Européennes, ce sera la liste de Marie Toussaint
Été 2024 : un révélateur de la période que nous vivons

Le 30 juin, je vote Nouveau Front Populaire

Pierre Smolarz et Valérie HeitzSans grande surprise pour ceux qui me connaissent, je vais voter Pierre Smolarz et Valérie Heitz dimanche prochain. Je vais voter pour le Nouveau Front Populaire.

Je connais peu l’homme, mais j’en sais assez pour savoir que c’est un bon maître-nageur, qui enseigne la nage avec passion aux enfants de nos quartiers. Et cela, c’est déjà très bien. Il y a trop de politiques hors-sol qui n’ont jamais rien fait d’autre, si ce n’est revendiquer une place chaude d’élu. 

Notre démocratie, notre république ne se renouvèlera sainement qu’en mettant en place des citoyens ancrés dans une réalité, dans une vie, dans une profession autre que celle d’élu (qui ne devrait jamais en devenir une d’ailleurs).

Emmanuel Macron n’avait pas tort sur ce point, lorsqu’en lançant le mouvement En Marche, il était allé chercher des novices en politique. Il s’est juste trompé dans le casting, prenant ceux qui lui ressemblaient, par pur narcissisme. La start-up nation nous livre aujourd’hui ses fruits. Ils sont bruns et déjà pourris.

On n’obtient rien de bon en allant chercher des godillots ou des startuppers, autant aisés qu’autocentrés (spéciale dédicace à Amélie Oudéa-Castéra, la championne du champion). Laissons les godillots chez eux et les créateurs d’entreprises dans une sphère économique qui possède ses propres règles et ses propres sanctions. Jamais l’intérêt général ne sera construit ou simplement même défendu par une majorité de ces gens-là. Ne nous y trompons pas.

Didier Le Gac n’est pas un mauvais bougre. J’ai commencé à faire de la politique au PS de Brest avec lui. Mais dès le départ, il était de ceux qui concevaient la politique comme une fin. Comme d’autres à cette époque, qui ne le cachaient même pas, la politique était une opportunité de carrière. Son ralliement à En Marche pour des facilités électorales sur la 3e circonscription parle pour lui et, son autoproclamation comme « élu de terrain » rime un peu trop à mon goût avec du clientélisme (de terrain !), quand les mandats s'accumulent autant que se cumulent les uns après les autres, depuis 2001. Il a été l’accompagnateur consentant et servile du bourbier dans lequel la France se trouve aujourd’hui. Je ne le remercie personnellement pas pour cela. 

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Reste la question du Front Populaire qui fait tant peur à certains, surtout aux populistes d’ailleurs. Ils ont raison, ayez peur ! Nous baignons tous les jours dans les conquêtes des grandes luttes de la gauche. À toutes les époques, les Réacs ont tenté de faire peur aux peuples avec des faux arguments contre ces heureux changements : la semaine de cinq jours, les congés payés, les 35 h, la sécurité sociale, les allocations chômage, la CMU, le mariage pour tous, l’impôt progressif, etc… Le Conseil National de la Résistance, à qui l’on doit nombre de nos acquis sociaux et une organisation plus équitable de la société française, devait forcément être un groupuscule de dangeureux bolchéviques... initié par le général de Gaulle dont tant se réclament aujourd’hui à droite.

Y a-t-il eu des révolutions ? Probablement pas, puisque tout ces acquis sociaux sont tellement intégrés dans le quotidien des citoyens qu’ils ne les voient même plus.

L’économie française s’est-elle écroulée ? Probablement pas, puisque nous abritons de nombreux milliardaires français aujourd’hui.

Nous ne pouvons pas continuer à faire de la politique en agitant les peurs autour d’une lutte pour moins d’inégalité, plus de justice et une meilleure prise en compte des enjeux écologiques. C’est un discours indigne de ceux qui le tiennent. Les députés du Nouveau Front Populaire ne seront pas des godillots, ils ne seront pas non plus hors sol, comme le sont certains.

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Reste le point sur les fachos qui prospèrent sur les fâchés, en leur promettant le meilleur tout en préparant le pire.

Croire que l’extrême droite règlera les problèmes d’aujourd’hui serait faire une lourde erreur d’appréciation. Dans tous les pays où elle est à l’œuvre sous diverses formes, l’autoritarisme, la désinformation et la corruption prospèrent, comme un système qui détruit la démocratie. Si nous voulons un pays gangréné par des mafias demain, c’est le bon bulletin ! Je conseille fortement la lecture de l’excellente nouvelle BD du brestois Gildas Java, La fortune de Poutine « le plus grand affairiste de la planète », pour comprendre comment cela se passe. C’est très éclairant, mais surtout glaçant. Pensez-y, car en 2024, l’extrême droite ne sera pas des déportations, mais cela sera ça : l’alliance des Poutine, Trump, Netanayou, Bolsonaro, Erdoğan ou même Meloni.

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Les 30 juin et 7 juillet, pensez-bien aux lendemains que vous voulez, car il y a des possibilités de choix qui ne repassent pas deux fois, quand la liberté démocratique s'est refermée.

Le combat contre l’extrême droite ne fait que commencer. Après l’élection, il faudra aussi parler des causes profondes de sa montée.

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