Syndicat

Une réforme qui s'attaque aux droits des femmes

ManifLa réforme des retraites affirmait donner des droits supplémentaires aux femmes, malheureusement elle cache son vrai visage. Elle fera perdre des droits pour une très grande majorité des femmes. En effet, si le gouvernement a très largement médiatisé les droits supplémentaires d’une majoration de 5% par enfant, il a aussi complètement passé sous silence la suppression des 8 trimestres par enfants. Idem sur la reversion.

On le sait, en France, les femmes subissent une double peine sur le plan professionnel. D’un côté un accès à des métiers moins rémunérés et souvent en temps partiel. De l’autre, une carrière rendue plus complexe par des congés maternités et une éducation des enfants qui repose encore pour une large part sur elles dans l’organisation sociale de notre société. Au final, des écarts constatés encore importants entre les revenus des hommes et des femmes.

Le principe même de la retraite par point fige cet état de fait dans les revenus des femmes retraitées. On se serait attendu à ce que le gouvernement y soit sensible et poursuive (voire amplifie, pourquoi pas) les dispositions de rattrapage qui avaient été mis en place par les gouvernements précédents. Il n’en est rien, au contraire.

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Labo des Conseils citoyens sur la #Participation

XIMG_4561J’intervenais samedi matin sur la question de la participation auprès des Conseillers citoyens des quartiers prioritaires de la ville de Brest. Il s’agissait de répondre à la question : « Depuis la place que vous occupez, comment appréhendez-vous la participation des habitants ? »

J’aurai pu répondre en exposant les différentes expériences de participation que mène la ville de Brest, mais j’ai préféré répondre par le sens que la participation a pour moi.

D’abord, mon appétence pour la participation ne vient pas de ma fonction d’élu, mais de mon expérience syndicale, en tant que simple salarié d’une l’entreprise. L’observation des dysfonctionnements vécus par les salariés et une réflexion sur les améliorations à apporter m’ont conduit vers la participation comme un besoin, une nécessité évidente. C’est ensuite que j’ai compris que ce qui était bon dans l’entreprise, l’était aussi nécessairement dans la société toute entière.

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500 notes - Retour sur 11 années d’écriture

500 Brest Envies 4Voilà plus de 11 ans que j’ai commencé ce blog. Cette longévité en fait probablement le plus ancien blog d’élu ouvert sur Brest. Des mots ont été apposés sur ces pages depuis ce 22 novembre 2007 et me voici rendu à ma 500ème note. Petite rétrospective sur toutes ces textes retraçant une part importante de mon parcours et de ces dernières années de mandats, mais aussi des réflexions et des envies que j’ai pu avoir au fils du temps.

Genèse

Ce blog fut d’abord une envie personnelle empruntée à mon expérience syndicale, où les panneaux syndicaux furent longtemps pour moi de beaux espaces d’expression libre dans l’entreprise. L’écriture « publique » est un exercice exigeant vis-à-vis de soi-même et engageant vis-à-vis des autres. J’aime prendre ce temps-là, plus lent, plus apaisé, plus réfléchi. En politique, il me manquait cela : un espace d’expression libre, un espace de réflexions partagées, un espace aussi pour rendre compte de l’action publique (c'est important dans un engagement). Le blog « Brest EnVies » fut et reste cet espace-là pour moi.

On retrouve sur le côté gauche du blog, via les nombreuses catégories des notes, les sujets qui m’ont le plus inspirés. Feuilletons-en quelques-unes !

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20 ans de syndicalisme !

2017-11-27_22h00_38Le 25 novembre 1997, je fus élu pour la première fois comme élu titulaire au CE. J’étais alors le seul élu de mon syndicat de l’entreprise, le SNEPIE. Vingt années ont passée et j’ai beaucoup appris grâce au syndicalisme. Il y a 12 ans, je suis devenu Délégué syndical central (DSC) alors que l’entreprise engageait un plan social. Puis, pour la 4ème fois l’année passée, j’ai été élu Secrétaire de mon CE.

Le syndicalisme et la politique sont deux mondes séparés et c’est mieux ainsi. Bien que pratiquant les deux en même temps depuis le début, j’ai toujours fait attention à ne jamais mélanger ces deux fonctions qui agissent dans des sphères d’influences différentes. Pour autant, j’ai toujours considéré que le syndicalisme était une forme de « politique appliquée » au monde de l’entreprise. Comme la société, l’entreprise est un lieu où se jouent des relations individuelles, avec des règles particulières et une économie globale. Après toutes ces années, je peux assurer que le syndicalisme est assurément une très bonne école de la politique !

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Loi d'habilitation : un travail bâclé

ImageDès le début de son mandat, Emmanuel Macron met en place la mesure phare du programme de JF Copé en réformant par ordonnances pendant l’été suivant son élection. Au travers de la loi d’habilitation nous ne pouvons qu'observer avec impuissance les contours de la réforme du travail que le gouvernement déroulera pendant la période de repos estival.

La méthode n'est pas sans rappeler les plans de licenciements fait durant l'été et pour lesquels les salariés se retrouvent bloqués devant les portes en revenant de leur repos annuel. Bien qu'autorisé par la loi, cette méthode et la période choisie est en soi une faute lourde de la part du gouvernement. Nous pouvions l'attendre des plus réac de Les Républicains, c'est finalement de Les Républicains En Marche que cela vient. Comme je le lis dans la nombreuse littérature syndicale que je reçois ces derniers jours sur ce sujet, la rentrée risque bien d'être caniculaire sur le plan social !

