Polémique

De quoi la notoriété est-elle le nom ?

PopulismeLa journée fut joliment égayée par un sondage, commandé par Monsieur Prunier (himself !), sur la notoriété de quelques personnalités politiques brestoises. S’il semble avoir repris des études, Monsieur Prunier ne semble pas avoir suivi de module en sciences politiques !

La notoriété est-elle un bon indicateur pour juger de personnalités politiques ? La notoriété est liée au talent de « se mettre en scène ». Adieu idées, programmes politiques, bonne gestion ou même intérêt pour autrui, nous sommes dans la capacité à se montrer et à être vu et reconnu. Pas certain que cela soit le critère le plus attendu des citoyens vis-à-vis des politiques dans le moment …

Faire de la politique, ce n’est pas chercher la « notoriété », mais l’intérêt général au service des habitants. Il est dommage que notre brillant ex-élu d’opposition brestois n’ait pas encore compris cela et ait préféré comme indicateur pour son joli classement une notion qui n’offre pas de sens.

Finalement, ce classement me va bien. Quand nous en viendrons au bilan, il démontrera qu’il n’est nul besoin de se mettre tout le temps en scène pour produire dans les faits de belles politiques publiques au service des citoyens.

Croire que la politique se joue sur de la notoriété, c’est probablement le degré zéro de la politique. C’est peut-être même la porte d’entrée dans le populisme : ce mal dont la seule ambition est de dépolitiser le peuple !


Déchéance nationale ou déchéance de la gauche ?

Identité nationaleDepuis quelques jours, j’écoute, j’observe ce débat sur l’inscription dans la constitution de la déchéance nationale pour les personnes ayant la double nationalité et condamnées pour actes de terrorisme.

Je ne peux pas dire que la proposition m’emballe plus que cela, mais je ne peux pas dire non plus que le sort de quelques fanatiques dont l’objectif est de tuer d’autres personnes en se sacrifiant eux-mêmes soit mon premier soucis du moment. Lorsque je vois la gauche se diviser et s'étriper sur cette question, probablement de principe, mais extrêmement mineure dans son application, cela me questionne plus sur ce qu’est devenue la gauche aujourd’hui en France que sur le devenir des potentiels binationaux déchus.

La gauche en France est-elle devenue une telle poudrière qu’elle soit en incapacité à exercer le pouvoir ? J’entends bien que la politique c’est le débat, mais là on ne débat plus, on se combat soi-même, en prenant à témoin les français dans la presse. N’est-on pas assez critiqué dans les médias, mis en accusation par la droite, calomnié par l’extrême droite pour qu’il nous faille en plus que, sur l'échiquier politique de la gauche, la dame, les chevaliers et les fous se retournent contre leur propre roi en essayant d'entraîner le maximum de pions ? On croit rêver en entendant certains responsables à gauche vouloir faire la peau au Président qu’ils ont fait élire et à son Premier ministre.

Pour ma part, mon engagement à gauche n’est pas tant pour défendre des valeurs universelles que pour changer dans les faits la réalité d’un monde qui marche sur la tête et laisse sur le bord de la route toute une partie de la population. L’égalité, très bien, parlons-en. Mais ne commençons pas à nous entre-tuer sur la question de la nationalité de terroristes, mais plutôt sur celle des jeunes qui veulent avoir le droit à la réussite dans nos banlieues, par exemple. Croyons-nous une seconde que d’autres que nous ferons avancer ces sujets et, qu’une fois avoir affaibli ce Président que la gauche a réussi à mettre au pouvoir, la droite ou l’extrême droite fassent meilleur job à notre place ?

Par ailleurs, je soumets juste une réflexion sur le comportement de la gauche aux yeux des français. On observe depuis des années une droitisation de la France et de son électorat. Entre deux extrêmes, droite ou gauche, qui alternent entre anarchie et autoritarisme, il y a la droite républicaine qui a pour habitude de se serrer les coudes derrière son leader (notamment dans les moments forts) et une gauche qui part dans tous les sens et n’arrive pas à se mettre d’accord lorsqu’il s’agit de gouverner. Je conçois facilement que pour la direction de son pays, l’électeur ait de plus en plus de mal à aller voter pour une gauche qui a fait du mouvement brownien son principe de réalité, que pour une droite ou une extrême droite qui semblent savoir où elles vont. A défaut d’être le bon sens, c’est plus rassurant.

Un Président peut faire des erreurs, autant que tous les autres. Il n’y a pas de vérité absolue. La politique n’est pas une science exacte, mais une succession d’arbitrages ancrés dans un présent où se jouent de nombreux équilibres et fondées sur une croyance dans des actes ou des valeurs qui engagent le futur. Le sens de la démocratie représentative est d’élire des personnes à des fonctions, justement parce que nous portons en elles une confiance sur leurs qualités à conduire le pays et répondre aux enjeux, à la place qui sera la leur et qu’ils ne partageront avec personne d’autre. Si nous ne respectons pas à minima cela dans la durée d’un mandat, alors nous nions la capacité de la gauche à gouverner.

Ce qui est sur, c’est que pour gouverner, il y a besoin d’être au pouvoir. La question qui se pose aujourd’hui est de savoir si la gauche souhaite et se donne les moyens pour y rester. Clairement, il y a une gauche qui préfère le confort de l’opposition aux responsabilités du pouvoir. Mais assurément, ce n’est pas celle qui changera le monde demain !


Quand celle qui se sent répudiée écrit un livre répugnant

Valerie-TrierweilerValérie Trierweiler a réussi son coup. Se venger de son amant, en vendant publiquement sa vie privée. Sauf que ce livre n’est pas le produit de l’innocence et d’une naïveté sentimentale. En commettant un tel ouvrage, la cible est touchée, mais les dégâts collatéraux dépassent largement l’objectif visé.

Sortir des petites phrases de leurs contextes, d’une vie privée, d’une sphère privée est un exercice de trahison et de voyeurisme qui conduit à prendre à témoin le lecteur sur des mots qui le dépassent. On ne fait pas de procès d’intention aux médecins sur leur volonté de soigner les malades, malgré les différents rites plus ou moins glorieux des internes. On n’en fait pas non plus à ceux qui côtoient la mort ou le risque et qui font de l’humour noir. On n’en fait pas aux éducateurs qui se moquent de leurs élèves. Chaque profession a ses façons d’exprimer, d’extérioriser les choses plus ou moins difficiles à accepter. Ce n’est pas pour autant que le travail, la vocation est absente. Ce sont des mots nécessaires, mais qui relèvent d’une sphère particulière, à même de les comprendre, de les analyser, parce que les vécus sont partagés.

Dans ce temps où les français se questionnent, se divisent, se radicalisent et ont du mal à déterminer une voix de sortie de la crise dans laquelle nous sommes, ce livre est le fait d’irresponsables. Fragiliser une fois de plus le pouvoir à qui l’on demande de répondre aux enjeux, c’est comme se tirer une balle dans le pied et s’étonner de ne plus pouvoir marcher. Ce livre amusera ceux que la politique n’intéresse pas, mais il ne fera pas rire au-delà. Madame Valérie Trierweiler récupéra surement un bon cachet de son « œuvre ». Elle portera aussi la responsabilité de quelques voix FN supplémentaires, pour avoir brouillé encore un peu plus la lecture d'une situation politique déjà complexe.

La politique n’est pas un jeu amoureux, c’est ce qui conduit un pays et qui impacte de nombreuses familles, de nombreuses personnes en France, mais aussi au-delà. Jouer avec son pouvoir de nuisance pour atteindre le pouvoir de faire d’un pays est grave.

L’histoire humaine entre Valérie Trierweiler et François Hollande est d’une grande banalité. C’est le feu des projecteurs qui rend cette histoire particulière, mais on a peine à imaginer que la dame ait découvert les ambitions de son homme sur le tard. Je n’ai jamais jugé l’un ou l’autre. Derrière toute histoire de séparation se jouent des drames. Par contre, de la part d’une personne qui connait bien tous les rouages du politique et des média, je trouve ce travail répugnant.


Pourquoi tant de haine ? - Réponse à Monsieur Brussieux

Au fil des tweet politiques qui défilent tous les soirs, il en vient parfois un qui vous interpelle. Hier soir, c’est celui de Monsieur Brussieux, colistier de Madame Malgorn, qui me questionnait en disant : « Pourquoi tant de haine ce soir ? »

En voilà une vraie bonne question et politique qui plus est, puisque « la forme, c’est le fond qui remonte à la surface » disait Victor Hugo. Pourquoi tant de haine dans cette campagne ?

Mon cher monsieur Brussieux, la teneur des propos qu’a pris la campagne n’est pas en effet dans les habitudes brestoises (du moins pour les dernières campagnes). Certes, il est d’usage de ne pas se faire de cadeaux entre droite et gauche, mais là, il faut reconnaitre que le niveau de violence verbale dans les échanges a franchi un cap nouveau pour Brest.

