Vivre à Brest - Le mot de la fin : Démission

François Cuillandre démissionToute affaire a une fin, quelle qu’elle soit. Comme j’ai pu l’annoncer, ceci sera probablement la dernière note que j’écrirai au sujet de l’affaire Vivre à Brest. Je crois  avoir dit ce qu'il y avait à dire, entre le livre et les différentes notes que j’ai pu écrire au cours du déroulé judiciaire (retrouver tout ici).

Pour conclure, je souhaitais laisser la parole au principal et dernier intéressé par le sujet : le maire de Brest, monsieur Cuillandre. Sans le vouloir, il a lui-même exprimé la seule conclusion respectable pour lui, dans cet extrait collector [1] qui a été immortalisé lors de la première conférence de presse [2], le 26 novembre 2018, seulement cinq jours après que l’affaire éclate.

Lors de cette conférence de presse, en dépit de toute précaution pour la présomption d’innocence, monsieur Cuillandre chargea de toutes ses forces Alain Masson. Dès l’introduction de son propos, il insista d’ailleurs pour renommer l’affaire Vivre à Brest comme « Affaire Masson » (voir article du Télégramme et argumentaire écrit de cette conférence de presse, qu'il me donna juste après, ici). Mais, là ne sont pas les paroles qui vont marquer cet entretien.

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Nouveau stade - Obstruction à la démocratie citoyenne à Guipavas !

Collectif contre le nouveau stade 29Samedi dernier, j’avais l’intention d’assister à une réunion organisée par un collectif de citoyens qui s’opposent à la construction du nouveau stade au Froutven. Ayant été informé par un membre du collectif qui m’avait interrogé sur mes notes concernant le financement du stade (ici), j’avais décidé d’aller écouter leurs arguments.

À ma grande surprise, la maison de quartier de Coataudon à Guipavas était fermée lorsque je suis arrivé pour la réunion. Deux jours plus tôt, le maire avait retiré le droit d’utiliser ce lieu public pour la réunion. Le Collectif devait se suffire du parking pour expliquer l'annulation de la réunion.

La raison invoquée par l’édile de Guipavasien était de ne pas avoir été mis au courant de la nature de la réunion et de supputer qu’elle allait être une source de désinformation. Il avait également justifié l’annulation de la réservation par la nécessité de maintenir l’ordre public.

L’ordre public à Guipavas semblait-il être en danger, par ce froid samedi matin de janvier ? Si une trentaine de personnes calmes, principalement des retraités et des habitants, se réunissant pour discuter peuvent perturber l’ordre public, je me demande comment le maire qualifie les blocages des agriculteurs ayant cours en ce moment… Une troisième Guerre mondiale, probablement !

Idem, au-delà de cet Armageddon tant redouté à la maison de quartier de Coataudon, que penser d’un maire refusant que des citoyens organisent une réunion, sous le prétexte qu'il la juge comme de la désinformation, avant même la réunion. Va-t-il interdire toutes réunions politiques qui ne seraient pas en ligne avec sa pensée ?! Cela en dit long sur la nature du régime politique à Guipavas dans la période !

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Réponse au courrier de monsieur CUILLANDRE

Courrier FC-TF

Je dois bien l’avouer, je fus quelque peu surpris de découvrir une écriture bien connue sur l’enveloppe d’un courrier reçu dans ma boite aux lettres. J’avais déjà reçu des courriers d’avocats de sa part (ici), mais pas de courrier personnel, signé de sa main.

Alors même que le jugement de l’affaire Vivre à Brest n'était pas encore acté, la lecture de cette lettre ne fut pas sans me questionner, tant sur le but poursuivi par son auteur que sur sa réelle compréhension de l’affaire Vivre à Brest.

La lecture de la première partie laissait peu de doute sur l’intention déjà prise de plaider coupable et sur des discussions probablement déjà en cours avec le procureur qui avait, quelques semaines plus tôt, pris la parole dans la presse pour préparer les esprits. Lorsque l’on sait aujourd’hui que la condamnation ne fut que de 3 000 € fermes, autant dire que la négociation n’a pas été trop rude.

À la réception de ce courrier, il me fut déconseillé d’y répondre avant le jugement. J’ai donc gardé pour moi ce témoignage de l'état d’esprit du maire. Ce courrier révèle le peu de considération qu’il a pour la réalité des faits qui ont été révélés par l’enquête et que j’ai, pour une très large part, déjà expliqués dans un livre et sur mon blog.

