L’écologie punitive de Marc Coatanéa
jeudi 06 février 2020
La semaine dernière, Marc Coatanéa (LREM) accusait la liste Brest Écologie Solidarités de vouloir faire de « l’écologie punitive ». Qu’en est-il dans les faits ?
D’abord, pour les écologistes (les vrais !), la transformation écologique ne peut pas être punitive, si c’était le cas, elle ne se ferait tout simplement pas. On ne transformera pas la société à la façon dont le gouvernement marcheur gère les crises actuelles, à coup de matraques, de grenades et de brigades de CRS. La transformation de la société vers un nouvel équilibre où l’homme et sa planète cohabiteront durablement est un projet global nécessitant la participation et l’adhésion de tous.
Pour nous, une transformation écologique efficace et opérationnelle doit répondre à deux enjeux.
Le premier est clairement la lutte contre les inégalités. Notre société est aujourd’hui bloquée par les écarts de richesse entre les plus riches (avec un bilan écologique totalement irresponsable), les plus pauvres qui survivent comme ils peuvent et des classes moyennent prises entre les deux, oscillant entre l’espoir de grimper et la peur de descendre, dans une hiérarchie de classe moins visible mais encore bien existante. Le premier objectif pour mettre en mouvement et aller vers une transformation écologique réussie est d’apaiser les tensions dans la société et de réassurer les différentes parties prenantes dans des objectifs décidés collectivement.
Le second enjeu est la dimension nécessairement désirable de cette transformation. Face à la critique récurrente et classique d’un « retour à la bougie » (qui traduit juste un manque flagrant d’imagination !), nous proposons au contraire une opportunité de répondre aux désagréments de nos société modernes, sur l’emploi, la santé, l’éducation, notre consommation, nos façons de nous divertir ou de nous déplacer. Enfin, c’est un nouveau rapport au monde et aux autres que nous proposons.
L’approche d’une transformation écologiste réussie n’est pas une approche où certains décident du bien et du mieux, puis l’imposent aux autres du haut de leur supériorité bien-pensante. Ce n’est pas non plus une approche où l’on ferait croire que chacun décide de tout. C’est une approche qui s’appuie sur la confiance, l’intelligence collective, la coopération et la croyance que tout un chacun choisi naturellement la solution la plus adaptée à sa situation. Si les personnes comprennent les enjeux écologiques et que des solutions sont proposées pour évoluer, alors les évolutions se feront. Alors oui, cette approche est tout sauf punitive.
Il est amusant que ce concept d’écologie punitive vienne des représentants locaux de ceux qui ne croient plus dans les corps intermédiaires et qui imposent leur loi à coup d’ordonnance et de répression policière dans les rues. Peut-être en effet voient-ils l’écologie comme une punition face au maintien d’un pouvoir défendant les droits des plus riches à prospérer … en toute impunité face aux dégâts fait à l’environnement.
Alors peut-être que la bonne question serait de savoir pour qui une politique écologiste est punitive dans l’esprit des marcheurs ? Dans notre esprit, certainement pas pour les habitantes et les habitants de Brest.