Cette violence a commencé bien avant que nous ne rentrions en campagne, quand déjà dans les meetings de Madame Malgorn on proposait de « chasser les socialistes de la ville », on nous accusait de « cadenasser le milieu associatif » et de « faire du clientélisme ». Elle-même se lançait ainsi dans sa campagne : « Nous allons disqualifier les socialistes pour gérer la ville de Brest ».

Déjà les fondamentaux d’une campagne s’appuyant sur une outrance verbale semblaient bien posés. Nous n’étions que fin octobre 2013 ! [ici et ]

Depuis les échanges n’ont fait que monter en violence, teintée d’une mauvaise foi caractérisée et de désinformation. Je ne vais pas vous faire l’énumération des attaques dans la presse. Récemment, l’une des plus violentes fut le discours du 13 février dernier, au Mac Orlan [ici].

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Les dessous de la couronne à Brest !

Galette des roisL’an dernier, « l’affaire de la couronne » comme on pourrait l’appeler, à fait parler d’elle à Brest. En effet, les petits chanceux et les petites chanceuses ayant trouvé une fève dans leur part de galette n’auront pas eu droit à une couronne. Crime de lèse-majesté, ils n’auront pas pu être consacrés roi ou reine !

Bon, même si nous ne sommes pas là dans un événement majeur sur le plan scolaire, l’affaire ayant fait un buzz national, il est peut-être temps de dire deux mots de cette fameuse couronne qui fit couler beaucoup d’encre par son absence.

Comme les années passées, il y avait bien une couronne de prévue. Sauf qu’en 2013, l’entreprise qui gère la délégation de service public de restauration scolaire (le fermier) avait décidé de se faire un peu de pub au passage, sans en avertir personne. Ils avaient apposé leur beau logo et souhaitaient « une bonne épiphanie » aux enfants. Ce faisant, ils contrevenaient à deux principes de leur contrat avec la collectivité : ne pas faire apparaître son nom sur de la publicité vis-à-vis des enfants et, ce que l’histoire a surtout retenue, le caractère religieux du terne « épiphanie ».

Il a donc été décidé de demander à notre fermier de reprendre sa couronne, eu égard aux deux libertés qu’il s’était permis, sans même en avertir auparavant les services de la ville. Nous étions mis devant le fait accompli, alors qu’ils ne pouvaient pas ignorer ces deux règles. 

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Lettre aux riches qui croient être la classe moyenne

TirelireAmis “riches de la classe moyenne”, vous peinez à comprendre l’action de ce Président enclin à vouloir ponctionner votre argent … que vous avez gagné grâce à vos nombreux talents. Ainsi, la dernière innovation fiscale : tranche d’imposition à 45% pour les revenus dépassant 150 000 € par an et par part, vous fait-elle vous répandre dans la presse contre l’injustice caractérisée qu’elle ferait peser sur vos modestes épaules.

D’abord et en toute sympathie, laissez-moi vous rappeler que d’après les statistiques nationales disponibles sur le site de l’INSEE, le revenu médian français par ménage se situe aux alentours de 30 000 €/an et que 90% des revenus en France sont inférieurs à 60 000 €/an, toujours par ménage. Disposé d’un revenu (par part) 5 fois supérieur au revenu médian par ménage et près de 3 fois supérieur aux revenus de 90% des ménages français commence à donner de sérieuses indications chiffrées sur la caractérisation du terme « riche », au regard de l’appellation très convoitée de « classe moyenne ».

Cela étant, à votre décharge, il est fort probable que impression d’appartenir aux classes moyennes vous vienne d’une forme de tropisme sociologique : les membres de votre entourage et vos proches ayant les mêmes moyens et les mêmes habitudes que les vôtres, vous en déduisez être dans la moyenne et donc faire partie de cette fameuse classe moyenne. Mais, il n’est est malheureusement rien.

Face à cette myopie sociologique, je ne peux que vous conseiller de vous ressaisir et de sortir de cette paranoïa qui pourrait, si vous n’y faites attention, vous conduire vers la dépression !

(Sources : Fiches thématiques - Revenus - Les revenus et le patrimoine des ménages - Insee Références - Édition 2012)


Bureau de vote - bureau de vie

20071120_vote2c_F111TCette année scolaire fut riche en élections de tout ordre (et ce n’est pas fini !) J’aurai totalisé 7 journées de votes : primaires citoyennes, présidentielles, législatives ou même élections des représentants du personnel dans mon entreprise. Une petite tranche de vie sur une année tout de même !

Etre président d’un bureau de vote, cela reste un « job » un peu particulier. Pour commencer par le coté rébarbatif, c’est très répétitif … quand ce n’est pas ennuyeux. Il y a à la fois des temps longs, quand l’électeur se fait rare, mais aussi des heures de pointes (avant et après la messe, comme on dit !) La cadence infernale peut atteindre alors un électeur toutes les 15 à 20 secondes, si on ne veut pas avoir une file d’attente trop longue. Autant dire qu’il vaut mieux rester concentré, car la sanction tombe en fin de journée, au moment du recollement des votes, entre le nombre d’exprimés et le nombre d’émargements. Un petit écart, pas de lézard, mais un grand écart, bonjour le cafard !

Un bureau de vote, c’est aussi une équipe, par définition composée de chiens et de chats, de futurs perdants et de futurs gagnants. La fiabilité du vote n’est pas une fonction du process (vote papier ou électronique), mais plutôt d’un jeu d’autocontrôle entre les représentants des différents prétendants. Cela nécessite donc de mettre en présence des personnes qui ont souvent passés leurs dernières semaines à faire campagne les unes contre les autres. Pendant les 10 h d’ouverture du bureau de vote, l’ambiance est très politiquement correcte, président et assesseurs tiennent leur poste avec sérieux, application et fair-play. Il s’agit bien là d’une sorte de trêve politique. Les jeux sont faits, rien ne va plus et tout le monde attend déjà fébrilement le résultat qui s’écrit en temps réel. Des débats dans l’équipe peuvent avoir lieux sur l’opportunité de retourner le cahier d’émargement ou de le faire signer à l’envers, sur la qualité des sandwichs ou l’heure de la pause café, mais en dehors de ces sujets de fond, l’attention va à l’électeur.

Car un bureau de vote, c’est enfin et surtout cela, un contact rapide mais intense avec l’électeur. Pour beaucoup, cela reste un moment solennel : celui du choix, celui de la prise de décision qui engage, celui de l’arbitrage politique, avec tout ce que cela peut signifier en termes de représentation. Avec le vote électronique, le choix et le vote se font en même temps, dans l’isoloir. L’attente avant d’entrer est donc parfois celle de la dernière hésitation. La tension est quelques fois perceptible dans le regard. Mais, c’est aussi parfois le temps d’un échange très bref, d’un petit mot de soutien pour l’équipe du bureau, d’une bise claquée ou d’une poignée de main serrée. Car un bureau de vote, c’est aussi un ancrage territorial, avec des gens qui se connaissent et qui, à défaut de partager parfois les mêmes opinions politiques, se côtoient en dehors, partagent une histoire commune et des lieux de vie.

Voilà, un bureau de vote, c’est plusieurs histoires en une et surtout, ce n’est pas un lieu commun.


Arrêtons la caricature et faisons de la politique

Fr Hollande

Depuis plusieurs jours, on entend à droite comme dans une certaine gauche des propos sur une soi-disant « mollesse » du candidat à la primaire, François Hollande. On entend parler dans la presse ou dans les réseaux sociaux de « gauche molle » ou de « balladurisation », comme pour faire prendre pour une évidence ce qui ne l’est en fait pas du tout.

Je n’associe pas la notion de mollesse à la détermination. Quand un candidat se lance dans un combat électoral avec 5% de votes favorables dans les sondages, face à un autre prétendant qui est affiché comme quasiment élu dans les médias (DSK), je n’appelle pas cela de la mollesse, mais de la détermination et du courage, probablement d’ailleurs alimenté par une vraie vision personnelle du pouvoir et non seulement du programme d’un parti.

Je n’associe pas la mollesse au respect de ses adversaires. Quand un candidat donne comme consigne à ses équipes de ne pas faire de campagne de terrain pour lui, mais seulement pour la primaire, je considère aussi que c’est un choix courageux et qui témoigne d’une réelle confiance en soi et en ses idées. Que d’autres camarades aient fait d’autres choix, cela les regarde, mais aux yeux des citoyens (et probablement de la droite) il n’y aurait rien eu de pire que des équipes de campagne en train de s’écharper sur chaque marché, sur le jeu du porte-à-porte, des collages d’affiches ou des diffusions de tracts. Si chaque candidat avait fait le choix d’un marketing agressif, nous serions aujourd’hui dans une foire d’empoigne et donc, un message complètement différent du débat apaisé qui transparait, grâce aux différents débats télévisés. Dans une société harcelé par la compétition et la communication, je trouve qu’avoir fait le choix d’une campagne de candidat aux primaires à minima, en faisant confiance à l’intelligence des électeurs, est un choix ambitieux et porteur de sens.

