Politique

La stratégie du Projet

Macron parce que cest mon projet 2En 2017, Emmanuel Macron résuma sa vision politique par ces mots magiques « parce que c’est notre projet » et il fut élu. Avec l’habileté orale que nous lui connaissons, il projeta ses troupes et son électorat dans une perspective plus désirable que ces concurrents. Avant, il avait su s’affranchir du passif des partis et avait su rompre avec celui qui l’avait mis sur les rails politiques, un François Hollande au plus bas.

Cette stratégie du projet, utilisée en 2017, il est difficile de la lui reprocher. C’est le propre d’une campagne d’établir une compétition entre projets. Même s’il est vrai que certains partent avec plus d’handicaps que d’autres en la matière, Emmanuel Macron a su s’affranchir de cela et faire des propositions intéressantes, tranchantes, marquantes … notamment sur les retraites puisqu’il s’était engagé à ne pas relever l’âge.

Petit retour en arrière, quand Emmanuel Macron qualifiait d’hypocrite le fait de reculer l’âge légal à 64 ans.

Cette semaine, dans son allocution télévisée, le Président a dégainé à nouveau la stratégie du projet. Une stratégie politique très efficace, mais qui dévoyée, ne fait que creuser la défiance des Français envers ceux qui les dirigent.

La stratégie du projet est vieille comme le monde. Lorsqu’il y a un problème ou une tension dans le présent, elle permet de projeter les regards vers l’avenir. Basiquement, c’est l’habileté des meilleurs prestidigitateurs : distraire pour mieux passer son tour de passe-passe.

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Des citoyens plus matures dans une démocratie en déclin

IntersyndicaleLa loi sur l'allongement de l'âge de départ en retraite montre à quel point notre démocratie est en train de se transformer et aussi comment le pouvoir, les pouvoirs actuels, sont en décalage vis-à-vis de cette montée en maturité de l'écosystème qu’est une démocratique. L’affirmation d’un « déni de démocratie » traduit le sentiment d’une incapacité de nos dirigeants à s'ajuster à une attente collective et n’en faire plutôt qu’à leur tête. Cet état de fait et la violence qui en découle caractérisent un déclin du pacte social qu'est une démocratie.

Les réponses aux mouvements contre la réforme des retraites, comme celles face à la contestation des bassines ou sur des projets plus locaux, opposent l'opinion publique à la légitimité d'un processus, qualifié de démocratique.

Ainsi le président et le gouvernement se réfugient dans « le respect du cheminement démocratique » et l'usage d'une procédure d'exception qu'est le 49-3, pour justifier la légitimité de leur réforme. L'entourage du Président se drape dans la légitimité de l'élection pour défendre son projet : « si les gens ne voulaient pas des 64 ans, il ne fallait pas l'élire ». Depuis la Chine, mercredi dernier, Emmanuel Macron opposait même l’opinion publique à l’existence d’un Président de la République : « Si le rôle d’un président de la République est de prendre des décisions en suivant l’opinion publique, point n’est besoin d’avoir une élection présidentielle. Faites des sondages tous les mois, et un ombudsman [un médiateur] peut gérer le pays ». Enfin, de son côté, la première ministre osait faire un procès en illégitimité aux organisations syndicales qui parlait de démocratie, les reléguant au seul droit à avoir un discours sur les questions sociales.

Nous sommes en plein délire. La démocratie n’est pas la prérogative de certains ou d’un processus. Elle n’est pas une question privatisée, mais bien collective, publique. Elle est le lieu du débat et de la confrontation des idées. Le sens de la démocratie est bien une tentative d’alignement du pouvoir à l’opinion publique majoritaire. Dans une démocratie, faire croire que les processus et les rôles l’emportent sur l’opinion est un non-sens.

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Réponse au « droit de réponse » de monsieur Salami

Réza SalamiChose promise, chose due dit un proverbe populaire ! À la suite de mon avant-dernière note : Faux témoignage en Conseil muncipal de Brest, traitant des contrevérités exprimées publiquement par monsieur Salami sur l'affaire Vivre à Brest, celui-ci m'a répondu sur Facebook (ici), mais aussi dans les commentaires de ce blog, sous la note en question. Je lui ai promis une réponse au titre d'un débat sur ce que nous avançons chacun comme arguments. J'honore donc ma promesse ci-dessous !

Avant de commencer, je salue le courage de monsieur Salami à s'être autorisé cette réponse à ma note. La majorité municipale actuelle brille par son silence et son absence de réponse à des questions éthiques. Actons au moins que lui s'y est essayé.

Monsieur Salami valide ce que j'ai dit

Le premier point intéressant de son propos en réponse, est qu'il valide en creux ce que j'affirmais en clair dans la note en question.

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Bonne fête à tous les Narcisse !

Selfie Queen 2Il est difficile de travailler sur la question de l’éthique et de la probité en politique, sans questionner un des grands phénomènes de notre époque, le narcissisme.

Ce besoin d’estime de soi, qui permet à chacun de se développer de façon équilibrée, a basculé dans des formes de pathologie sévère. De nos jours, l’émergence continue de personnalités profondément narcissiques induit de nombreuses décisions et des comportements déviants dans la sphère publique. Des personnalisées déséquilibrées, n’ayant d’autres choix que d’alimenter perpétuellement un besoin d’auto-renforcement psychologique. Souvent assez limitées dans leurs compétences réelles du fait de l’énergie qu’ils dépensent principalement à exister aux yeux d’autrui, ces individus n’hésitent pas à emprunter tous les chemins possibles pour arriver à leur fin : continuer à exister par les regard que l’on porte sur eux. Le mensonge, la tricherie et la corruption en font évidemment partie.

Le livre « Les NARCISSE, Ils ont pris le pouvoir », de Marie France Hirigoyen, traite en profondeur ce sujet contemporain et de toutes ses facettes dans notre société moderne.

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Le temps de la parole

PoléthiqueLa séquence électorale du printemps est passée. Il devient possible d’exprimer des paroles plus difficiles à poser et surtout à entendre, sans risque d'être accusé de jouer le jeu des extrêmes. Une accusation souvent instrumentalisée et portée par ceux qui travestissent la gauche, dans des logiques parfois toutes personnelles.

Dans nos façons de faire de la politique en France, le clivage gauche-droite ou même la peur des extrêmes, sert trop souvent d'alibi pour justifier une loi du silence sur des comportements opposés aux discours portés. Des attitudes et des actes masqués qui conduisent justement les citoyens à se détourner progressivement de la politique ou, du fait du sentiment d’injustice et d’impunité que ces passe-droits engendrent, rejoindre un vote extrême.

La confiance avec les électeurs est rompue et objectivement, il est difficile de leur en vouloir tant l'exemplarité de trop nombreux responsables politiques parait désalignée de leurs beaux discours. Si l'on souhaite vraiment s'éviter un passage par l’extrême droite ou une démocratie au rabais, il est urgent de rétablir de la confiance, de lutter contre cette croyante, de plus en plus présente, que la politique n'est qu'un monde de tordus ou de corrompus. Car ce risque est bien présent, avec une extrême droite qui polit son discours et ne cesse de progresser, tant par la montée des inégalités que par une adhésion lente mais continue à leur rhétorique sur la sécurité ou l'immigration. Un discours de plus en plus banalisé par une droite de moins en moins républicaine.

Dans ce grand basculement vers moins de démocratie qui est en train de se produire sous nos yeux, nous aurions tort de minimiser l’incompréhension et le rejet alimenté par une classe politique qui exerce ou a exercé le pouvoir, sans exigence d’éthique ou de déontologie. Il y a donc urgence à agir, urgence à sortir de cette loi du silence qui compromet nos capacités collectives à écrire et agir pour l’avenir, urgence à donner une autre visibilité aux citoyens de ce que peut être et de ce que peut faire la politique et ceux qui la dirige.

Des partis au centre de notre démocratie faiblissante

Malgré toutes les critiques que l'on voudra leur faire, les partis politiques resteront des institutions essentielles à la vie démocratique. C'est à travers eux que se regroupent et se structurent les façons différentes de penser et de voir le monde, afin de produire des perspectives collectives. C'est à travers eux que se fait le premier choix des dirigeants à même d'incarner des politiques, proposés ensuite aux votes des citoyens. Aujourd'hui, le problème n'est donc pas tant la remise en cause du contenant : les partis politiques, mais bien leur contenu : les hommes et les femmes qui les dirigent, les méthodes d’un autre temps, les pratiques obscures, parfois violentes et trop souvent sans règles qui s'y déroulent.

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Les dessous des « gouvernements Cuillandre 4.0 »

François Cuillandre 2001 2020Après un long entre deux tours pandémique, l’élection s’est finalement conclue sans réelle surprise fin juin. Plutôt que d’analyser des résultats électoraux interprétables à souhait compte tenu du contexte et d’une très forte abstention, il est plus intéressant de regarder le premier acte du mandat par la constitution des deux « gouvernements Cuillandre 4.0 ». Cette nouvelle organisation des deux exécutifs est probablement la décision court terme la plus signifiante, celle qui préfigure les stratégies politiques à plus long terme.

La grande surprise de ce « remaniement » [1], c’est assurément la nomination de Stéphane Roudaut à la fonction de 1er vice-président de la métropole de Brest. Ce choix du Président juste réélu est lourd de sens. Comme l’a pressenti le Télégramme au lendemain de cette nomination (ici), François Cuillandre a-t-il d’entrée de jeu fait le choix de la transmission de la ville et de la métropole de Brest … à la droite ?! Il est tout à fait possible de le penser et c’est un choix fort singulier pour un Président de métropole de gauche qui bénéficie, d’une majorité en Conseil.

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Covid19 : D'un monde à l'autre

D (15)En ce dimanche matin de confinement (qui ressemble à s’y méprendre à un mardi, un jeudi ou un vendredi), je suis tombé sur la tribune de Bill Gates dans le Monde qui appelle à une coopération internationale sur le plan sanitaire, y compris et surtout vers les pays en voie de développement. Je l’ai trouvé moins intéressante que celle de Yuval Noah Hararis de la semaine passée que je vous conseille (ici). Cependant, le début de la tribune de Bill Gates est instructif sur ce que révèle le Covid19 dans notre société moderne.

[Extrait] « Ces dernières semaines, je me suis entretenu avec des dizaines d’experts à propos du Covid-19 et les faits montrent clairement que la maladie ne frappe pas tout le monde de la même manière : elle tue davantage les personnes âgées que les jeunes, les hommes que les femmes et touche les plus démunis de manière disproportionnée. Il n’existe en revanche aucune donnée montrant que le Covid-19 discrimine en fonction de la nationalité. Le virus SARS-CoV-2 ignore totalement les frontières. […] Face à un virus aussi contagieux et largement répandu, les dirigeants doivent également comprendre que tant que le SARS-CoV-2 est présent quelque part, il nous concerne tous. »

Ce que nous dit Bill Gates, c’est que le Coronavirus agit de façon aveugle, sans logique de frontière, de nationalité, de classe sociale. Il cible plus particulièrement les hommes et les personnes âgées de la société. Certes, les plus démunis sont comme toujours les plus exposés face au virus, mais le mal touche beaucoup plus largement. Le Covid19 est une sorte de roulette russe qui frappe à l’aveugle, extrêmement rapidement (puisque l’on peut décéder en moins d’un mois) et massivement, y compris dans nos sociétés développées.

