les individus qui donnent leur confiance.

Ne négligeons pas ce risque de glissement, en janvier dernier, c‘est l’Espagne qui a donné le statut de religion à la scientologie. Nicolas Sarkozy recevait-il l’acteur ou le numéro deux de la scientologie (selon une bibliographie récente), il y a quelques mois à Bercy ?

Voici la vidéo interne à la scientologie, piratée par des hackers, qui montre Tom Cruise en train de vanter les mérites de la scientologie.


Polémique médiatique

2228577672_1f01ce1b39Lors de son prochain remaniement, je ne saurais trop conseiller à notre vénéré Président de créer le ministère de la polémique. Arriver à placer trois phrases dans un de ses discours et saturer médiatiquement la France pendant trois jours … Bravo !

La proposition de Nicolas Sarkozy lors du repas au CRIF que « tous les enfants de CM2 se voient confier la mémoire d'un des 11 000 enfants français victimes de la Shoah » occupe tout le discours médiatique français depuis deux jours. Elle choque, elle ravie, elle bouleverse … où qu’elle passe, elle produit de la passion car l’évènement qui s’y rattache est loin d’être un détail de l’histoire que l’on peut utiliser pour agrémenter son discours d’une soirée.

Là encore, avec son idée surement sortie en live lors de cette soirée, le Président dérape. C’est surement Simone Veil, présidente d'honneur de la Fondation pour la mémoire de la Shoah et ancienne déportée, présente au dîner du CRIF, qui en parle le mieux aujourd’hui :

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Le règne du paraître politique

491997418_a99792d27aChute dans les sondages, climat délétère, remaniement, management par la terreur, tels sont les mots employés par les journaux pour qualifier ce qui se joue, en ce moment, au plus haut sommet de l’état.

Seulement un an après sa prise de pouvoir, le Président Nicolas Sarkozy prévoit déjà de faire un gros remaniement … parce que la droite est en passe de se prendre une grosse claque aux élections municipales ! Mais quelle est cette vision de la politique ? Comment peut-on manager ses ministres de la sorte et en même temps, comment peut-on manager l’appareil étatique en faisant valser ses ministres après seulement un an ?

On est vraiment entré dans le règne du paraître politique. Qui peut penser qu’un homme ou qu’une femme, aussi doué soit-il ou elle, puisse prendre en charge tout un tas de dossiers hautement complexes et produire des évolutions de comportements en moins d’un an ! La lenteur du processus démocratique, la lourdeur de la machine étatique et enfin la résistance au changement de tout groupe d’individus (français ou non) n’autoriserons jamais ce type d’exploit. Que cherche-t-on alors ?

Il est probable que l’homme à la tête de l’état n’ait pas l’intention réellement de déléguer son pouvoir. Il nomme donc des hommes de paille en guise de ministres qui servent de fusible en cas de problèmes, aux yeux de l’opinion public. Il organise avec intelligence la valse des responsables pour leur éviter d’avoir à répondre de leurs décisions. Il fait et défait les personnes pour éviter l’émergence d’un quelconque concurrent.

Ce nouvel usage des outils de gestion de la France sert notre Président, mais cela sert-il la France et les français ?


Neuilly : Ghetto du Gotha

V_8_ill_1003455_lmh206_001On le savait, Neuilly n'est pas une référence en terme de politique HLM. Ce que l'on savait moins, c'est que malgré ses seulement 3% de logements à loyers modérés (20% sont donnés comme objectif mini en France), la ville de Neuilly en profite pour y loger des personnes dont le plancher des ressources est très largement au-dessus du plafond des ressources des personnes que l'on a généralement l'habitude de rencontrer dans ce type de logement.

Une journaliste du Monde a mené l'enquête ... et c'est atterrant !

Cela fait vraiment froid dans le dos de penser que l'actuel locataire de l'Elysée peut tenir des propos aussi rude sur des soi-disant profiteurs de notre système (des assistés), quand lui-même fut à la tête d'une telle organisation du détournement de fonds publics, au profit des plus aisés d'entre nous.