Enfin, je n’associe pas la mollesse à l’écoute et au respect d’avis différents. Il y aurait d’un coté ceux qui font les choix et de l’autre, ceux qui n’en feraient pas. Non, bien-sur ! Par contre, il peut y avoir deux méthodes : une plus orientée vers des décisions unilatérales du pouvoir et encadrées par la loi et de l’autre, une autre plus orientée vers la recherche de consensus et vers des applications par la négociations entre acteurs. Faire croire que l’on peut tout diriger et trouver les bonnes solutions d’en haut est une hérésie. Il n’y a plus que les grands patrons du CAC 40 (et Sarko) à croire cela ! Les décisions doivent pouvoir s’adapter aux situations, aux contextes, aux groupes. Ce qui est vrai ici peut être faux et improductif-là. Les choses ne sont pas complexe en soi, mais c’est le respect de la diversité qui leur donnent toute leur complexité. L’exercice du pouvoir nécessite de l’écoute, de la nuance et une grande capacité à faire confiance aux citoyens, pas seulement aux lois !

Nous sommes à une époque où les médias et les réseaux sociaux, manipulés par des cabinets de communication, sont en capacité à dézinguer un candidat en fabriquant des procès d’intention axés sur des lieux communs et des caricatures complètement extérieures au débat. Méfions-nous de cela, car ceux qui utilisent ces outils sont souvent ceux qui n’aiment pas que nous pensions pas nous-mêmes.


A-t-on le droit de critiquer le défilé du 14 juillet ?

Eva Joly A-t-on le droit de ne pas aimer le défilé du 14 juillet ? A-t-on le droit de penser que de voir toute ces armes, toutes ces forces armées peut faire peur ? A-t-on le droit de vouloir refuser les combats et la guerre ? A-t-on le droit de souhaiter transmettre d’autres valeurs que celles du conflit à nos enfants ? Oui, je crois qu’on a le droit de le penser et même de le dire, si on le pense.

Mais on peut aussi avoir le droit de penser qu’un défilé est un hommage. On a le droit de penser qu’une armée n’est pas faite que d’armes, mais d’hommes et de femmes prêts à défendre nos droits et notre liberté, à l’autre bout de la planète. Une armée d’hommes et de femmes qui se sont largement engagés sur le maintien de la paix ou même la protection de l’environnement ces dernières années (lutte contre les pollutions, par exemple).

Si une armée peut effrayer certains par ce qu’elle est capable de produire, elle peut aussi en rassurer d’autres par la protection qu’elle offre dans un monde en tension et en évolution, ou enfin, en émerveiller d’autres pour le dévouement de ses forces à un idéal commun national. Une armée, c’est évidemment différentes facettes.

Par contre, on oublie qu’une armée est avant tout un outil au service du politique. Dans une république démocratique, ce ne sont pas les forces armées qui partent toutes seules à la bataille, elles agissent sur ordre. C’est d’ailleurs un des principes fondamentaux de l’armée : obéir aux ordres qui viennent d’en haut.

Ces derniers jours, ce ne sont pas nos forces armées qui me posent question, mais les politiques sensés les commander. Chacun a le droit de dire ce qu’évoque pour lui un défilé militaire. Chaque sensibilité est utile et, par conséquence, a le droit de s’exprimer. Ce qui me trouble plus, c’est le monolithisme d’une pensée unique qui voudrait que d’autres avis que le sien ne puissent s’exprimer. Ce qui me fait peur, c’est le déchainement d’agressivité face à un propos simple et personnel … venant ce ceux-là même qui sont aux commandes de nos armées.

La Politique est une chose noble, quand elle est faite par des personnes qui savent prendre de la hauteur et accepter l'expression d'opinions différentes. Le politique devrait éviter de tomber dans la facilité de la petite phrase, sur un faux sujet afin le plus souvent de masquer le manque de fond.

Espérons que cet épisode n’augure pas ce que sera le débat de la campagne présidentielle !


Nicolas Sarkozy est-il le Président de la France ?

Nicolas Sarkozy Président point interrogation Il n’est pas ici question de remettre en cause l’issue du scrutin. Nicolas Sarkozy a bel et bien été élu à la majorité absolue lors des dernières présidentielles, cela ne fait pas débat. Pour autant, être candidat, puis être élu ne signifie pas que l’on est LE Président, aux yeux des français. Incarner la fonction présidentielle, c’est un peu plus exigeant que d’être reçu au concours d’entrée.

Au-delà de la vision politique qui pourrait aussi être débattue, la fonction présidentielle peut se décomposer en trois axes structurants : une image, une représentativité et un rôle.

L’image du Président est comme celle du drapeau ou de Marianne, c’est un symbole. C’est un symbole dont on peut être fier, un symbole qui relie, un symbole qui donne l’exemple. L’image que donne Nicolas Sarkozy n’est à l’évidence pas celle que l’on attend pour la France. Du « casse-toi pauv’con » au récent propos off sur le « journaliste pédophile », en passant par le coté bling-bling et sulfureux du personnage, Nicolas Sarkozy provoque plus la risée ou la honte qu’une image de grandeur et une personnalité d’envergure pour le pays. De plus, son mandat aura été entaché quasiment en continu par des affaires touchants ses proches ou lui-même : Clearstream, Bettencourt puis Karachi. Des affaires dans lesquelles son impartialité peut être directement mise en jeux et dans lesquelles l’intouchabilité présidentielle et les secrets de l’état jouent régulièrement un rôle pour la défense de certains intérêts.

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Dati : deux poids, deux mesures !

Justice Un élu municipal, un maire, un conseiller général ou régional ou un président de conseil sont susceptibles d’être accusés de gestion de fait ou de prise illégale d’intérêt lorsqu’ils font voter à leur conseil une subvention, pour une association qu’il préside.

Récemment, la Cour de Cassation a ainsi condamné le maire d'une petite commune de Normandie pour avoir voter les subventions du club de football local, dans lequel jouait son petit-fils. Mais il pourrait en être de même pour le maire qui préside le CHU de sa ville, ou un élu qui préside un établissement public, par exemple.

Ces derniers jours, dans le plus grand silence médiatique, le Sénat s’est d’ailleurs saisi de ce problème pour tenter d’y apporter une réponse [ici]. Problème complexe par définition puisqu’il faut arriver à pouvoir condamner la malhonnêteté, sans empêcher le système de fonctionner.

Mais le propos de ce soir n’est pas là. J’écoutais l’interview de Rachida Dati [ici], prenant la défense d’Eric Woerth face à des journalistes. Ceux-ci lui demandaient s’il n’était pas choquant que le ministre qui s’occupe du budget et des contrôles fiscaux soit à la fois le trésorier du parti présidentiel et l’époux d’une spécialiste en défiscalisation. Seul argumentation de l’ex-Garde des seaux : c’est un honnête-homme !

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Affaire bête en cour

Coq Le site Mediapart affirme jeudi que le fisc a remboursé 30 millions d'euros à Liliane Bettencourt en mars 2008 au titre du bouclier fiscal.

Léger retour en arrière : le bouclier fiscal était, d’après son auteur, un outil de « justice social » pour éviter le découragement des personnes qui travaillent beaucoup et pour éviter qu’elles soient taxées à plus de 50% de ce qu’elles gagnent.

J’imagine bien Liliane Bettencourt gagner son argent à la sueur de son front, au regard de ce que l’on a pu lire dans la presse sur sa vie !

Avec Sarko, il y a les mots puis il y a les faits et la réalité. Je crains qu’il n’ait pris le peuple français pour des idiots : des « bêtes en cour ».

Lire aussi :

Rue 89 - Comment on se rend service dans le gotha

Rue 89 - Liliane, héritière à 34 million d'euros par mois


Lepénisation des esprits chez les jeunes UMP

Benjamin Lancar « C’est une équipe de racailles. C’était clairement une équipe de caïds. Voilà la vérité ! »

« Il y a eu des tensions ethniques dans cette équipe, on le voit bien […] même Emmanuel Petit parlait d’islamisation de cette équipe. »

Benjamin Lancar, président des Jeunes UMP, le 25 juin 2010 sur Beur FM dans l'émission l'Actu au Karsher. [ici]

S’il y a eu une génération Mitterrand, il y aura aussi la génération Sarkozy, dont la marque de fabrique sera la lepénisation des esprits et un discours raciste décomplexé, mélangé au gré des sujets de société.

Le président des Jeunes UMP nous offre un exemple édifiant du résultat final de la démarche de Sarkozy pour tenter de récupérer les voies du FN. Son interview mélange un échec sportif, l’échec d’une équipe et d’une stratégie, avec des propos insultants à connotation raciale et religieuse ... pour faire bien et se la jouer jeun's !

Pour un jeune « politique », si la parole a encore un sens et les mots un poids, nous tombons là dans les tréfonds de la bêtise humaine sans même que le principal intéressé ne semble s’en apercevoir d’ailleurs.