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Dimanche 15 mars, votez Brest Ecologie Solidarités

Photo campagne équipePour que l'écologie, les solidarités, la santé et le bien-vivre à Brest soient dimanche, dès le 1er tour au cœur des préoccupations et des actions de la nouvelle équipe municipale, votez Brest Ecologie Solidarités avec Ronan Pichon, Marion Maury et une très belle équipe de citoyen.ne.s motivé.e.s et convaincu.e.s pour servir #Brest, sa métropole et tout le territoire de la pointe bretonne (touche 7).

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L’écologie punitive de Marc Coatanéa

85490a_ecologie-solidarite-illustration-arbre-silhouettes-ensembleLa semaine dernière, Marc Coatanéa (LREM) accusait la liste Brest Écologie Solidarités de vouloir faire de « l’écologie punitive ». Qu’en est-il dans les faits ?

D’abord, pour les écologistes (les vrais !), la transformation écologique ne peut pas être punitive, si c’était le cas, elle ne se ferait tout simplement pas. On ne transformera pas la société à la façon dont le gouvernement marcheur gère les crises actuelles, à coup de matraques, de grenades et de brigades de CRS. La transformation de la société vers un nouvel équilibre où l’homme et sa planète cohabiteront durablement est un projet global nécessitant la participation et l’adhésion de tous.

Pour nous, une transformation écologique efficace et opérationnelle doit répondre à deux enjeux.

Le premier est clairement la lutte contre les inégalités. Notre société est aujourd’hui bloquée par les écarts de richesse entre les plus riches (avec un bilan écologique totalement irresponsable), les plus pauvres qui survivent comme ils peuvent et des classes moyennent prises entre les deux, oscillant entre l’espoir de grimper et la peur de descendre, dans une hiérarchie de classe moins visible mais encore bien existante. Le premier objectif pour mettre en mouvement et aller vers une transformation écologique réussie est d’apaiser les tensions dans la société et de réassurer les différentes parties prenantes dans des objectifs décidés collectivement.

Le second enjeu est la dimension nécessairement désirable de cette transformation. Face à la critique récurrente et classique d’un « retour à la bougie » (qui traduit juste un manque flagrant d’imagination !), nous proposons au contraire une opportunité de répondre aux désagréments de nos société modernes, sur l’emploi, la santé, l’éducation, notre consommation, nos façons de nous divertir ou de nous déplacer. Enfin, c’est un nouveau rapport au monde et aux autres que nous proposons.

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Engagement dans la liste Brest Écologie Solidarités

Affiche Brest écologie solidarité Ronan Pichon Marion Maury municipales 2020Depuis hier, j’ai rejoint la liste conduite par Ronan Pichon et Marion Maury, qui porte une vision résolument écologiste dans le débat de ces élections municipales de Brest. Le choix de rejoindre une liste en phase avec mes attentes au détriment d’un engagement fort de 22 ans au Parti Socialiste n’aura pas été simple, mais il m’a fallu le faire pour rester en phase avec les convictions qui animent depuis longtemps le sens de mon action en politique.

Contrairement à ce que disent certains aujourd’hui, je suis sensible aux enjeux écologiques depuis longtemps, de nombreuses notes passés de ce blog en témoignent d’ailleurs sur des actions bien concrètes que j’ai initiées et portées avec conviction durant mes mandats. (voir ici, ou encore ).

Cela étant, la crise écologique que nous vivons prend des formes de plus en plus concrètes. Par les incendies en Australie ; Par la fontes des glaces aux pôles. Par les alertes récurrentes et massives du corps scientifique mondiale sur la disparition de la biodiversité ou le dérèglement climatique ; Par les manifestations des rue des jeunes, des gilets jaunes ; Par la monté d’un autoritarisme des gouvernants, s’autorisant de plus en plus le recours à la répression ; Par une monté criante des inégalités dans nos villes comme dans le monde qui produit violence et déplacement de populations. Tous ces faits bien réels doivent nous faire prendre conscience que nous vivons aujourd’hui un tournant.

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Que cette nouvelle décennie soit belle et heureuse !

« La santé des écosystèmes dont nous dépendons, comme toutes les autres espèces, se dégrade plus vite que jamais. Nous sommes en train d’éroder les fondements mêmes de nos économies, nos moyens de subsistance, la sécurité alimentaire, la santé et la qualité de vie dans le monde entier. »

Robert Watson, Président de l'IPBES, le 6 mai 2019 à Paris.

Bonne décennieÉlémentaire mon cher Watson ne devrions-nous pas tous répondre en cœur ! Puis nous mettre au travail pour y remédier, une fois ces preuves énoncées ...

Si les premiers messages d'alertes autour des risques que fait courir notre développement sur notre petite planète datent des années 1970, les scientifiques ont depuis lors poursuivi leur travail et n'ont pas cessé de préciser les dérèglements et les risques encourus.

La décennie 2000-2010 aura largement fait entendre les enjeux au travers d'un nécessaire « Développement Durable » et de ses Agendas 21. Au travers des observations et des rapports prospectifs du corps scientifique (GIEC et IPBES), la décennie 2010-2020 aura largement apporté les preuves d'un dérèglement global des écosystèmes de la planète. Pour autant, aucun des indicateurs n'ont objectivement inversés leur tendance.

Cette fin de la seconde décennie du XXIème siècle aura aussi été marquée par une croissance des inégalités, par plus de migrations et de morts à nos frontières (de la mer méditerranée à la manche), par des dirigeants de plus en plus mégalomanes et déconnectés, mais aussi par une volonté des peuples de reprendre leur destin en main.

L'année 2019 se referme d'ailleurs en France sur un rapport de force entre des tenants du pouvoir ayant mis le pays sous pilote automatique, guidé par des axiomes économiques de moins en moins démocratiquement discutés, face à des citoyens qui souhaitent mieux maîtriser leur futur, mais aussi celui des générations à venir. C'est une belle image que ce pays qui résiste, en débat pour une autre vision, pour un autre projet, pour des lendemains qui ne soient pas toujours au bénéfice de ceux qui ont déjà le plus. Des lendemains qui ne proposent aux peuples rien d’autre que la fatalité d'une logique destructrice, conservatrice et inégalitaire.

Le « nouveau monde » n'est pas celui qui se cache derrière les traits d'un Président rajeuni, ne représentant plus que la fin déguisée d'un vieux monde en bout de cycle. Un monde qui a fait de la violence et de la domination son maître mot au bénéfice de quelques-uns. Un monde qui nous oblige tous les jours à tourner les yeux sur ce qui nous révulse, nous indigne, nous enferme, nous contraint à l'impuissance et nous fait honte. Un monde qui nous rend chaque jour un peu plus malade et malheureux. Une société où le divertissement sert de paravent à un mal-être et une misère de plus en plus ancrée et profonde.

La décennie qui arrive devra être disruptive ou ne sera pas. Les masques tombent et nous allons devoir choisir entre deux modèles d’évolutions. Une évolution mature, pensée et consciente face à une autre évolution subie, sous l’impulsion de rejets et probablement destructrice.

Nous avons un monde à réinventer, et cela devrait être plutôt réjouissant ! Un monde qui ne tourne pas le dos à ce qu'a apporté de positif le précédent, mais un monde qui prenne aussi en compte les besoins de demain. Un monde qui gagnera en maturité un peu plus chaque jour. Un monde qui fera plus d'heureux de vivre, non plus aux dépends mais en synergie les uns avec les autres, en symbiose avec notre environnement et en meilleure conscience de que nous transmettrons.

Que 2020 soit l'année du commencement d'une nouvelle décennie riche en renouvellement, pour chacun de nous et pour nos enfants. Que cette nouvelle parenthèse du temps nous permette de réfléchir et construire ensemble ce nouveau monde attendu.

Belle nouvelle décennie à toutes et tous !


Bonnes fêtes de fin d'année !

Marche-de-noel-et-decorations-en-centre-ville_4263587Le 15 novembre dernier, je faisais état dans une note « L’envie de politique » de mon envie de revenir sur les valeurs et le sens en politique. Cinq semaines ont passé et j’ai écrit sur ce blog des sujets qui pourraient être à travailler pour Brest demain. Des sujets auxquels j’avais réfléchi (seul ou avec d'autres) et qu’il me semblait important de porter.

D’autres personnes (d’autres bords politiques aussi d’ailleurs), se sont aussi exprimées dans le sens de certaines de ces notes. De nombreuses personnes sont venues m’en parler et échanger sur ce qui les interpellaient ou faisait sens pour elles. C’était l’objet : produire du débat et de la réflexion dans une société qui en manque parfois cruellement.

Après ces 25 notes et les vacances de Noël qui commencent, cette étape se referme. Place à « l’esprit de Noël » qui a fait débat lors du dernier Conseil municipal de Brest et qu’aucun élu n’a réussi à qualifier ! Je suis sûr que si on demandait à une classe de primaire ce qu’ils entendent par « l’esprit de Noël », il y aurait de la matière et une belle liste ...

Je ne sais pas encore ce que sera 2020, mais ce ne sera clairement pas 2019, pour faire une belle lapalissade.

Très belles fêtes de fin d’année à tous et rendez-vous en 2020 !

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Et si nous nous dotions d’une charte d’éthique et de déontologie à Brest ?

Ob_6fae0b_monnaie-confianceLe monde politique n’est pas une sphère de tout repos. Quand se mélangent les croyances politiques, l’argent, le pouvoir (et parfois plus si affinité !), les tentations sont parfois nombreuses. Certains élus dérapent, légèrement ou lourdement. La nature humaine est ainsi faite, il faut le poser comme un point de départ.

La confiance entre les citoyens et leurs élus politiques est au plus bas du fait de nombreuses affaires qui encombrent les tribunaux et les journaux. Cet état de fait affaiblit les élus sincères dans leurs engagements, honnêtes dans leurs pratiques et respectueux des règles (et qui sont les plus nombreux). Plus globalement, la dérive d’un petit nombre d’élus affaiblit notre socle républicain et démocratique.

Il faut donc poser les conditions à plus de contrôle et plus de transparence, sans pour autant mettre en permanence les élus sous une épée Damoclès sur la durée de leur mandat. Cela freinerait une volonté à agir par ailleurs essentielle. L’approche doit être bienveillante et sécurisante, et non accusatrice (la justice est là pour cela).

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Et si le Maire de Brest ne cumulait pas avec le Président de la métropole ?

Logo_Brest_metropole_ville_P_blancSujet épineux (voire tabou !) que celui-ci, mais qu’il serait dommage d’éluder ! Le bloc communal doit-il avoir une seule et même tête sur Brest ou alors existe-t-il une possibilité de dissocier les fonctions ?

La façon la plus simple de répondre à cette question est de dire que cela a déjà été essayé sans grand succès, que cela fonctionne bien ainsi depuis 5 mandats et de classer l’affaire sans suite. Comme d’autres et par facilité, j’ai toujours été sur cette position qui limite les risques de divergence et de friction entre les deux exécutifs. Cela dit, nous faisons route vers un contexte électoral nouveau sur Brest, avec une possible quadrangulaire au second tour. Il est probable que cette question émerge rapidement dans le débat public, puisqu’elle est déjà dans toutes les têtes !

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Une réforme qui s'attaque aux droits des femmes

ManifLa réforme des retraites affirmait donner des droits supplémentaires aux femmes, malheureusement elle cache son vrai visage. Elle fera perdre des droits pour une très grande majorité des femmes. En effet, si le gouvernement a très largement médiatisé les droits supplémentaires d’une majoration de 5% par enfant, il a aussi complètement passé sous silence la suppression des 8 trimestres par enfants. Idem sur la reversion.

