TF1 20h - Budget participatif de Brest
Présentation du Budget Primitif 2019 en Conseil de métropole

Ma p’tite contribution au grand débat !

2019-01-27_18h46_18Si je ne suis pas fan des QCM des fiches du Grand débat, je trouve que sur la fiche « Fiscalité et dépenses publiques », il y a un tableau factuel et très pédagogique. Celui qui détaille ce que financent 1000 € de dépenses publiques en France (ici).

Ce tableau montre que près de 60% des dépenses publiques sont en fait des redistributions de la protection sociale : notamment retraites et assurance maladie qui représentent 80% de ces seules dépenses.

Là est bien la particularité du « système français ». La raison qui conduit à ce que nos prélèvements publics soient en comparaison plus hauts que dans d’autres pays d’Europe ou d’ailleurs. Ce ne sont pas les coûts des fonctionnaires ou des autres services publics qui existent aussi dans chaque pays qui font la différence, mais c’est bien une redistribution de notre protection sociale qui « pèse » dans nos comptes publics.

Mais quelle serait l’alternative ? Se passer des retraites ou de l’assurance maladie … probablement pas ! La seule alternative est de passer par le privé. C’est-à-dire de continuer à verser non pas à notre Etat, mais vers des entreprises d’assurances privées.

C’est là que le bât blesse ! Le « rendement » des assurances privées n’est pas tout à fait le même que celui du public. N’étant pas sur le champ concurrentiel, le public ne dépense rien en marketing ou en publicité. Par ailleurs, le public n’a aucune exigence de reversement de dividendes à ses actionnaires.

Par exemple, les frais de fonctionnement sont estimés à moins de 5% des flux gérés par l'assurance maladie, quand ils peuvent dépasser les 15% dans les assurances privées. Passer par le privé, c’est baisser les prélèvements sociaux, mais cela revient aussi à payer 10% plus cher ! On ne voit pas très bien où serait le gain …

Autre intérêt de notre système public … pour le moins compétitif, il n’y a pas de perdant. Tous les français bénéficient de ces garanties et cela évite une augmentation des inégalités et par ailleurs des problèmes de santé public. Dans les pays où les assurances privés ne sont pas rendues obligatoires, des problèmes de santé public existent, et aussi des travailleurs pauvres au-delà de 70 ans.

Non, le problème de la France n’est pas la hauteur de ses prélèvements. C’est plutôt la compréhension d’un système de protection social intelligent et performant, que les entreprises privées capteraient bien pour augmenter leur volume de profit, sur le dos de leurs assurés. Ne nous trompons pas d'objectifs !

Pour aller plus loin :

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