Voilà le résultat de la politique sécuritaire de Sarkozy, voilà où elle mène dans les propos de tous les jours. Car sur le terrain, le nombre d’atteintes à la personne ou de violences à autrui n’a jamais été aussi grand et les commissariats (compétence de l’Etat et du Président) n’ont jamais été aussi vides pour remplir le service que les citoyens attendent d’eux.


Le paradigme de l'acrobate de cirque

Acrobate “L’artiste, on le sait, est obligé de dépenser autant d’énergie à faire savoir à son public que ce qu’il fait est difficile, qu’à faire ce qu’il fait. Les roulements de tambour sont généralement là pour le montrer.” [ici]

J’aime bien cette théorie sociologique du paradigme de l’acrobate de cirque. On la retrouve dans beaucoup de situations de la vie de tous les jours, où certains aimeraient bien faire croire (à coup de roulements de tambour) que ce qu’ils font relève d’un héroïsme sans limite … y compris dans le monde politique !


Economie : des BRIC aux PIGS

PIGS J’entendais ce matin à la radio une chronique économique où l’on parlait des PIGS (Portugal, Ireland, Greece and Spain), ces quatre pays de l’Union Européenne qui font faire des cauchemars aux économistes. Vont-ils faire faillite et plonger les autres pays dans une situation économique ingérables ? Personne ne sait, mais les économistes commencent déjà à allumer des cierges pour conjurer le sort sur cette crise qu’ils n’ont pas su anticiper.

Il y a quelques années les PIGS n’existaient pas, mais les économistes misaient sur les BRIC (Brazil, Russia, India and China) comme des pays émergeants dont la croissance allait tirer le reste du monde.

En quelques années, passer des briques aux cochons, il y a de quoi se faire des nœuds au cerveau !


Jean W. Sarkozy

Jean Sarkozy
Sarkozy fils me donne l’occasion de remplir la catégorie « Bêtisier » de mon blog et je l’en remercie !

Certains commentateurs dont l’indépendance intellectuelle n’aura échappée à personne targuent le dit fiston d’une grande lucidité et d’une grande maturité dans son abandon de poste à l’EPAD (Etablissement Public d'aménagement de la Défense et non Etablissement pour Personnes Agées Dépendantes).

Pour ma part, ce qui me frappe le plus est sa grande maîtrise des médias. Sa prestation au journal télévisé de France 2 témoigne d’abord d’un personnage qui sait parfaitement qui il est et d’où il vient, sait parfaitement ce qu’il doit dire et avec quels mots préparés à l'avance, et enfin sait parfaitement esquiver les questions auxquels il n’a pas envie de répondre. C’est d’abord à 23 ans, une machine médiatique.

Pour ce qui est de sa maturité, j’en doute beaucoup plus. La vision de son rôle politique est pour partie effrayante tant elle en devient inhumaine. Ces gens se croient les seigneurs du monde, seuls capables de porter au nom de tous les ambitions de la France ou d’un département (pour commencer). Aucune modestie, aucune humilité dans ses propos, juste un petit renoncement qu’il faut savoir négocier pour ne pas se griller du reste.

Au-delà du mauvais choix de départ de prendre la tête de l’EPAD qui est par nature critiquable du fait de son jeune age et de sa paternité (cela a des avantages, mais cela a aussi des inconvénients), la Team Sarkozy se sera enlisée plusieurs jours dans ce bourbier avant de rendre les armes, témoignant ainsi d’un autisme accablant à entendre les français et leur façon de voir la France.


Principe de précaution

Bombe Hier et aujourd’hui, un quartier de Brest est clos pour raison de déminage. Comme le 2 août dernier, les 15, 16 et 22 août toute une partie de la ville est et sera évacuée afin de procéder à des déminages possibles de bombes laissées suite à la dernière guerre, sur des terrains en cours de « nettoyage pyrotechnique » avant construction.

Le 2 août, 16 000 « personnes potentielles » furent forcées d’évacuer leur logement de 7h à 19h. Je dis potentielles car certaines personnes (comme moi) avaient la chance d’être parties en vacances ce jour-là.

Ces évacuations sont faites au nom du fameux principe de précaution, mais il serait bon de se poser parfois quelques questions sur le rapport risque, désordre, coût de ce type d’opération.

Il ne s’agit pas de dire qu’il ne faut évacuer personne et ne rien faire en terme de gestion des risques, mais l’évacuation de 16 000 personnes n’est pas une anecdote non plus (plus de 10% de la population brestoise). Que dire de procédures d’évacuations différentes entre terrains militaires et terrains civiles quand ces terrains militaires sont au cœur d’une même ville. Par exemple, en site militaire, on évacue sur simple présomption, quand en ville il faut avoir vu la dite bombe pour déclencher la procédure. Que dire des découpages de périmètres d’évacuation où les voisins d’une même barre d’immeuble sont pour certains obligés de partir et pour d’autres autorisés à passer une journée tranquille. Que dire enfin du jeu de patate chaude auquel l’Etat joue avec les factures à payer pour ce type d’opération qu’il supervise.

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Un parti socialiste en transition

Du poing à la rose Jeudi soir avait lieu le vote sur la charte fédéral Finistère pour la rénovation. En bon militant, je suis allé voter mais je me suis abstenu, comme environ 21% des 1049 votants finistériens. Contrairement aux 18% des militants qui se sont opposés aux propositions, je n’avais fondamentalement rien contre ce qui était soumis au vote (après élagage conséquent), mais je pense que tout cela est vraiment hors sujet au regard de ce que vit le PS aujourd’hui.

Cet « acte I de la rénovation » de notre fédération s’attache à fixer des règles pour savoir qui pourraient se présenter, comme candidat à la candidature pour notre parti, aux futures élections. Mon avis est qu’avant de décider qui part et qui ne part pas, il faut préparer les bagages … et là, en l’occurrence, nous disposons de valises bien vides ! ! Et ce n’est pas ce genre de débat, en capacité à occuper nos soirées et à faire monter nos tensions internes, qui remplira notre feuille blanche.

Hier, Français Hollande s’exprimait dans le Télégramme. Gros titre : « Le PS a presque trop d’idées ». Je dois dire que j’ai sauté au plafond en lisant cela ! ! Le reste de l’interview me laissant que peu d’espoir sur une potentielle mauvaise lecture des propos de l’intéressé.

Tant au niveau local qu’au niveau national, il faut que le PS se reprenne et recommence à produire ce que les français attendent de lui. Comme le dit Hollande, « le PS est la force qui permet l’alternance ». Mais doit-on attendre que la droite saccage tout pour que les français, par dépit, nous choisissent comme certains choisissent Bayrou ou Conh Bendit ? Ou alors, aborderons-nous les prochaines élections avec un vrai message en réponse aux attentes des français ?

Aujourd’hui fut un autre jour. J’ai lu dans le Monde les articles de Bernard Poignant, Gaëtan Gorce et de Harlem Désir et je les ai trouvé bien, voire même très bien. Globalement, je me suis reconnu, tant dans l’appel à se remobiliser pour un changement de notre parti que sur l’exigence d’un virage de nos façons de penser qui ont finalement atteint leurs limites.

Dans le même esprit et même si j’ai appris à me méfier de l’affichage « grandes manœuvres » de notre parti, je dois dire avoir lu avec intérêt la lettre de notre première secrétaire, Martine Aubry [ici], concernant la refondation de notre projet et la transformation du Parti socialiste. Y sont exposées des questions qui me plaisent et le travail se propose de commencer par le début : le modèle de société auquel nous aspirons.

J’espère sincèrement que cela témoigne d’une transition de notre parti. Sinon, je crains de devoir partager l’opinion que développe Bernard Poignant dans son article.

J’écrirai un courrier à Martine Aubry avant le 3 juillet. A la fois pour dire ce qui me déplait, mais aussi pour proposer une vision et un travail pour ce parti qui me tiendrait à cœur.

Ne ménageons pas notre peine, mais avant de partir, choissions la bonne direction.


Sarkozy, où la politique auto-réalisatrice

Cagoule J’étais ce matin à la manifestation du 1er mai à Brest. C’était une manifestation calme, respectueuse, avec beaucoup de familles et de poussettes. Pourtant, cette année, une inconnue jusqu’alors s’était invitée : la cagoule ! Il y avait beaucoup de cagoules. Il y avait les cagoules « canal historique » des mouvements anarchistes, mais les verts s’y étaient aussi mis, avec les étudiants et quelques manifestants épars.

A la suite des incidents des manifestations anti-OTAN à Strasbourg, Nicolas Sarkozy a déclaré vouloir interdire le port des cagoules lors des manifestations. En dehors du fait que ce projet de décret est jugé inapplicable par les policiers eux-mêmes, on voit aujourd’hui le résultat d’une telle politique : loin de faire reculer le problème, elle l’amplifie.

