Dérèglement climatique

Été 2024 : un révélateur de la période que nous vivons

Ceremonie ouverture des JO Pascal Le SegretainL'été se termine. Point d'éclaircie à l'horizon, au contraire. En France, les élections européennes ont servi de catalyseurs au mal qui ronge la France depuis des années : un glissement vers une extrême droite que « nous n’aurions jamais essayée », poussée par une défiance croissante envers des partis républicains dans le déni de ce qu’ils sont devenus aux yeux du peuple. Une crise dans une sphère politique qui n'a plus de boussole et ne dirige plus rien. Nous allons tout droit dans le piège tendu par les nationalistes de toutes nations, sous couvert de servir une économie autocentrée sur ses profits à court terme, qui se moque bien des enjeux démocratiques. 

On ne sait plus qui critiquer. Une gauche incapable de se mettre d'accord et de négocier un Premier ministre, alors que les électeurs lui ont redonné un peu d'entrain. Un parti présidentiel vassalisé par un Président omnipotent, dans le déni de sa politique et son mépris de classe, sanctionné dans les urnes. La droite dure qui saisit la bouée de sauvetage tendue par un président aux abois, lui laissant croire qu'elle existe encore, mais en réalité prise en étaux entre deux forces qui la dévorent.

Le gouvernement démissionnaire aura tenu tout l'été, le temps des Fêtes olympiques parisiennes, avant de replonger dans la mélasse de la constitution d'un gouvernement en sursis qui ne compte plus qu'à un fil, dans la main du RN, pour durer. 

La boule à neige olympique

Oui, la parenthèse olympique fut belle. Comme l'a dit Thomas Joly, le chef d'orchestre d'une cérémonie longuement commentée, l'ambition fut de « renverser la boule à neige » et c'est ce qu'il a fait, avec brio. Mais le principe même d’une boule à neige, c'est que les paillettes ne tardent pas à retomber, pour laisser place à la réalité.

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Conférence d'Aurore Stéphant sur les limites de l'extraction minière

Conférence Aurore Stéphant _Aujourd’hui, les questions du dérèglement climatique ou de l'érosion de la biodiversité sont largement connues du grand public (je ne me risquerais pas à dire reconnues !) Nous savons qu'elles seront dans l’avenir une limite indépassable au développement humain.

Il y a un mois, la commission transition du CSE de THALES Brest a invité Aurore Stéphant, ingénieure spécialiste de l’extraction minière et de la production des matériaux métalliques, pour nous parler d'une autre limite que très peu de personnes voient encore aujourd’hui.

Je ne jouerai pas le « grand sachant », autant le dire d'entrée de jeu, avant l’organisation de cette passionnante conférence, je ne mesurais pas non plus cet enjeu !

Faisant partie des 4 salariés de l’association SystExt [1], Aurore Stéphant s’est attachée à démonter certains de nos préjugés. Le premier est l’image véhiculée par les médias et les réseaux sociaux d’une honteuse extraction minière majoritairement dans les pays en voie de développement. S’il existe bien des dictatures qui exploitent des enfants pour aller chercher des matériaux rares, dans des conditions effroyables, les premières grandes nations de l’extraction minière sont des plus connues : la Chine, la Russie, l’Australie, le Brésil ou encore l’Indonésie. Y compris dans ces pays développés, l’extraction minière se fait à des coûts humains et environnementaux toujours plus lourds, imposés aux habitants locaux qui se voient expropriés de leur maison, parfois par dizaine de milliers. Personne ne semble pouvoir s’opposer à ces surpuissantes industries qui usent du lobbying autant que de la corruption pour arriver à leurs fins. De son côté, l’Europe a fini par fermer nombre de ses mines, externalisant les problèmes au-delà de ses frontières et profitant de coûts plus bas pour son industrie. Les Européens sont donc devenus dépendants pour nombre de ces ressources métalliques.

Le second point évoqué lors de la conférence est la raréfaction des minerais. Comme pour le pétrole, l’exploitation des mines les plus productives est derrière nous. Par ailleurs, les nouvelles technologies modernes utilisent des minerais rares dont la concentration peut descendre en-dessous du gramme par tonne de matériau brut excavé. Parfois, ce sont des montagnes entières qui sont rasées pour quelques m3 de minerais. Plus le temps passe et plus il faut aller toujours plus profond pour chercher des quantités toujours plus infimes de ces précieux minerais. Enfin, l'extraction finit toujours par des process très coûteux en énergie fossile, pour concentrer les minerais : de multiples séquences de concassage jusqu'à l’affinage final. Très étonnamment, en un siècle, les techniques d'extraction semblent n'avoir que très peu évolué, seules la taille et la démesure des installations ont été développées pour répondre à la demande exponentielle de nos sociétés.

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Grand stade : Un projet dépassé, un projet du passé

I have a dream brest stadeDans ma précédente note : « Grand stade : le compte n’est pas bon … du tout ! », j’apportais la démonstration par les chiffres donnés lors de la conférence de presse du 19 juin dernier que ce stade s’annonçait comme financièrement porté par le public, alors qu’il allait être sous le contrôle actionnarial du privé. Par ailleurs, je montrais aussi le dépassement et la démesure des chiffres annoncés qui, en cumulé, arrivaient à environ 130 millions d’euros.

C’est un chiffre que l’on a du mal à visualiser, tellement il est important. Il est possible de le comparer aux 20 millions d’euros pour la réfection du Quartz, 40 millions d’euros pour la construction de l’Aréna, 25 millions d’euros pour la médiathèque des Capucins, 20 millions d’euros pour le téléphérique. Même le coût de la réhabilitation du site historique et emblématique des ateliers des Capucins, avec tous les aménagements qui ont été réalisés autour, n’a pas coûté plus de 100 millions d’euros (il y a eu de nombreuses recettes sur la vente du foncier). Pour dépasser ses sommes, il faut aller sur le projet de seconde ligne de tramway, estimé aujourd’hui à environ 200 millions d’euros ou de la première ligne, à 350 millions d’euros mais qui comprenait 11 km de rails, avec toute la rénovation du centre-ville de Brest et de certains quartiers, les rames de tramway et le changement du pont de Recouvrance.

130 millions d’euros pour un stade, c’est énorme. C’est se placer dans la logique politique du « quoi qu’il en coûte », mais pas contre une maladie qui tue, simplement pour des matchs sportifs. C’est juste disproportionné pour un stade dans une ville moyenne de la taille de Brest.

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Des citoyens plus matures dans une démocratie en déclin

IntersyndicaleLa loi sur l'allongement de l'âge de départ en retraite montre à quel point notre démocratie est en train de se transformer et aussi comment le pouvoir, les pouvoirs actuels, sont en décalage vis-à-vis de cette montée en maturité de l'écosystème qu’est une démocratique. L’affirmation d’un « déni de démocratie » traduit le sentiment d’une incapacité de nos dirigeants à s'ajuster à une attente collective et n’en faire plutôt qu’à leur tête. Cet état de fait et la violence qui en découle caractérisent un déclin du pacte social qu'est une démocratie.

Les réponses aux mouvements contre la réforme des retraites, comme celles face à la contestation des bassines ou sur des projets plus locaux, opposent l'opinion publique à la légitimité d'un processus, qualifié de démocratique.

Ainsi le président et le gouvernement se réfugient dans « le respect du cheminement démocratique » et l'usage d'une procédure d'exception qu'est le 49-3, pour justifier la légitimité de leur réforme. L'entourage du Président se drape dans la légitimité de l'élection pour défendre son projet : « si les gens ne voulaient pas des 64 ans, il ne fallait pas l'élire ». Depuis la Chine, mercredi dernier, Emmanuel Macron opposait même l’opinion publique à l’existence d’un Président de la République : « Si le rôle d’un président de la République est de prendre des décisions en suivant l’opinion publique, point n’est besoin d’avoir une élection présidentielle. Faites des sondages tous les mois, et un ombudsman [un médiateur] peut gérer le pays ». Enfin, de son côté, la première ministre osait faire un procès en illégitimité aux organisations syndicales qui parlait de démocratie, les reléguant au seul droit à avoir un discours sur les questions sociales.

Nous sommes en plein délire. La démocratie n’est pas la prérogative de certains ou d’un processus. Elle n’est pas une question privatisée, mais bien collective, publique. Elle est le lieu du débat et de la confrontation des idées. Le sens de la démocratie est bien une tentative d’alignement du pouvoir à l’opinion publique majoritaire. Dans une démocratie, faire croire que les processus et les rôles l’emportent sur l’opinion est un non-sens.