C'est vraiment un article à lire, même s'il est un peu long : Enquête sur les HLM de Neuilly

Ci-dessous le texte, pour ceux qui n'ont pas accès au site du Monde.


Enquête sur les HLM de Neuilly

Pascale Krémer dans LE MONDE 2 du 25.01.08

En collaboration avec les sociologues Monique et Michel Pinçon-Charlot, " Le Monde 2 " s'est intéressé au logement social à Neuilly-sur-Seine, l'une des plus riches communes de france. Hauts fonctionnaires, cadres de l'UMP, membres des clubs parmi les plus sélects, figures du "bottin mondain" et du "who's who", on est loin du profil classique des occupants de HLM. Enquête dans la ville qui, de 1983 à 2002, a été administrée par l'actuel président de la République.

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L'évaluation, miroir aux alouettes, par Charles Hadji

Voici un point de vue que je trouve intéressant sur la nouvelle politique d'évaluation du président.

Charles Hadji est agrégé de philosophie, professeur émérite de l'université Grenoble-II.


Quelle heureuse idée ! Enfin, semble-t-il, une réforme utile, et promptement mise en oeuvre. Après des décennies d'évaluation sauvage ("Tous des incapables !"), il était temps de faire bénéficier l'action gouvernementale d'une évaluation instituée et instrumentée. La réforme tient en deux points : substituer aux jugements fondés sur des critères subjectifs, flous et implicites, des jugements fondés sur des critères objectifs, précis et explicites ; donner une suite concrète et immédiate aux jugements formulés.

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Presse

119999352_30fd4f9061 « Que des gens qui ont des moyens investissent dans un journal, c'est une très bonne nouvelle […] ce qui nuit à l'indépendance [de la presse], c'est qu'on ne puisse pas acheter son journal parce qu'il n'y a plus d'endroits où on le vend. »

Nicolas Sarkozy, mardi 8 janvier 2008 (le Monde)

On imagine que ces propos peuvent servir de réponse à François Bayrou, lors de son attaque sur l’indépendance et la concentration des organes de presse par des puissants industriels.

Cela me fait penser à une autre phrase que j’ai lue cette semaine : celle d’une interview de Jean-François Kahn qui parlait de la presse gratuite.

« Si un boulanger décrétait qu'à partir de demain, il distribuera des baguettes gratuites, dès le lendemain, ce serait interdit par la commission de la concurrence. Pourquoi n'y a-t-il qu'un produit dans notre société libérale, la presse, qui peut être gratuit sans que la commission de la concurrence intervienne pour concurrence déloyale ? Quelque part, le journal est identifié à un tract et il est distribué comme tel... Comment une profession malade a-t-elle pu accepter cette profusion de journaux gratuits ? C'est une folie ! »

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Politique du chiffre

413267973_84a81d5b4f_o Faire évaluer ses ministres par un cabinet d’audit extérieur, pour ensuite leur faire passer des entretiens en fonction d’objectifs chiffrés, c’est une bien triste vision de notre démocratie et du rôle du politique dans la société.

Loin d’être une idée neuve comme le claironnent ceux à l’origine de cette proposition, cette méthode de management est tout simplement celle que nos grandes entreprises proposent à leurs salariés, copiée-collée sur les méthodes anglo-saxonnes. Voilà donc que notre président externalise sa fonction RH, pour mieux gérer ses ministres ! !

Un détournement de la démocratie

Faire entrer des méthodes propres au monde professionnel dans le champs du politique est une erreur à plus d’un titre.

D’abord parce que la fonction politique n’est pas une profession. A copier les méthodes des entreprises, on acte la professionnalisation des hommes politiques et on acte donc que le "citoyen de base" ne peut finalement plus y avoir accès. C’est une entorse sévère à l’idée même de démocratie et de représentativité politique : tout un chacun devrait pouvoir tenir un rôle, en fonction de sa représentativité et non en fonction de ses « notes » ou de ses compétences.

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