Cet exemple récent est à la mesure de la politique du Président. Il pratique, depuis longtemps déjà une « politique auto-réalisatrice », à l’image de ce qu’il est courrant d’appeler les prophéties auto-réalisatrices. En stigmatisant un comportement, une posture, on le développe et on démontre donc à posteriori que l’on avait raison d’en parler.

La psychologie des groupes est quelque chose de bien connue. Ce sont les acteurs économiques qui en jouent le plus régulièrement avec les informations aux marchés. Dites que les marchés vont bien et ils monteront, dites le contraire et ils baisseront. Qu’importe la réalité économique puisque c’est la confiance qui est le moteur de l’action. Si vous montrez de la confiance les acteurs suivent et vice versa. C’est une forme de méthode coué, mais de masse !

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Mondialisation jusqu’à l’écoeurement

Envoyé spécial Jeudi dernier, le magazine Envoyé spécial proposait le reportage « Bébés made in india ». Il montrait comment des occidentaux (pas seulement) allaient en Inde afin de se procurer les services de mères porteuses, sur la base d’une fécondation in vitro à partir des gènes (ou du gène, dans le cas de gays) des « clients ». Après les cliniques plasticiennes low-cost, c’est ce type de touriste qui se développe en Inde : la « location de ventres », comme cela était décrit.

Au-delà de la question éthique sur la mère porteuse qui forcément questionne et doit faire débat, je trouve que la partie la plus marquante du reportage était sur la mondialisation et cette horreur humaine que nous produisons collectivement, loin de tout regard et de tout débat.

Cet exemple montrait à quel point la mondialisation se sert des écarts relatifs de richesses entre nations et des no man’s land juridiques internationaux, pour faire proliférer une ignominie économique.

S’il est peut-être nécessaire de ne pas fermer les frontières à l’économie, il est plus qu’urgent de débattre de l’économie que l’on souhaite. Il est urgent que nos pays riches réfléchissent à ce qu’ils exportent dans le monde, alors qu’ils ne l’acceptent pas chez eux.


Ils en parlent le mieux !

DDV « Je ne crois pas qu’on puisse, à quelques jours d’intervalle, dire : « je reviens dans le commandement intégré de l’OTAN parce que les absents ont toujours tord » et, à la veille de la réunion du G20, dire qu’on envisage de s’absenter.[…] Barack Obama et Gordon Brown ont rappelé que Nicolas Sarkozy serait présent des hors-d’œuvre au dessert ! »

 

Dominique de Villepin (avril 2009)


Nous sommes tous des Madoff !

Prahalad & Stuart 2002 Il y a déjà plusieurs années, je m’étais essayé à décortiquer mathématiquement le système de « l’arnaque pyramidale ». L’exercice m’avait paru instructif et après analyse, je n’étais pas loin de penser que ce modèle était finalement plus proche du monde réel qu’il n’y paraissait.

Avec une arnaque de 50 milliards ayant dupée des investisseurs avertis et des cabinets d’audit, il nous faut oser questionner ce modèle et peut-être entrevoir une réalité qui fait mal : si rien n'a été vu, n'est-ce pas simplement parce que le modèle pyramidale est le cœur stratégique de notre système économique libéral mondialisé ?

Je vous laisse lire l’article que j’ai envoyé sur le site du Monde (ici) et qui tente de faire le lien entre l’affaire Madoff et les raisons profondes de la crise dans laquelle nous sombrons.

 

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Heures supplémentaires : il faut arrêter les frais

Pétition Comme moi, je vous invite à signer la pétition : "Heures supplémentaires : il faut arrêter les frais"

Cette pétition, initiée par le magazine Alternatives Economiques et soutenue aussi par Marianne, recueille déjà 1440 signatures en 24h, il ne manque plus que vous !

- Signer ici -

Texte de la pétiton ci-dessous ...

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Méthode Coué

Si certains doutaient de la pertinence de ma précédente note, je vous engage à lire cet article du télégramme d’aujourd’hui : interview de Frédérique LEFEBVRE : « Sarkozy, un vrai chef d’équipe ».

Ce qu’il y a de marrant avec la droite ces derniers temps, c’est qu’ils exposent toujours l’inverse de la posture qu’ils craignent, comme pour tenter de jeter le trouble dans les esprits et faire durer le moment de doute (je dis bien durer).

Là aussi c’est une erreur stratégique, car la confiance est une chose précieuse qui s’use beaucoup plus vite qu’elle ne grandie.

 


Nicolas Sarkozy, ou l'art de la coupure plus que de la rupture

Empty Bon, je n’avais pas trop fait de promo pour ma première chronique sur le site du Monde, mais je me rattrape sur la seconde … d’autant que je l’aime bien !

 Nicolas Sarkozy, ou l'art de la coupure plus que de la rupture

Cet homme produit du vide politique parce que le sens de la politique qu’il rêvait de porter vient d’exploser en vol. Cet homme produit du vide autour de lui parce qu’il n’a qu’une peur, celle de voir s’éloigner le destin qu’il s’était forgé pour lui-même. Nicolas Sarkozy construit un grand gouffre dans lequel va tomber la droite (malgré elle d’ailleurs) … une fois qu’il y aura lui-même mis ses deux pieds.

A observer l’animal, j’ai le sentiment que le parti socialiste n’a pas trop de souci à se faire concernant la popularité grandissante du président ! Au contraire, il me semble que nous gagnerions à nous désintéresser un peu de lui, histoire de nous ressourcer et de réfléchir à la politique que nous souhaiterions porter, avec les français.

 

PS : Pour celles et ceux qui n'auraient pas accroché à la lecture de cette chronique, il y a une seconde chance ! Je vous conseille d'aller faire un tour à la galerie Flickr qui se cache derrière la photo. Je la trouve vraiment très belle. [ici]


UMP et la politique par l'exemple

Damien_Meslot_et_Nicolas_Sarkozy_en_visite_a_l_Alstom-550x413On se demande bien ce que que ces deux là disent au travailleur que l'on voit de dos.

Le premier, chef de l'état, s'est illustré il y a juste un an au salon de l'agriculture par la phrase restée célèbre : « Casse toi, pauv'con ». Le second, Damien Meslot député UMP, s'est lui illustré il y a deux ans par une petite phrase à l'attention d'un procureur de la République : « gaucho de merde ». Contrairement au premier, lui vient d'être condamné, pour outrage à magistrat.

Mais l'actualité rattrape l'UMP encore aujourd'hui puisque le groupe MGMT a accusé le dit parti d'avoir utilisé son dernier titre « Kids » dans deux meeting et sur des vidéos sur internet, sans leur avoir demandé. Le secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand, a aussitôt annoncé son intention d'indemniser le groupe américain MGMT, pour avoir utilisés frauduleusement un de leurs titres.

Bel exemple pour notre jeunesse !


Sarkozy : service marketing d’un ultralibéralisme en crise

Sarkoshow Hier soir, la télévision française diffusait un bien mauvais téléfilm en prime time. Dans le rôle principal, un acteur bien connu concourant pour les nominations aux césars. Mais le scénario, écrit dans l’urgence, manquait de réalisme malgré les efforts non dissimulés de l’acteur pour essayer de nous transmettre quelques brides d’émotions longuement travaillées.

Au-delà de la dérision que m’inspire l’exercice du Président hier soir, c’est surtout le retournement de position idéologique qui me marque et m’effraie vis-à-vis de sa « sincérité politique ». Qui peut croire qu’un homme qui depuis 40 ans agit avec un raisonnement purement ultralibéral, peut d’un jour à l’autre, reprendre des propos tenus hier encore par la CGT ou par sa propre opposition ?

Il y a dans l’exercice d’hier, non pas une volonté de réussir ce qui est annoncé, mais surtout une envie de renvoyer aux français l’image du Président qu’ils attendent. Ce n’était pas un exercice politique hier soir, c’était du « marketing politique » : un travail sur l’emballage, pour mieux coller à ce que Nicolas Sarkozy espère comme une situation conjoncturelle et surtout, se donner du temps, pour ne rien changer sur le fond.

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UMP et liberté d'expression

Rsf Nicolas SARKOZY est prompt à valoriser le management à l'évaluation et à communiquer beaucoup de chiffres ... mais pas tous.

En 2002, après les cinq années avec la gauche à Matignon, la France sortait classée au 11ème rang du classement de Reporters sans frontières sur la liberté de la presse. Après une ère de SARKOZY ministère de l'intérieur et bientôt deux ans de SARKOZY président, la France dégringole encore un coup en 2008 pour atteindre la 35ème place !

Belle performance !


Lipypad : le piège de l’illusion comme remède à la crise

Lilypads Dans la catégorie bêtisier ce soir, ce nouveau projet de ville flottante à destination des réfugiés climatiques [ici].

Environ 250 millions de personnes risquent d’être privées de terre durant le siècle à venir, suite à la montée du niveau des océans. Des « grands penseurs » passent encore du temps à pondre des projets remarquables sur papier glacé, mais complètement inutiles dans la réalité, en dehors de se faire plaisir … ou de se faire un peu de pub !