On le sait, en France, les femmes subissent une double peine sur le plan professionnel. D’un côté un accès à des métiers moins rémunérés et souvent en temps partiel. De l’autre, une carrière rendue plus complexe par des congés maternités et une éducation des enfants qui repose encore pour une large part sur elles dans l’organisation sociale de notre société. Au final, des écarts constatés encore importants entre les revenus des hommes et des femmes.

Le principe même de la retraite par point fige cet état de fait dans les revenus des femmes retraitées. On se serait attendu à ce que le gouvernement y soit sensible et poursuive (voire amplifie, pourquoi pas) les dispositions de rattrapage qui avaient été mis en place par les gouvernements précédents. Il n’en est rien, au contraire.

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Et si on laissait choisir les brestois de la sécurité qu’ils souhaitent ?

PRIORITE-SECURITE-550Le thème de la sécurité s’est déjà invité dans la campagne des municipales de 2014, il sera très présent dans celle de 2020. La sécurité est un besoin fondamental qui concerne tout un chacun, ainsi que nos proches. Les événements qui ont marqué Brest, tout comme d’autres grandes villes ces dernières années questionnent légitimement les citoyens.

La monté de la délinquance et des trafics n’est pas un fait particulièrement brestois et il est faux de dire que la ville (ou le Maire) ne fait rien et se désintéresse du sujet. La délinquance et la violence liée au trafic de drogue, mais aussi à la présence de plus en plus importante d’armes à feu sont des phénomènes nationaux auxquelles Brest n’échappe pas. La délinquance et la criminalité sont aujourd’hui très mobiles et mondialisées.

Face à cela, la demande de sécurité de la population est légitime, mais elle est trop souvent portée par l’émotion et la demande parfois irrationnelle d’une réponse politique immédiate. Certains positionnements partisans instrumentalisent les peurs et poussent à y répondre par du « toujours plus », sans se poser la question de l’efficacité de la réponse sur la demande réelle.

Sur cette question bien particulière, il convient de poser les enjeux et de réfléchir ensemble à ce que nous voulons car si nous sommes tous en attente de moins d’insécurité, sommes-nous tous en attente de toujours plus de sécurité : quelles limites en termes d’action ? Quelles limites sur nos libertés individuelles ? Quelles limites budgétaires (au détriment de quelles autres politiques) ?

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Et si on imaginait une maison des aînés et des aidants à Brest ?

AidantsRester chez soi le plus longtemps possible à l’approche du grand âge, s’y sentir en sécurité et pouvoir être accompagné dans ce choix est une attente de plus en plus exprimée par les aîné.e.s.

Dans une société où bien-être et vieillissement doivent se conjuguer, il est important d’imaginer et de soutenir un nouveau modèle de vivre ensemble qui prendrait plus en compte les attentes des aîné.e.s.

Pour ce faire, nous pourrions créer une maison des aîné.e.s et des aidant.e.s, pour co-construire avec les aîné.e.s et leur famille les modalités d’un fonctionnement autour de leurs besoins.

Lieu d’information autour du CLIC (Centre Local d’Informations et de Coordinations), il permettrait de renseigner et d’accompagner tout.e habitant.e de plus de 65 ans. Guichet unique pour les huit communes de la métropole, il serait possible d’y trouver informations, conseils et accompagnements des démarches liées à toutes les problématiques du vieillissement.

Cette maison pourrait aussi se penser comme un lieu de suivi des situations complexes du grand âge, autour d’une équipe pluridisciplinaire (professionnels de médico-social, professionnels du grand âge, psychologues, etc…).

Cette maison pourrait s’enrichir d’un grand espace pour les aidant.e.s et les associations en lien avec le vieillissement. Elle pourrait s’organiser comme un lieu ressource pour les aidant.e.s. Elle permettrait d’identifier l’aidant.e référent.e et surtout d’apporter du soutien aux aidant.e.s en difficulté.

Véritable lieu de répit, d’informations, de formations mais aussi lieu de santé pour les aidant.e.s, elle serait pour eux un lieu de partage et d’écoutes.

En lien très étroit avec toutes les associations œuvrant pour les aîné.e.s, cette maison pourrait s’imaginer comme un tiers lieu pour organiser des temps associatifs dédiés (cafés mémoires, conférences, rencontres culturelles, etc..), mais aussi être un espace d’exposition très concret où chacun pourrait découvrir les équipements disponibles pour adapter son logement ou améliorer son organisation avec l’aide de professionnels du secteur et de la santé.


Et si on repensait le musée des Beaux-arts de Brest ?

70928067_1668083476661313_418083493961007104_oBrest a la chance d’avoir acquis avec le temps une grande collection associée à son musée des Beaux-arts, mais ne dispose pas d’un bâtiment à la hauteur de ce patrimoine pour donner à voir ces œuvres.

Alors que certaines de nos œuvres sont demandées par de grands musées ailleurs dans le monde, nous ne disposons que d’un musée pouvant accueillir 1% de la collection que nous possédons. Par ailleurs, les qualités de conservation et d’accueil sont difficiles du fait du vieillissement du bâtiment qui nécessite une rénovation profonde.

Il y aurait une belle opportunité à repenser notre musée des Beaux-arts pour donner au bâtiment une seconde vie, mais aussi pour permettre d’étendre l’espace d’exposition et plus donner à voir les œuvres que nous conservons sur Brest.

Le bâtiment de l’ex-bibliothèque d’études (juste à coté) possède aussi des belles salles à même d’accueillir de grandes œuvres. La requalification du bâtiment du musée actuel doit aussi permettre de mettre a niveau l’ensemble dans les attendus de ce type de lieu.

On le voit avec l'artothèque qui fonctionne bien où de nombreux habitants viennent emprunter des œuvres originales, il y a un besoin de culture et de beau accessible à toutes et tous.

La mise en place de tarifications facilitant l’accès toute l’année à ce lieu peut en faire un espace de culture partagé, d’attractivité et de bien-vivre en cœur de Brest.


Et si on expérimentait la gratuité du transport public en centre-ville de Brest ?

Csm_siam2_jyg_jy23689_92ba0673d2La gratuité des transports publics est un sujet de débat dans les grandes villes françaises et celles qui en parlent le plus sont souvent celles qui n’ont pas le plus brillé sur le sujet par le passé. Elles partent souvent d’une fréquentation basse (voire très basse) qu’elles dopent par de la gratuité.

Brest est une métropole qui a jusqu’ici misée sur l’investissement dans son réseau de transport collectif pour développer sa fréquentation. Miser sur la qualité plutôt que le coût pour l’usager est donc plutôt un pari gagnant (et attendu par les citoyens1) puisque la fréquentation ramenée au nombre d’habitants de notre métropole est même toujours au-dessus de villes ayant instauré la gratuité.

La fréquentation d’usagers d’un réseau de transport en commun est le bon indicateur pour juger à la fois de l’impact positif environnemental, mais aussi du service rendu à l’usager des transports publics urbains. Faire une gratuité totale sur Brest reviendrait à se couper de plus de 12 M€/an de recettes qui rendrait plus difficile la poursuite de l’investissement sur de futures lignes (Bellevue et Lambézellec).

Pourquoi parler de gratuité sur le centre-ville alors ?

Nous n’en avons pas nécessairement conscience, mais nos villes se sont façonnées au travers des époques en fonction des flux qui les traversaient. A la reconstruction, la morphologie urbaine de Brest a été pensée en fonction d’un développement de l’automobile. Plus récemment, l’extension urbaine est clairement la conséquence d’une mobilité facilitée par le développement de plusieurs voitures individuelles par foyers par exemple. C’est vrai aussi pour les périodes passées.

Afin de repenser le centre-ville, il faut d’abord questionner les mobilités et les externalités négatives liées à celle-ci.

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Et si on inventait un centre-ville « bas carbone » pour demain à Brest ?

Image1Le centre-ville de Brest n’est pas un quartier comme les autres. S’il abrite du logement, du commerce, de l’économie et du service comme tous les quartiers, il est surtout un lieu de centralité qui appartient à tous les brestois.es et irrigue le reste du territoire. Y porter une attention particulière est important car il est un des marqueurs de la ville.

Le centre-ville de Brest a été fortement amélioré ces dernières années avec l’arrivée du tramway, mais aussi grâce à un travail continu de renouvellement urbain. Mais comme de nombreux autres centres-villes, il a aussi souffert de l’extension urbaine qui a vu des habitants quitter la ville centre et conjointement vu s’installer des commerces en périphérie. Pour autant, on le voit dans les discours des habitants (positifs comme négatifs), le centre-ville reste un lieu d’attachement collectif qui fait débat. En ce début de XXIème siècle, quel centre-ville de Brest écrire pour demain ?

Si les deux axes de la reconstruction furent le relogement rapide des habitants et la place de la voiture, il nous faut regarder ce qu’il en est aujourd’hui. L’objectif de « ville à bas-carbone » peut être un thème de réflexion qui placera Brest sur une trajectoire en phase avec les nouveaux enjeux.

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L’envie de politique

191115b_Envie de politiqueVoilà deux mois que je consacre une large part de mon temps de cerveau disponible à une compétition qui ne porte pas de sens politique à mes yeux. Elle était une étape nécessaire dans un processus qui devait permettre ensuite d’exprimer l’envie de politique qui m’habite depuis de nombreuses années maintenant. Cette compétition était un moyen, pas une fin pour moi. J’y ai donc mis un terme.

Je n’ai pas commencé à faire de la politique pour être vu ou connu, pour gagner plus de pouvoir sur d’autres ou même pour gagner plus d’argent. Je ne recherche pas ces choses-là au travers de mon action politique. J’ai souhaité faire de la politique probablement dans le cadre d’une culture familiale déjà portée sur l’engagement (non politique) et avec la furieuse envie de changer le monde qui m’entourait. L’envie de me mettre à disposition des autres pour améliorer ce que je voyais et faire en sorte d’être le facilitateur, le catalyseur de petites améliorations portées collectivement pour demain.

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Fin de la désignation

IMG_20190919_200555 PaysageJe tiens tout d’abord à féliciter François Cuillandre pour sa victoire dans cette désignation pour le l’investiture en tant que premier des socialistes pour les municipales de 2020.

Je tiens aussi à le remercier pour la qualité de nos échanges et de nos débats construits, sincères et respectueux.

Merci aussi à tous les militants qui ont soutenu ma candidature, qui m’ont soutenu dans cette période face au choix de se porter candidat ou pas, mais aussi de proposer un projet. Tous vos témoignages d’amitiés, tous vos conseils et votre aide auront été un précieux soutien pour moi. Merci à tous.

Les militants ont tranché, ils ont choisi et c’est maintenant le bon choix, car c’est notre choix collectif.

L’appel à l’unité est une bonne chose. Mais elle ne doit pas servir à masquer une absence de réflexion qui n’apporterais pas de plus-value politique.

Cette étape se referme à partir d’aujourd’hui. Je l’avais dit, nous serons tous derrière celui qui sera désignée par nos militants.

Place maintenant à l’unité, qui ne sera pas une unité de façade comme on peut la voir dans d’autre parti, mais une unité débattue et choisie.

Alors maintenant, en route vers la victoire le 22 mars prochain.

Merci à tous !


