Primaires citoyennes

Et si c’était Vincent Peillon ?

Vincent-peillon-candidat-a-la-primaire-de-la-gauche-le-3-janvier-2017-a-paris_5773735Au delà du programme que vous pouvez retrouver sur le site vp2017.fr, il est intéressant de regarder les dynamiques à l’œuvre dans l’opinion publique. On le sait, lors des derniers événements politiques, ce ne sont pas les sondages qui ont prédits le mieux le résultat final, mais les flux de discussion autour des candidats sur internet. Regardons cela de plus près sur les trois derniers jours (c.à.d la journée du 1er débat, la veille et le lendemain).

Alors qu’il est parti largement en retard par rapport à ses concurrents à la primaire de la gauche et qu'il peut compter de ce fait sur un soutient de personnalités politiques et de militants bien moins large, Vincent Peillon bénéficie du plus grand nombre de citations sur internet sur ces trois derniers jours : 37.1K (en millier de citations). Vient ensuite Manuel Valls avec 32.5K, Benoit Hamon avec 27.4K, puis enfin Arnaud Montebourg avec 17.8K.

Mais citation ne veut pas dire forcément adhésion ou soutien, loin s’en faut !

L’analyse des propos positifs dans ces flux est donc aussi intéressante. Ainsi, on retrouve la même shortlist, mais en nombre de citations positives cette fois : Vincent Peillon : 8.2K, Manuel Valls : 7.2K, Benoit Hamon : 6.7K et Arnaud Montebourg : 3.8K.

Enfin, dernier élément d’analyse, les oppositions. Car une élection, c’est autant stimuler des soutiens que d’éviter de se créer des oppositions (les dernières présidentielles se sont d’ailleurs plus jouées sur des oppositions que sur des adhésions pour les candidats en liste). Pas vraiment de surprise, si on additionne les plus et les moins en termes de pourcentages de citations positives et citations négatives, les deux candidats les plus clivants Manuel Valls et Benoit Hamon n’ont plus que respectivement 1% et 3% d’expressions favorables quand Vincent Peillon et Arnaud Montebourg ont tous les deux 7% chacun.

Il est bien-sur trop tôt pour conclure et les prochains débats seront riches en expressions et en positionnements des candidats. Toutefois ces résultats d’analyses des flux sur internet témoignent d’une bien autre réalité que celle données par les sondages sortis à l’issue du premier débat. Sur cette base et à ce stade, on peut affirmer que Vincent Peillon est le candidat qui fait le plus parler de lui, notamment sur des expressions positives et qu’il est celui aussi qui clive le moins et est donc le mieux à même à rassembler la gauche.

Voilà de bons arguments pour s’intéresser à lui !

http://www.vp2017.fr/

http://www.facebook.com/29avecPeillon/

@29avecPeillon

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Données recueillies sur www.pop2017.fr. Chiffres exprimés en millier de citations sur internet au cours des journées 11, 12 et 13 janvier 2017.


Les primaires sont-elles un bien pour la démocratie ?

Primaire vs démocratieLes primaires à gauche comme à droite sont globalement bien perçues. Leur taux de participation laisse à penser qu’elles sont plébiscitées par la population, en contraste avec des partis dont les effectifs ne font que décroître. S’agissant d’un vote de la population, elles apparaissent comme un acte de démocratie directe permettant de donner plus la parole à tous les citoyens. Toutes ces considérations peuvent s’entendre, mais n’est-ce pas regarder la primaire par le petit bout de la lorgnette ? Analyse.

Lors des premières primaires de la gauche en 2011, j’avoue avoir été plutôt favorable. Les arguments m’avaient convaincu qu’une plus grande ouverture sur les citoyens permettrait à plus de monde de participer aux choix politiques. Force est de constater que cette réalité est largement contrebalancée par d’autres phénomènes, qui me semblent bien moins probants vis-à-vis de l’idéal démocratique.

Les primaires produisent-elles des dirigeants faibles ?

Le premier point est probablement la question du « produit de sortie » de la primaire. Si on s’arrête au fait que la primaire doit désigner un candidat, alors l’objectif est pleinement atteint. Mais l’élection n’est pas une fin en soi. Elle n’est qu’une étape dans l’exercice du pouvoir et c’est là que le bât blesse.