Les 250 millions de réfugiés viendront principalement des régions à forte densité de population et souvent en voie de développement. A priori, les populations aisées de ces territoires trouveront toujours les moyens de racheter des habitations plus dans les terres. L’enjeu de ce 21ème siècle est donc le déplacement puis le relogement de population sans terre et à très faible revenu, puisqu’ayant tout perdu avec la montée des eaux.

Ce projet d’hôtel 5 étoiles soi-disant écolo (faisons le bilan carbone de sa construction !) ne répond donc en rien à la problématique que pose le réchauffement climatique et les réfugiés qui vont avec. J’engage plutôt cet architecte franco-belge à faire un tour du coté de l’ex-Sangatte pour voir comment se logent des réfugiés, en pleine forêt. Rien à voir avec son rêve de luxe (même si ce concept de ville flottante peut être intéressant, par ailleurs).

L’un des dangers du siècle à venir risque d’être ce genre d’illusion que certains nous font miroiter, par des rêves de la science ou de la technologie, pour faire croire que l'on a des réponses toutes faites aux enjeux planétaires. Tout ceci n’est qu’un mirage venu de la fin du 20ème siècle, avec ses grandes avancées techniques et scientifiques. La réalité du 21ème siècle sera plus abrupte que cela : elle nous demandera surement plus de remises en cause et moins de rêveries.


Réponse ouverte à Laurent Prunier

Manif Vendredi dernier, lors du conseil municipal de Brest, Laurent Prunier (leader UMP d’une des divisions de l’opposition brestoise) a interpellé fermement le Maire et les élus de la majorité sur les violences urbaines de ces derniers jours, survenues en parallèle des manifestations lycéennes : « … J’attends ce soir de tous les bancs de cette salle, une unanimité dans la condamnation des violences. Cela va peut être de soi, mais cela va encore mieux en le disant ! »

Selon lui, la majorité municipale n’aurait pas assez condamné fortement ces débordements de violence et il appelait les élus de gauche à le faire officiellement en séance. Le Maire de Brest lui a rappelé l’avoir fait dans la presse au moment opportun [ici], en son propre nom et au nom de toute la majorité municipale, mais cette interpellation de l’UMP aux élus de la gauche brestoise m’interroge à plus d’un titre. C’est pourquoi je souhaite ici y apporter ma réponse (qui fait d’ailleurs écho à une précédente note [ici], écrite il y a déjà un an).

D’abord la requête de l’UMP brestoise me questionne : pourquoi demander une condamnation plus officielle de la majorité municipale à des actes de violence intervenus au sein de notre ville ? Serions-nous à leurs yeux un groupe de « terroristes » qui pratiquerait la politique au travers d’actes de violences ou par du vandalisme anonyme ? Ne serions-nous pas, comme eux, des démocrates ayant choisi la voix de la discussion et du débat, au sein des instances démocratiques où nous siégeons ensemble ? Enfin, quelle bénéfice tirerions-nous à manigancer des dégradations au sein même de la ville que nous essayons de bâtir, malgré un retrait constant de l’état UMP ? Non, je crois que nos engagements et nos actes suffisent à démontrer que nous ne cautionnons pas de tels agissements et il n’est nul besoin de le crier haut et fort pour convaincre.

En second, et puisque monsieur Prunier nous interpelle sur ce sujet, je tenais à dire mon sentiment face à ce qui s’est passé. Mon premier sentiment ne fut pas de porter un jugement sur certains par une condamnation, qui n'a à mon avis de sens que pour ramener les esprits à la raison (ce qui a été fait par le Maire de Brest). Mon premier sentiment fut d’abord de la tristesse pour cette jeunesse qui en arrive à de tels actes et un vrai questionnement sur les raisons qui nous mènent aujourd’hui de plus en plus à un tel résultat.

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Reims, le « coup du siècle » pour le PS

Congrs_de_reimsCamarade, trêve d’amertume en ce dimanche soir. Quoi qu’en dise la droite, ce congrès nous hisse au plus haut niveau de la stratégie politique. Ne ménageons pas encore une fois notre plaisir en de dérisoires querelles enfantines.

Souvenez-vous, Camp David le 20 octobre dernier, quand Nicolas Sarkozy sort de sa rencontre pour parler des issues à la crise mondiale avec l’homme le plus puissant du monde (« W » pour les distraits qui se seraient endormis en route) et qu’il jubile : "J'ai réussi le coup du siècle !" parce qu’il a réussi à placer le G20 à la même date que notre congrès (lire ici). Le brave homme pensait qu’il arriverait à nous voler la vedette … jugez-en vous-même !

Ce n’est pas tous les jours que le PS arrive à éclipser Sarko sur sa propre stratégie politique … et c’est tant mieux, parce que cela ne vole pas très haut, en fait ! Mais, en ce soir de victoire, ne boudons pas notre plaisir, car il faut bien le reconnaître … cela nous demande pas mal d’énergie !


Etre « bon français »

Bleu_blanc_rougeIl faudra un jour parler de ce qu’est « être français », être un « bon français ».

A l’heure où l’on met en avant la valeur travail, le gouvernement continue sa politique d’expulsion de travailleurs qui n’ont de clandestin que le nom … certains employeurs français les ayant, eux, parfaitement reconnus dans la valeur ajoutée qu’ils créent pour leur petite entreprise ... française !

A l’heure où l’on se scandalise sur de simples sifflements d’une Marseillaise dans un stade échaudé (sans trop se questionner sur les paroles du dit texte, d’ailleurs), on laisse tout une partie de la population exporter ses richesses hors de France pour bénéficier de mesures bancaires et fiscales plus attrayantes pour leur cher patrimoine, générant ainsi l’instabilité que l’on connaît aujourd’hui.

La question du « bon français » doit se poser en ces termes. Nous devons arrêter de nous suffire de la peur de l’autre, de l’étranger, pour répondre à cette question. A mon sens, les populations d’origines étrangères qui font vivre la France par leur travail tous les jours sont plus françaises que les natifs qui exportent leurs richesses, quitte à déstabiliser leur propre pays.

Certains à l’UMP sont favorables à l’amnistie des français qui reviendraient avec leurs capitaux en France. Je serais plutôt pour l’expulsion de ses populations là ! ! S'ils se plaisent ailleurs, qu'ils y restent. Etre français, c’est accepter de jouer les règles de ce pays, ce n’est pas prendre ce qu’il y a de bien et laisser aux autres ce qui est plus contraignant.

Le sens de la marseillaise n’a pas été donné dans les stades ou par le "présumé fredonnement" de joueurs de foot. Il l’a été sur les champs de bataille, quand certains ont du donner leur vie pour défendre les valeurs de la France et pour défendre d’autres français. C’est sous cet angle d’analyse qu’il nous faut revenir aujourd’hui.

La France doit appartenir à ceux qui la servent, pas à ceux qui s’en servent.


La politique de la Task Force

Money_burn_2 La crise qui arrive est le moyen pour Nicolas Sarkozy de laisser libre cours à une de ses pratiques favorites : l’usage de Task Force. Face à un problème, il met le paquet et c’est cette forme de choc qui donne l'illusion d'une résolution du problème.

Sarkozy utilise déjà ce mode de gestion de crise pour sa communication : il en fait des tonnes pour n’accoucher bien souvent que d’une souris (mais les caméras sont rarement encore là pour filmer le modeste rongeur). Il utilise aussi ce mode d’intervention face à la violence : grand déploiement de force qui bloque temporairement l’adversaire, mais ne règle aucun des problèmes de fond. Les banlieues en sont malheureusement l’éloquent exemple, elles deviennent de jour en jour une poudrière que nous ne pourrons bientôt plus contenir. C’est par cette même méthode qu’il tente aujourd’hui d’endiguer la crise, par de vastes plans pour l’économie aux budgets pharaoniques.

Le problème avec les task force est double : elles masquent souvent la globalité du problème puisqu’elles ne s’attachent à n’en traiter qu’un et elles sont par nature extrêmement couteuses : le ratio résultats sur dépenses est souvent bien plus faible que lorsque les dépenses sont pesées et raisonnées.

Aveuglé par un besoin de laisser paraître une maitrise sur une crise qui nous dépasse, notre président claque l’argent des français à tous vents. Le réveil risque d’être bien difficile car en contrepartie de l’argent dépensé, aucune action n’est engagée pour régler le problème de fond de la crise actuelle.

Dans le même esprit, je vous invite à lire l'analyse du Monde de lundi : L'horreur économique de M. Sarkozy.


Contribution pour Reims : le bilan avant les motions

492736860_9facb5b30bJe m’étais donné comme objectif de participer, à ma façon, suivant mes possibilités et mes disponibilités au congrès de Reims. Pour ma part, l’objectif est atteint avec la contribution « Une seconde voie pour le XXIème siècle » que j’ai écrite et travaillée avec quelques camarades. C’est un texte qui va peut-être trop loin sur certaines idées, mais qui traduit une volonté d’avancer et de changer les choses, d’oser de nouveaux points de vue.

