La violence est le dernier refuge de l’incompétence
lundi 02 septembre 2019
Les vacances sont aussi le temps de prendre du recul et de réfléchir sur l’année passée. Le mouvement des Gilets jaunes en aura clairement été un marqueur fort. En plein cœur de l’été, le Monde a publié un article (ici) fort instructif par une analyse fine du mouvement à Bordeaux, considérer comme la « Capitale des Gilets jaunes ».
L’article met en lumière la fracture qui s’est installée entre les habitants de la périphérie par rapport au centre-ville (notamment des grandes métropoles). La phrase « Ici vous avez tout. Là-bas, on n’a rien » traduit bien à elle seule ce sentiment d’injustice et de relégation qui transpire des propos des manifestants. Une fracture construite d’une exclusion par le logement des habitants. Des centres-villes toujours plus agréables à vivre, où se côtoient la consommation, le luxe, la douceur de vivre, mais aussi l’immobilier spéculatif. Autour, des cités dortoirs où les habitants travaillent dans le centre-ville de l’agglo, mais se voient contraints à rentrer chez eux le soir venu, faute de moyen de partager cette vie parfois idéalisée.
Face à cette contestation, une volonté politique de dresser des murs par un courant sécuritaire affirmé (l’article le dit bien, mais plein d’autres reportages viennent témoigner de ces faits). Un gouvernement qui fera du maintien de l’ordre un écran de fumé pour nier cette montée des inégalités et taire le cri d’alarme de personnes descendues dans la rue parfois pour la première fois. Un recourt à la violence d’Etat, condamnée à de multiples reprises, comme pour mieux nier l’évidence de cette société de plus en plus divisée. Une façon tragique de défendre un modèle de société à bout de souffle.
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