En tant que délégué syndical central et secrétaire d’un CE de mon entreprise, c’est aussi avec une grande vigilance que je regarde cette loi qui mélange des avancées positives, des modifications mineures, mais aussi des modifications majeures qui affaiblissent fortement le rapport de force entre les Représentants des salariés et leur Direction.

Il me semble qu'un point majeur concerne la fusion des instances de représentation du personnel. Des espaces de dialogue social qui sont le cœur opérationnel de l'expression des salariés dans l’entreprise.

« Le projet d’habilitation prévoit la fusion en une seule instance des délégués du personnel, du comité d’entreprise et du CHSCT. Cette instance pourrait en outre, sous conditions, négocier des conventions et accords d’entreprise ou d’établissement. […] Le projet prévoit la possibilité de limiter le nombre maximal de mandats électifs successifs. » Extrait Social Pratique du 10/7/17

La volonté initial de ces trois instances est justement de séparer les sujets pour éviter aux élus de tout faire … et donc de ne rien faire à la fin.

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De Ponta à Thales, avec la CNV

Zebra-and-giraffe-vector-2Lors de mon premier mandat en charge des associations de quartiers il y a une dizaine d’année, j’avais rencontré un groupe de femmes de Pontanézen qui avaient fait une formation sur la communication non violente (CNV). Cette rencontre m’avait marqué, car les participantes étaient d’un enthousiasme à toute épreuve lorsqu’il fallait parler de ce qu’elles avaient appris et comment cela avait changé leur relation aux autres, notamment dans des situations conflictuelles, en famille ou dans leur quartier.

Je l’avoue aujourd’hui, je les avais écoutés de façon attentive, mais je n’étais pas reparti en me disant qu’il y avait là quelque chose dont j’aurai pu profiter personnellement. J’avais bien conscience que cela leur avait apporté beaucoup de chose (il aurait fallu être aveugle pour ne pas le voir !), mais je ne m’étais pas senti attiré par cette découverte.

Quelques années plus tard, j’ai encore entendu parler de la CNV dans les écoles de Brest et fort de la première expérience, j’avais accueilli cela bien. J’ai d’ailleurs pu être témoin de la transformation que cela fait sur certains enfants, notamment avec le processus de médiation mis en place dans certaines écoles pilotes.

Enfin, plus récemment, lors de formations sur les techniques coopératives de management, j’ai été immergé dans des groupes où une bonne moitié des participants étaient formés à la CNV. Difficile alors de mettre des mots sur le ressenti, mais clairement, les personnes pouvaient porter des propos forts et engageants vis-à-vis d’un autre, sans que cela ne soit vécu comme une attaque. Cela m’avait interpellé.

Mais le déclic s’est vraiment fait lors de mes recherches syndicales, sur la question du « bon management » et des RPS, qui transparaissent dans l’entreprise sous l’appellation plus positive du « bien-être au travail ». Alors que j’avais réussi à mettre en place des groupes de discussion et d’échange dans les équipes de travail sur la question du bien-être au travail (avec l’accord de la Direction), je me suis rendu compte que cela ne suffisait peut-être pas.

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C’est la rentrée !

La rentréeAprès quelques semaines de repos (bien mérité), nous voici sur le bord du précipice, prêt à se lancer dans le vide d’une nouvelle année qui commence, à se lancer dans l’écriture d’une page encore blanche !

L’année passée aura été très monopolisée par les enjeux électoraux du mois de mars, coté politique avec les municipales, comme coté boulot avec les élections professionnelles. Pour l’année à venir, pas d’élection en vue (hormis les sénatoriales bien-sûr, mais ce n’est pas tout à fait pareil). Nous voici donc sur une période de calme, ce qui n’est pas un luxe pour construire un peu.

Pour cette année 2014-2015, plusieurs chantiers me tiennent à cœur.

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Repenser la gauche et sécuriser les parcours politiques

Ce que l’on découvre lorsque l’on fait de la politique en tant qu’élu, c’est la brutalité du processus électoral. Les élections sont le cœur du fonctionnement de la démocratie. C’est le temps pendant lequel le peuple reprend le pouvoir sur ces élus et tranche entre les propositions individuelles ou collectives qui lui sont faites. Rien à redire sur la finalité. Par contre, il convient de peser le coût de ce processus compétitif et les limites que celui-ci imposent.

Une élection est à la fois un processus de sélection, de désignation, mais c’est aussi un processus d’élimination. Il s’agit bien d’une confrontation au cours de laquelle plusieurs personnes ou plusieurs équipes vont s’affronter avec souvent comme règle : « il ne peut en rester qu’un ». C’est par ailleurs une compétition qui a lieu en public et c’est de plus en plus vrai du fait de la place prise par la presse dans notre société moderne.

Individuellement, ou collectivement quand il s’agit d’une équipe (même si la tête de liste endosse naturellement plus la responsabilité que les autres), c’est un processus violent psychologiquement. Pour bien connaitre aussi le monde de l’entreprise, je m’étais essayé à comparer des deux statuts en termes de « sélection » et « d’élimination ». Bien qu’un licenciement professionnel, collectif ou individuel, soit évidemment douloureux pour le salarié, il faut reconnaitre qu’il dispose de recours par la loi pour se défendre et de l’appuie de syndicats ou d’avocats pour l’accompagner. Le processus électoral est pour le coup plus rapide, sans recours et aussi public. 