Candidat à la candidature socialiste à #Brest

Thierry FayretSuite à l'annonce de François Cuillandre de repartir pour un 4ème mandat, j'ai pris cette semaine le temps de réfléchir et d’échanger avec mon équipe, avant de me porter candidat à la candidature socialiste aux municipales de 2020.

Comme vous, j'aime Brest et m’y investis depuis plus de 20 ans dans le secteur associatif, et politique.

Comme vous, je suis ancré dans le quotidien (je travaille chez Thales) et je regarde l’avenir qui se prépare pour nos enfants.

Comme vous, je crois en la force et la singularité de ce territoire.

Aujourd’hui, à 49 ans et après 3 mandats, j’ai envie de mettre mon expérience, mon énergie, mon authenticité à votre service, pour un nouveau souffle à Brest.

Ma candidature s'inscrit dans le désir de faire autrement, en responsabilité, avec sincérité, en transparence et en confiance.

Le renouvellement des hommes et des femmes est le meilleur garant de la santé de nos démocraties.

Le renouvellement des idées doit répondre à un monde incertain et de plus en plus violent.

Le renouvellement des méthodes amènera à plus de coopération, plus de participation des citoyens.

Plus que jamais peut-être, dans le contexte de rejet du politique qui est le nôtre (abstention record, gilets jaunes …) et tandis que l’urgence écologique et sociale s’accroit, cette volonté d’agir me porte à être candidat à la candidature interne pour Brest demain.


La violence est le dernier refuge de l’incompétence

Ici vous avez toutLes vacances sont aussi le temps de prendre du recul et de réfléchir sur l’année passée. Le mouvement des Gilets jaunes en aura clairement été un marqueur fort. En plein cœur de l’été, le Monde a publié un article (ici) fort instructif par une analyse fine du mouvement à Bordeaux, considérer comme la « Capitale des Gilets jaunes ».

L’article met en lumière la fracture qui s’est installée entre les habitants de la périphérie par rapport au centre-ville (notamment des grandes métropoles). La phrase « Ici vous avez tout. Là-bas, on n’a rien » traduit bien à elle seule ce sentiment d’injustice et de relégation qui transpire des propos des manifestants. Une fracture construite d’une exclusion par le logement des habitants. Des centres-villes toujours plus agréables à vivre, où se côtoient la consommation, le luxe, la douceur de vivre, mais aussi l’immobilier spéculatif. Autour, des cités dortoirs où les habitants travaillent dans le centre-ville de l’agglo, mais se voient contraints à rentrer chez eux le soir venu, faute de moyen de partager cette vie parfois idéalisée.

Face à cette contestation, une volonté politique de dresser des murs par un courant sécuritaire affirmé (l’article le dit bien, mais plein d’autres reportages viennent témoigner de ces faits). Un gouvernement qui fera du maintien de l’ordre un écran de fumé pour nier cette montée des inégalités et taire le cri d’alarme de personnes descendues dans la rue parfois pour la première fois. Un recourt à la violence d’Etat, condamnée à de multiples reprises, comme pour mieux nier l’évidence de cette société de plus en plus divisée. Une façon tragique de défendre un modèle de société à bout de souffle.

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Loi pour l'école de la confiance – Une loi injuste qui amplifie les inégalités territoriales

L-Assemblee-nationale-adopte-le-projet-de-loi-sur-l-ecoleComment la loi Blanquer qui vient d’être voté par l’Assemblée nationale baisse les moyens pour l’éducation des villes qui en faisaient le plus dans la lutte contre les inégalités !

L’obligation de scolarisation à 3 ans (qui dans les faits ne changera le quotidien que de très peu d’élèves) génère un Big-Bang financier pour les collectivités. En effet, ces dernières devront financer les maternelles privées (sous contrat) à la même hauteur que les moyens donnés aux écoles maternelles publiques.

Le hic, c’est que les collectivités qui finançaient déjà pour partie leurs écoles privées du fait de l’histoire et des relations entretenues avec elles, se verront interdites de compensation financière de l’Etat ! Elles devront prendre le reste à charge sur leurs propres enveloppes éducatives existantes, diluant ainsi les moyens alloués à l’éducation dans le public.

En Finistère, il s’agit que la quasi-totalité des communes. En effet, pour soutenir la mixité sociale des élèves accueillis dans le privé maternelle, les collectivités ont bien souvent mis la main au porte-monnaie en Bretagne pour favoriser l’équité sociale. De l’autre côté, les collectivités qui n’ont jamais financé le privé en France sont souvent celles qui font face à une école privée élitiste qui, par définition, n’avait pas besoin d’aide du fait de frais de scolarité élevés.

Par cette loi d’affichage, le gouvernement essaye de limiter la casse financière pour l’Etat d’une déclaration à la va-vite du Président. Dans les faits, les villes payeront les pots cassés. Seules les villes ne finançant pas le privé seront compensées. Cela donnera plus de moyens aux territoire où l’élitisme éducatif est de rigueur. Les autres communes devront payer elles-mêmes l’addition, bien qu’elles aient travaillé depuis des années pour favoriser la mixité sociale dans le public, comme dans le privé.


Président de la métropole et/ou Maire de Brest ?

Prsident MaireDepuis 2014, aucune commune d’une métropole ne peut disposer de plus de la moitié des sièges au Conseil de métropole. Cette évolution anodine a conduit à des changements structurants sur Brest.

En effet, contrairement à beaucoup de métropoles, nous avons la particularité d’avoir une ville centre qui pèse 66,7% de la population, avec un peu moins de 140i000 habitants sur 209 000. Le poids de Brest dans la démographie de la métropole a conduit à ce que le Président soit bien souvent le Maire de Brest (sauf dans les premiers temps, avec des résultats parfois « mouvementés »).

Ce choix a permis une intégration rapide des compétences du bloc communal et une dynamique d’entrainement sur tout le pays de Brest, et même au-delà. Ainsi, bien que notre Communauté urbaine ait eu moins de 210 000 habitants, nous remplissions déjà en 2015 les exigences demandées pour passer au statut de métropole, quand beaucoup d’autres ont dû accélérer leurs mutualisations pour y prétendre. Enfin, nous avons su développer un réseau d’acteurs publics qui rayonnent bien au-delà de notre frontière métropolitaine et qui intéressent un territoire de coopération à 400 000 habitants : sur l’eau, les déchets, le tourisme, l’urbanisme, l’énergie, les pompes funèbres, etc.

On le voit, le cumul des fonctions de Maire et de Président aura permis cette cohérence et donc une efficacité dans la gestion du bloc communal (salué par un rapport de la Cour des comptes). La possibilité d’une différenciation entre Maire de Brest et Président de la métropole reste cependant possible. Pourquoi n’est-ce pas souhaitable ?

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LREM - La quête de la croissance externe

661_magic-article-actu_c35_5a5_cd4c69089c9b284d2dab61fdc4_le-courrier-sale-de-marlene-schiappa-a-ses-collegues-du-gouvernement_c355a5cd4c69089c9b284d2dab61fdc4Dans une tribune parue dans le JDD ce weekend, Marlène Schiappa lance "l'appel du 9 juin" à destination des élus républicains. Son texte "Qui est prêt à faire passer son pays avant son parti ?" tente d'y justifier un pseudo "rassemblement national" (si l'appellation n'était pas déjà d'origine contrôlée) autour de LREM.

Marlène Schiappa décline une vision politique qui nie encore une fois les logiques partisanes en les apparentant à des logiques individuelles. Malheureusement pour elles, le ralliement de 72 élus de droite au soir de la débâcle, mortifiés par la peur de devoir porter une étiquette de "looser" (comme dirait ce cher Trump), témoigne bien que le ralliement à LREM masque des logiques individuelles intéressées par le maintien au pouvoir, plus que par le sens de sa famille politique. Il fait glisser encore un peu plus vers la droite le centre de gravité de ce mouvement.

Le rassemblement autour d'un parti qui gérerait en interne ses propres contradictions est un mensonge qui trahi bien le caractère populiste du parti présidentiel. L'unité de façade de ce parti devenu "ultra-attrape-tout" ne tient pas à leur capacité à discuter ou débattre, mais à renoncer à leurs idéaux et à accepter l'autorité d'un seul chef : Emmanuel Macron. La diversité de LREM ne tient que par la volonté d'accession au pouvoir derrière un chef qui leur a donné satisfaction. Fini les idées, les idéaux, place au suivisme, à efficacité et à l'opportunisme.

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#Européenne2019 – Les leçons d’un scrutin

Scrutin-elections-europeennes-tiendra-26-2019_0_729_460Après avoir laissé passer une semaine, quelles leçons tirer du scrutin de dimanche dernier en France. Même si la liste Envie d’Europe n’a pas atteint un score qui nous permet de siéger confortablement à Bruxelles (ce que je regrette), je trouve que les signes envoyés par les électeurs de gauche sont plutôt réjouissants. Pour cela, il ne faut pas analyser cette élection sous un prisme partisan, mais plutôt en tant que citoyen de gauche.

D’abord et c’est une première, les électeurs ont donné une claque aux statistiques de l’abstention. Une participation qui cesse de descendre pour se relever de 8 points, c’est du jamais vu. Autant le dire, ce n’était clairement pas de ce scrutin que l’on attendait cette performance. Cette mobilisation témoigne que l’Europe a pris du sens pour les citoyens qui en ont pris l’enjeu. Et ce rebond se note aussi à l’échelle européenne.

L’émergence d’un vrai positionnement écologique est aussi une bonne nouvelle. A la fois présent dans tous les programmes de gauche (et souvent comme première préoccupation), le score d’EELV derrière Yannick Jadot témoigne d’un besoin de réponses sur les crises environnementales qui secouent notre planète. L’écologie ne sera plus un sujet secondaire, mais devient un thème de premier plan.

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La gauche n’est belle que dans la coopération

Csm_SD_FAYRET_Thierry1_f698726fa1L’élection européenne de dimanche marquera les esprits des citoyens de gauche. Face aux deux grands partis qui nient toute logique de politisation de l’espace publique pour laisser plus de place aux populismes, la gauche n’aura pas réussi à exister et à se fédérer.

Pourtant, sur les sujets essentiels, les partis de gauche se rejoignent et partagent un large consensus de valeurs et de programmes d’actions. Avec le départ des « sociaux libéraux » vers le mouvement d’Emmanuel Macron, le Parti Socialiste a pu clarifier sa position. Cette dernière campagne axée sur l’environnement, la lutte contre les inégalités et la démocratie en Europe marque une étape essentielle dans la refondation de notre parti.

Une nouvelle étape doit être franchie à gauche, celle de la coopération. L’union opportuniste au gré des suffrages, masquant souvent des stratégies de parti, doit laisser la place à des coopérations construites, sincères et sur la durée. Nous devons inventer ces nouvelles façons de coopérer qui autoriseront la construction d’un socle commun à gauche. Nos divergences doivent arrêter de servir les égos. Au contraire, elles doivent nourrir la compréhension d’un monde diverse et pluriel, aux multiples enjeux. Nos différences sont une réalité incontournable de la société, elles doivent devenir une richesse, une matière première politique pour construire du commun.

A Brest, ce travail pluriel existe depuis de nombreuses années au sein de notre municipalité. Il est le fruit d’un bilan riche et reconnu. Nous devons le poursuivre et l’élargir, lui trouver de nouveaux équilibres et continuer inlassablement à questionner le sens de notre action. C’est au niveau local que s’inventent et s’expérimentent ces coopérations. Il nous revient de faire monter en maturité cette « démocratie libérale » qui divise la gauche, à force de la mettre en compétition.