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Covid19 : D'un monde à l'autre

D (15)En ce dimanche matin de confinement (qui ressemble à s’y méprendre à un mardi, un jeudi ou un vendredi), je suis tombé sur la tribune de Bill Gates dans le Monde qui appelle à une coopération internationale sur le plan sanitaire, y compris et surtout vers les pays en voie de développement. Je l’ai trouvé moins intéressante que celle de Yuval Noah Hararis de la semaine passée que je vous conseille (ici). Cependant, le début de la tribune de Bill Gates est instructif sur ce que révèle le Covid19 dans notre société moderne.

[Extrait] « Ces dernières semaines, je me suis entretenu avec des dizaines d’experts à propos du Covid-19 et les faits montrent clairement que la maladie ne frappe pas tout le monde de la même manière : elle tue davantage les personnes âgées que les jeunes, les hommes que les femmes et touche les plus démunis de manière disproportionnée. Il n’existe en revanche aucune donnée montrant que le Covid-19 discrimine en fonction de la nationalité. Le virus SARS-CoV-2 ignore totalement les frontières. […] Face à un virus aussi contagieux et largement répandu, les dirigeants doivent également comprendre que tant que le SARS-CoV-2 est présent quelque part, il nous concerne tous. »

Ce que nous dit Bill Gates, c’est que le Coronavirus agit de façon aveugle, sans logique de frontière, de nationalité, de classe sociale. Il cible plus particulièrement les hommes et les personnes âgées de la société. Certes, les plus démunis sont comme toujours les plus exposés face au virus, mais le mal touche beaucoup plus largement. Le Covid19 est une sorte de roulette russe qui frappe à l’aveugle, extrêmement rapidement (puisque l’on peut décéder en moins d’un mois) et massivement, y compris dans nos sociétés développées.

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Que cette nouvelle décennie soit belle et heureuse !

« La santé des écosystèmes dont nous dépendons, comme toutes les autres espèces, se dégrade plus vite que jamais. Nous sommes en train d’éroder les fondements mêmes de nos économies, nos moyens de subsistance, la sécurité alimentaire, la santé et la qualité de vie dans le monde entier. »

Robert Watson, Président de l'IPBES, le 6 mai 2019 à Paris.

Bonne décennieÉlémentaire mon cher Watson ne devrions-nous pas tous répondre en cœur ! Puis nous mettre au travail pour y remédier, une fois ces preuves énoncées ...

Si les premiers messages d'alertes autour des risques que fait courir notre développement sur notre petite planète datent des années 1970, les scientifiques ont depuis lors poursuivi leur travail et n'ont pas cessé de préciser les dérèglements et les risques encourus.

La décennie 2000-2010 aura largement fait entendre les enjeux au travers d'un nécessaire « Développement Durable » et de ses Agendas 21. Au travers des observations et des rapports prospectifs du corps scientifique (GIEC et IPBES), la décennie 2010-2020 aura largement apporté les preuves d'un dérèglement global des écosystèmes de la planète. Pour autant, aucun des indicateurs n'ont objectivement inversés leur tendance.

Cette fin de la seconde décennie du XXIème siècle aura aussi été marquée par une croissance des inégalités, par plus de migrations et de morts à nos frontières (de la mer méditerranée à la manche), par des dirigeants de plus en plus mégalomanes et déconnectés, mais aussi par une volonté des peuples de reprendre leur destin en main.

L'année 2019 se referme d'ailleurs en France sur un rapport de force entre des tenants du pouvoir ayant mis le pays sous pilote automatique, guidé par des axiomes économiques de moins en moins démocratiquement discutés, face à des citoyens qui souhaitent mieux maîtriser leur futur, mais aussi celui des générations à venir. C'est une belle image que ce pays qui résiste, en débat pour une autre vision, pour un autre projet, pour des lendemains qui ne soient pas toujours au bénéfice de ceux qui ont déjà le plus. Des lendemains qui ne proposent aux peuples rien d’autre que la fatalité d'une logique destructrice, conservatrice et inégalitaire.

Le « nouveau monde » n'est pas celui qui se cache derrière les traits d'un Président rajeuni, ne représentant plus que la fin déguisée d'un vieux monde en bout de cycle. Un monde qui a fait de la violence et de la domination son maître mot au bénéfice de quelques-uns. Un monde qui nous oblige tous les jours à tourner les yeux sur ce qui nous révulse, nous indigne, nous enferme, nous contraint à l'impuissance et nous fait honte. Un monde qui nous rend chaque jour un peu plus malade et malheureux. Une société où le divertissement sert de paravent à un mal-être et une misère de plus en plus ancrée et profonde.

La décennie qui arrive devra être disruptive ou ne sera pas. Les masques tombent et nous allons devoir choisir entre deux modèles d’évolutions. Une évolution mature, pensée et consciente face à une autre évolution subie, sous l’impulsion de rejets et probablement destructrice.

Nous avons un monde à réinventer, et cela devrait être plutôt réjouissant ! Un monde qui ne tourne pas le dos à ce qu'a apporté de positif le précédent, mais un monde qui prenne aussi en compte les besoins de demain. Un monde qui gagnera en maturité un peu plus chaque jour. Un monde qui fera plus d'heureux de vivre, non plus aux dépends mais en synergie les uns avec les autres, en symbiose avec notre environnement et en meilleure conscience de que nous transmettrons.

Que 2020 soit l'année du commencement d'une nouvelle décennie riche en renouvellement, pour chacun de nous et pour nos enfants. Que cette nouvelle parenthèse du temps nous permette de réfléchir et construire ensemble ce nouveau monde attendu.

Belle nouvelle décennie à toutes et tous !


Artic Blues - L'exposition de l'été aux Capucins

IMG_20190623_183444J’ai eu le grand plaisir d’inaugurer samedi dernier l’exposition événementielle de l’été aux Capucins avec Alain Schuhl, Directeur général délégué du CNRS et Luis Tito de Morais, Directeur du LEMAR à Brest. Artic Blues est une exposition qui fait sens à Brest.

Initiative portée par des chercheurs brestois souhaitant transmettre l’émotion ressentie au cœur des univers glacés des pôles, l’exposition Artic Blues part de l’effondrement dramatique du stock de coquilles Saint Jacques dans les années 60 en rade de Brest. Cette crise d’un écosystème qui portait toute une économie de la pêche en local fut à l’origine d’un travail de recherche. Celui-ci mobilisera de nombreux scientifiques jusqu’à voyager aux pôles à la recherche d’une cousines éloignée de notre coquille, à la durée de vie de … 500 ans : l’Artica islandica.

Ces petits êtres agissent comme des moines calligraphistes dans les stries de leur coquille, écrivant minutieusement les données de notre biosphère et des mouvements de la mer. Les chercheurs n’ont plus qu’à recueillir ces témoignages du temps pour analyser l’évolution de notre terre, gravée et conservée dans la glace des pôles.

Par la sensibilité des artistes embarqués dans ces expéditions polaires, Actic Blues nous fait partager une partie de l’émotion de ces milieux inaccessibles. Elle nous relie au vivant tout en témoignant du travail des chercheurs qui agissent dans des conditions d’exceptions.

Ce projet artistique et scientifique s’inscrit pleinement dans la volonté et l’attention que nous portons ici à Brest, pour agir ensemble pour la connaissance, l’action et la mobilisation sur des enjeux aussi fondamentaux que le dérèglement climatique et la protection de notre patrimoine vivant.

Journal du CNRS sur l'exposition

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500 notes - Retour sur 11 années d’écriture

500 Brest Envies 4Voilà plus de 11 ans que j’ai commencé ce blog. Cette longévité en fait probablement le plus ancien blog d’élu ouvert sur Brest. Des mots ont été apposés sur ces pages depuis ce 22 novembre 2007 et me voici rendu à ma 500ème note. Petite rétrospective sur toutes ces textes retraçant une part importante de mon parcours et de ces dernières années de mandats, mais aussi des réflexions et des envies que j’ai pu avoir au fils du temps.

Genèse

Ce blog fut d’abord une envie personnelle empruntée à mon expérience syndicale, où les panneaux syndicaux furent longtemps pour moi de beaux espaces d’expression libre dans l’entreprise. L’écriture « publique » est un exercice exigeant vis-à-vis de soi-même et engageant vis-à-vis des autres. J’aime prendre ce temps-là, plus lent, plus apaisé, plus réfléchi. En politique, il me manquait cela : un espace d’expression libre, un espace de réflexions partagées, un espace aussi pour rendre compte de l’action publique (c'est important dans un engagement). Le blog « Brest EnVies » fut et reste cet espace-là pour moi.

On retrouve sur le côté gauche du blog, via les nombreuses catégories des notes, les sujets qui m’ont le plus inspirés. Feuilletons-en quelques-unes !

