Amnesty International
Neuilly : Ghetto du Gotha

Pouvoir d’achat & Muleta

Muleta_2Le début de l’année est l’époque des vœux, mais aussi celle des augmentations de salaires dans les entreprises. Des fois d’ailleurs, cela peut même se recouper : on peut faire le vœu d’avoir une bonne augmentation de salaire, par exemple !

En tant que Délégué Syndical Central de mon entreprise, cette période est donc aussi synonyme pour moi de NAO (Négociations Annuelles Obligatoires). Partenaires sociaux et Direction se mettent ensemble autour de la table, pour négocier les augmentations de l’année.

En amont de cette négociation, il est judicieux de sentir l’attente des salariés et de peser, en fonction de la tension interne à l’entreprise, quel sera le niveau de la demande collective, mais aussi quel sera le niveau du rapport de force que nous serons en capacité à instaurer vis-à-vis de la direction.

Je me suis donc livré à cet exercice la semaine dernière …

Clairement, l’attente est à un haut niveau cette année et le mécontentement déjà bien instauré, avant même l’arrivée du premier chiffre … ce qui est plutôt nouveau : généralement, la réaction des salariés vient après l’annonce des premiers chiffres. Cette année, elle la devance.

Je vois une raison simple à ce phénomène nouveau : cela fait maintenant plus d’un an qu’un candidat … devenu un dirigeant national … s’agite autour du pouvoir d’achat et des multiples façons d’en regagner « facilement ». Nicolas Sarkozy a joué avec le feu en faisant croire à tout le monde qu’il était possible, par la simple volonté des salariés, de pouvoir retrouver du pouvoir d’achat.

Le slogan « travailler plus pour gagner plus » s’avère être un nuage de fumée, mais l’attente que le discours a créé et développé est encore là et bien ancré dans la tête des salariés. Le slogan de campagne risque donc fort de ressembler au fameux tissu rouge que l'on utilise pour exciter les taureaux !

-

Mon sentiment est qu’avec la hausse du coût de la vie qui risque d’être soutenu cette année encore, le prix du logement encore très haut et l’attente générée par Nicolas Sarkozy, les négociations à venir sur les salaires vont être âpres.

Le nouveau Président a une méthode bien a lui de faire de la politique : il fait des promesses, mais il attend que d’autres y répondent. Demain, les directions et les chefs d’entreprises vont s’en rendre compte bien amèrement … au risque d’en payer le prix fort en terme de mécontentement, de motivation et par déclinaison, de productivité.

Olé ... Merci Monsieur le Président !

Commentaires