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Fête du travail et du muguet

Muguet1er mai, Fête du travail, mais aussi Fête du muguet. Voilà une dichotomie intéressante pour une seule et même journée !

Le terme travail qualifie historiquement une douleur, une peine, une contrainte. L’étymologie du mot vient d’ailleurs d’un outil de torture [ici]. La Fête du travail fait elle-même écho au combat syndical pour la journée de 8 heures, qui conduisit à deux massacres de travailleurs aux Etats Unis, puis en France avec la fusillade de Fourmies, à la fin du XIXème siècle [ici]. Nous ne sommes pas là dans de la réjouissance !

De son coté, là Fête du muguet ferait écho au roi Charles IX qui, ayant eu don d’un brin de muguet le 1er mai 1560, décida donc de faire un contre don aux dames de la cour chaque année à cette même date [ici]. Nous sommes là dans la sphère du don et de la gentillesse !

Du massacre à la fleur, du combat au don, voilà un cheminement intéressant. J’y vois le signe d’une direction à prendre, d’un chemin à parcourir et aussi d’un combat à mener face à la résistance d’une vision du monde du travail qui n’existerait que dans un rapport de force, une domination ou une contrainte.

On parle de plus en plus de bien-être au travail et de bonheur au travail. S’il s’agissait juste d’un langage cosmétique et marketing pour cacher le revers de la médaille que sont les suicides, les RPS ou les burn-out par exemple, je ne serais pas optimiste. Mais on entrevoit un vrai courant de fond qui travaille ces questions-là et qui innove par petite touche dans le monde de l’entreprise. Je trouve cela prometteur et porteur d’une vraie vision sociétale.


Qualité de vie au travail et coopération

Cooperation_wheelLe thème de la qualité de vie au travail est dans les tuyaux depuis quelques années maintenant, il revient dans l’actualité avec la discussion sur l’ANI de ces derniers mois.

Depuis les vagues de suicides médiatisés à France Télécom ou à Renault, la question des risques psychosociaux (RPS) a fait son apparition dans l’entreprise. Il aura fallu aller au bout de la souffrance au travail pour prendre conscience des dérives des modes de management de ces dernières années.

Pourtant critiqués depuis longtemps par des psychologues ou des sociologues du travail ayant observé en « off » leurs dégâts collatéraux, ces méthodes de « gestion des ressources humaines » ont fini par considérer les salariés comme n’importe quel élément entrant dans la fabrication d’un produit : négociation des couts = négociation des salaires ; gestion à flux tendu = précarisation et annualisation ; optimisation fonctionnel = intensification des taches ; spécification fonctionnelle = développement des référentiels et des normes ; etc … Le fait de ne plus considérer l’humain pour ce qu’il est et d’amplifier la pression par un management de plus en plus individualisé aura conduit à développer des pathologies psychologiques lourdes et, quand elles ne conduisent pas à irréparable, pouvant laisser d’importantes traces dans la vie des salariées.

En 2010, prenant conscience de l’enjeu, un rapport intéressant est sorti à la demande du Premier ministre de l’époque (F. Fillon), écrit par un président de Groupe, une DRH et un syndicaliste [ici]. Plus récemment en avril dernier, Terra Nova a produit une note écrite par Martin Richer [ici], reprenant les préconisations de 2010, en les complétant. Ainsi, il y est notamment recommandé le « renforcement des managers sur le terrain » et la « restauration des espaces de discussion et d’autonomie dans le travail ».

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Bonheur et identité

IdentitéAprès nos deux auteurs, venons-en aux quatre conditions du bonheur.

La première qui me semble une sorte d’évidence est un socle pour tout le reste. L’identité, c’est un peu comme les fondations du bonheur et de l’estime de soi.

On peut voir cette identité de deux façons. La première est une façon de s’affirmer, d’être connu et donc reconnu : « je suis », « j’existe ». Elle affirme le caractère unique de la personne et sa reconnaissance en tant que telle.

La seconde est une façon de s’inscrire dans un collectif, d’appartenir à quelque chose de plus grand, quelque chose qui nous dépasse et nous intègre. Cela peut être l’identité par un groupe (famille, amis, pairs, etc …), par un territoire (quartier, ville, région, pays, etc …) ou simplement par une activité, une passion (sport, musique, art, habit, culte, etc …)

L’identité est probablement la première étape dans notre capacité à être heureux et les personnes qui ont conscience de leur identité sont probablement plus facilement exposées au bonheur : elles sont plus fortes, plus solides, plus résilientes. En cas de soucis, d’accidents de la vie, l’identité est probablement une position de repli qui aide à repartir.

La force de l’identité est un peu une évidence pour moi, le parisien d’origine (et fier de l’être !), venu habité en Bretagne (et fier d’y être !) La culture Bretonne est une force de ce territoire, cela saute aux yeux lorsque l’on y arrive : drapeau, histoire, festnoz, langue, luttes, etc …La culture commune, l’identité, c’est un formidable vecteur de cohésion qui se vit au présent en Bretagne.