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Gilets Jaunes, ou les révoltés de la nouvelle taxe d'habitation

Arbitre-carton-jauneLes Français commencent à découvrir que derrière les belles promesses électorales du candidat Macron, il va falloir payer l'addition. Le montant global ne va pas baisser, mais ce ne sont clairement plus les mêmes qui vont payer les dépenses de l’Etat. Et le critère de justice sociale n’est clairement pas celui qui mène la politique nationale.

Face au poujadisme dénoncé hier par le Président, nous pourrions facilement opposer la démagogie, voire la tromperie de la mesure phare du candidat Macron sur la suppression de la Taxe d’habitation qui aurait rapporté près de 20 milliards en 2020. Aujourd’hui, le Président élu a bien annoncé la suppression totale, mais a juste oublié de dire comment cela allait se refinancer. D’une façon non dite, la hausse du prix de l’énergie est une des formes de prélèvements compensatoires parmi d’autres.

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Nicolas Hulot, retour sur un échec programmé

1151037-hulotDrôle d’oiseau que ce Nicolas Hulot ! A défaut d’avoir impulsé de réelles actions de fond pour l’environnement au sein de ce gouvernement, il aura réussi à marquer les esprits par sa sortie. Une semaine après l’annonce de sa démission en direct sur France Inter, il est intéressant de regarder pourquoi son action n’a pas fonctionné et d’en tirer aussi quelques enseignements.

Je ne me permettrais pas de critiquer la sincérité de l’engagement de Nicolas Hulot. C’est une personnalité engagée qui a ses travers, mais que j’apprécie. Je l’avais dit au début de ce gouvernement, c’était le seul ministre sur lequel quelques espoirs étaient permis. Dans son intervention sur France Inter, je partage une large part de ses inquiétudes et de ses indignations. Mais on a aussi pu sentir l’isolement dont il a souffert et l’incompréhension qu’il a affronté au regard de l’indépassable feuille de route jupitérienne. Je ne crois pas que Nicolas Hulot ait manqué de sincérité dans son engagement, mais de lucidité, certainement.

Une part de son échec tient dans la croyance qu’il a eu de sa capacité à créer un mouvement autour d’une question, certes centrale et essentielle pour notre espèce, mais clairement pas placée au bon niveau des agendas politiques autant qu’individuels. Quand il dit qu’il n’avait personne derrière lui, il n’a pas tort. Est-ce pour autant que le sujet ne concerne pas ? Je ne le crois pas. Mais il a sous-estimé trois conditions de réussites fondamentales. 

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Et si nos collectivités équilibraient leurs émissions de GES ?

Brest_Bilan consommation énergie et GES 2013Bien que peu de brestois en aient conscience, grâce aux nombreuses actions volontaristes menées ces dernières années, Brest est aujourd’hui reconnue nationalement comme « pionnière en matière d’économie d’énergie »1.

Qu’en est-il de la consommation et production d’énergie ?

Petit focus en ce début d’année sur un nouveau document, élaboré courant 2015, dans le cadre des actions que la métropole porte dans son Plan climat. Comme souvent en matière de pilotage d’une politique, même si le cap est connu, il est intéressant de savoir où l’on est, pour évaluer où l’on va. C’est l’objectif poursuivi par ce premier rapport : Bilan 2013 des consommations d’énergie et de Gaz à Effet de Serre (GES).

Certains esprits taquins se demanderont comment se fait-il que le bilan 2016 ne sorte qu’en 2013 … Cela témoigne tout simplement du travail important pour aller tracer, puis compiler de la façon la plus rigoureuse l’ensemble des consommations et productions énergétiques de la ville de Brest, de la métropole et de ses services délégués. Cette première version, qui sera améliorée au fils des ans, permet aujourd’hui de donner une image intéressante des consommations des différentes politiques publiques menées par notre collectivité pour tous les habitants.

Je laisse à chacun le loisir de s’immerger dans tous les chiffres du rapport, mais personnellement j’en retiendrai deux. Deux chiffres synthétiques qui témoignent de l’enjeu et des ambitions de nos collectivités en la matière.

Pour poser les bases de l’enjeu, un seul chiffre : 15 millions d’euros2. C’est la facture énergétique annuelle payée par la collectivité sur les compétences directes ou délégués : fonctionnement des bâtiments (48%), transports (24%), eau et assainissement (14%) et éclairage publique (14%). On le voit, même si cela compte moins de 10% de l’ensemble des consommations d’énergie sur tout le territoire de Brest métropole, la diversité et la multiplicité des actions portées par nos deux collectivités pèsent significativement sur les consommations énergétiques. Enfin, cela rappelle bien que tous les Watt économisés, seront toujours aussi des euros de moins dépensés !

Un second chiffre intéressant : 92%. C’est le ratio entre les émissions de gaz à effet de serre évités par les productions énergétiques de la collectivité, par rapport à sa consommation totale. En effet, la collectivité est aussi productrice d’énergie « renouvelable » : photovoltaïque, solaire thermique, production de chaleur (UVED et chaudière bois), production d’électricité (UVED). Ceux-ci dépassent aujourd’hui les 9/10ème des consommations enregistrées par nos deux collectivités pour produire le service public.

Nos futurs développements prévus dans ce mandat : extension du réseau de chaleur, chaufferie bois, ballon de stockage d’énergie ou photovoltaïque, nous permettront probablement de compenser à plus de 100% nos consommations non renouvelables à l’horizon de la fin du mandat.

Alors Brest métropole, une collectivité zéro émission ? C’est possible, dans un futur plus si lointain !

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[1] Cf. reportage de France 5, Chauffage, le piège électrique qui prend exemple sur Brest pour les bonnes pratiques à suivre sur le territoire français. Visionnable sur YouTube ici. Partie sur Brest à la 35ème et 46ème minutes.

[2] Voir pages de synthèse du rapport, pages 46 à 48.


Plan climat de Brest métropole pour l'année de la COP21

Cop21-label_reduit_1Le plan climat de Brest métropole date déjà de quelques années. Il est le seul plan climat de France à avoir été conçu en même temps que le Plan de déplacement Urbain (PDU), le Plan Local de l’Habitat (PLH) et le Plan Local d’Urbanisme intercommunal (PLUi), auquel il a d’ailleurs donné le nom de “PLU facteur 4”, pour mieux afficher l’intégration de ces 4 documents de planification, mais aussi en clin d’œil à l’objectif Facteur 4 sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2050.

Comme beaucoup de grands pôles urbains, les axes de notre plan climat sont simples : près de la moitié des émissions de GES sur Brest métropole viennent du bâti (habitation et dans une moindre mesure tertiaire) et un bon tiers vient des déplacements (personnes et fret). Ces deux axes dépassent à eux seuls 75% des émissions. On comprend à la fois la pertinence de réfléchir PLU, PLH et PDU en même temps, mais aussi l’orientation des actions à engager pour remplir nos objectifs de réduction des émissions de GES.

Ainsi, depuis quelques années, un gros travail est fait par Brest métropole sur la question des transports, notamment l'augmentation de la part des transports en commun avec l’arrivée du tram, par exemple. Mais aussi tout un travail sur le bâti, avec la montée en puissance de Tinergie depuis 2012 sur la maison individuelle, qui se déclinera aussi prochainement sur les copropriétés. Idem sur le réseau de chaleur avec l’arrivée d’une chaufferie bois, mais aussi de la première installation de France d’un réservoir de stockage de chaleur, pour chauffer tout l’UBO. Pour ne citer que quelques actions.

Brest métropole est fortement acteur sur son plan climat. Reste que même si la collectivité est motivée, elle ne représente qu’entre 5% et 10% des émissions de GES du territoire. Les objectifs de division par 4 des GES à 2050 ne pourront pas être tenus sans les habitants et sans ce que l’on appelle la mobilisation de tous les acteurs.

Pour cette année particulière de la COP21 à Paris en décembre, nous avons donc décidé de mettre fortement l’accent sur ces 2 thèmes très importants : la prise de conscience et la mobilisation.

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Le Climat déclic, donnons de l'envie à agir dans le bon sens !

Logo ABrest métropole lance le Climat déclic, un concours auquel tout un chacun peut participer. Mais un concours, pour quoi faire ?

Il y a plein de façons d’aborder la question du dérèglement climatique. Aujourd’hui avec la COP21, on entend surtout parler des scientifiques qui arrivent à prédire les effets de l’activité humaine sur la régulation du climat et les écosystèmes, et cela ne donne rien de bon à l’arrivée. Nous savons tous que continuer comme cela revient tout simplement à scier la branche sur laquelle nous sommes assis.

Mais ça, c’est le job des scientifiques que de passer tout en équations pour nous dire ce qu’intuitivement on ne devine pas encore. Pire, nous dire ce que l’on ne devine pas encore … quand nous serons tous mort, puisque la fin du siècle ne sera pas à la portée de tous !