Maintenant que l’affaire est close et qu’il est temps de refermer ce dossier, j’ai souhaité répondre à celui qui m’avait écrit afin d’argumenter point par point les contrevérités qui sont exposées dans le courrier. Faute de procès public en correctionnel comme l’avait requis la juge d’instruction, chacun repartira avec sa vérité.

Comme à son habitude, je ne doute pas qu’il ait largement fait lire sa prose à ceux qu’il souhaitait convaincre ou influencer, en se posant en victime et en traitant ses opposants de gens haineux. Je fais donc de même en rendant publique ma réponse ci-dessous.

 

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Thierry FAYRET

 

A François CUILLANDRE

 

Objet : réponse au courrier de monsieur CUILLANDRE 

 

Monsieur,

Avant de refermer le dossier de l’affaire Vivre à Brest, je souhaitai répondre au courrier que vous m’avez envoyé à mon domicile, en mai dernier. Vos propres écrits sont probablement le meilleur témoignage de l’homme que vous êtes devenu. Je ne sais pas qui vous cherchiez à convaincre en m’écrivant, probablement que vous.

Pour m’en avoir fait lire quelques-uns à une autre époque, je connais les usages que vous faites de ce genre de courrier que vous écrivez à vos opposants. Vous les montriez ensuite à vos proches ou à des militants pour mieux vous justifier. Vous rajoutiez toujours que vous n’aviez jamais reçu de réponse, comme pour mieux prouver la justesse de vos propos. Puisque vous me mettez en cause dans votre écrit, vous me contraignez à y répondre, y compris publiquement. J’ai fait le choix de la sincérité et de la transparence dans cette affaire, je ne vais pas changer maintenant.

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Vœux de la nouvelle année

Les vœux intranquilles de Camille Étienne - MédiapartPas facile de se renouveler tous les ans pour les vœux de la nouvelle année ! 😊

Que mettre en avant ? Le passé et une année difficile sur le plan social et international. Le présent et sa nécessité d'apprendre, de créer, de rire, d'être ensemble pour vivre heureux avec ses proches et entre nous. L’avenir et une forme d'angoisse qui naît d'un avenir sombre, se dessinant au gré de l'immobilisme et de la montée des autoritarismes de nos dirigeants, mais aussi des peuples qui consentent à ces dérives, voire les demandent parfois même, sans trop se poser de questions.

Difficile de rester optimiste quand les signaux passés ne font qu’annoncer des lendemains plus difficiles. Mais a-t-on d’autres choix que l’optimisme ? Probablement pas.

D’où une nécessité de continuer à combattre tout ce qui nous conduit à avoir des craintes pour notre avenir commun, pour notre monde. Mais pas combattre de façon stérile, celle de l’ancien monde qui veut que l’on ait raison simplement parce que l’un domine l’autre, que l'un soit plus fort que l'autre. Il faut combattre en se posant l’exigence de faire naître un nouveau modèle d'équilibre pour demain. Cela multiplie probablement la difficulté et le risque d'échec, mais c’est la seule façon d’améliorer le monde durablement, plutôt que juste changer des têtes !

L'optimisme, c'est aussi savoir se nourrir des nombreuses initiatives, des nombreuses prises de paroles, d'écrits qui portent une transformation de fond. Nous sommes loin d'être seuls à attendre un vrai changement. Une évolution plus silencieuse que le brouhaha politique ambiant, moins bruillante que les canons qui tonnent à nouveau, mais bien plus crédible et porteuse d'espoirs pour un retour à l'équilibre sur notre petite planète. 

Une bonne décision que j’ai prise en 2023 (loin des résolutions de début d’année !) fut de m’abonner à Médiapart. Je ne savais pas trop quoi en penser, ayant déjà des abonnements au Monde et au Télégramme. J’ai découvert un autre style de journalisme, plus engagé et, reconnaissons-le, plus libre, créatif et sincère. J’aime beaucoup.

Chaque année depuis 2010, Mediapart demande donc à un·e citoyen·ne (ou à plusieurs) de remplacer et de précéder le président en place dans l'exercice des vœux. Pour les vœux de 2024, c'est Camille Étienne qui se plie à l'exercice, avec talent. J’aime beaucoup.

