L’envie de politique
Et si on créait à Brest un Haut Conseil des Générations Futures ?

Et si on mettait en place des conférences citoyennes à Brest ?

Conference citoyenneLa démocratie s’use quand on ne s’en sert pas. Pour autant, la démocratie ne s’improvise pas. Elle a ses règles, ses failles mais aussi un grand besoin de connaissance partagées. Limiter la démocratie aux périodes électorales est tout aussi abscond que de penser qu’elle se gèrera par le café du commerce des réseaux sociaux.

Le principe même de la démocratie, c’est le fait de poser une organisation partagée pour définir ensemble des objectifs collectifs. Faire participer les citoyens à la démocratie, les faire coopérer, c’est d’abord passer par des formats qui permettent d’acculturer un collectif à un sujet, leur donner un espace de débat et d’enrichissement, puis les faire produire à la fois les éléments de convergence et les éléments de divergence. Si besoin, il peut être nécessaire à la fin de trancher, mais c’est l’étape ultime qui peut dans un grand nombre de cas être facultative si on arrive à décider soit par consensus, soit par consentement.

Jury citoyen, conférence de consensus, ou mêmes journées citoyennes sont des appellations différentes pour définir des processus quasi identiques de participation des citoyens autour d’un sujet de société fixé au départ.

Dans les grandes lignes du processus d’une conférence citoyenne :

1/ Poser la question : On définit une question claire et ouverte. Cela pourrait être une demande des élus ou une demande émanant d’une initiative de collectifs de citoyens.

2/ Composer un groupe : On sélectionne un groupe représentatif de citoyens, plutôt par tirage au sort pour éviter le biais du syndrome TLM : « toujours les mêmes », mais il peut aussi y avoir des logiques de collèges avec des modalités de sélection différentes.

2/ Acculturer le groupe : On propose au groupe une première formation sur la base d’auditions avec la possibilité d’élargir sur d’autres auditions de leur choix. Pourquoi pas aussi des visites pour avoir des retours d’expériences.

3/ Débattre : On propose un format d’échange et de débat au groupe de façon à faire émerger des lignes de consensus et des points de divergence. Pourquoi pas des scénarios possibles.

4/ Rendre compte : on propose au groupe de faire un retour de leurs travaux, soit dans un rapport écrit rendu public, soit dans une conférence publique.

A l’image des budgets participatifs, l’intérêt de ce genre de format de participation est de permettre aux citoyens de contribuer à l’élaboration de la décision publique et de mieux la comprendre. Par ailleurs, cela permet de se poser sur des sujets de société parfois trop empreints de positionnements partisans.

On pourrait imaginer lancer deux à trois conférences citoyennes par an sur des sujets différents et avec des groupes de citoyens différents. Les conclusions pourraient ensuite faire l’objet de débats en Conseil municipal et donner lieu à des évolutions des politiques portées par nos collectivités.

La politique est d’abord-là pour servir l’intérêt général des habitants dans leur diversité, dans leur complexité. Les logiques partisanes sont l’émanation d’une histoire ou les rapports de force, les enjeux entre acteurs étaient beaucoup plus bipolaires qu’aujourd’hui.

Travailler la complexité avec des citoyens sur des sujets qui les concernent directement, c’est se donner la possibilité d’approcher au plus près les vrais enjeux et minimiser les externalités négatives qui existent nécessairement entre habitants. C’est aussi faciliter le déploiement de mesures plus acceptées. C’est enfin faire monter en maturité les citoyens et les élus vers une société démocratique plus partagée.

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