L’autre façon d’aborder la question du dérèglement climatique, c’est celle du citoyen, de l’habitant, de l’humain réfléchissant et choisissant le destin qu’il souhaite léguer à sa propre espèce.

L’autre façon, c’est aussi celle de notre quotidien, de nos choix et de nos non-choix. Celle du renoncement à ce qui détruit, mais aussi celle du changement, de la découverte et de l’apprentissage à ce qui continue à nous faire grandir. Celle de la compréhension d’une humanité liée par un destin commun. Celle enfin d’un sens partagé, à nouveau plus tourné vers l’aspiration pour un don aux futures générations, que sur un présent en perte de sens parce qu’au futur plus incertain.

Le dérèglement climatique est un risque, mais c’est aussi une formidable opportunité de changer, de grandir, de murir et de nous libérer du moins important pour revenir à l’essentiel. C’est clairement l’obligation de faire des choix, l’impérieuse nécessité de nous lancer vers un avenir fécond et nouveau.

Le Climat déclic, c’est tout cela !

Vers ce nouvel horizon, nous ne partons pas de zéro. Comme partout, il y a eu des résistants, des résiliants, des expérimentateurs, des précurseurs qui ont commencé à tracer des routes, leurs routes, en se faisant plaisir et en construisant un sens qui nourrit, parce que porteur d’un avenir meilleur.

Avec le Climat déclic, ce sont toutes ces personnes-là que nous souhaitons mettre en avant. Parce que tout comme les grandes, les petites initiatives sont autant porteuses d’avenir lorsqu’elles donnent l’envie à d’autres de se joindre à ce grand mouvement de l'aventure humaine.

Alors, n’hésitez pas … avec le Climat déclic,
l’important n’est pas vraiment de gagner,
mais c’est bien d'y participer ensemble !

Logo B


Tinergie – bilan 2014, la croissance continue !

Tinergie 2Après trois années pleines de fonctionnement depuis son lancement, le dispositif Tinergie continue à monter en puissance [Voir graphique]. Le nombre de contacts vers l’espace info énergie (EIE) d’Ener’gence aura ainsi été multiplié par 4 entre l’année 2012 et l’année 2014 (plus de 1000 contact cette année).

Tous les contacts ne finissent pas dans le dispositif Tinergie. Un certain nombre de particuliers feront leurs travaux sans rentrer nécessairement dans la démarche. Par ailleurs, une part significative des dossiers a pu être redirigée vers les dispositifs de l’ANHA qui proposent des niveaux d’aides supérieurs, en fonction des revenus des ménages.

Au total pour 2014, c’est un peu plus de 300 dossiers individuels de travaux de rénovation thermique qui auront été engagés via ces deux dispositifs sur Brest métropole (dont plus de 80 via Tinergie).

Un autre élément de satisfaction vient aussi de la qualité des projets soutenus. En effet, le gain moyen des projets soutenus par Tinergie en 2014 est de l’ordre de -55% sur les émissions de gaz à effet de serre. Il s’agit donc de projets vraiment qualitatifs pour la limitation de l’usage des ressources énergétiques et pour le climat.

Enfin, Tinergie et les aides à la rénovation énergétique sont clairement un moteur pour l’économie locale. Les 300 dossiers engagés en 2014 sont estimés à quelques 8 millions d’euro de travaux, rien que sur la part rénovation thermique. On le voit, la rénovation énergétique est une opportunité autant qu’un investissement dans l’avenir pour notre territoire.


Notre civilisation va-t-elle s'effondrer ?

6688816997_9e181978b1_mGrace à internet, quasiment plus aucune de nos questions ne restent sans réponse. Grace aux réseaux sociaux, l’information nous arrive en temps réel d’un bout à l’autre de la planète. Grace à nos moyens de transport modernes, nous pouvons être demain à Paris ou à New York en seulement quelques heures. Grace à la médecine moderne, nous greffons des cœurs et produisons des bébés avec des éprouvettes. Grace à des petits écrans tenant dans une poche, nous pouvons voir et discuter avec presque n’importe qui dans le monde, quand nous le voulons.

Don d’ubiquité et omniscience, capacité à produire du vivant et à le réparer, repoussant ainsi les limites de la mort, serions-nous devenus des Dieux ?

Un article du Monde de dimanche dernier nous invite à plus de retenue : Notre civilisation pourrait-elle s’effondrer ? Personne ne veut y croire. De plus en plus de scientifiques pensent que notre civilisation est sur le chemin de l’effondrement, mais n’osent le dire de peur de passer pour des cassandres. « Erosion rapide de la biodiversité ; exploitation irraisonnée des océans ; destruction accélérée des insectes pollinisateurs, qui assurent la reproduction de 80 % du règne végétal ; épuisement des sols et des eaux souterraines ; formation de vastes zones mortes dans les océans, à l'embouchure des grands fleuves qui charrient les effluents agricoles. Avec, surplombant et déterminant partiellement le tout, deux phénomènes globaux liés à nos émissions de gaz à effet de serre : le réchauffement climatique et l'acidification des océans. L'humanité a donc devant elle un certain nombre de difficultés... […] La prestigieuse revue Nature a par exemple publié, au printemps 2012, deux vastes synthèses de la littérature scientifique, menées collectivement par une quarantaine de spécialistes du fonctionnement des écosystèmes. Leurs conclusions sont glaçantes : non seulement l'ensemble de la biosphère terrestre connaîtra une "bascule abrupte et irréversible" dans les prochaines décennies, du fait des transformations apportées par l'homme à l'environnement, mais les services rendus aux économies par ce dernier vont perdre en efficacité du fait de l'érosion de la biodiversité. […] Probablement trop déprimantes, ces deux synthèses de la littérature, résumant le savoir accumulé par des centaines d'études, ont été relativement ignorées par les médias. Elles sont passées inaperçues. A peu près autant que l'avis commun rendu en juin 2012 par les 106 académies des sciences, intitulé "Population et consommation" et qui, en termes prudents, n'en valide pas moins les inquiétudes anciennes de Paul Ehrlich. "Les accroissements simultanés de la population et de la consommation non durable font que le monde se trouve face à deux de ses plus grands défis, assurent les académies des sciences. La population mondiale est de 7 milliards d'habitants, et la plupart des projections indiquent qu'elle sera de 7 à 11 milliards en 2050, sachant que l'accroissement de la population se fera surtout dans les régions à faible revenu. Globalement, les niveaux de consommation sont à un niveau jamais atteint, largement en raison de la forte consommation par individu dans les pays développés."

En nous plongeant dans le déni d’une situation où nous mettons en danger les fondations mêmes de notre développement, nous nous enfonçons nous-même dans un piège dont les parois abruptes nous condamnent un peu plus chaque jour à ne plus pouvoir en ressortir. En tournant la tête aux alertes régulières qui nous sont envoyées par les scientifiques, nous profitons encore pour quelques temps d’une rente toxique qui détruit la promesse d’un futur meilleur, une sorte d’addiction mortifère.

Cette technologie qui nous entoure développe en nous une névrose, un complexe de supériorité qui nous éloigne d’une réalité moins reluisante. Nous devenons les fossoyeurs de notre propre civilisation. Nous pouvons nous en sortir, mais il faut se réveiller et nous mobiliser ensemble, afin de dessiner un horizon plus prometteur.

Photo : André Fromont sur Flickr : Un monde parfait


Tinergie, on en parle

Tinergie BrestVoici bientôt une année que le portail Tinergie a été lancé dans le cadre du Plan climat de Brest métropole. Cette semaine, nous avions droit à une petite reconnaissance nationale dans la revue Le Moniteur [ici].

C’est une bonne chose, car il est clair que nous avons un peu de mal à faire connaitre cet outil qui est pourtant, comme le dit l’article, assez innovant en France.

La rénovation thermique du bâti est un des enjeux majeurs sur la question climatique. Le bon accompagnement des particuliers dans leur démarche est donc primordiale, tant pour déclencher le passage à l’acte que pour produire des résultats de qualité.

Avec Tinergie, nous disposons d’un bon outil pour cette politique. Si son lancement se fait en douceur, il est certain que c’est une action qui a de l’avenir et que l’on risque de nous copier.


RFI – Autour de la question

RFIHier, j’ai participé à l’émission de Jean-Yves Casgha, Autour de la question, pour présenter la Conférence internationale sur la biodiversité marine et côtière que nous organisons à Brest, mardi prochain [ici].

Vous pouvez réécouter l’émission : 1ère partie et 2nd partie.

Radio France Internationale est une radio qui n’émet en France qu’à Paris, depuis la Maison de la radio, mais elle possède des relais partout dans le monde. Dépendante du Ministère des affaires étrangères, elle est un bon vecteur pour la francophonie.