A nous de trouver ces nouvelles clés, pour nous, pour tous les citoyens et pour demain. Parce que la gauche n’est belle que dans la coopération.


Des réponses simples pour un monde complexe

190519_Env Inég Part BV PolétiqueComment répondre à des crises multiples, dont les échéances sont de plus en plus proches ?

Comment gagner la confiance, dans un monde de défiance ?

Comment construire ensemble, à partir d'une société fondée sur l'individu et non plus le collectif ?

Telles sont quelques unes des grandes questions de notre époque, auxquels nous avons le plus grand mal a trouver des réponses collectivement. Des questions sur lesquels les gouvernements nationaux se fracassent les uns à la suite des autres. Les réponses acceptables ne peuvent être des juxtapositions de recettes incomplètes qui rapiècent par morceau, une toile déjà très dégradée.

Pour mobiliser, il faut donner du sens : une direction, une signification, une incarnation à ces changements, et ce sens doit prendre en considération l'ensemble des défis sociétaux, les liens qui les relient, tout en sachant les prioriser. Les politiques l'ont tous compris à des degrés divers, réponses environnementales et sociales ne peuvent plus être décorrélées, mais ce sont loin d'être les seules pour arriver à mobiliser.

Tentons de décrire les 5 pôles (et leurs liens) qui doivent être travaillés ensemble, pour transformer en profondeur et durablement notre société.

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De quoi la notoriété est-elle le nom ?

PopulismeLa journée fut joliment égayée par un sondage, commandé par Monsieur Prunier (himself !), sur la notoriété de quelques personnalités politiques brestoises. S’il semble avoir repris des études, Monsieur Prunier ne semble pas avoir suivi de module en sciences politiques !

La notoriété est-elle un bon indicateur pour juger de personnalités politiques ? La notoriété est liée au talent de « se mettre en scène ». Adieu idées, programmes politiques, bonne gestion ou même intérêt pour autrui, nous sommes dans la capacité à se montrer et à être vu et reconnu. Pas certain que cela soit le critère le plus attendu des citoyens vis-à-vis des politiques dans le moment …

Faire de la politique, ce n’est pas chercher la « notoriété », mais l’intérêt général au service des habitants. Il est dommage que notre brillant ex-élu d’opposition brestois n’ait pas encore compris cela et ait préféré comme indicateur pour son joli classement une notion qui n’offre pas de sens.

Finalement, ce classement me va bien. Quand nous en viendrons au bilan, il démontrera qu’il n’est nul besoin de se mettre tout le temps en scène pour produire dans les faits de belles politiques publiques au service des citoyens.

Croire que la politique se joue sur de la notoriété, c’est probablement le degré zéro de la politique. C’est peut-être même la porte d’entrée dans le populisme : ce mal dont la seule ambition est de dépolitiser le peuple !


Ma p’tite contribution au grand débat !

2019-01-27_18h46_18Si je ne suis pas fan des QCM des fiches du Grand débat, je trouve que sur la fiche « Fiscalité et dépenses publiques », il y a un tableau factuel et très pédagogique. Celui qui détaille ce que financent 1000 € de dépenses publiques en France (ici).

Ce tableau montre que près de 60% des dépenses publiques sont en fait des redistributions de la protection sociale : notamment retraites et assurance maladie qui représentent 80% de ces seules dépenses.

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Gilets Jaunes, ou les révoltés de la nouvelle taxe d'habitation

Arbitre-carton-jauneLes Français commencent à découvrir que derrière les belles promesses électorales du candidat Macron, il va falloir payer l'addition. Le montant global ne va pas baisser, mais ce ne sont clairement plus les mêmes qui vont payer les dépenses de l’Etat. Et le critère de justice sociale n’est clairement pas celui qui mène la politique nationale.

Face au poujadisme dénoncé hier par le Président, nous pourrions facilement opposer la démagogie, voire la tromperie de la mesure phare du candidat Macron sur la suppression de la Taxe d’habitation qui aurait rapporté près de 20 milliards en 2020. Aujourd’hui, le Président élu a bien annoncé la suppression totale, mais a juste oublié de dire comment cela allait se refinancer. D’une façon non dite, la hausse du prix de l’énergie est une des formes de prélèvements compensatoires parmi d’autres.

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Nicolas Hulot, retour sur un échec programmé

1151037-hulotDrôle d’oiseau que ce Nicolas Hulot ! A défaut d’avoir impulsé de réelles actions de fond pour l’environnement au sein de ce gouvernement, il aura réussi à marquer les esprits par sa sortie. Une semaine après l’annonce de sa démission en direct sur France Inter, il est intéressant de regarder pourquoi son action n’a pas fonctionné et d’en tirer aussi quelques enseignements.

Je ne me permettrais pas de critiquer la sincérité de l’engagement de Nicolas Hulot. C’est une personnalité engagée qui a ses travers, mais que j’apprécie. Je l’avais dit au début de ce gouvernement, c’était le seul ministre sur lequel quelques espoirs étaient permis. Dans son intervention sur France Inter, je partage une large part de ses inquiétudes et de ses indignations. Mais on a aussi pu sentir l’isolement dont il a souffert et l’incompréhension qu’il a affronté au regard de l’indépassable feuille de route jupitérienne. Je ne crois pas que Nicolas Hulot ait manqué de sincérité dans son engagement, mais de lucidité, certainement.

Une part de son échec tient dans la croyance qu’il a eu de sa capacité à créer un mouvement autour d’une question, certes centrale et essentielle pour notre espèce, mais clairement pas placée au bon niveau des agendas politiques autant qu’individuels. Quand il dit qu’il n’avait personne derrière lui, il n’a pas tort. Est-ce pour autant que le sujet ne concerne pas ? Je ne le crois pas. Mais il a sous-estimé trois conditions de réussites fondamentales. 

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Intervention en conseil de Métropole - Contactualisation Macron

2018-06-22_18h38_40Ce soir en Conseil de métropole, nous avons voté sur la contractualisation entre l'Etat et la Métropole de Brest sur des objectifs financiers fixés unilatéralement par l'Etat central. Cette camisole financière n'a rien à envier aux précédentes mesures de restrictions budgétaires ayant permis à l'état de faire baisser le déficit public de 11,5 milliards d'euro. Le dispositif actuel prévoit quant à lui de contraindre les collectivités à hauteur de 13 milliards.

Ce contrat est en fait un marché de dupes puisqu'il ne s'agit aucunement d'une négociation, bien que l'on y fasse croire par une signature forcée des collectivités. Dans les faits, ne pas signer reviendrait à amplifier les sanctions contre nous. Comme je l'ai rappelé en Conseil, "tant qu'à se faire taper sur les doigts, mieux vaut choisir une petite règle qu'une grande règle !" Il n'y a donc pas vraiment de choix, sauf à souhaiter afficher une posture purement politique, mais en faire payer le prix aux habitants de la métropole par une baisse des dotations de l'Etat pour notre territoire.

Ce soi-disant " contrat de confiance " comme l'appelle ses instigateurs est bel et bien une re-centralisation des pouvoirs par le gouvernement actuel. C'est non seulement contre-productif puisque cela laisse croire que l'Etat redresse ses comptes alors qu'il n'en est rien, mais surtout, cela freine l'initiative locale.

 

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Suppression de la taxe d’habitation, une mesure de justice fiscale ?

Image 245875695475De nombreux marcheurs crient haut et fort que la suppression de la taxe d’habitation est une mesure de justice fiscale.

Mais est-ce vraiment le cas ?

La taxe d’habitation est considérée depuis des années comme une taxe injuste. En effet, le calcul de cet impôt se base sur des valeurs locatives fixées en 1970. Depuis 50 ans, des quartiers entiers ont muté. Aujourd’hui, des habitants d'immeubles défraîchis des années 1960 payent davantage d’impôts que ceux des centres-villes rénovés. Une réforme juste serait de revoir les bases de cet impôt.

Le Président Macron vient d’annoncer la suppression de la taxe d’habitation à l’horizon de la fin du quinquennat, sous prétexte qu’elle n’était pas juste. Afin de calmer les collectivités, il leur propose un remboursement par l’Etat des recettes non-perçues de l’impôt supprimé.

La réforme du gouvernement est-elle une réforme juste pour autant ?

Non, et pour au moins trois raisons.

  1. C’est une réforme qui grave dans le marbre les inégalités fiscales entre communes. Les communes comme Brest avec un potentiel fiscal faible auront une compensation plus faible (ramenée au nombre d’habitants) que les communes riches.
  2. C’est une réforme qui récompense les collectivités les moins vertueuses en matière de maîtrise de leur fiscalité (et donc de leurs dépenses publiques, cela va souvent avec). Comme Brest, les communes qui n’ont pas augmenté leurs impôts depuis des années percevront moins que celles qui ont fortement augmenté leurs impôts ces dernières années.
  3. C’est une réforme qui réduit une fois de plus l’autonomie des collectivités territoriales puisqu’elles ne disposeront plus d’une recette directe, mais d’une dotation supplémentaire. Ces dotation que les gouvernements successifs considèrent comme des charges et qu’ils rognent année après année pour faire baisser les déficits publics nationaux.

Enfin, le Président assure que cette mesure de son programme sera sans impact sur les budgets des collectivités publiques puisqu’il propose de la compenser. On peut voir cela très différemment.

La loi de finances 2018 exigent des budgets des 340 plus grandes collectivités de faire baisser de 13 milliards d’euros le déficit public national sur le mandat. Or la suppression de la taxe d’habitation devrait coûter plus de 10 milliards d’euro à l’Etat en compensation vers les collectivités.

Une autre lecture possible pourrait être que l’Etat compense de 10 milliards d’euro d’un coté, en demandant de réduire les dépenses de 13 milliard d’euro de l’autre. Finalement, les collectivités font plus que se payer cette suppression de la taxe d’habitation.

Loin d’être une réforme juste comme martelé par les élus marcheurs, la suppression de la taxe d’habitation proposée par le candidat Macron dans son programme fut d’abord une mesure populiste électoraliste. Elle devient aujourd’hui une mesure injuste, consolidant les inégalités entre les territoires et limitant encore un peu plus leur autonomie vis-à-vis d’un pouvoir toujours plus centralisé.


Contractualisation financière : un discours en trompe l’œil

Capture 36Jeudi 5 avril dernier avaient lieu à Dijon les journées de France Urbaine. Un grand nombre de collectivités étaient présentes pour échanger sur les enjeux qui se posent à elles.

Lors de la plénière d’ouverture, le Premier Ministre est intervenu pour parler d’un sujet qui lui tient à cœur : la contractualisation financière des collectivités. Il est intéressant de décrypter ce qui a été dit et de constater comment le discours tenu est totalement en trompe-l’œil, par rapport à la réalité des faits.

Ce que le premier Ministre Edouard Philippe a dit lors de ces rencontres s’est articulé autour de trois points :

  1. Les gouvernements Sarkozy et Hollande ont réduit les déficits publics en ponctionnant autoritairement les dotations aux collectivités.
  2. Le nouveau gouvernement maintiendra les dotations des collectivités.
  3. Une contractualisation sera négociée entre l’Etat (au travers des Préfets) et les collectivités, pour maintenir une hausse des budgets de fonctionnement en dessous de +1,2 %, sous peine de sanctions sur leurs dotations.

Conclusion à comprendre : le gouvernement n’impose rien, il maintient les moyens des collectivités et négocie avec elles.