Suite aux premières primaires citoyennes de 2011, qui ont vu la désignation de François Hollande à plus de 56% des votes, peut-on dire qu’elles aient permis ensuite au candidat de s’imposer et de gouverner comme nous le souhaitions ? Pas vraiment… Au-delà d’une droite sortante qui s’est positionnée dans une accusation d’illégitimité à gouverner du Président élu, il y a aussi eu une très forte opposition à gauche, y compris dans les rangs de ceux ayant participé à la primaire. Ainsi, nous sommes en droit de nous demander si les frondeurs sont le produit des politiques mises en place ou tout simplement l’opposition persistante d’un courant plus à gauche, battu de la primaire en 2011, mais qui prépare le coup d’après. Arnaud Montebourg et quelques autres sont-ils réellement sortis de la logique de la primaire durant ce mandat ? Je n’en suis pas sûr.

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Quand Stéphane Roudaut se fait juriste ... en mauvaise foi

Vote-par-internet-francais-etranger-image-clef-carte-electoraleM. Stéphane Roudaut, nous gratifie d’une bien piètre attaque sur son profil Facebook. Il s’y insurge contre le travail fait par le Parti Socialiste pour faciliter l’inscription des habitants sur les listes électorales.

Il dénonce avec grandiloquence l’infamie de militants (avec même des élus dedans !) qui iraient à la rencontre des citoyens pour aider à remplir le CERFA consacré et recueillir les justificatifs devant l’accompagner. Pour preuve de son propos et de la légitimité de son émoi, il cite un extrait d’un texte mentionnant un jugement du Conseil d’Etat interdisant l’inscription à domicile. Tout cela fait froid dans le dos. La démocratie serait mise en danger et le Facebook de M. Roudaut serait le seul bouclier pour la protéger !

Décryptage

L’extrait que cite M. Stéphane Roudaut est en fait tiré d’un document qui est utilisé par toutes les mairies pour les inscriptions sur les listes électorales : une circulaire ministérielle datant de juillet dernier (ici). L’extrait en question (page 16) ne parle pas du tout de ce que fait le Parti Socialiste. Il mentionne qu’il est interdit, pour les employés communaux, d’aller faire du démarchage en dehors des mairies, pour procéder à des inscriptions sur les listes électorales. C’est cela qui fait l’objet du jugement du Conseil d’Etat mentionné par notre « apprenti juriste ».

Mais ça, nous le savions déjà. Les stands tenus par la mairie de Brest pour l’inscription sur les listes électorales dans les différents centres commerciaux, par exemple, n’inscrivent pas les personnes, mais leur donnent les documents pour aller le faire en mairie ou pour les renvoyer par courrier.

M. Stéphane Roudaut a donc la lecture sélective, car deux lignes plus bas du même document, il est clairement mentionné que les citoyens peuvent aussi renvoyer les documents remplis par courrier, ou se faire représenter par un tiers dûment mandaté, afin de déposer en mairie les documents à fournir, à sa place. Et c’est bien cela que les militants bénévoles du Parti Socialiste proposent aux habitants lors des portes à portes pour l’inscription sur les listes électorales. Rien de plus.

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Les Ateliers du changement

Les ateliers du changementA l’initiative d’Harlem Désir, premier secrétaire du parti socialiste, Brest accueillera le premier Atelier du changement de France. Loin des communications top-down auxquelles les citoyens sont habitués, ces ateliers se veulent sous un format nouveau, plus participatif, permettant un vrai échange de qualité avec tous les citoyens.

Depuis début janvier, une équipe spécialisée dans l’animation de ce genre de débat s’affaire pour questionner, rencontrer, écouter les brestois et les finistériens sur les attentes qu’ils ont pour la France. Ce travail en amont sera retranscrit dans un film, projeté au début des ateliers. Il permettra de lancer les sujets qui émergent, les attentes, les craintes qui pourront ensuite être exprimés par les participants dans la première partie.

Dans la seconde partie de la soirée, des ateliers de contributions seront organisés, afin de produire, individuellement ou collectivement, des recommandations ou des propositions pour la France. Toutes cette production politique sera collectée lors des 6 ou 7 Ateliers du changement qui se dérouleront sur le premier semestre 2013, à Brest comme dans d’autres villes de France. Une restitution sera enfin faite à l’occasion de l’université d’été du PS de La Rochelle, devant tous nos responsables politiques.

Le Parti socialiste avait innové en proposant les Primaires citoyennes, fin 2011. Les Ateliers du changement poursuivent cette volonté de partager et de travailler avec tous les français qui le souhaitent et portent en eux un projet pour la France.

Chacun aura la parole et pourra faire sa proposition sous la forme d’une contribution écrite. Il est important que ces ateliers mobilisent l’ensemble des citoyens afin de représenter au mieux ce qu’est la France aujourd’hui, hommes et femmes, jeunes ou moins jeunes, ouvriers ou chefs d’entreprises, relais d’opinion ou individus. Chaque opinion nous intéresse parce que chacune d’elle constitue un morceau de France. Chaque proposition nous intéresse, parce que chacune d’elle est un pas en avant vers le changement.