Objectif Hyderabad !

Cities for life summitLa onzième conférence des parties (COP11) sur la biodiversité a commencé lundi à Hyderabad en Inde. Il s’agit d’un temps fort organisé par l’instance de l’ONU qui s’occupe de la biodiversité (la Convention sur la Diversité Biologique - CDB).

Comme pour le dérèglement climatique avec les COP de Copenhague en 2009 et Cancun en 2011, ces conférences ont lieux tous les deux ans et ont pour but de rassembler l’ensemble des parties prenantes autour d’un sujet donné. Pour la biodiversité, la précédente était la COP 10 de Nagoya, au Japon.

De nombreuses conférences se tiennent en même temps durant ces 11 jours. Conscient de la place des villes dans les changements de pratiques et l’évolution des mentalités, la CDB et l’ICLEI organisent en parallèle le Sommet des villes pour la biodiversité (Cities for life summit), les 15 et 16 octobre.

Brest métropole a été invitée à venir s’exprimer lors de ce sommet lundi prochain, dans le cadre des villes innovant à l’échelon local, afin de présenter nos actions passées, présentes et à venir, mais aussi notre environnement local, tant environnemental que scientifique ou institutionnel.

Ce sera l’occasion pour moi d’aller exposer tout ce qui se fait à Brest, au regard des Objectifs d'Aichi, adoptés à Nagoya en 2010. Ce sera aussi l’occasion d’inviter les autres villes aux Rencontres internationales de la biodiversité marine et côtière que Brest organise à Océanopolis, les 13 et 14 novembre prochains.


Décennie des Nations Unies pour la biodiversité

A quelques jours du démarrage de la onzième réunion de la Conférence des Parties sur la diversité biologique (COP 11) qui se tiendra à Hyderabad, en Inde, du 8 au 19 octobre 2012, je vous conseille le visionnage de cette vidéo sur la Décennies des Nations Unies pour la biodiversité. Cela retrace efficacement l'un des plus grands enjeux de ce siècle.


Tinergie-Brest.fr

TinergieBrest métropole océane innove avec la création d’un site d’aide à la rénovation énergétique pour les propriétaires. La création d’un site de ce type est une première en France.

L’objectif de www.tinergie-brest.fr est de répondre à trois enjeux :

+ Atteindre nos objectifs du plan climat, avec une baisse des consommations et une baisse des rejets de CO2

+ Lutter contre la précarité énergétique qui touche de plus en plus de foyers du fait de l’enchérissement des coûts de l’énergie

+ Développer l’offre et la recherche de qualité chez les professionnels du bâtiment

Pour cela, Brest métropole a mis en place un portail internet qui aura vocation à accompagner la demande, sur des projets de rénovation thermique. Nous accompagnerons les projets techniquement avec l’appuie d’Ener’gence l’Agence locale de l’énergie du Pays de Brest, qui sera un maillon central de la démarche. Ils seront tout à la fois garant de la bonne compréhension des enjeux techniques de chaque projet, mais aussi du conseil sur la qualité puisque les entreprises proposées dans le portail devront satisfaire à un cahier des charges spécifique. Brest métroploe accompagnera aussi financièrement les projets (en plus des dispositifs existants), notemment via un mécanisme financier de reversemment des Certificats d'Economie d'Energie (CEE) aux particuliers, sur les travaux réalisés.

Tinergie sera lancé lors du salon de l’habitat de Brest, le 5 mars prochain et il sera dès-lors possible de s’y inscrire. La démarche d’inscription est volontaire, gratuite et permet d'avoir un suivi, des conseils, des financements et surtout l'avantage de placer son argent au bon endroit, pour la rénovation énergétique de son logement.

Nota : "ti" signifie maison en breton !


Énergie, inversons les priorités

EnLiensLe second numéro du journal gratuit En Liens est consacré à l'énergie. Ce nouveau journal finistérien propose des articles afin de mieux comprendre les enjeux du développement durable. J'y ai écrit un article, dans la partie culture d'idées, qui tente de mettre en perspective la place de l'énergie dans notre développement moderne, mais aussi d'appréhender ce qu'elle pourrait-être dans notre développement futur.
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Dans les priorités des grandes nations du monde, la quête de la croissance vient en premier, puis vient la réduction de la pauvreté et enfin, aujourd’hui, les enjeux sur le dérèglement climatique. L’énergie est au cœur de ces trois sujets, mais y répondre réellement nous obligera probablement à inverser le sens de nos priorités.

L’impératif de croissance, grande croyance issue des modèles économiques et entrepreneuriaux, s’est imposé comme garant du bien-être et de la paix des peuples. Dans nos pays développés, la croissance fut étroitement liée à notre capacité à maîtriser l’énergie et à en faire baisser le coût.

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Mes réponses au questionnaire pour les élu(e)s de Jean Gadrey

Lecteur du blog de Jean Gadrey, je me suis "pris au jeu" du questionnaire qu’il propose à l’attention des candidats et futurs élus pour les échéances de 2012. Je ne suis pas aujourd’hui particulièrement candidat pour la présidentielle, mais les questions m’ont paru intéressantes et tenter d’y répondre permet aussi de forger sa réflexion ... et de donner son avis !

Voici donc ci-dessous l’état de mes réflexions sur les thèmes abordés par le questionnaire. (ici)

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L’emballement du monde

Tempète de boulettes géantesCe soir, devinette : quel point commun entre le dessin animé « Tempête de boulettes géantes » et le livre « Changer le monde : tout un programme ! » du polytechnicien Jean-Marc Jancovici ? Et bien surprise, ils décrivent chacun (à leur façon) la même chose : l’emballement du monde.

Le dessin animé est une fable qui illustre à merveille la situation vers laquelle nous nous dirigeons. Bercé par la technologie qui nous entoure et nous nourrie, chacun de nous regarde ailleurs, fait semblant de ne pas voir et continue à consommer, pendant que la situation se tend de plus en plus, vers une situation où cela risque de finir fort mal. La corne d’abondance à laquelle le petit monde de ce dessin animé devient dépendant est une invention qui transforme de l’eau en nourriture. L’eau étant disponible en quantité inépuisable et l’appétit des hommes aussi, la machine finie par s’emballer dans une gigantesque apocalypse gargantuesque et dévastatrice !

De son coté, le polytechnicien fait plus sobre et plus sérieux, mais ne raconte pas vraiment autre chose. Partant de la description des deux derniers siècles, il nous raconte comment l’Homme a accéléré brutalement la transformation de la société en découvrant une énergie peu chère et considérée comme infinie. La corne d’abondance du livre, c’est le pétrole ou le gaz qui ont permis à l’homme une accélération fulgurante de son développement. Le fond de l’histoire du livre, c’est de nous montrer comment nous avons oublié sur quoi reposait notre développement et à quel point nous étions dépendants de cette énergie pour vivre dans ce monde que nous avions construit.

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Plan climat : le diagnostic territorial

5535085701_34c1b80d15Un plan climat s’appuie d’abord sur le diagnostic du territoire : l’évaluation quantitative des sources d’émission de Gaz à Effet de Serre (GES). Le Plan Climat de Brest métropole océane ne déroge pas à cette règle. Depuis plus d’un an, les services de la collectivité s’affairent à construire ce que l’on appelle le Profil climat de BMO, c’est-à-dire la cartographie des sources d’émissions de GES du territoire.

Le premier poste d’émission du territoire est sur le bâti. En tertiaire ou en résidentiel, il pèse à lui seul sur près de la moitié des émissions de GES (48%). Une grande part des bâtiments du territoire ont été produits durant la reconstruction de Brest, à une époque où les normes énergétiques n’existaient évidement pas. Contrairement à d’autres territoires où l’âge du bâti est plus étalé dans le temps, sur BMO, plus de la moitié des logements résidentiels ont été construits entre 1950 et 1975. Notre plan climat devra donc adresser cette question en priorité. 

Le second poste d’émission est sur les déplacements. Ces derniers pèsent pour un tiers (34%) de l’ensemble, soit en terme de transport de voyageur (26%), soit en terme de fret (8%). Sur la partie voyageur, c’est la mobilité quotidienne en voiture individuelle qui est très largement pondérante, c'est-à-dire les petits déplacements que nous faisons tous les jours (boulot, école, course, activité de loisir). Coté transport de marchandise, c’est évidemment le transport routier qui émerge. Pas de surprise, donc ! La question est maintenant de savoir comment faire évoluer cela.

Les autres 20% restants se partagent entre l’industrie et les déchets. L’industrie comprend pour moitié une part agriculture (ce qui est faible pour la Bretagne, mais BMO est sur un territoire urbain). Les déchets représentent 2 %.