Au sein de l’entreprise, l’identité est importante aussi : on est fier (ou pas) d’appartenir à son entreprise. On peut aussi se reconnaître dans sa position dans l’entreprise, en fonction de son rôle social dans celle-ci (notion de pairs).

Pour en prendre toute la mesure, la question de l’identité peut être aussi observée en creux. Quid des personnes en recherche de leurs origines, que cela soient familiales (personnes nées sous X, enfants abandonnés) ou territoriales et culturels (immigration).

Enfin, les lutes politiques ont été et sont encore parfois des luttes pour l’identité, pour être reconnu. De façon contemporaine, on pourrait parler du mouvement historique féministe et plus récemment du mouvement LGBT. Les Pride portent bien leur nom. La reconnaissance du vote des personnes résidentes, mais non française, aux élections locales, pourrait être encore un autre exemple.

L’identité est clairement une des conditions à l’équilibre et au bonheur.


Techniques de coopération

Reseau-cooperation[1]La semaine dernière, j’ai fini une formation sur la sociocratie au sein de la Compagnie AlterEgo. Le terme de sociocratie est probablement un mot barbare qui reflète mal ce qu’il est censé exprimer. Il cache une méthode de travail intéressante en terme de gouvernance et d’apprentissage de la coopération.

Coopérer n’est pas une chose innée dans un monde où la compétition est partout, cela ne va pas nécessairement de soi. Cela étant, cette expérience m’a appris (et pas seulement par la théorie) que la coopération n’est pas une utopie, mais au contraire quelque chose de très concret, pour peu que l’on s’astreigne à respecter quelques règles simples, mais structurantes dans les échanges entre personnes.

Cette semaine, j’ai participé à une autre expérience dans le cadre de la Chaire « développement humain durable et territoire ». Il s’agissait de pratiquer une méthode d’analyse et d’évaluation utilisée au Québec et qui s’appelle : une « revue des parties prenantes ». Nous l’avons expérimenté dans le cadre d’une réflexion sur l’Agenda 21 de Brest métropole.

Là aussi la méthode fut impressionnante, apportant à la fois un regard croisé constructif et de nouvelles pistes de travail auxquelles nous n’aurions probablement pas pensées tout seul. Le tout, dans un climat apaisé, de respect du travail, des idées et des opinions de chacun. Si la revue des parties prenantes n’est pas à proprement parlé de la sociocratie, elles empruntent toutes deux des règles d’animation assez voisines.

Ces méthodes coopératives de travail sont étonnantes. Immergés dans le modèle compétitif, nous ne nous attendons pas aux résultats que ces techniques produisent et à l’intelligence collective qu’elles permettent de faire émerger, dans la bonne humeur. Loin de s’arrêter là, je crois qu’elles participent aussi à la construction de l’estime de soi pour chacun des participants. Voilà de vraies pistes de réflexions pour la suite, que cela soit en politique ou en entreprise.


Temps de travail en entreprise

5171243945_236d6eeded_nDepuis un mois, la Direction de mon entreprise a engagé des négociations sur le temps de travail. Objectif : rentrer dans le cadre de l’accord groupe Thales en augmentant le temps de travail à 210 jours travaillés par an et en passant les plus jeunes cadres au forfait jours. En tant que Délégué syndical central de l’entreprise, je suis aux premières loges de la négociation.

On pourrait se dire que le temps de travail, dans une entreprise composée à 75% d’ingénieurs et cadres, c’est un sujet de second ordre ... ils ne comptent pas leurs heures. Et bien, pas du tout ! Le temps de travail est vécu comme un contenant vis-à-vis de la sphère professionnelle, une limite, mais aussi comme un indicateur sur le contenu de ce travail et son adéquation contractuelle.

La fixation de la durée du travail, c’est la détermination de la limite qui sépare la sphère professionnelle de la sphère privée. Dans un monde moderne où les nouvelles technologies effacent ces limites et permettent autant de travailler chez soi qu’au bureau, la notion de temps de travail revêt la plus haute importance pour qualifier les deux sphères et donc qualifier les droits réciproques. Le travail salarié est un lien de subordination contractuel vis-à-vis de l’employeur, connaitre la limite de ce droit est une façon de maitriser un équilibre qui peut devenir instable, parfois.

Par ailleurs, dans des travaux de nature intellectuelle ou managériale, la mesure du temps de travail, c’est aussi une mise en lumière quantifiée de l’adéquation entre sa charge de travail, ses objectifs et le contrat que l’on a avec l’employeur. Rendre visible la réalité des heures passées, c’est aussi se donner les moyens d’objecter quand la charge de travail dépasse les limites et oblige à faire bien plus que le temps contractuel et parfois même, que le temps de travail légal.

Pour ces deux raisons, on comprend mieux que la notion de temps de travail arrive dans les premiers sujets de préoccupation des salariés, surtout quand le vécu au travail est parfois synonyme de stress, de frustration et de déphasage avec les façons de fonctionner de l’entreprise. La définition du temps de travail, ce n’est pas un sujet dont on parle beaucoup, mais c’est assurément un sujet hautement stratégique en entreprise.

Photo : Open Space © N. Calzas


Bureau de vote - bureau de vie

20071120_vote2c_F111TCette année scolaire fut riche en élections de tout ordre (et ce n’est pas fini !) J’aurai totalisé 7 journées de votes : primaires citoyennes, présidentielles, législatives ou même élections des représentants du personnel dans mon entreprise. Une petite tranche de vie sur une année tout de même !