Un bon partage valant mieux qu'un mauvais discours, et bien mieux que les vœux présidentiels actuels, je vous recommande d'écouter ces 13 petites minutes pour bien commencer l'année. C'est la preuve qu'un autre monde existe, plus féminin, plus jeune dans son esprit, plus ouvert, plus aligné à un avenir désirable ensemble, plus intelligent et enfin, plus sincère que l'ancien monde.

Pour celles et ceux qui préféreraient le rire au sérieux et au sens (il est des moments où l’on a besoin de cela aussi), je vous mets aussi le lien vers les vœux secrets de Waly Dia … qui ferait assurément un PR étonnant !

Bonne année 2024 à toutes et tous, ainsi qu'à vos proches !

Les vœux intranquilles de Camille Étienne (article et texte)


Vivre à Brest - L’histoire de la Caisse noire

Vivre à Brest Histoire de la caisse noireComme nous l’avons vu dans la précédente note (ici), la Caisse noire de la majorité municipale de François Cuillandre reposait sur l’existence d’un compte bancaire issu de la création d’une association inactive depuis longtemps, nommée Vivre à Brest, et dont les raisons d'être statutaires étaient très extérieures à ce que fut l’usage du compte bancaire du même nom.

Ce compte associatif, initialement créé pour soutenir la publication d’un journal politique, va finalement surtout servir à collecter les indemnités des élus municipaux socialistes de Brest, avec le beau projet de les mutualiser. L’idéal affiché était de compenser ceux qui perdaient le plus en salaire du fait de leur mandat, grâce à ceux qui étaient bénéficiaires, pour diverses raisons [1]. Un système peu critiquable dans ses fondements pour des socialistes (bien plus dans ses méthodes 😉 !).

Le système de mutualisation semble avoir bien fonctionné jusque dans les années 2000, sous les deux mandats de Pierre Maille. Un précédent maire socialiste qui fut le président fondateur de cette petite association et, n’en doutons pas, un des penseurs de ce système mutualiste qui avait vocation à soutenir les moins bien lotis. À l'issue du dernier mandat de maire de Pierre Maille, le compte semble avoir été très bénéficiaire, malgré un engagement de l'association très au-delà du seul système de compensation des pertes de salaires [2].

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Vivre à Brest - Réaction suite au Conseil métropolitain

Cuillandre-Francois-IMG_3050-002Je dois dire que j'ai été passablement agacé en lisant le Télégramme samedi matin (ici). L'article retraçant les échanges en Conseil de métropole sur l'affaire Vivre à Brest témoigne bien de ce qui était à craindre. Une fois la pression du jugement retombée et même s'il y a eu condamnation, l'histoire est vite réécrite et le fond du dossier oublié.

On aurait pu espérer qu'à quelques jours de sa condamnation, le maire ferait profil bas, comme cela fut le cas devant la juge, lors de l’audience de CRPC que j'ai racontée ici. Il aurait pu faire amende honorable et bien non, il ne l'a pas fait. Comme depuis plus de 20 ans, lors des repas de pré-conseil à Kerbriant, les contre-arguments avaient été affutés, les rôles distribués et il ne restait plus qu'à contrecarrer fermement quiconque oserait évoquer le sujet. Aidé de trois valeureux vice-présidents venus à sa rescousse, monsieur Cuillandre semble avoir fait feu de tout bois pour tordre la réalité de ce que furent les dessous de l’affaire Vivre à Brest.

Je ne comptais pas évoquer ce que je vais écrire ci-après, mais ce Conseil montre à quel point ces élus au pouvoir à Brest sont dans l’affirmation décomplexée de contre-vérités déniant toute réalité de ce qui fut mis au jour par l'affaire.

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Affaire Vivre à Brest : Trois vérités qui auraient mérité une audience correctionnelle

Pieds Nickelés Image À la suite de la CRPC (Comparution pour Reconnaissance Préalable de Culpabilité) ayant vu monsieur Cuillandre condamné pour recel d'abus de confiance, l'affaire Vivre à Brest est close. La décision très discutable du procureur de Brest d'offrir au maire une justice dérogatoire à ce qu'avait proposé la juge d'instruction conduit au classement de l'affaire, sans possibilité de contester ou d'aller plus en avant pour faire la vérité. L’opacité restera donc sur le système de gouvernance brestois, qui aura existé de 2001 à 2017 et qui continue à produire ses effets encore aujourd'hui.