En traçant les grandes lignes des sources d’émissions, le profil climat trace aussi les enjeux du Plan climat. Si nous voulons réduire les émissions de 20% à 2020, puis 80% à 2050, c’est évidemment en adressant les gros post es que nous y arriverons.

Un poste cependant n’apparaît pas dans le profil climat de BMO, c’est celui de la consommation. Pris dans la globalité des territoires des pays développés, le poste d’émission le plus important se situe dans notre consommation, mais du fait d’une production largement délocalisée en dehors du territoire, cette donnée n’apparaît singulièrement pas dans les profils climats de territoires. Elle n’en demeure pas moins une vraie réalité. La forte croissance des émissions de la Chine, par exemple, repose bien sur des consommations chez nous et non chez eux ! Il nous faudra aussi intégrer cela dans nos changements d’attitudes.


Plan climat de Brest métropole océane

Earth2 Après tout une phase de travail et de préparation en interne, Brest métropole vient d’ouvrir son plan climat vers les citoyens, afin que chacun puisse apporter sa pierre dans une lutte qui structurera probablement fortement notre futur à tous.

Le plan climat d’un territoire, c’est sa stratégie pour lutter contre le réchauffement climatique, une stratégie à la fois offensive : faire baisser les émissions de gaz à effet de serre (GES) et défensive : afin d’anticiper les effets déjà prévisibles du réchauffement climatique.

Cette démarche d’élaboration d’un plan climat de la collectivité a été initiée fin 2009, depuis de nombreuses réflexions et de nombreux travaux ont été produits, en interne à la collectivité. Aujourd’hui, nous passons à une seconde étape : celle d’un travail avec la population.

Sur l’ensemble des gaz à effet de serre produit par le territoire, seuls 5% sont produits directement ou indirectement par la collectivité (écoles, sports, bus, collecte déchets, etc ...). La communauté urbaine de Brest travaille évidemment sur la réduction de cette partie des émissions qui est sous son contrôle direct, mais pour atteindre les objectifs nationaux et internationaux de -20% en 2020, il faudra nécessairement que la dynamique soit plus large que la seule collectivité. C’est aussi l’ensemble des acteurs du territoire qui devront se mettre en marche. D’où l’importance de cette phase d’appropriation, par les citoyens, des enjeux et des actions à mettre en œuvre dans le cadre du plan climat.

Les outils proposés pour cela par Brest métropole sont au nombre de quatre :

  • Depuis plusieurs mois, les services ont travaillé sur un profil climat qui est une sorte de cartographie thématique des différents émetteurs de gaz à effet de serre du territoire. Ce profil climat est disponible à tout un chacun.
  • Depuis ce matin, un forum internet est ouvert pour permettre à tous les citoyens de questionner, proposer ou de témoigner leurs idées, leurs envies, leurs interrogations sur ce plan climat à construire ensemble.
  • Le 5 octobre prochain à 20h30, en mairie de Brest, nous organiserons une grande soirée de présentation du plan climat et du profil climat, afin de permettre à tous ceux qui le souhaitent de prendre connaissance de cet état des lieux et de poser les questions techniques qu’ils souhaiteront.
  • Le 19 novembre, enfin, nous organiserons un Forum ouvert d’une journée, sur la question du plan climat, afin que chaque citoyen qui le désire puisse venir proposer des idées, des actions ou des remarques qu’il souhaite apporter à la réflexion collective.

Ces quatre phases doivent être des temps forts d’appropriation, puis de production des éléments d’actions et de réflexions qui constitueront notre plan climat. Ce dernier sera ensuite rédigé dans le premier semestre 2012, sur la base de l’ensemble des contributions.

Le réchauffement climatique est l’affaire de tous, Brest métropole océane met en place les outils nécessaires à la concertation, à chacun s’en saisir pour dessiner les lignes de demain.

http://plan-climat.brest.fr

 


Réunion du GIEC à Brest

GIEC _ Brest le 19 juillet 2011 Ce matin à Brest avait lieu la cérémonie d’ouverture de la réunion des auteurs du groupe de travail I du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat [ici]. Ils travailleront au Quartz pendant 4 jours sur l’élaboration du 5ème rapport d’évaluation.

Cette séance d’ouverture aura permis de rappeler l’importance du travail des chercheurs du GIEC concernant  l’anticipation des scénarios sur le réchauffement climatique, enjeu mondial majeur de ce siècle.

Comme l’a rappelé Serge Lepeltier (ambassadeur en charge des négociations sur le changement climatique pour le gouvernement français), le GIEC n’est pas une force de lobbying, mais un outil d’éclairage pour les gouvernements, afin de construire des politiques publiques à la hauteur des enjeux.

C’est le premier outil du genre au niveau international. Une forme nouvelle de globalisation des savoirs, grâce à l’engagement de scientifiques pointus, venus des quatre coins du monde (pour ne pas dire plus !)

Le Dr Rajendra K. Pachauri (président du GIEC) a rappelé toute l’exigence que nécessitait un travail mis sous le feu des projecteurs mondiaux, face à une critique potentiellement très destructrice. Au-delà de la science du climat, ce travail collectif devra à la fois creuser la question de la recherche de consensus, mais aussi étudier les conflits d’intérêts qui se posent ou se poseront.

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Quelques pas dans le bon sens

Qq pas ds bon sens
Petit conseil de lecture du soir : « Quelques pas dans le bon sens » de Benjamin Grebot [
ici].

Ce petit livre est une invitation à la remise en avant d’une volonté politique portée par le sens … le bon sens en l’occurrence.

Ce livre nous invite à nous extraire d’une myopie qui ne nous mène nulle part, pour nous inciter à regarder un avenir que nous aurions choisi avec des valeurs humanistes. Pour cela, il nous faudrait re-questionner un certain nombre de dogmes modernes (notamment économiques) et surtout nous questionner nous-mêmes sur ce que nous voulons.

Loin de se contenter de grandes déclarations, ce livre donne des pistes très concrètes et à notre portée, pour ce changement de cap.

Sauf information erronée, il ne s’agit pas là d’un programme pour un potentiel candidat à la candidature, mais plutôt d’une envie citoyenne de donner son avis, de porter à connaissance une vision alternative à celle que l’on nous sert tous les jours … et dans une démocratie, c’est un bien public précieux !

Cerise sur le gâteau, Benjamin Grebot est brestois, depuis quelques mois.

Image : Créée sur www.wordle.net avec le texte du livre.

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Docu - La quatrième révolution

Cette semaine passait sur ARTE le documentaire allemand : La quatrième révolution.

Ce documentaire est instructif car il démontre que le possible est tout à fait à notre porte. Il nous rappelle qu'au lieu de nous focaliser sur ce qui s'apparente à des rentes de certains pays ou parfois à des dogmes, comme le nucléaire, nous ferions mieux de faire tourner nos neurones sur les énergies de l'avenir.

La seule critique de ce film est qu'il n'aborde pas la question des coûts ... que cela soit des coûts de réparation, si on ne fait rien ou des nouveaux coûts de production, si l'on passe au renouvelable.

Cela étant dit, on y apprend plein de choses. A voir donc !

 

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Pacte électrique breton : déchiffrage

Electricité Le Pacte électrique breton est un cas d’école pour comprendre les enjeux à venir sur les questions énergétiques. Quels coûts pour les productions d’énergies renouvelables (EnR), pour les productions carbonées (CCCG) ou pour les économies d’énergie (MdE). Loin des idées préconçues, ce pacte nous donne quelques clés de lecture instructives pour l'avenir.

Le Pacte électrique breton a été voté par le Conseil régional de Bretagne en janvier dernier. Il faisait suite à de nombreuses réunions telles que les Conférences territoriales des collectivités (B15) ou les Conférences bretonnes de l’énergie. Maintenant, nous connaissons donc bien ce qu’il y a dedans, mais l’avons-nous compris ? Il peut être intéressant de démêler quelques chiffres pour se rendre compte des grandes tendances à l’œuvre dans ce pacte, sur les 20 prochaines années.

Le pacte, aussi appelé le « triskell électrique breton » repose sur trois axes d’intervention : des économies d’énergie, des productions d’énergies renouvelables et une sécurisation de l’alimentation de la Bretagne. Pas de révolution en la matière puisqu’il est courant d’employer la stratégie : sobriété, efficacité énergétique et énergie renouvelables en matière d’axe de réflexion sur ce sujet.

Un triskell à géométrie variable

Premier constat, c’est d’abord un déséquilibre entre les trois axes du pacte. Si l’on se projette à 2020 (qui est l’horizon du PEB) et que l’on regarde l’énergie nouvellement produite ou économisée à l’issue du pacte, cela donne 1200 GWh/an (11%) sur les économies d’énergies, 7 080 GWh/an (67%) pour les productions en EnR et 2 250 GWh/an (22%) sur la production de la centrale à cycle combiné gaz (CCCG). On le voit, les économies d’énergie sont un peu le parent pauvre du triskell, même si elles sont largement mises en avant.