Venez nombreux le jeudi 7 février,

à 18h30 à l’Atelier (salle du Stade Brestois 29)

16, rue de Quimper à Brest

Il y aura une traduction en langue des signes et un espace enfants gratuit.

Plus d’informations :


Bureau de vote - bureau de vie

20071120_vote2c_F111TCette année scolaire fut riche en élections de tout ordre (et ce n’est pas fini !) J’aurai totalisé 7 journées de votes : primaires citoyennes, présidentielles, législatives ou même élections des représentants du personnel dans mon entreprise. Une petite tranche de vie sur une année tout de même !

Etre président d’un bureau de vote, cela reste un « job » un peu particulier. Pour commencer par le coté rébarbatif, c’est très répétitif … quand ce n’est pas ennuyeux. Il y a à la fois des temps longs, quand l’électeur se fait rare, mais aussi des heures de pointes (avant et après la messe, comme on dit !) La cadence infernale peut atteindre alors un électeur toutes les 15 à 20 secondes, si on ne veut pas avoir une file d’attente trop longue. Autant dire qu’il vaut mieux rester concentré, car la sanction tombe en fin de journée, au moment du recollement des votes, entre le nombre d’exprimés et le nombre d’émargements. Un petit écart, pas de lézard, mais un grand écart, bonjour le cafard !

Un bureau de vote, c’est aussi une équipe, par définition composée de chiens et de chats, de futurs perdants et de futurs gagnants. La fiabilité du vote n’est pas une fonction du process (vote papier ou électronique), mais plutôt d’un jeu d’autocontrôle entre les représentants des différents prétendants. Cela nécessite donc de mettre en présence des personnes qui ont souvent passés leurs dernières semaines à faire campagne les unes contre les autres. Pendant les 10 h d’ouverture du bureau de vote, l’ambiance est très politiquement correcte, président et assesseurs tiennent leur poste avec sérieux, application et fair-play. Il s’agit bien là d’une sorte de trêve politique. Les jeux sont faits, rien ne va plus et tout le monde attend déjà fébrilement le résultat qui s’écrit en temps réel. Des débats dans l’équipe peuvent avoir lieux sur l’opportunité de retourner le cahier d’émargement ou de le faire signer à l’envers, sur la qualité des sandwichs ou l’heure de la pause café, mais en dehors de ces sujets de fond, l’attention va à l’électeur.

Car un bureau de vote, c’est enfin et surtout cela, un contact rapide mais intense avec l’électeur. Pour beaucoup, cela reste un moment solennel : celui du choix, celui de la prise de décision qui engage, celui de l’arbitrage politique, avec tout ce que cela peut signifier en termes de représentation. Avec le vote électronique, le choix et le vote se font en même temps, dans l’isoloir. L’attente avant d’entrer est donc parfois celle de la dernière hésitation. La tension est quelques fois perceptible dans le regard. Mais, c’est aussi parfois le temps d’un échange très bref, d’un petit mot de soutien pour l’équipe du bureau, d’une bise claquée ou d’une poignée de main serrée. Car un bureau de vote, c’est aussi un ancrage territorial, avec des gens qui se connaissent et qui, à défaut de partager parfois les mêmes opinions politiques, se côtoient en dehors, partagent une histoire commune et des lieux de vie.

Voilà, un bureau de vote, c’est plusieurs histoires en une et surtout, ce n’est pas un lieu commun.


Une drôle de campagne

Sondage présidentielle 2012La campagne présidentielle semble inquiéter les commentateurs, elle n’intéresserait pas assez les citoyens, avec donc des risques de surprises dans les urnes.

D’abord, il faut probablement relativiser l’inquiétude, simplement du fait de la nature de l’émetteur du message, qui est partie prenante dans l’évènement. Les commentateurs politiques vivent de la politique, presque plus que les politiques eux-mêmes. Il y a dans leurs regards et leurs commentaires circonspects une forme de mise en scène de l’échéance. A quoi serviraient-ils si tout un chacun était capable de deviner la fin de l’histoire avant eux ?

C’est probablement ce qui explique d’ailleurs la teneur d’un discours très axé sur le premier tour dans le duel Hollande-Sarkozy. A bien regarder le second tour, les jeux sont faits dans les sondages sur lesquels s’appuient les commentateurs, nul besoin d’expertise. Pour créer du suspense, il faut regarder le premier tour, là où les électeurs de gauche comme de droite se dispersent entre les candidatures, là où les favoris vacillent, en fonction des voix qui s’écartent momentanément de leur bulletin.