Pourquoi est-ce un beau tour de passe-passe ?

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Pour moi, ce sera Olivier Faure !

Bf5a59689c979fa65542a98b0023cDepuis le début des échanges sur notre prochain congrès, j’écoute, je lis et je cherche à décrypter les besoins et les envies pour ce qui sera une phase de reconstruction de notre parti.

Je crois dans le besoin de renouvellement, mais aussi dans la nécessité de travail sur les idées et notre capacité à intégrer les enjeux de ce nouveau siècle dans un socialisme modernisé, plus en phase avec notre époque. Ainsi, je suis heureux de voir que tous les candidats adhèrent aujourd’hui à la nécessité de prise en compte de l’écologie, autant qu’aux inégalités puisqu’au final, les deux sont liés.

Je suis aussi content de lire la nécessité d’un travail d’ouverture de notre parti vers les citoyens, non plus seulement pour faire des adhésions et se compter, mais bien pour jouer notre rôle de facilitation des initiatives, de partage des idées et de la compréhension du monde. Ce n’est qu’en travaillant nos idées avec et pour les citoyens que nous retrouverons le chemin de la réussite aux élections. Notre chemin ne sera pas celui du populisme, de droite, de gauche ou du centre, mais de l’émergence d’une nouvelle alternative transformatrice, vraiment en phase avec les attentes de la population.

Tout cela, on le retrouve dans les candidatures des quatre candidats au prochain congrès, mais je crois aussi, comme je l’ai souvent dit ici, que la méthode compte autant que le fond. C’est aussi ce qui me fait pencher aujourd’hui vers la candidature d’Olivier Faure pour le poste de premier secrétaire.

J’aime sa capacité à ne pas s’arrêter aux clans et aux idées. Les bonnes idées n’ont souvent pas de courant. Il faut les saisir et savoir les travailler d’où qu’elles viennent. J’apprécie qu’il se définisse lui-même comme « l'unique enfant de François Hollande et Martine Aubry », pour avoir longuement travaillé avec chacun de ceux que l'on affichait encore il y a peu, comme les tenants de deux gauches irréconciliables.

J’aime sa capacité à faire travailler ensemble. Boris Vallaud disait de lui : « C'est un bon président de groupe qui crée du collectif, de la discussion, de la cohésion. Il fait confiance. On est un groupe où les gens ont plaisir à être ensemble. » Jean Marc Ayrault soulignait son côté « loyal et sincère, […] à l'écoute avec le sourire, mais avec de la fermeté et du caractère. » Il me semble que ces qualités sont des prérequis pour créer du commun et de l'adhésion.

Il l’exprime d’ailleurs lui-même récemment dans la presse (ici) : « Depuis que je suis président [de groupe à l’Assemblée depuis un an], la délibération est collective, tous les talents peuvent s’exprimer, toutes les compétences sont valorisées. Il n’est plus question d’écarter les meilleurs parce qu’ils font de l’ombre. Voilà ma méthode, c’est celle que j’appliquerai au Parti socialiste. […] Le PS doit devenir un parti plateforme ouvert à tous sans limitation, militants, citoyens, intellectuels et acteurs du mouvement social. Je veux construire un laboratoire collectif, un incubateur d’idées, une fabrique d’expérimentations. »

Enfin, j’apprécie qu’il ne se soit pas précipité à se porter candidat et qu’il ait eu l’intention en premier lieu de soutenir la candidature de Najat Vallaud-Belkacem, avant qu’elle refuse elle-même de se présenter. J’apprécie depuis les soutiens qu’il a pu recevoir qui me semblent aussi porteur d’espoir dans la reconstruction de notre formation politique : de Martine Aubry à Nathalie Appéré, en passant par Johanna Rolland, Valérie Rabault ou même Isabelle This Saint Jean, dont j’avais beaucoup apprécié les échanges lors de son passage à Brest.

Pour ces multiples raisons qui font sens à mes yeux, je choisis aujourd’hui de soutenir la candidature d’Olivier Faure pour prendre la tête de notre parti, à l’issue de notre prochain congrès à Aubervilliers.

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Plus d'info à retrouver sur le Blog d'Olivier Faure ou sa page Facebook


Règlement intérieur des Conseils : tripatouillage ou clarification ?

RICette semaine ne fut pas de tout repos pour le Règlement intérieur du Conseil de métropole. Une délibération est prévue au prochain conseil pour préciser la notion de Groupe politique, avec pour objectif initial de maintenir les équilibres existants. Suite à une erreur d’écriture de la délibération et malgré la proposition de revenir dessus, l’opposition s’en est largement offusquée. Quelques explications s‘imposent, car si l’angle choisit est de faire croire à un tripatouillage politique, on peut tout aussi prendre celui de la bonne gestion de l’argent public.

Contrairement à d’autres villes ou agglos qui ont déjà arbitrées cette question à des regroupements de 5 à 10 élus, notre règlement intérieur ne dit rien aujourd’hui de ce qu’est un « Groupe politique » dans nos conseils, Ville et Métropole de Brest. Historiquement, nous étions plutôt habitués à des oppositions structurées. Il y avait donc deux blocs, entre le Groupe de la majorité et celui de l’opposition. Il n’y avait pas de débat sur cette question et le règlement intérieur suffisait en l’état.

Force est de constater que si le Groupe de la majorité reste unitaire, l’opposition s’émiette. Alors qu’elle était partie sur une seule liste, la droite brestoise s’est rapidement divisée après les élections. Nous avons ensuite vu partir Mme Le Goïc dans l’opposition. Puis plus récemment, est venu le tour de deux élus Marcheurs de passer dans l’opposition. Cette situation pour le moins inattendue et nouvelle lors de ce mandat pose alors une question : devons-nous considérer tout binôme d’élus qui se scinde d’un Groupe constitué comme un nouveau Groupe politique ? Ou alors faut-il, comme dans d’autres assemblées, avoir atteint une taille donnée pour être qualifié comme un Groupe politique ?

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Démographie, une brève histoire du temps et des territoires

DemographieLes chiffres du recensement de la population arrivent chaque année entre le sapin de noël et le réveillon du nouvel an. Le traitement qui en est fait se résume souvent à une classification des communes, entre celles qui perdent et celles qui gagnent, sans vraiment chercher à comprendre les mécanismes en jeux et surtout les dynamiques à l’œuvre. C’est dommage, parce que l’analyse de la démographie nous apprend beaucoup sur notre territoire, notre histoire et notre société. Encore faut-il prendre la bonne distance et un peu de temps pour décrypter ces chiffres qui tombent chaque année. Alors, allons-y ! Regardons ensemble ce que nous racontent ces chiffres, à la fois sur notre passé, notre présent et notre avenir.

Pour comprendre, il faut d’abord prendre conscience que les chiffres de la démographie, à Brest comme ailleurs, doivent se lire à l’horizon de deux fractures majeures de notre histoire : la première et la seconde guerre mondiale. Dans notre monde qui avance à toute vitesse, nous oublions souvent que notre société reste encore très fortement impactée par ces deux guerres. L’analyse structurelle de la démographie doit donc encore se lire au travers de l’onde de choc que furent ces deux conflits du XXème siècle.

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20 ans de syndicalisme !

2017-11-27_22h00_38Le 25 novembre 1997, je fus élu pour la première fois comme élu titulaire au CE. J’étais alors le seul élu de mon syndicat de l’entreprise, le SNEPIE. Vingt années ont passée et j’ai beaucoup appris grâce au syndicalisme. Il y a 12 ans, je suis devenu Délégué syndical central (DSC) alors que l’entreprise engageait un plan social. Puis, pour la 4ème fois l’année passée, j’ai été élu Secrétaire de mon CE.

Le syndicalisme et la politique sont deux mondes séparés et c’est mieux ainsi. Bien que pratiquant les deux en même temps depuis le début, j’ai toujours fait attention à ne jamais mélanger ces deux fonctions qui agissent dans des sphères d’influences différentes. Pour autant, j’ai toujours considéré que le syndicalisme était une forme de « politique appliquée » au monde de l’entreprise. Comme la société, l’entreprise est un lieu où se jouent des relations individuelles, avec des règles particulières et une économie globale. Après toutes ces années, je peux assurer que le syndicalisme est assurément une très bonne école de la politique !

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Liberté, Egalité, Fraternité, un nouveau cap pour la gauche

Img_0648Notre devise républicaine est inscrite partout dans la cité, mais fait-elle partie de notre pensée politique comme elle le devrait ? Ces trois mots continuent à nous questionner, car ils recèlent encore bien des réponses aux maux d’aujourd’hui.

DE LA REVOLUTION FRANÇAISE …

Issue de la pensée des Lumières au moment de la révolution française, notre devise est probablement à replacer dans son contexte. Loin d’être un programme politique, elle est le socle de ce qui est apparu à nos ancêtres (révolutionnaires) comme les valeurs nécessaires pour sortir d’une domination politique. La révolution française de la fin du XVIIIème siècle est l’expression de la contestation du pouvoir royal, d’une « monarchie absolue de droit divin » ayant institué une hiérarchie du pouvoir sur le peuple, par le biais de la noblesse et du clergé. Notre devise républicaine est à reprendre dans ce contexte et à lire comme une boussole pour s’extraire de toute forme de domination dans l’exercice d’un pouvoir.

Les termes de liberté, d’égalité et de fraternité peuvent aussi être lus de deux façons différentes. Ils sont tout à la fois l’expression de trois valeurs essentielles prises séparément, mais aussi un chemin, un cap pour fonder une société en dehors d’un pouvoir autoritaire et arbitraire.

On a eu tendance à cliver ces trois termes dans des débats politiques, comme s’ils abritaient en leur cœur une forme d’incompatibilité. Liberté et égalité devenant en quelque sorte chacun les portes étendards des deux bords politiques. La droite affirmant plutôt la primauté de la Liberté, quand la gauche s’attachait à revendiquer l’impératif d’Egalité. La Fraternité, moins facilement discernable dans les débats, apparait comme plus abstraite et moins objectivable. La connotation chrétienne du terme Fraternité l’aura aussi probablement desservi dans les temps de tension entre pouvoir religieux et pouvoir politique.

Près de 230 ans après la prise de la Bastille, que peuvent nous dire encore ces trois mots sur le chemin d’une meilleure gouvernance politique ? Sommes-nous encore sur la route fixée par nos ancêtres, où avons-nous déviée ? Avons-nous bien pris toute la mesure du message de ces trois valeurs signifient aujourd’hui ?

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Quelques explications pour un Conseil

Hier, avec quelques camarades ayant des responsabilités au Parti socialiste, nous avons pris l’initiative d’inviter les membres de notre Conseil fédéral à se réunir lundi soir prochain, lors d’un Conseil fédéral extraordinaire. Cette initiative qui relève normalement de notre Premier secrétaire ne manquera pas de susciter quelques questions, voire l’accusation de prise de pouvoir par la force. Il n’en est rien. Mais quelques explications s’imposent.

Tout d’abord, il faut couper cours à toute volonté de prise de pouvoir. Pour ma part, je ne suis candidat à rien en dehors des responsabilités que j’ai déjà au Parti. Je crois les autres signataires de cet appel sont dans le même état d’esprit. L’interpellation que nous faisons est une question de méthode avant d’être une question de personne.