On nous l’a dit et répété, si les économies d’énergies ne sont pas au même niveau que le reste, c’est avant tout à cause de l’effort financier qu’elles nécessitent (et donc des actions à mettre en œuvre derrière). Si le pacte prévoit une enveloppe d’environ 70 millions d’euro sur 5 à 6 ans en actions volontaristes pour faciliter la mise en route d’économies d’énergies, une large part de l’effort reposera sur des financements privés (chaque propriétaire isolant sa maison, par exemple). Une estimation globale issue des groupes techniques préparatoires au PEB donne le chiffre d’un milliard pour arriver à atteindre l’objectif à 2020 de réduction de 1 200 GWh/an sur la Bretagne … ça calme !

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Dialogue de sourds avec RTE

RTE Il y a quelques jours, j’ai rencontré le Directeur régional de RTE avec d’autres élus de BMO. Il s’agissait d’une rencontre, suite à une sollicitation de leur part, pour nous expliquer la situation bretonne sur l’alimentation électrique. Ayant participé au B15 Energie il y a un an, je ne partais pas de zéro en la matière. Au bilan, un dialogue de sourds entre acteurs qui ne se comprennent plus.

La position de RTE est claire et n’a étonnamment pas variée depuis l’an passé. J’ai retrouvé, quasi mot pour mot, la présentation que RTE avait faite en début de travail du B15. Une présentation synthétique des problèmes qu’ils rencontrent pour soutenir les pointes d’appels de courant sur la Bretagne, quelques jours par an. Le problème ne vient pas de cet état de fait, mais de la façon dont RTE présente le problème, puis y répond.

 

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Le sommet de Copenhague sera-t-il l’anti-Rio ?

4165269655_0d006a10bf_m Le sommet de la terre de 1992 à Rio marque clairement un jalon important de la prise de conscience internationale, sur le développement durable et les enjeux associés. Pour autant, si les historiens du DD en font un événement fondateur, il faut reconnaître qu’il fut surtout un événement pour ceux qui y étaient. Pour le reste de la planète, ce fut un événement parmi d’autres, dans un monde sortant de la chute du mur de Berlin et rentrant dans un utra-capitalisme dont on mesure aujourd’hui les dérives. Si beaucoup d’idées ont été formulées au sommet de Rio, le citoyen moyen n’aura pas beaucoup évolué dans les 10 années qui ont suivies.

A l’opposé, le sommet de Copenhague risque d’être avant tout un événement populaire. La couverture médiatique de l’événement, les reportages scientifiques, le portage associatif et citoyen en font un événement mondial, avant même le démarrage du sommet. Là où il aura fallu plus de 10 ans au sommet de Rio pour externaliser son contenu, la mobilisation pour Copenhague réussi à faire passer un message fort en avant-première du sommet.

Certains qualifient déjà Copenhague d’échec, je crois qu’ils se trompent, parce qu’ils ont une mauvaise lecture de l’évènement. Copenhague est déjà une réussite en soi. Certes, les chefs d’Etats vont avoir du mal à se mettre d’accord, certes ils risquent d’être arc-boutés sur leurs intérêts nationaux respectifs, mais ce ne sera que le reflet du mandat que NOUS leur avons donnés, historiquement.

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Brest se met à l'heure de Copenhague

Collectif ARGOS Au mois d’octobre, trois événements se déroulent à Brest concernant les enjeux du dérèglement climatique : une action de sensibilisation, une action scientifique et une rencontre internationale.

  • Du 19 au 31 octobre, au centre commercial Coat-ar-Guéven, une exposition réalisé par le collectif ARGOS qui expose les effets déjà visibles du réchauffement climatique, ailleurs sur notre terre. Une rencontre avec un journaliste du collectif ARGOS aura lieu le lundi 19 octobre à Dialogues de 18 à 19h.
  • Les 15 et 16 octobre, à Océanopolis, les entretiens Sciences et Ethiques 2009 vous invite à « l’heure bleue : le changement climatique et les énergies de la mer ». Des débats de haut niveau sur ce sujet complexe et ses enjeux.
  • Les 21 et 22 octobre, au Quartz, la rencontre internationale Brest-FAO-PNUD : « Territoires, agricultures, pèches et forêts face aux changements climatiques : mieux comprendre pour mieux anticiper. »

Trois rendez-vous et trois niveaux d’action pour converger vers la prochaine conférence des Nations Unies sur le changement climatique du 7 au 18 décembre prochain à Copenhague.


tck tck tck ...

Ce soir, encore une vidéo, mais cette fois-ci pour vous inviter à signer la mobilisation mondiale, portée par Kofi Annan, sur le changement climatique afin de faire monter la pression auprès de nos représentants au sommet de Copenhague, en décembre prochain.

En téléchargeant la chanson "Beds Are Burning" sur le site www.timeforclimatejustice.org, vous signez pour devenir "climate ally", une personne qui se soucie des problèmes liés au changement climatique et aux injustices que ce derniers créera dans le prochain siècle. Vous signer pour avertir nos responsables que nous sommes en attente de réponses claires et d’actions réelles sur ce sujet. Vous signer pour donner une réelle chance de changement à une question qui ne pourra avancer que si nous le voulons tous.

Alors comme moi ce soir, become a climate ally !


Taxe carbone

co2 Il y a deux jours, j’écrivais la chronique “Une taxe carbone, évidemment !” sur le site du Monde.fr. Concernant l’analyse de la droite que j’y faisais en conclusion, je ne peux que me féliciter d’avoir pu prédire les incohérences de la droite en matière de redistribution.

La proposition faite par Nicolas Sarkozy de baisser l’impôt sur le revenu pour les plus riches et de proposer des “chèques verts” pour ceux qui n’en payent pas est tout simplement à l’opposé du propos que j’y avais développé !

Un financement fléché pour ceux qui à priori auront le plus de mal à investir et un remboursement non fléché pour ceux qui ont les moyens d’investir … traduction : ceux qui payent l’impôt sur le revenu ne supporterons pas financièrement la taxe carbone, quand ceux qui ne payent pas l’impôt sur le revenu, faute d’avoir des projets pour employer les chèques verts, la payeront plein pot !

A noter que Terra Nova publie ce soir un texte de Pierre Radanne, Président de 4D et ancien Président de l'ADEME qui n’est pas sans intérêt sur le sujet : Réussir la contribution climat énergie.


Ploufragan, une mauvaise réponse à des bonnes questions pour le territoire breton

 

Comme je l’ai dit dans une précédente note [ici], le projet de centrale électrique gaz-fioul de Ploufragan n’est pas une réponse adéquate aux problèmes qui sont aujourd’hui posés à notre territoire : la Bretagne.

A la suite des auditions du B15, il m’apparaît clairement que la Bretagne doit répondre à trois enjeux structurants, sur le plan de son alimentation électrique :

q  Etre capable de gérer les pointes de consommation

q  Rééquilibrer sa « balance commerciale électrique » vis-à-vis du reste du territoire

q  S’inscrire dans le cadre mondial de la lutte contre le dérèglement climatique

Ces trois axes doivent devenir les clés de décision pour tout nouvel investissement en matière électrique sur le territoire. Après analyse, le projet de Ploufragan n’apporte aucune réponse pertinente sur ces trois sujets.

 

 

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HOME de Yann Arthus-Bertrand

Arton1234-a9496Ayant été sollicité par la FNAC et le cinéma multiplexe Liberté de Brest pour répondre aux questions de la salle suite à la projection du film HOME de Yann Arthus-Bertrand demain soir, j’ai eu la chance de pouvoir le voir en avant première mondiale cet après-midi !

Le 5 juin étant la journée mondiale de l’environnement, ce film sera diffusé aussi largement que possible demain, tant dans sur les grands écrans de cinéma que sur les petits écrans puisqu’il sera aussi diffusé à 20H30 sur France 2 et ensuite sur Youtube.

On s’attend seulement à de belles images de la part de YAB, mais elles sont ici là pour imager le propos et donner du sens aux mots. On ne refait pas le monde en deux heures, mais il arrive à en donner une lecture globale qui j’espère réveillera les esprits et donnera la nature et la hauteur des enjeux auxquels nous avons à répondre ensemble dans ce tout début de siècle.

Demain, regardez ce film, car c’est aussi un miroir sur ce que nous sommes.

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Article : Terra Eco

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Jean-Louis Borloo aurait-il compris ?