Etre président d’un bureau de vote, cela reste un « job » un peu particulier. Pour commencer par le coté rébarbatif, c’est très répétitif … quand ce n’est pas ennuyeux. Il y a à la fois des temps longs, quand l’électeur se fait rare, mais aussi des heures de pointes (avant et après la messe, comme on dit !) La cadence infernale peut atteindre alors un électeur toutes les 15 à 20 secondes, si on ne veut pas avoir une file d’attente trop longue. Autant dire qu’il vaut mieux rester concentré, car la sanction tombe en fin de journée, au moment du recollement des votes, entre le nombre d’exprimés et le nombre d’émargements. Un petit écart, pas de lézard, mais un grand écart, bonjour le cafard !

Un bureau de vote, c’est aussi une équipe, par définition composée de chiens et de chats, de futurs perdants et de futurs gagnants. La fiabilité du vote n’est pas une fonction du process (vote papier ou électronique), mais plutôt d’un jeu d’autocontrôle entre les représentants des différents prétendants. Cela nécessite donc de mettre en présence des personnes qui ont souvent passés leurs dernières semaines à faire campagne les unes contre les autres. Pendant les 10 h d’ouverture du bureau de vote, l’ambiance est très politiquement correcte, président et assesseurs tiennent leur poste avec sérieux, application et fair-play. Il s’agit bien là d’une sorte de trêve politique. Les jeux sont faits, rien ne va plus et tout le monde attend déjà fébrilement le résultat qui s’écrit en temps réel. Des débats dans l’équipe peuvent avoir lieux sur l’opportunité de retourner le cahier d’émargement ou de le faire signer à l’envers, sur la qualité des sandwichs ou l’heure de la pause café, mais en dehors de ces sujets de fond, l’attention va à l’électeur.

Car un bureau de vote, c’est enfin et surtout cela, un contact rapide mais intense avec l’électeur. Pour beaucoup, cela reste un moment solennel : celui du choix, celui de la prise de décision qui engage, celui de l’arbitrage politique, avec tout ce que cela peut signifier en termes de représentation. Avec le vote électronique, le choix et le vote se font en même temps, dans l’isoloir. L’attente avant d’entrer est donc parfois celle de la dernière hésitation. La tension est quelques fois perceptible dans le regard. Mais, c’est aussi parfois le temps d’un échange très bref, d’un petit mot de soutien pour l’équipe du bureau, d’une bise claquée ou d’une poignée de main serrée. Car un bureau de vote, c’est aussi un ancrage territorial, avec des gens qui se connaissent et qui, à défaut de partager parfois les mêmes opinions politiques, se côtoient en dehors, partagent une histoire commune et des lieux de vie.

Voilà, un bureau de vote, c’est plusieurs histoires en une et surtout, ce n’est pas un lieu commun.


Travail invisible

4649611436_e38be87ac2_mLors d’une des réunions publiques de mi-mandat organisées par le Maire de Brest, un membre d’un conseil consultatif de quartier (CCQ) est intervenu pour demander à ce que le travail des conseils de quartier soit mis plus en avant, fasse l’objet de publications de quartier, afin qu’il soit plus connu des habitants.

Ceci a fait écho à mon expérience syndicale, où l’on constate souvent un petit coup de blues chez certains élus qui ont du mal à percevoir l’utilité de leur présence dans des instances de représentation du personnel (CE ou DP), lorsqu’ils font face à une direction qui fait ce qu’elle veut et en tous cas, ne reconnait que rarement la pertinence des propos syndicaux !

Pourtant, je crois que les conseillers des CCQ, tout comme les élus du personnel, jouent un rôle important. Ils ne seront jamais, ni les élus de la ville pour les premiers, ni la direction pour les seconds, pourtant chacun s’inscrit dans un vrai travail qui au final produit plus d’intelligence collective.

Le malaise qui se pose aux uns et aux autres est que nous sommes dans une société où le travail doit être connu pour donner l’impression d’être reconnu. Or une large part de ce qui fait tourner la société, la démocratie ou même les entreprises tient à ce que l’on appelle du travail invisible, c'est-à-dire une somme de tout petits riens qui ne se voient pas, mais qui au final sont largement constitutif du tout !

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Les jeunes dans la galère, les vieux dans la misère !

4967503608_7aaa79de1b Demain doit encore être une grande journée de mobilisation pour nos retraites et plus largement pour l'équilibre des caisses de protection sociale.

 

Dans un contexte où le plein emploi est très loin d'être assuré, repousser l'age de départ en retraite ne constitue pas une solution à l'équilibre, mais insécurisera les fins de carrières, obligera l'assurance chômage à compenser et risque aussi d'affecter les caisses de la sécurité sociale du fait de l'inflation des jours en maladie.

 

Les « accords seniors » signés dans les entreprises définissent la catégorie des Senior après le passage de la cinquantaine. Cela témoigne bien que dès 50 ans, il y a un problème de fond entre les entreprises et les salariés plus âgés. Cela signifie qu'au moins un tiers de la carrière est devenu problématique au regard de l'emploi. Repousser l'age de la retraite contribuera dans la grande majorité des cas à amplifier ce disfonctionnement et à générer plus de mal-être pour les salariés, peu à peu exclus du système.

