Et si on créait une balade urbaine sur la digue de Porstrein ?
Et si on créait un lieu refuge pour les femmes victimes de violence à Brest ?

Et si on s’engageait sur un objectif de « zéro artificialisation nette » sur le Pays de Brest ?

L’extension urbaine autour des villes centres est un enjeu de premier ordre. A la fois source de déplacements pendulaires qui créent mal-être et embouteillages aux entrées de ville, c’est aussi une des raisons du grappillage et du mitage progressif des espaces naturels et des terres agricoles. Tout comme une croissance ne peut être infinie sur terre, l’extension urbaine doit trouver sa limite.

L’extension urbaine a souvent été portée par des dynamiques territoriales internes aux bassins de vie. Pour Brest, l’échelle de réflexion et d’action est l’échelle du Pays de Brest. Comme une image vaut toujours mieux qu’un long discours, ci-dessous l’extension de la tache urbaine sur le pays de Brest entre l’après-guerre et aujourd’hui.

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Le moteur de l’extension urbaine est tout à la fois le coût très bas du foncier non urbanisé vis-à-vis de celui en renouvellement urbain, la volonté des communes d’accueillir de nouveaux habitants dans des logiques de développement, mais aussi une propension des habitants à vouloir acquérir une maison individuelle.

Sur cet aspect, la concurrence territoriale est féroce et n’arrive pas à cadrer les appétits des uns et des autres. Ainsi la commune centre qui avait accueilli une large part de la population après-guerre durant la phase de reconstruction, s’est peu à peu vidée de sa population avec l’accès à la/les voiture(s) individuelle(s) dans les foyers. Tout cela s’est produit lentement sur 40 ans, mais continue aujourd’hui sa progression sur de nouvelles zones à urbaniser. (lire la note Démographie, une brève histoire du temps et des territoires)

La seule façon pour sortir de ce cercle non vertueux est de travailler un pacte commun sur une nécessaire préservation des espaces non urbanisés. Il ne s’agit pas de le faire brutalement, mais dans un mode négocié autour d’un objectif partagé commun sur tout le Pays de Brest.

L’objectif de « zéro artificialisation nette » développé dans un rapport de France Stratégie (lire le rapport ici) en juillet dernier pose une première pierre pour un objectif qui doit permettre de mieux protéger les sols de nos territoires.

La dernière journée de travail du SCOT des élus du Pays de Brest en octobre a été placée sous ce thème. Elle a rencontré un bon accueil des élus dans les groupes de travail, même si on sent bien que cette nouvelle culture d’un développement plus maitrisé soulève encore des craintes importantes. Il s’agit clairement d’inventer de nouvelles façons de faire et de repenser certains modèles économiques qui favorisent naturellement l’artificialisation des sols.

Nos espaces naturels abritant la biodiversité et nos terres agricoles ont été la matière première du développement humain jusqu’à il y a encore seulement 100 ans. C’est encore une réalité dans les pays en voie de développement d’ailleurs. Ces services écosystémiques gratuits sont pour une large part très difficilement reconstituable une fois détruit (et à un coût économique très haut, voir plus bas). Nous devons poser un objectif de préservation de ce patrimoine pour les générations futures. Partager l’objectif de « zéro artificialisation nette » semble atteignable sur un mandat.

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Quelques chiffres issus du rapport :

La France fait figure de mauvais élève dans l’artificialisation de ces dernières années, ramené au nombre d’habitants.

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On le voit, les zone urbaines et périurbaines ont été les territoires les plus consommateurs ces 10 dernières années.

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Plus des deux tiers du problème relève de l'habitat et des déplacements.

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Les couts de "renaturation" d'un espace urbanisé sont très hauts.

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