La motivation de cette invitation est clairement une réponse aux demandes formulées par nos camarades militants de pouvoir se réunir et échanger sur une échéance importante qui est l’élection d’un nouveau Premier secrétaire pour notre fédération. En tant que responsables, nous partageons aussi cette attente et ce besoin de discussion, de dialogue entre nous, avant de relancer des échéances électorales. Tout cela est assez logique dans un parti, discuter, débattre, converger, cela prend du temps, mais c’est un temps nécessaire qui permet ensuite que cela se passe mieux.

Mais c’est la forme de notre action qui risque d’être critiquée. Puisque qu’il y a désaccord de méthode, c’est bien la méthode qu’il faut interroger.

Lorsqu’il y a désaccord et difficulté à converger, je crois qu’il faut toujours s’en remettre aux fondements qui font sens dans toute organisation. En l’occurrence, dans un parti comme dans une association, il s’agit des statuts. Ils sont écrits à des moments où la tension est moindre. Ils ne manquent pas d’être longuement discutés lors des congrès. Ils rappellent le cadre de notre action et de nos fonctionnements. Allons donc voir ce que disent nos statuts, qu’ils soient nationaux ou fédéraux d’ailleurs.

Les deux premiers principes fondamentaux que l’on va y retrouver et qui font écho à la situation d’aujourd’hui sont les principes de la liberté d’expression des militants et aussi de la loyauté au parti. Un parti est avant tout un lieu d’expression, il est normal que chaque adhérents ait la possibilité de s’exprimer, puisse faire entendre et partager son avis. Nos instances sont là pour cela. Il ne s’agit pas de les réunir quand il n’y a rien à dire et de ne pas le faire lors d’événements importants et structurants. Par ailleurs, il est bon de rappeler que notre parti pose clairement la non-appartenance à d’autres partis ou mouvements politiques. Dans cette période un peu confuse, il est bon de le rappeler. Chacun est libre de rester ou de partir, mais il doit exister une forme de loyauté qui est le socle de la confiance entre nous, minimum essentiel au travail ensemble. Pour discuter avec intelligence de sujets complexes et souvent avec de nombreuses divergences, il faut un cadre apaisé où les personnes se respectent et font preuve de bienveillance. Quand on est dans un parti, on réfléchit et travaille dans le parti auquel on appartient, pas pour celui d’à coté. Que mon propos ne soit pas interprété comme du sectarisme primaire, c’est exactement pareil dans une équipe de foot ! Dans les activités qui se ponctuent par des compétitions, qu’elles soient sportives ou électives, le jeu d’équipe veut que l’on respecte certaines règles. Cela ne nuit ni à la qualité de l’équipe, ni au jeu de celle-ci, bien au contraire.

Sur notre fonctionnement en fédérations, le principe statutaire important est la primauté du Conseil dans la direction du parti au niveau départemental. C’est le Conseil fédéral qui assure la direction du parti. Entre deux réunions du Conseil, c’est le bureau Fédéral qui gère les urgences dans la direction du parti. Ces deux instances de direction sont présidées par un Premier secrétaire. Ces deux instances ont le pouvoir de direction car elles sont des émanations démocratiques des résultats du congrès précédents. Les rapports de force entre courants de pensée y sont représentés à l’image du vote des militants. Par contre, le Secrétariat fédéral (que l’on confond souvent avec le Bureau) est quant à lui établit sur une liste proposée par le Premier secrétaire. Il correspond à ce que l’on appelle l’exécutif de la fédération : il exécute les décisions prises par le Conseil ou le Bureau. Il n’a de pouvoir autre que celui qui lui est délégué par le Conseil.

Dans le cas d’école qui nous concerne aujourd’hui, la démission du premier secrétaire, comme les modalités d’élection d’un nouveau secrétaire ont été décidées à huis-clos en Secrétariat fédéral. Les membres du Conseil, comme les militants, ont découvert dans la presse la démission, la date très proche de fin de dépôt des candidatures et celle de l’élection, sans parler d’un déjà potentiel nom pour la succession. Ce n’est pas banal ! Si nous étions dans un comité d’entreprise, nous nommerions cela un « délit d’entrave ».

Ce que disent les statuts est très clair. En cas de vacance du poste de Premier secrétaire, ce qui sera le cas fin septembre d’après le courrier reçu de notre Premier secrétaire en place, il faut élire un successeur dans un délai de trois mois. On voit donc mal l’intérêt d’un empressement. Statutairement, il existe déjà une collégialité élargie pour la direction : le Conseil fédéral et une collégialité resserrée : le Bureau fédéral.

Pour finir, malgré de nombreuses relances, la demande répétée de plusieurs camarades de mise en place d’un Conseil fédéral avant l’élection est restée lettre morte auprès du Premier secrétaire actuel. De nombreux articles ont fuité dans la presse, donnant une image désolante du fonctionnement de notre parti. L’absence de l’ouverture d’une instance de débat en est la principale cause. Il nous a semblé nécessaire de prendre les devants et d’y remédier.

En la matière, nos statuts ne donnent pas la prérogative unique au Premier fédéral pour convoquer un Conseil fédéral. Rien ne vient contredire le fait que plusieurs membres puissent organiser la mise en place d’un Conseil, pour peu qu’il y ait un ordre du jour. C’est ce que nous avons fait et rien de plus. Libre maintenant aux membres du Conseil de prendre acte de la démission du Premier fédéral, puis de partager pour définir ensemble la direction que nous souhaitons pour notre parti en matière de réélection d’un premier fédéral. Je ne doute pas qu’il y aura des débats, mais c’est bien ce qui fait la richesse de notre parti.

Voilà, j’ai pour habitude d’expliquer les choix que je fais et ce qui me conduit à les faire. Ce texte n’engage que moi et chacun des autres signataires est libre de s’en affranchir. Mais loin des caricatures qui ne manqueront pas d’être faites, je souhaitais que le sens de cette démarche soit celui qui fasse débat, s’il y a.

Ci-dessous l’analyse mise dans l'invitation en Conseil fédéral extraordinaire sur l’analyse des statuts, et qui reprend plus formellement ce qui est au-dessus.

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Sept nuances de gauches

170724_Dessin 7 nuances de gauchesSuite aux dernières élections, il devient complexe de comprendre la gauche ou plus exactement, les gauches. Il est cependant possible de définir une grille de lecture sur ce qui fonde ces gauches aujourd’hui. Cette grille de lecture peut aussi donner un axe de réflexion sur la place du parti socialiste dans cette nouvelle géographie.

Jean-Baptiste de Foucauld apporte une première clé de lecture sur les moteurs de la gauche : « les trois cultures politiques qui permettent le développement humain : la résistance, la régulation et l’utopie. »

LES TROIS CULTURES POLITIQUES HISTORIQUES DE LA GAUCHE

Ces trois cultures ont structurés la gauche depuis fort longtemps. Elles se retrouvent d’ailleurs assez lisiblement lors des motions de nos congrès. La culture de la résistance est la culture historique de la gauche. Fondée sur les luttes, le syndicalisme, la gauche de combat, elle est celle dans laquelle se retrouve encore « la gauche de la gauche » et dans laquelle le mouvement des frondeurs puise ses racines et sa légitimité. La culture de la régulation est celle de la gauche au pouvoir. Une gauche qui négocie, qui adapte, qui arbitre. C’est la gauche des compromis, mais c’est aussi la gauche qui travaille le réel. La culture de l’utopie est ancienne à gauche, ainsi parle-t-on du « socialisme utopique » au début du XIXème. C’est la culture de l’imaginaire attendu, de l’idéal, mais aussi des visons réformatrices profondes de la société. Ces dernières années, elle a plutôt été soutenue par les mouvements écologistes de la gauche, mais aussi par des mouvements s’affirmant comme tels, à l’image d’Utopia.

Ces trois cultures se conjuguent et s’associent plus ou moins en fonction des sujets et des personnalités. Ce mélange des gauches est parfaitement exprimé par la citation bien connue de Jean Jaurès : « Le courage, c’est d’aller de l’idéal et de comprendre le réel. » Plus récemment, la dimension utopique de l’écologie est ainsi passée dans les deux autres cultures avec plus ou moins de succès. Bien intégrée dans les éléments de langage, l’écologie fut malgré tout relayée au second plan dans les pratiques réelles. En France, l’existence d’une « écologie politique » ayant préempté le sujet dès le départ a probablement un lien avec l’appropriation plus lente des autres partis.

Ces trois axes permettent de comprendre les trois couleurs primaires de la gauche ainsi que les compositions qui en découlent. Cependant, ce prisme semble avoir explosé lors de la dernière séquence électorale. Il n’en est rien. Mais pour comprendre, il faut amener une nouvelle dimension à cette lecture de la gauche, celle du modèle de gouvernance.

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Loi d'habilitation : un travail bâclé

ImageDès le début de son mandat, Emmanuel Macron met en place la mesure phare du programme de JF Copé en réformant par ordonnances pendant l’été suivant son élection. Au travers de la loi d’habilitation nous ne pouvons qu'observer avec impuissance les contours de la réforme du travail que le gouvernement déroulera pendant la période de repos estival.

La méthode n'est pas sans rappeler les plans de licenciements fait durant l'été et pour lesquels les salariés se retrouvent bloqués devant les portes en revenant de leur repos annuel. Bien qu'autorisé par la loi, cette méthode et la période choisie est en soi une faute lourde de la part du gouvernement. Nous pouvions l'attendre des plus réac de Les Républicains, c'est finalement de Les Républicains En Marche que cela vient. Comme je le lis dans la nombreuse littérature syndicale que je reçois ces derniers jours sur ce sujet, la rentrée risque bien d'être caniculaire sur le plan social !

En tant que délégué syndical central et secrétaire d’un CE de mon entreprise, c’est aussi avec une grande vigilance que je regarde cette loi qui mélange des avancées positives, des modifications mineures, mais aussi des modifications majeures qui affaiblissent fortement le rapport de force entre les Représentants des salariés et leur Direction.

Il me semble qu'un point majeur concerne la fusion des instances de représentation du personnel. Des espaces de dialogue social qui sont le cœur opérationnel de l'expression des salariés dans l’entreprise.

« Le projet d’habilitation prévoit la fusion en une seule instance des délégués du personnel, du comité d’entreprise et du CHSCT. Cette instance pourrait en outre, sous conditions, négocier des conventions et accords d’entreprise ou d’établissement. […] Le projet prévoit la possibilité de limiter le nombre maximal de mandats électifs successifs. » Extrait Social Pratique du 10/7/17

La volonté initial de ces trois instances est justement de séparer les sujets pour éviter aux élus de tout faire … et donc de ne rien faire à la fin.

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Le Parti Socialiste est mort. Vive le Parti Socialiste !

D'après les analystes, les commentateurs ou même certains responsables de notre parti un peu déroutés par les évènements, le Parti Socialisme serait mort. C'est probablement aller un peu vite en besogne. La victoire d'En Marche est une victoire en trompe l'œil, pour au moins trois raisons.

La première est que le parti En Marche a bénéficié d'une OPA médiatique du fait de sa nouveauté et de la personnalité d'Emmanuel Macron, décrite comme la seule alternative aux « vieux partis » et dans un second temps, au Front National. Dans les faits, ce discours seulement porté par de la nouveauté à venir est assez peu ancré sur des propositions concrètes dans l'esprit des électeurs. Il s'évaporera très rapidement avec le temps et l'exercice réel du pouvoir.