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La primaire citoyenne, une indiscutable réussite avant tout

FHQuelques lignes avant de clore cet évènement nouveau dans le paysage politique français et passer à autre chose.

D’abord, disons-le avec fierté, cette primaire est une réussite. Avec environ 3 millions de votants, soit au premier tour, soit au second, soit aux deux, cette primaire aura largement mobilisé au-delà des militants du parti socialiste (dix fois plus). Malgré les doutes émis par la droite, malgré sa stratégie de l’épouvantail sur le fichage, malgré les vociférations de ses ténors, elle n’aura pu entraver réellement cette dynamique d’engagement contre elle. Aux yeux de la population, cette primaire marquera au contraire les esprits comme une forme de courage des politiques de gauche, afin de laisser le choix de trancher aux français.

La seconde leçon est sur l’intérêt d’un scrutin à deux tours. La primaire n’est pas une élection, mais une sélection. Le second tour n’a pas autant de nécessité que dans un vote où il existe une bi-polarité politique historique. Dans une primaire, nous sommes par nature sur des options politiques très proches. Le premier tour suffit à lui-même pour compter les expressions de la population. Par ailleurs, l’entre-deux tours aura fait monter les tensions entre deux camps, sans que cela ne change le résultat. Il est en effet rare dans ce type d’élection que l’électeur ne choisisse pas celui arrivé en tête au premier tour, celui qui a le plus fort potentiel pour la suite. Enfin, par le jeu du report des voix, le second tour fait courir le risque d’un résultat peu tranché et donc d’un affaiblissement du candidat qui en ressortirait, en vue de la vraie élection à suivre. L’intérêt d’un second tour est donc, de mon point de vue, largement discutable.

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Arrêtons la caricature et faisons de la politique

Fr Hollande

Depuis plusieurs jours, on entend à droite comme dans une certaine gauche des propos sur une soi-disant « mollesse » du candidat à la primaire, François Hollande. On entend parler dans la presse ou dans les réseaux sociaux de « gauche molle » ou de « balladurisation », comme pour faire prendre pour une évidence ce qui ne l’est en fait pas du tout.

Je n’associe pas la notion de mollesse à la détermination. Quand un candidat se lance dans un combat électoral avec 5% de votes favorables dans les sondages, face à un autre prétendant qui est affiché comme quasiment élu dans les médias (DSK), je n’appelle pas cela de la mollesse, mais de la détermination et du courage, probablement d’ailleurs alimenté par une vraie vision personnelle du pouvoir et non seulement du programme d’un parti.

Je n’associe pas la mollesse au respect de ses adversaires. Quand un candidat donne comme consigne à ses équipes de ne pas faire de campagne de terrain pour lui, mais seulement pour la primaire, je considère aussi que c’est un choix courageux et qui témoigne d’une réelle confiance en soi et en ses idées. Que d’autres camarades aient fait d’autres choix, cela les regarde, mais aux yeux des citoyens (et probablement de la droite) il n’y aurait rien eu de pire que des équipes de campagne en train de s’écharper sur chaque marché, sur le jeu du porte-à-porte, des collages d’affiches ou des diffusions de tracts. Si chaque candidat avait fait le choix d’un marketing agressif, nous serions aujourd’hui dans une foire d’empoigne et donc, un message complètement différent du débat apaisé qui transparait, grâce aux différents débats télévisés. Dans une société harcelé par la compétition et la communication, je trouve qu’avoir fait le choix d’une campagne de candidat aux primaires à minima, en faisant confiance à l’intelligence des électeurs, est un choix ambitieux et porteur de sens.

Enfin, je n’associe pas la mollesse à l’écoute et au respect d’avis différents. Il y aurait d’un coté ceux qui font les choix et de l’autre, ceux qui n’en feraient pas. Non, bien-sur ! Par contre, il peut y avoir deux méthodes : une plus orientée vers des décisions unilatérales du pouvoir et encadrées par la loi et de l’autre, une autre plus orientée vers la recherche de consensus et vers des applications par la négociations entre acteurs. Faire croire que l’on peut tout diriger et trouver les bonnes solutions d’en haut est une hérésie. Il n’y a plus que les grands patrons du CAC 40 (et Sarko) à croire cela ! Les décisions doivent pouvoir s’adapter aux situations, aux contextes, aux groupes. Ce qui est vrai ici peut être faux et improductif-là. Les choses ne sont pas complexe en soi, mais c’est le respect de la diversité qui leur donnent toute leur complexité. L’exercice du pouvoir nécessite de l’écoute, de la nuance et une grande capacité à faire confiance aux citoyens, pas seulement aux lois !