Dans les affaires qui secouent en ce moment même notre démocratie, au plus haut sommet des responsabilités, les audiences correctionnelles montrent comment les juges se font une opinion beaucoup plus éclairée sur le fond d’une affaire. Le travail d’un juge d’instruction est, comme son nom l’indique, de rassembler des faits. C’est l'audience correctionnelle qui permet de faire intervenir, de questionner, de croiser les témoignages des accusés, des parties civiles et aussi aux citoyens et à la presse de pouvoir écouter et se faire son opinion. À Brest, le mois dernier, le procureur nous a privés de cet espace de discussion, de confrontation et de justice [1]. Ce n'est pas pour autant qu'il faut passer à autre chose sans poser les questions qui dérangent.

Lors d'une audience correctionnelle, au moins trois sujets auraient mérité d'être questionnés sur leur sincérité. Derrière ces seules trois questions, probablement qu’une autre réalité, une autre histoire, serait apparue aux yeux de tous. Je vous propose donc, dans cette presque dernière note sur l'affaire, de s'autoriser à lever le tapis sous lequel ont été balayées trois grandes vérités qui divergent profondément du discours qui nous a été servi :

  • Le lieu : une association qui n'existait plus
  • Les protagonistes : une alliance improbable
  • Les bénéfices : la réalité cachée des détournements

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Le maire de Brest, un délinquant pas comme les autres

FCLors de mes mandats d'élu, il m'est arrivé de marier deux personnes. La cérémonie d'un mariage est un moment « magique », au premier sens du terme : deux personnes célibataires rentrent dans la salle des mariages, l'élu demande le consentement à chacun, puis prononce la formule magique et c'est un couple qui ressort de la mairie. Wonderful !

Jeudi dernier, au Tribunal judicaire de Brest, il y a eu aussi un phénomène de transmutation sociale. Le maire de Brest, François Cuillandre, est rentré comme prévenu présumé innocent dans l'affaire Vivre à Brest, la juge lui a demandé son consentement sur l'acceptation des charges qui pesaient contre lui et il est ressorti avec le titre de « délinquant ». Une appellation qui lui ressemble vraiment !

Quelques lignes pour vous partager ce moment mémorable, plutôt honteux dans l'histoire de la ville de Brest, qui dura trois bonnes heures et sans lancer de riz à la fin !

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Communiqué suite à CRPC de François Cuillandre dans l'affaire Vivre à Brest

Tribunal de BrestEn tant que partie civile, je tiens à exprimer ma position sur cette Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité (CRPC) de monsieur Cuillandre dans l'affaire Vivre à Brest. Cette décision de justice était attendue, après les déclarations tout à fait étonnantes du procureur de Brest en avril dernier, plaidant pour une justice plus accommodante pour les responsables politiques.

Cette CRPC constitue une défaite indéniable pour la transparence dans la vie publique et pour la probité des responsables publics, car elle nous prive d'un débat contradictoire sur une affaire qui touche au cœur même du fonctionnement de nos institutions. Une affaire qui a mis en cause le 1er magistrat de notre ville, M. Cuillandre, dont les expressions n’auront fait que varier tout au long de l’affaire.

Ce « plaider-coupable » de M. Cuillandre peut être interprété comme une fuite de ses propres responsabilités. Une fuite de celui qui ne souhaite visiblement pas que les questions des parties civiles soient entendues publiquement, en correctionnel.

En effet, les 4 000 € avoués ne sont que la partie immergée d’une affaire dans laquelle de nombreux faits qui auraient pu être reprochés à Monsieur Cuillandre, y compris financiers, ne seront pas exposés.

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Que dire après ce mois qui nous bouleverse et nous bouscule ?

Capture d'écranLe deuil des morts de ce dernier mois nous invite à nous taire. Mais l’emballement des événements nous oblige à y poser des mots pour tenter d’apaiser et de mettre fin à un risque bien réel d’embrasement.

Il est extrêmement dur de prendre la parole dans le contexte d’hypertension, d’hystérisation que nous vivons en ce moment. Pour autant, c’est bien dans ces moments que la parole est essentielle. Ne pas parler, ne plus parler, se taire, c’est laisser les injustices ne pas être reconnues, les incompréhensions sans possibilités d'être traitées, les colères sans mots pour les exprimer. Ne pas parler, c’est aussi laisser la place à ceux qui agitent et qui clivent. C’est laisser le monde se diriger vers la barbarie.

Je partage trois réflexions personnelles sur ces derniers jours sombres de l’histoire humaine contemporaine, qui risquent malheureusement de structurer le paysage international pour de nombreuses années.

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