JL Borloo Dans un entretien donné au magazine Terra eco, Jean-Louis Borloo tient des propos qui m’ont scié ! Je n’y ai rien appris, mais c’est la première fois que j’entends une personne à son niveau de responsabilité tenir de tels propos et le dire avec des mots qui ne laissent pas d’ambiguïté sur le fond du discours.

« Ce que je veux dire, c’est que ce changement de paradigme est tel qu’il ne peut se concrétiser qu’avec la société toute entière. Avec les scientifiques bien sûr, mais aussi avec les syndicats, les fédérations professionnelles, les villes, les agriculteurs et les pêcheurs, les consommateurs. Soit vous mettez toute la société en mouvement et vous réconciliez le progrès et le futur, soit vous échouez. Ou bien vous faites bouger tout le monde en même temps et vous pouvez aller à une vitesse folle, ou vous n’y parvenez pas et tout cela se terminera mal pour la planète. »

Jean-Louis Borloo, dans un entretien croisé, le 27/04/2009.

Il met bien en avant la nécessité d’un changement rapide et global de la société, avec pour risque un « cela se terminera mal pour la planète », qui laisse assez peu de doute sur la gravité de l’enjeu.

Je crains qu’il soit encore assez isolé sur cette position, surtout à droite, mais il faut bien un début à tout.

Lire l’entretien ici. Je ne suis pas d’accord sur tout le propos de Jean-Louis Borloo dans l’article, notamment sur l’ambition du plan de relance, mais le propos cité ainsi que le début de l’entretien valait bien un petit coup de chapeau.


Lipypad : le piège de l’illusion comme remède à la crise

Lilypads Dans la catégorie bêtisier ce soir, ce nouveau projet de ville flottante à destination des réfugiés climatiques [ici].

Environ 250 millions de personnes risquent d’être privées de terre durant le siècle à venir, suite à la montée du niveau des océans. Des « grands penseurs » passent encore du temps à pondre des projets remarquables sur papier glacé, mais complètement inutiles dans la réalité, en dehors de se faire plaisir … ou de se faire un peu de pub !

Les 250 millions de réfugiés viendront principalement des régions à forte densité de population et souvent en voie de développement. A priori, les populations aisées de ces territoires trouveront toujours les moyens de racheter des habitations plus dans les terres. L’enjeu de ce 21ème siècle est donc le déplacement puis le relogement de population sans terre et à très faible revenu, puisqu’ayant tout perdu avec la montée des eaux.

Ce projet d’hôtel 5 étoiles soi-disant écolo (faisons le bilan carbone de sa construction !) ne répond donc en rien à la problématique que pose le réchauffement climatique et les réfugiés qui vont avec. J’engage plutôt cet architecte franco-belge à faire un tour du coté de l’ex-Sangatte pour voir comment se logent des réfugiés, en pleine forêt. Rien à voir avec son rêve de luxe (même si ce concept de ville flottante peut être intéressant, par ailleurs).

L’un des dangers du siècle à venir risque d’être ce genre d’illusion que certains nous font miroiter, par des rêves de la science ou de la technologie, pour faire croire que l'on a des réponses toutes faites aux enjeux planétaires. Tout ceci n’est qu’un mirage venu de la fin du 20ème siècle, avec ses grandes avancées techniques et scientifiques. La réalité du 21ème siècle sera plus abrupte que cela : elle nous demandera surement plus de remises en cause et moins de rêveries.


Vœu pour 2009

Mirroir Ha, l’époque des vœux !

Je renonce à vous souhaiter à tous plein de bonnes choses pour 2009 … pour ceux que je connais, je ne manquerais de le faire de vive voie (et j’espère qu’ils savent déjà que je ne leur veux que du bien, en 2009, mais pour les années qui suivent aussi !), pour les autres, je laisse le soin à leur proche de le faire avec ce qu’il faut de sympathie ou de tendresse et de contact pour ce genre d’exercice.

Non, pour 2009, pas de vœux ici, mais juste un vœu.

Dans la série sur les défricheurs du Monde de la semaine dernière, un article présentait Susan Solomon (je vous laisse lire le portrait ici pour savoir de qui je parle). Les recherches de Susan Solomon portant sur le trou de la couche d’ozone et le changement climatique, l'article concluait ainsi :

« Réduire les émissions, prendra des décennies. Car, ni vous ni moi ne sommes prêts à renoncer à notre voiture demain : si le problème du changement climatique est si singulier c'est, conclut-elle, qu'il impose de se regarder dans le miroir. »

J’adhère pleinement à cette remarque. Aussi, pour 2009, je fais le vœu que nous apprenions tous un peu plus à nous regarder dans le miroir !


Biocarburant

Street_children_of_butareLa crise alimentaire qui touche brutalement les pays les plus fragiles remet au premier plan l’intérêt d’une montée en puissance des biocarburants et leur réel intérêt pour les problèmes à venir de notre petite planète.

Certes les biocarburants sont des produits de substitution au pétrole que l’on pourrait qualifier de « renouvelables » puisqu’il est possible de les reproduire à notre échelle de temps. Certes, les biocarburants produisent dans leur combustion moins de produits nocifs que les produits pétroliers. Pour autant, les biocarburants ont encore deux points faibles de tailles : ils continuent à produire du CO2 et surtout, ils prélèvent l’énergie en question sur les stocks alimentaires mondiaux.

Dans un monde où la démographie va conduire à une augmentation du nombre d’habitants jusqu’à 9 milliards dans le siècle à venir, les biocarburants posent la persistante question du partage des richesses, mais aussi celle du partage des ressources énergétiques en des termes nouveaux.

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Crise énergétique

Terraced_rice_fields_in_tegallalang Concentrés sur nos petits problèmes de pays développés, on l’attendait sur le pétrole pour nourrir nos machines, elle risque d’abord de venir sur les matières premières agricoles, au travers d’une crise alimentaire. En effet, c’est l’apport énergétique journalier humain qui risque de poser problème, à très court terme.

Jacques Diouf, Directeur de la FAO (Agence des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) parlait des « émeutes de la faim » en octobre 2007. C’est aujourd’hui ce qui se produit dans plusieurs pays où l’alimentation est un problème au jour le jour. (Voir interview JJDD du 13.4.08)

Le riz constitue l’aliment de base pour la moitié de la population mondiale et son prix a doublé en un an sur plusieurs marchés mondiaux. Sur la même période, le prix moyen d’un repas a augmenté de 40% dans des pays où la population ne vit qu’avec seulement 1 $ par jour. L’armée a été déployée au Pakistan pour éviter les pillages sur le riz et ce même riz conduit directement en prison, en cas de vol aux Philippines. Les pays exportateurs resserrent drastiquement leur politique d’exportation pour assurer la nourriture de leur population, mais quid des pays aujourd’hui importateurs comme sur le continent africain ?

A l’image du travail du GIEC sur le climat, récemment reconnu par un prix Nobel de la paix, s’est monté en 2004 l’IAASTD (International Assessment of Agricultural Science & Technology for Development) qui réuni plus de 400 experts internationaux afin d’analyser les enjeux en terme alimentaire et afin de définir des stratégies pour l’agriculture dans le monde dans les prochaines décennies. Comme pour le climat, la prise de conscience remet particulièrement en question nos modes de développement antérieurs qui ont pu produire des résultats, mais qui ne seront plus possible pour 9 milliards d’habitants.

Il est grand temps de repenser l’agriculture de façon globale et à des fins alimentaires pour les populations … et non spéculatives pour les marchés financiers. Comme pour le climat et l’énergie, il faut repositionner une réflexion sur des enjeux collectifs (dans l’espace et dans le temps) et non laisser faire la main invisible économique qui sert des intérêts particuliers dans certains cas et nous mène tout droit à la catastrophe, dans d’autres. Sur le long terme, l’équilibre n’est jamais le fruit du hasard mais toujours le produit d’ajustement et d’intelligences combinées. C’est cette voie là qu’il nous faut trouver ensemble.

Dans le monde, les inégalités entre pays sont déjà criantes et provoquent des tensions très importantes. La faim risque d’être un mal encore plus grave et une motivation encore plus puissante pour ce qui est des migrations et des violences. Cette crise alimentaire doit être regardée de très près si on ne veut pas qu’elle devienne une poudrière mondiale.

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Pour l’anecdote, cinq jours après s’être fait poser un stimulateur cardiaque, notre ancien Président Jacques Chirac a lancé cette semaine un appel à la communauté internationale pour trouver des solutions de sorties sur la crise alimentaire. Même si on connaît l’affection pour l’agriculture de notre ancien Président, je trouve ce retournement de situation quelque peu abracadabrantesque de la part d’un homme qui a fait sa carrière politique bien à droite et qui a prôné le laisser faire économique comme seule solution possible au développement … mais finalement, il est toujours temps de bien faire !

(Ci-après l’appel en question)

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