Si cette contribution fut publiée au niveau fédéral (et j’en remercie le conseil fédéral du Finistère), mon grand regret restera la forme d’autisme dans lequel s’est plongé le PS au niveau national, durant cette période de contributions. Alors que j’avais envoyé une copie de la contribution, dûment accompagnée d’un courrier d’explication, à 25 membres imminents de notre Conseil national, je n’ai pas réussi à décrocher la première signature d’un de ces membres qui m’aurait permis une modeste participation au titre des contributions thématiques … publiées sur internet !

Au-delà de mon égo froissé qui n’intéresse personne J, je trouve vraiment dommage que le PS se soit fermé aux idées, simplement venues de sa base, dans un temps de congrès (notre contribution de section a aussi subit le même sort). Aurais-je du passer plus de temps à chercher des potentiels signataires du CN, avec déjà dans l’idée un geste en retour pour une motion particulière ? Comme ce n’était pas l’objet de ma démarche initiale qui était avant tout de « faire avancer le schmilblick », je n’ai pas souhaité rentrer dans ce jeu-là … de plus, je n’en aurai objectivement pas eu le temps, vu les délais pour sotir une contribution.

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Sarkozy : touche pas à mon pote

Touche_pas_mon_poteL’épisode qui vient de se passer en Corse (article ici) pourrait être anecdotique, s’il n’était pas le reflet de ce qu’est la nature de notre président, quand personne ne le résonne : brutale et imbécile.

Le renvoie d’un des piliers de la police Corse, à qui l’on associe des bons résultats sur la pacification dans la situation Corse ces dernières années, trahi l’état d’esprit de Nicolas SARKOZY. Que tout un chacun le sache : on ne touche pas aux amis du président.

Si le message n’était pas clair, aujourd’hui, il l’est !


Merci Orange ! !

Stop_secret_2Ce soir, après avoir épuré mon stock journalier de spam de ma boite mail, je tombe sur ce mail d’Orange (mon FAI).

« Stop Secret : Avec stop secret, j’identifie les appels masqués pour ne prendre que les appels souhaités » le tout pour 1€/mois

Voilà ce qui s’appelle prendre les consommateurs pour des cons ! ! Après avoir vendu l’affichage des numéros d’appels sur les téléphones, on nous a vendu la fonction appels secrets et maintenant on essaye de nous vendre la fonction affichage des fonctions secrets, sur les téléphones affichant les appels … Il y a de quoi y perdre son latin, d’autant que ce petit jeu peu durer assez longtemps ! !

Pour ma part, je vais économiser 1€ par mois … car mon téléphone n’affiche toujours pas les numéros d’appels … et c'est bien comme cela, vive l’ancien ! !


Rebelle (... de droite !)

E4325f2772a3335f1d5c1087686158ad_5Rebelle : se dit d’un ex-jeune-vieux qui a tourné au style bling-bling en fréquentant la jet-set. « Nicolas Sarkozy reste un rebelle » (Fillon)

Je ne vois pas d’autre définition possible aux propos tenus hier soir par François Fillon devant l'UMP réunie … le petit Robert écrit pour rebelle : qui ne reconnaît pas l’autorité du gouvernement légitime et se révolte contre lui.

Se peut-il qu'on lui ait refilé le mauvais texte à lire ! !


Laurent Prunier : Tranquille !

2186468113_cdb2ef0580_3 Je lis sa note sur la tranquillité publique à Brest et j’ai envie de lui répondre ici.

Il est faux de dire que la vidéo surveillance est acceptée partout. En effet ce débat traverse les courants droite-gauche habituels, mais des villes de droites comme de gauche y sont encore farouchement opposées. Là dessus, il n'y a pas de règle.

Pour ma part, je préfère avoir des policiers dans la rue que derrière des écrans, car il est là l'arbitrage. Pour un effectif donné des forces de l'ordre, combien seront sur le terrain à régler les problèmes avec les habitants et combien scruteront les écrans ?

La vidéo surveillance, c'est la montée en puissance d'une force de l'ordre "coup de point" : moins de présence sur le terrain, mais une police d’intervention musclée pour compenser. Personnellement, je pense que la présence de la police sur le terrain est, par elle-même, capable de répondre à certains problèmes naissants et qu’en cas de gros pépins, elle connaît mieux le terrain en y passant du temps.

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Laurent Prunier : Génération visionnaire

TramwayCandidat Laurent Prunier remet une couche sur le tram, agitant encore une fois le coût exorbitant du projet (alors qu'il est parfaitement en ligne avec les autres projets de trams de 15 km en France) et le quasi putsch de la municipalité en place qui aurait imposé le tramway « à l’insu du plein gré » des brestois !

Aussi, je me suis livré à un peu d’archéologie programmatique afin de prendre du recul sur la question.

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En 2001, voilà ce que le programme de la gauche « Brest en avant toute » (F. CUILLANDRE) disait sur le sujet :

Sous le titre Déplacements : « Nous envisagerons dès 2001 l’étude d’un moyen de transport de type tramway sur l’axe Siam-Jaurès, seul moyen de développement moderne de l’usage du transport collectif et de restructuration de cet axe vital de Brest. »

Toujours en 2001, voilà ce que le programme de la droite « Ensemble changeons de cap » (Y. MARZIN) disait sur le sujet :

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Dominique CAP : Hors la loi

197914355_e7a15748b5Il est des candidats qui se complaisent à faire peur, parce que la peur paye à court terme. En écrivant, noir sur blanc, qu’il ne respectera ni la loi de Solidarité de Renouvellement Urbain (SRU), ni le Plan Local de l’Habitat (PLH), Dominique CAP fait fort, très fort dans la bêtise.

Ces lois sont faites pour répondre de façon intelligente aux problèmes de notre société. Elles sont là pour favoriser la mixité sociale, pour contrer tous les méfaits d’une ghettoïsation de certains quartiers. Elles permettent un développement plus harmonieux de la cité, où chacun trouve sa place et où il n’y a pas des zones de non-droit, comme dans certaines cités françaises ou dans d’autres pays dans le monde.

Dire que cela ne crée pas de problème serait évidemment faux. Mais ces problèmes sont infiniment plus simples à résoudre que ceux qui foisonnent dans certains « quartiers difficiles ». Ces problèmes du quotidien (quands ils arrivent) sont tout à fait résolvable par un Maire digne de ce nom. Botter en touche de la sorte, c’est aussi refuser de se confronter aux problèmes que la fonction recèle. Belle image de l’engagement politique ! !

En faisant peur aux citoyens et en refusant que Plougastel tienne la place qui est la sienne dans l’organisation de notre territoire, Dominique CAP se met hors jeu en plus d’être hors la loi.


Le Sarko nouveau est-il arrivé ?

1sarkozyY a-t-il un nouveau Sarkozy ? Aurait-il changé sur le fond depuis l’élection présidentiel pour expliquer cette chute libre dans l’opinion public ? Je ne le crois pas.

Le livre de François Léotard « cela va mal finir » (extraits ici ou ) plaide cette théorie d’un changement de politique du Président, je plaide plutôt le dédoublement de sa personnalité.

Le candidat Sarkozy à l’élection présidentielle (c'est-à-dire toute sa vie avant le 16 mai 2007)  fut tourné vers cet objectif final. Depuis qu’il est dans le poste, il relâche la forme. Il me fait penser à ces étudiants dont toute l’adolescence est vouée à décrocher un concours de grandes écoles. Alors qu’ils ont mené une vie rigoureuse et besogneuse, tournée vers ce seul objectif jusqu’en terminal, puis dans des classes prépas où on ne les ménage pas, ils se retrouvent enfin dans une grande école et cela part en vrille dans tous les sens. Ils se mettent à découvrir la vie à l’excès, puisque l’objectif est atteint et qu’ils ont fait leurs preuves.

Nicolas Sarkozy, c’est un peu pareil. L’immunité de la présidence de la république française pendant 5 ans et sa capacité à court-circuiter les contre-pouvoirs (y compris ceux de l’UMP à l’assemblé) lui donne l’impression qu’il peut tout se permettre et que tout lui est permis.

Nous sommes face à un changement de comportement du personnage sur la forme, mais pas sur le fond. Ne nous y trompons pas, le Sarkozy d’aujourd’hui est le Sarkozy d’hier.

Hier, certains riaient de ces excès politiques et les minimisaient, aujourd’hui c’est moins le cas … Il n’y a plus de doute, ce que l’on supposait hier se réalise aujourd’hui, il appliquera ce qu’il croit et peu de personnes ont encore réellement creusé la profondeur de ce champ-là.


Laurent Prunier et les chèques cadeaux

Prunier_pellicanno_2 Plus on avance dans la campagne et plus les propositions de la liste officielle de l’UMP à Brest ressemblent à une panoplie de propositions que l’on trouverait plus volontiers dans un CE ! Après les chèques de 100€ attribués pour la garde d’enfants, voici venu les « Pass Jeunesse » à 15€ et le « Pass-Multisports » pour les familles en très grande difficulté ! Prochaine étape : les chèques vacances ...