 

Demain, il nous faut montrer que l'on ne peut plus raisonner comme il y a 50 ans. Il nous faut appeler à une vraie réforme qui prenne en compte la catégorie des seniors pour ne trouver plus leur place dans l'entreprise, mais aussi la  précarisation des parcours en début de carrière.

 

En 50 ans, tant la distribution des richesses dans la société que la part des revenus du travail ont fortement évolué. En 2010, une nouvelle loi sur les retraites doit prendre en compte ces nouveaux équilibres dans un système rénové devant mélanger répartition et sûrement aussi pour partie redistribution.

 

Demain, nous comptons sur nous tous une fois de plus pour montrer que nous attendons mieux que ce qui est proposé aujourd'hui.

-

 

La lettre ouverte des 7 centrales syndicales au Président et gouvernement [ici].


La retraite en question

Manif 26 mai 2010 Brest La question des retraites fait débat, y compris au sein des partis. L’allongement de la durée de cotisation apparait comme une réponse intéressante face à un prolongement de la durée de vie. Pour autant c’est une réponse dont la pertinence dépend largement du contexte dans lequel on l’applique et celui-ci est souvent peu exploré.

Le problème des retraites n’est pas à prendre seul. La vraie question de société est de savoir comment se fait l’équilibre entre ceux qui travaillent et ceux qui ne travaillent pas : enfants, étudiants, chômeurs (jeunes ou vieux), retraités et pourquoi pas femmes au foyer élevant des enfants aussi. La vraie question est celle de la solidarité entre générations, mais aussi entre celles et ceux d’une même génération, dans l’emploi ou sans emploi.

En prenant ce niveau de recul, le problème des retraites prend une tout autre tournure.

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Heures supplémentaires : il faut arrêter les frais

Pétition Comme moi, je vous invite à signer la pétition : "Heures supplémentaires : il faut arrêter les frais"

Cette pétition, initiée par le magazine Alternatives Economiques et soutenue aussi par Marianne, recueille déjà 1440 signatures en 24h, il ne manque plus que vous !

- Signer ici -

Texte de la pétiton ci-dessous ...

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Congé paternité : un grand pas vers l’égalité entre femmes et hommes

Bébé Le congé paternité n’est pas une anecdote dans la vie de son enfant, c’est un acte qui permet de prendre pleinement sa place de père, à égalité avec la mère.

Me voilà en congés paternité pour la troisième fois. Grace à mes fonctions syndicales, j’ai souvent participé à des discussions sur l’égalité professionnelle, soit dans le cadre de signatures d’accords avec la direction de mon entreprise, soit simplement entre collègues ou amis.

J’ai toujours pensé et défendu que le congé paternité était une grande avancée mal reconnue vers une meilleure répartition des taches concernant les soins à l’enfant. Certains y voit un acte symbolique pour sa durée : 11 jours, je pense au contraire que c’est un temps qui permet au père de prendre la place qui est la sienne dans le rapport à son enfant.

C’est dans les premiers jours après la naissance que se créent les rôles, simplement parce que la maman, présente 24h/24 prend peu à peu plus d’assurance que le père face au jeune enfant. Le père, contraint à tenir les rythmes de son emploi, tant pour les absences le jour que pour la difficulté des premières nuits, quand il faut se lever le matin, n’a pas la disponibilité pour construire sa confiance en soi vis-à-vis de son rapport au tout jeune enfant.

On aurait tort de croire que tout cela tient de l’évidence. L’arrivée d’un nourrisson est une expérience nouvelle (notamment le premier). On a beau avoir fait tout pleins d’études, on ne s’en retrouve pas moins démuni lors des premiers pleures, des premiers bains ou des premiers habillages. S’il s’installe dès le départ un décalage dans la confiance en soi vis-à-vis des soins au nourrisson, ce décalage s’installera sur la durée et chacun, sans le réfléchir ou le vouloir, prendra la place qu’il croit être la sienne pour l’enfant et l’inégalité sera ainsi créée.

Avec le recul de trois enfants, je me rends compte à quel point le premier congé paternité est important pour faire ses premiers pas avec la mère, à pied d’égalité. Après, le reste suit … simplement parce qu’être père, c’est aussi bien que d’être mère !


Police : un mal-être qui ne fait pas de bruit

Arme_policeCinq petites lignes dans le journal de vendredi dernier : « POLICE, 23 suicides depuis janvier ». Il n’y a pas que dans le techno-centre de Renault que la souffrance au travail fait des ravages, mais celle-ci attire moins les médias.

L’article ne dit pas grand chose. On n’en saura pas plus sur les raisons qui poussent autant de nos gardiens de la paix à utiliser leurs propres armes contre eux-même, comme cela, en pleine rue.

Comme dans beaucoup de drames professionnels de ce type qui se produisent au-delà d’un service ou d’une équipe particulière, la raison profonde du mal-être est souvent inscrite dans les méthodes de management des hommes.

Pour ceux qui aiment le management par objectif et la politique du résultat, en voilà un qui n’est vraiment pas bon, Monsieur l’ancien Ministre de l’intérieur.


Travailler tous, et mieux

1923285958_32f440d43c_2Voici un texte que je trouve intelligent et intéressant de Dominique Méda et Pierre-Alain Muet.