La seconde raison est qu'il s'agit d'un vote majoritaire qui concentre mécaniquement le pouvoir dans le parti arrivé en premier. La réalité des votes ne témoigne pas d’une adhésion, mais plutôt d'une fragmentation de l'électorat ayant voté et surtout une large abstention. Cette dernière traduit un manque de confiance vis-à-vis de toutes les propositions, y compris celles d'En Marche.

La dernière raison est que le parti En Marche s'est construit pour une large part sur de la croissance externe, prise sur les partis existants (plus de 45%). Pour gagner, près de la moitié des candidats En Marche ont été pris sur les effectifs des « vieux partis ». Un nombre significatifs des futurs élus de la majorité présidentielle sont donc bien des ex-membres du Parti Socialiste (33% des candidats ayant déjà été élus viennent des rangs du PS1). Preuve que le Parti Socialiste est bien encore une machine productive en matière de renouvellement !

Ces trois constats pour exprimer que l’avenir du Parti Socialiste n’est pas joué, et qu’il ne faut pas le caricaturer aux seules postures parisiennes. Par ailleurs, il ne faut pas continuer à surjouer la réalité du parti En Marche, dont il faut sonder objectivement la nature, quelques mois seulement après sa formation.

 

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Lendemain d’élection

240_F_145773572_68Pd6NiSW5yG3bMqwgk0BdvIWKEhC3g9Les lendemains d’élections provoquent souvent des états schizophrène à tendance bipolaire. On s’invente des victoires sans partage et des défaites sans excuses. Il faut cependant garder la tête froide et savoir prendre de la distance face à ce qui n’est qu’une somme de bulletins dans des urnes. Nous nous racontons des histoires, nous cherchons à nous faire peur et faisons semblant de ne pas comprendre, alors que le message des français est souvent limpide et généralement assez logique lorsqu’on le prend ainsi sur l’ensemble.

Cette dramatisation de l’élection n’est pas directement en lien avec le fait politique, mais la dureté du processus électoral qui procède par élimination brutale des autres candidats, y compris des sortants.

On le voit ici dans les faits, les français qui ont votés n’ont pas tranché sur des personnes, mais on répondu à l’appel d’un Président fraîchement élu : « Donnez-moi une majorité ! » Peu importe le bilan, le travail des sortants, cela ne semble pas avoir été jugé.

Ce processus de désignation est clairement une façon efficace et rapide de trancher. Mais il laisse des traces pour les sortants autant que pour les rentrants qui intègrent très rapidement ce qui peut leur arriver. Les jeunes élus d’aujourd’hui n’étant que de vieux élus en devenir !

La façon de désigner nos élus et surtout la façon brutale de les sortir est probablement un aspect de la démocratie qu’il nous faut encore travailler. Au-delà des désaccords politiques et des querelles individuelles, la très grande majorité des sortants n’ont pas démérité. Ils ont travaillé pour notre pays, donner de leur temps pour aider les autres et trouver des solutions avec les moyens dont ils disposaient, souvent sans compter, au dépend de leur vie familiale et de leur vie professionnelle. Je crois que c’est important de le reconnaître et de le dire.

Les idées ne valent que si elles s’incarnent dans des actes. Les élections ne doivent pas devenir des jeux de cirques romains, sorte de catharsis cathodique moderne afin de désigner des boucs émissaires à nos problèmes, sans en régler aucun. Sinon, ce ne seront pas des élus que nous aurons, mais des armées de gladiateurs se préparant à leur prochain combat !

Au contraire du climat de défiance qui préexiste aujourd’hui, je crois que nous irons mieux lorsque nous respecterons nos élus pour ce qu’ils sont et ce qu’ils font pour nous. Je ne crois pas au sauveur mais à une société qui fait ses choix en conscience (et pas seulement en élisant ses élus d’ailleurs) et qui les respecte.


Votons Emmanuel Macron !

2017-05-02_20h57_31Alors qu’en 2002 la réponse fut tranchée sans ambiguïté entre Jacques Chirac et Jean-Marie Le Pen, il semble aujourd’hui que les français rechignent à vouloir se décider et arbitrer entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Ce serait un acte manqué que nous pourrions longtemps regretter.

Le second tour d’une élection n’est pas un « premier tour bis », où l’offre disponible pourrait correspondre à ses propres choix. La stratégie du second tour n’a jamais été celle du premier, à cette élection comme aux précédentes. C’est le principe d’une élection démocratique à deux tours que de réduire les choix, pour converger sur un seul nom.

Aujourd’hui, il nous reste donc deux choix, que certains caricature comme étant les mêmes. C’est faux. Il s’agit d’un discours de campagne de premier tour, poussé par l’extrême gauche, mais en aucun cas une réalité. Emmanuel Macron reste un candidat du centre (l’avenir dira s’il est de centre droit ou de centre gauche), quand Marine Le Pen reste clairement une candidate d’extrême droite. Faire croire que les deux feraient ou mèneraient à la même politique, c’est clairement faire le jeu de l’extrême droite … mais aussi de l’extrême gauche qui se verrait bien en alternative à l’extrême droite.

Emmanuel Macron a clairement déstabilisé le jeu politique et les partis historiques. On peut le lui reprocher et lui en vouloir pour cela, mais ce rejet d’un clivage historique droite-gauche n’est pas nouveau et vient d’être sanctionné par le vote. L’avenir dira si cette vision est pérenne ou pas, mais on ne peut nier qu’elle répondait à une attente des français. De la même façon, on peut lui reprocher un discours vide, mais n’oublions pas que nous avons passé un mandat à critiquer un discours volontariste qui n’a pas été tenu, notamment parce que les conditions ne le permettaient pas. Emmanuel Macron n’en est pas moins un républicain et un centriste, qui partage avec nous un socle essentiel de valeurs républicaines et de modalités de fonctionnement de notre démocratie.

Nous aurons avec lui des divergences sur les politiques économiques et sociales, mais un Président républicain respecte les instances démocratiques et nous auront alors notre mot à dire. Les législatives à venir seront un temps pour apporter ces nuances et ces contre-pouvoirs. C’est cela la démocratie telle que nous la concevons.

A l’opposé, Marine Le Pen a une vision autoritaire et enfermante de la démocratie. Comme cela est très bien expliqué dans un article du Monde de ce weekend (ici), elle prônera une « démocratie illibérale », une démocratie centralisatrice et arbitraire, qui s’attache à couper les liens avec les instances représentatives, les contre-pouvoirs, pour gouverner de la façon la plus directe et la plus populiste, en manipulant les peurs, en créant des tensions entre populations et en repliant la France sur elle-même. Nous ne sommes clairement plus sur le même registre, nous ne sommes clairement plus dans le même régime.

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Et si c’était Vincent Peillon ?

Vincent-peillon-candidat-a-la-primaire-de-la-gauche-le-3-janvier-2017-a-paris_5773735Au delà du programme que vous pouvez retrouver sur le site vp2017.fr, il est intéressant de regarder les dynamiques à l’œuvre dans l’opinion publique. On le sait, lors des derniers événements politiques, ce ne sont pas les sondages qui ont prédits le mieux le résultat final, mais les flux de discussion autour des candidats sur internet. Regardons cela de plus près sur les trois derniers jours (c.à.d la journée du 1er débat, la veille et le lendemain).

Alors qu’il est parti largement en retard par rapport à ses concurrents à la primaire de la gauche et qu'il peut compter de ce fait sur un soutient de personnalités politiques et de militants bien moins large, Vincent Peillon bénéficie du plus grand nombre de citations sur internet sur ces trois derniers jours : 37.1K (en millier de citations). Vient ensuite Manuel Valls avec 32.5K, Benoit Hamon avec 27.4K, puis enfin Arnaud Montebourg avec 17.8K.

Mais citation ne veut pas dire forcément adhésion ou soutien, loin s’en faut !

L’analyse des propos positifs dans ces flux est donc aussi intéressante. Ainsi, on retrouve la même shortlist, mais en nombre de citations positives cette fois : Vincent Peillon : 8.2K, Manuel Valls : 7.2K, Benoit Hamon : 6.7K et Arnaud Montebourg : 3.8K.

Enfin, dernier élément d’analyse, les oppositions. Car une élection, c’est autant stimuler des soutiens que d’éviter de se créer des oppositions (les dernières présidentielles se sont d’ailleurs plus jouées sur des oppositions que sur des adhésions pour les candidats en liste). Pas vraiment de surprise, si on additionne les plus et les moins en termes de pourcentages de citations positives et citations négatives, les deux candidats les plus clivants Manuel Valls et Benoit Hamon n’ont plus que respectivement 1% et 3% d’expressions favorables quand Vincent Peillon et Arnaud Montebourg ont tous les deux 7% chacun.

Il est bien-sur trop tôt pour conclure et les prochains débats seront riches en expressions et en positionnements des candidats. Toutefois ces résultats d’analyses des flux sur internet témoignent d’une bien autre réalité que celle données par les sondages sortis à l’issue du premier débat. Sur cette base et à ce stade, on peut affirmer que Vincent Peillon est le candidat qui fait le plus parler de lui, notamment sur des expressions positives et qu’il est celui aussi qui clive le moins et est donc le mieux à même à rassembler la gauche.

Voilà de bons arguments pour s’intéresser à lui !

http://www.vp2017.fr/

http://www.facebook.com/29avecPeillon/

@29avecPeillon

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Données recueillies sur www.pop2017.fr. Chiffres exprimés en millier de citations sur internet au cours des journées 11, 12 et 13 janvier 2017.


Les primaires sont-elles un bien pour la démocratie ?

Primaire vs démocratieLes primaires à gauche comme à droite sont globalement bien perçues. Leur taux de participation laisse à penser qu’elles sont plébiscitées par la population, en contraste avec des partis dont les effectifs ne font que décroître. S’agissant d’un vote de la population, elles apparaissent comme un acte de démocratie directe permettant de donner plus la parole à tous les citoyens. Toutes ces considérations peuvent s’entendre, mais n’est-ce pas regarder la primaire par le petit bout de la lorgnette ? Analyse.

Lors des premières primaires de la gauche en 2011, j’avoue avoir été plutôt favorable. Les arguments m’avaient convaincu qu’une plus grande ouverture sur les citoyens permettrait à plus de monde de participer aux choix politiques. Force est de constater que cette réalité est largement contrebalancée par d’autres phénomènes, qui me semblent bien moins probants vis-à-vis de l’idéal démocratique.

Les primaires produisent-elles des dirigeants faibles ?

Le premier point est probablement la question du « produit de sortie » de la primaire. Si on s’arrête au fait que la primaire doit désigner un candidat, alors l’objectif est pleinement atteint. Mais l’élection n’est pas une fin en soi. Elle n’est qu’une étape dans l’exercice du pouvoir et c’est là que le bât blesse.

Suite aux premières primaires citoyennes de 2011, qui ont vu la désignation de François Hollande à plus de 56% des votes, peut-on dire qu’elles aient permis ensuite au candidat de s’imposer et de gouverner comme nous le souhaitions ? Pas vraiment… Au-delà d’une droite sortante qui s’est positionnée dans une accusation d’illégitimité à gouverner du Président élu, il y a aussi eu une très forte opposition à gauche, y compris dans les rangs de ceux ayant participé à la primaire. Ainsi, nous sommes en droit de nous demander si les frondeurs sont le produit des politiques mises en place ou tout simplement l’opposition persistante d’un courant plus à gauche, battu de la primaire en 2011, mais qui prépare le coup d’après. Arnaud Montebourg et quelques autres sont-ils réellement sortis de la logique de la primaire durant ce mandat ? Je n’en suis pas sûr.

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