Notons au passage que pour les « jeunes solvables », on donne accès aux spectacles, au cinéma, aux sports, aux musés et à l’engagement citoyen (qui se résumerait par le BAFA !) et que pour les jeunes issus des milieux très en difficultés, il ne propose que le sport ! ! J’aurai voulu faire une caricature de la droite que je ne m’y serais pas mieux pris ! !

En dehors du coté caricaturale de certaines propositions, celles qui sont déroulées par la liste manque cruellement de fond. Ce sont trop souvent des redistributions d’argent, en dehors de tous critères sociaux, en dehors de toute finalité pour la collectivité à part une réponse à une attente financière … qui n’existe pas nécessairement d’ailleurs dans les milieux visés.

Ces propositions couteuses n'analysent que peu l’attente réelle des Brestois et du territoire.


Le prix de la gratuité (réponse sur Brest 2008)

Brest_2004_2 C’est vrai, Monsieur Chris Perrot que mon précédent article manquait un peu de concret et je vous remercie de me donner l’occasion d’imager mon propos au travers de l’exemple de Brest 2008. En écrivant cet article, je pensais plutôt à un service à la population comme le tram, mais l’événement qu’est Brest 2008 l’est tout autant pour notre territoire.

Brest 2008 sera payant comme les précédentes éditions … est-ce pour autant un facteur d’exclusion culturelle ? Non, parce que la solidarité a été pensée très en amont :

  • Il y aura comme chaque année des billets gratuits vers les publics en difficulté, mais sur la base de critères sociaux définis par avance ou au travers d’associations œuvrant sur le domaine de la solidarité sur le territoire.

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Polémique médiatique

2228577672_1f01ce1b39Lors de son prochain remaniement, je ne saurais trop conseiller à notre vénéré Président de créer le ministère de la polémique. Arriver à placer trois phrases dans un de ses discours et saturer médiatiquement la France pendant trois jours … Bravo !

La proposition de Nicolas Sarkozy lors du repas au CRIF que « tous les enfants de CM2 se voient confier la mémoire d'un des 11 000 enfants français victimes de la Shoah » occupe tout le discours médiatique français depuis deux jours. Elle choque, elle ravie, elle bouleverse … où qu’elle passe, elle produit de la passion car l’évènement qui s’y rattache est loin d’être un détail de l’histoire que l’on peut utiliser pour agrémenter son discours d’une soirée.

Là encore, avec son idée surement sortie en live lors de cette soirée, le Président dérape. C’est surement Simone Veil, présidente d'honneur de la Fondation pour la mémoire de la Shoah et ancienne déportée, présente au dîner du CRIF, qui en parle le mieux aujourd’hui :

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Fortuné Pellicano et financement de campagne

Sarko_poigne_de_main_jyt_ok_blog_2Faisant la tournée des popotes dans les blogs de campagne pour les municipales de Brest, je me suis arrêté pour lire celui de Fortuné Pellicano. Commençant par le dernier article en date : Liste de Rassemblement pour faire gagner Brest, je me suis arrèté sur le fond d'un de ces propos quelque peu tendancieux.

Sa dernière phrase, en guise de conclusion sur les autres listes candidates ne manque pas d’ironie : « Pour en terminer, j’aimerai juste signaler que cette campagne sera menée grâce aux emprunts contractés par de nombreux membres de cette équipe et aux dons de personnes physiques. A l’inverse des autres listes qui bénéficient de financement de partis. Ceci aussi est un gage fort de notre indépendance. »

Evidemment, se présentant comme un candidat « sans étiquette », on pourrait sortir une petite larme pour les difficultés de financement qu’il rencontre. Pourtant Monsieur Pellicano n’est sans étiquette que depuis quelques semaines, suite à son exclusion de l’UMP. Aussi, pour mieux comprendre le caractère ironique du propos, il faut aller faire un tour du coté des financements de partis politiques.

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The Dati’s touch

2200032827_7e1e9a7281_3 En visite chez les aristos du 7e, où notre ministre de la justice est candidate aux municipale de Paris, elle s’est confiée à un journaliste

« On me reproche d’être en décalage avec la sociologie du 7e, dit-elle, parce que j’incarnerais la méritocratie face à une population de bourgeois et d’héritiers ». Or, plaide-t-elle, « faire fructifier par son travail ce dont on hérite, c’est avoir du mérite. Moi, je crois comme vous dans la valeur travail ».

Apparemment, la méritocratie n’empêche pas la médiocratie intellectuelle !


Neuilly : Ghetto du Gotha

V_8_ill_1003455_lmh206_001On le savait, Neuilly n'est pas une référence en terme de politique HLM. Ce que l'on savait moins, c'est que malgré ses seulement 3% de logements à loyers modérés (20% sont donnés comme objectif mini en France), la ville de Neuilly en profite pour y loger des personnes dont le plancher des ressources est très largement au-dessus du plafond des ressources des personnes que l'on a généralement l'habitude de rencontrer dans ce type de logement.

Une journaliste du Monde a mené l'enquête ... et c'est atterrant !

Cela fait vraiment froid dans le dos de penser que l'actuel locataire de l'Elysée peut tenir des propos aussi rude sur des soi-disant profiteurs de notre système (des assistés), quand lui-même fut à la tête d'une telle organisation du détournement de fonds publics, au profit des plus aisés d'entre nous.

C'est vraiment un article à lire, même s'il est un peu long : Enquête sur les HLM de Neuilly

Ci-dessous le texte, pour ceux qui n'ont pas accès au site du Monde.


Enquête sur les HLM de Neuilly

Pascale Krémer dans LE MONDE 2 du 25.01.08

En collaboration avec les sociologues Monique et Michel Pinçon-Charlot, " Le Monde 2 " s'est intéressé au logement social à Neuilly-sur-Seine, l'une des plus riches communes de france. Hauts fonctionnaires, cadres de l'UMP, membres des clubs parmi les plus sélects, figures du "bottin mondain" et du "who's who", on est loin du profil classique des occupants de HLM. Enquête dans la ville qui, de 1983 à 2002, a été administrée par l'actuel président de la République.

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Pouvoir d’achat & Muleta

Muleta_2Le début de l’année est l’époque des vœux, mais aussi celle des augmentations de salaires dans les entreprises. Des fois d’ailleurs, cela peut même se recouper : on peut faire le vœu d’avoir une bonne augmentation de salaire, par exemple !

En tant que Délégué Syndical Central de mon entreprise, cette période est donc aussi synonyme pour moi de NAO (Négociations Annuelles Obligatoires). Partenaires sociaux et Direction se mettent ensemble autour de la table, pour négocier les augmentations de l’année.

En amont de cette négociation, il est judicieux de sentir l’attente des salariés et de peser, en fonction de la tension interne à l’entreprise, quel sera le niveau de la demande collective, mais aussi quel sera le niveau du rapport de force que nous serons en capacité à instaurer vis-à-vis de la direction.

Je me suis donc livré à cet exercice la semaine dernière …

Clairement, l’attente est à un haut niveau cette année et le mécontentement déjà bien instauré, avant même l’arrivée du premier chiffre … ce qui est plutôt nouveau : généralement, la réaction des salariés vient après l’annonce des premiers chiffres. Cette année, elle la devance.

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Dakar, pro ou anti ?

Dakar_2 L'annulation du Dakar ayant fait un peu de bruit, c'est par ce biais que je m'y suis intéressé. Entre les pros et les antis Dakar, comment se forger une opinion objective ?

Le Dakar est vendu par les pros comme un bienfait pour les pays dans lesquels il passe. On n'en doute pas, maintenant, il faudrait regarder les chiffres.

Le propriétaire de l'épreuve, Amaury Sport Organisation (ASO), vend le caractère positif de l'épreuve suivant deux axes : l'humanitaire et l'environnement.

Ainsi, l'ASO a demandé la réalisation d'un Bilan carbone à l'ADEME, sur l'ensemble de l'épreuve (c'est à la mode pour ce genre de manifestation sportive). Le résultat du Bilan carbone est que l'épreuve produit 22 000 Tonnes de CO2. Si la démarche d'évaluation semble intéressante, seule une vraie volonté de compenser ses rejets de CO2 serait réellement vertueuse.

Sticker_vehiculeAussi, pour estimer ce que représentent 22 000 T de CO2, je me suis rendu sur le site de Climat Mundi qui permet aux particuliers de calculer et de compenser ses émissions de CO2 (au prix du marché du CO2), en subventionnant des projets qui permettent des économies de CO2. Ainsi, sur le site de Climat Mundi, la tonne de CO2 se rachète à la valeur de 19€.

Donc, si le Dakar était allé au bout de sa démarche environnementale, pour l'édition 2008, ASO aurait du mettre 418 000 € dans des projets d'économie d'émission de gaz à effet de serre (GES), simplement pour avoir un bilan neutre pour la planète. Mais rien de tout cela ...

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