Travailler tous, et mieux

La droite veut en finir avec les 35 heures. Mais l'idée selon laquelle c'est en travaillant plus qu'on relancera la croissance est erronée et ridicule       

La droite a donc décidé de porter l'estocade finale et de mettre enfin en oeuvre ce qu'elle souhaitait depuis si longtemps : en finir avec les 35 heures. Tout au long de la campagne du candidat Sarkozy, puis de la première année de gouvernement, cette antienne a été à la fois son obsession et le bouc émissaire de ses échecs économiques. Il est temps, sur ces questions, que la gauche sorte de ses atermoiements et affirme clairement sa position.

Répétons d'abord avec force que la réduction du temps de travail n'a en aucune manière été la catastrophe que l'on se plaît à nous décrire. Certes, il y a des secteurs où la flexibilité ou l'intensification du travail ont été excessives, certes, la réforme a été un échec à l'hôpital, certes, des entreprises ont été confrontées à des rigidités. Mais reconnaissons que les lois Aubry ont créé près de 350 000 emplois, que les entreprises ont gagné en souplesse, que les salariés ont gagné en qualité de vie, que la dynamique de négociation a été sans précédent et que l'on n'a en aucune manière observé une perte du sens de l'effort et du travail chez nos concitoyens.

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UMP : doubler les seuils sociaux

513026913_4553c07864_b Il y a quelques jours, j’évoquais ici le cas de l'OVE comme un recul dans la conception même de protection des personnes sans emploi. Aujourd’hui, l’UMP continue dans le démontage du droit social : elle souhaite en effet "doubler les différents seuils" déterminant certaines obligations sociales dans les entreprises (droits syndicaux, comité d'entreprise, règles de licenciement, etc.). [Lire ici]

A l’heure où ma réflexion personnelle me porte plutôt à penser qu’il faut faire dans le monde de l’entreprise le pendant de ce qui se fait dans le monde politique pour les petites communes : une forme d’ « intercommunalité », mais sur le plan social, la direction de l’UMP et le MEDEF tirent en sens inverse.

Il serait tout à fait possible d’étendre la notion d’Unité Economique et Sociale (UES) à des PME d’un même secteur, possédant des dirigeants différents et avec une logique de proximité géographique, par exemple. Ceci permettrait de mettre en place des instances telles que le CE, les DP ou le CHSCT, en atteignant les tailles critiques demandées par la loi actuelle. Par ailleurs, les négociations seraient alors rendues possibles avec des partenaires sociaux vraiment identifiés et reconnus.

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Offre Valable d’Emploi - OVE

1814735202_dc8793e59bLe gouvernement discute de la mise en place d’OVE dans le cadre de la recherche d’un nouvel emploi, via l’ANPE. Cette OVE à périmètre variable puisqu’elle se durcirait au fur et à mesure que le temps passe, est sensée répondre aux problèmes d’inadéquation du marché de l’emploi avec le « stock » des demandeurs d’emploi …

J’ai déjà croisé le principe des OVE, il y a 4 ans. C’était l’époque où mon entreprise supprimait 20% de son effectif et conformément à la loi, avait mis en place un Plan de Sauvegarde de l’Emploi (PSE) : douce appellation pour ce qu’il est plutôt d’usage d’appeler un Plan Social ! Dans le Livre III du PSE (modalités des licenciements collectifs), on parlait aussi d’OVE. Déjà, il y avait l’obligation pour l’entreprise de proposer deux OVE, avec des salaires qui ne devaient pas être en deçà de 20% du dernier salaire. Quant à l’éloignement, il s’agissait du bassin d’emploi, ce qui pour Brest donnait tout le Finistère et un peu plus.

Le gouvernement n’invente donc rien … ce type d’OVE se pratique déjà. Ce qui est nouveau, c’est que les pratiques en cas de licenciements économiques trouvent aujourd’hui leur place dans l’aide aux personnes licenciées ! ! Il y a là un dangereux glissement. On est bien loin des concepts de flexi-sécurité que l’on nous faisait miroiter, il y a encore quelques mois !

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Egalité femmes-hommes

504352484_4098a05875_o_2La réflexion sur l’égalité entre les femmes et les hommes dans la société est un sujet beaucoup plus complexe qu’il n’y parait pour au moins deux raisons. D’abord parce que nous sommes tous, d’un coté comme de l’autres, sujets et acteurs dans cette réflexion et que toute analyse conduit immanquablement à remettre en cause chacun de nous. Ensuite parce que cette distinction des sexes s’inscrit dans un « patrimoine » qui fonde beaucoup de nos habitudes, de nos cultures et qu’il faut creuser pour débusquer les attitudes discriminantes dans des comportements que l’on apparente souvent à du sens commun, voire du bon sens !

Il serait illusoire de cantonner la réflexion sur l’égalité des sexes à la partie visible de l’iceberg : propos ou comportements sexistes, mauvaise répartition des taches ménagères, discrimination à l’embauche, etc … Si le traitement de ces inégalités flagrantes est un préalable indispensable, il risque aussi de masquer le nécessaire travail de fond sur l’éducation et à l’organisation de nos sociétés.

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Mon égo et moi ...

1278195129_6003c7e365Résultats titulaires au Collège Cadre :

CFE-CGC : 103 voix, CFDT : 37 voix, CGT : 21 voix et FO : 1 voix.

Ne présentant des candidats qu’à ce Collège, je n’ai pas à rougir des résultats qui sont sorties des urnes aujourd’hui dans les élections professionnelles de mon entreprise. Nous restons stable par rapport à 2006 et la CFE-CGC reste très majoritaire dans le 3ème Collège qui est le Collège qui représente à lui seul plus de 50% des effectifs de l'établissement.

Lors des mêmes élections 2006, le jeu des collèges nous avait été particulièrement favorable et nous avions réussi à avoir 3 des 6 sièges, tous collèges confondus, alors que chacun des 3 syndicats présents recueillait chacun 1/3 des votes. Cela nous avait permis d’avoir le secrétariat du CE. Cette fois-ci, le jeu des sièges est vraiment représentatif des nombres de voix obtenus et chaque syndicat aura deux sièges au CE.

M’étant volontairement positionné en troisième position, je ne serai donc plus élu du CE lors du prochain mandat. Je pourrai ainsi me consacrer un peu plus à ma fonction de Délégué Syndical Central et un peu moins aux activités sociales et culturelles du CE qui m’avaient fortement occupées en tant que Secrétaire du CE lors du dernier mandat.

Même si je me doutais du résultat avant le début des élections, même si l’analyse me porte à conclure que c’est finalement plus équitable et représentatif en terme de répartition et même si finalement, c’est surement une bonne chose pour moi que de me dégager un peu de temps … mon égo n’aime pas perdre !

On ne s’engage pas pour son égo, on s’engage pour ses projets et la volonté de faire avancer et d’améliorer les choses. Alors passons une bonne nuit et mon petit égo ira bien mieux demain …

Good night !


Entre deux

Tract_question_3 Les coïncidences du calendier sont ce qu’elles sont, mais cette semaine j’ai deux élections importantes pour moi : l’une était celle des municipales du weekend dernier et la seconde sera après-demain, pour les élections professionnelles de mon entreprise : comité d’établissement et délégués du personnel.

Ce ne sont pas tout à fait les mêmes élections, pas tout à fait les mêmes enjeux et pas tout à fait les mêmes conséquences, mais je me suis investi dans les deux et donc c’est forcément un moment particulier que celui du passage par les urnes.

Voilà maintenant deux ans que j’occupe la fonction de secrétaire du comité d’établissement de Thales Underwater Systems à Brest. Deux années d’investissement sur l’aspect économique de l'entreprise, mais aussi deux années à faire vivre et fonctionner les activités sociales et culturelles du CE, avec les quelques 250 000 € de subvention que le CE reçoit de la direction.

La campagne pour les élections du CE aura été plus brève que celle des municipales, mais je me suis quand même fendu de trois tracts que j’ai pas mal peaufinés. C’est toujours un travail intéressant que d’analyser les stratégies des directions (bonnes ou mauvaises), d'analyser les effets induits des organisations et de voir les problématiques qui se poseront à moyens-long termes dans l’entreprise.

C’est dans cet esprit que j’ai écrit le tract « Questions » qui tente de mettre en perspective des enjeux à venir … d’une manière moins conventionnelle que les tracts syndicaux habituels !


Pouvoir d’achat & Muleta

Muleta_2Le début de l’année est l’époque des vœux, mais aussi celle des augmentations de salaires dans les entreprises. Des fois d’ailleurs, cela peut même se recouper : on peut faire le vœu d’avoir une bonne augmentation de salaire, par exemple !

En tant que Délégué Syndical Central de mon entreprise, cette période est donc aussi synonyme pour moi de NAO (Négociations Annuelles Obligatoires). Partenaires sociaux et Direction se mettent ensemble autour de la table, pour négocier les augmentations de l’année.

En amont de cette négociation, il est judicieux de sentir l’attente des salariés et de peser, en fonction de la tension interne à l’entreprise, quel sera le niveau de la demande collective, mais aussi quel sera le niveau du rapport de force que nous serons en capacité à instaurer vis-à-vis de la direction.

Je me suis donc livré à cet exercice la semaine dernière …

Clairement, l’attente est à un haut niveau cette année et le mécontentement déjà bien instauré, avant même l’arrivée du premier chiffre … ce qui est plutôt nouveau : généralement, la réaction des salariés vient après l’annonce des premiers chiffres. Cette année, elle la devance.

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48H Chrono

709503988_a9d0a09bde Nicolas Sarkozy vient de convier les partenaires sociaux à une négociation sur le temps de travail. Grand paradoxe de la chose : il ne leur laisse pas le temps !

D’abord, quelle est le cadre de la négo : à la demande du MEDEF, il deviendrait possible de négocier, entreprise par entreprise, la durée du temps de travail entre la durée légale hebdomadaire aujourd’hui (35h) et la durée maximale prévue par l’Union Européenne (48h).

Première remarque : on est quand même bien content d’être en Europe ! On aurait pu en douter pendant le débat sur le referendum pour le traité constitutionnel, mais finalement l’Europe, cela pose des limites protectrices, même en France !

Seconde remarque : il propose ici de discuter sur une loi cadre à la façon dont cela a été fait pour les 35h. Sauf qu’il donne 3 semaines avant de légiférer, là où la gauche avait pris le temps des échanges, et qu’au lieu de tirer vers le haut, il tire vers le bas, pour ne pas dire : « vers le plus bas autorisé en Europe ». A tous ceux qui ne voyaient pas bien la différence entre une politique de droite et une politique de gauche pendant la campagne, espérons que cela éclaire un peu !

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