Nous sommes à une époque où les médias et les réseaux sociaux, manipulés par des cabinets de communication, sont en capacité à dézinguer un candidat en fabriquant des procès d’intention axés sur des lieux communs et des caricatures complètement extérieures au débat. Méfions-nous de cela, car ceux qui utilisent ces outils sont souvent ceux qui n’aiment pas que nous pensions pas nous-mêmes.


Pourquoi je soutiens la candidature de François Hollande

5742503725_116b133396_b Comme je l’ai dit dans une précédente note, soutenir un candidat aux primaires citoyennes ne tient pas forcément de l’évidence. En effet, les candidats partagent entre eux un socle commun d’idées important et ce sont toutes des personnalités de haut rang dans le parti. Faire son choix est donc un travail dans les nuances et les différences de perception, plus que sur le fond politique, comme pour toute autre élection. Le choix relève d’abord de l’intuition et il faut parfois un peu creuser pour mettre des mots sur ce qui confirme la volonté de soutenir un candidat plus qu’un autre.

Je fus « strauss kanien » aux primaires de 2006, « aubryiste » au dernier congrès du PS, il n’y avait donc pas d’évidence à soutenir la candidature de François Hollande aujourd’hui ! Mon ralliement tient principalement à trois qualités du candidat : l’envie, la simplicité et le discours.

François Hollande est une personne qui a envie d’être candidat et qui a envie d’être Président. Lors des précédentes échéances, la situation du PS et la candidature de Ségolène Royal ne lui avait pas laissé l’opportunité de l’être , mais on sent que ce « retrait de raison » n’a pas émoussé l’envie d’y aller et de porter haut les ambitions du parti socialiste. Il fut candidat lorsque les sondages ne le donnait qu’à 5% (face à DSK), il poursuit sa route maintenant que ces mêmes sondages lui donnent de réelles chances de l’emporter. Je crois que l’on ne devient pas Président par hasard, c’est une fonction qui demande un engagement personnel fort et mûrement réfléchi. Cela a toujours été vrai dans l'histoire, ce le sera d’autant plus pour le mandat 2012-2017 vu les enjeux qui nous font face. L’envie sera une qualité indispensable pour réussir.

François Hollande est une personne simple. Il y a quelques années, des amis ayant vécues et travaillées en Corrèze m’avaient déjà fait part de leur impression sur le personnage : facile d’accès et attentif aux autres, il était une personnalité largement appréciée. Sa façon de faire campagne aujourd’hui témoigne de cette « méthode Hollande », bien éloignée des « staffs de campagne » auxquelles les politiques nous habituent. Il est un homme de débat et de contact, ce qui rompra avec les années Sarkozy où le peuple a été tenu à distance du pouvoir.

A la simplicité du comportement, s’additionne une simplicité des mots : une lisibilité du propos, une cohérence qui rend plus accessible le discours politique. A une époque où l’on nous vend la complexité des choses que pour mieux excuser le laisser faire libéral, je crois que savoir expliquer et rendre les idées plus simple pour le citoyen (sans tomber dans la démagogie, bien-sur) est une véritable qualité pour faire de la Politique.

François Hollande a un discours politique de candidat face à aux enjeux de ce début de siècle. Comme nous tous, il sait que la période qui s’annonce sera une période difficile : résultat d’une longue période libérale qui aura bercé les illusions des peuples, pour finalement ne faire que concentrer les richesses et le pouvoir sur un très petit nombre d’individus.

Le discours de François Hollande répond à ces défis : pour refonder un modèle français, il nous faudra travailler sur la fiscalité, la jeunesse et la croissance. Il nous faudra retrouver les marges de manœuvre indispensables à un vrai projet collectif, au travers d’une vraie refonte fiscale qui prendra réellement en compte les richesses et répartira plus équitablement l’effort. Il nous faudra remettre au centre du projet notre jeunesse, nos enfants, parce qu’ils sont aujourd’hui les oubliés ou les variables d’ajustement des politiques économiques, alors qu’ils sont le capital réel d’un territoire, un véritable investissement d’avenir pour la prospérité d’un pays. Enfin, il nous faudra retrouver les voix de la croissance, mais plus sous sa forme actuelle qui n’a d’ambition que le profit produit au passage. Non, une croissance vers une meilleure qualité de vie, une croissance au service de l’Homme et non seulement de certains. Ce projet à du sens.

Voilà, pour ces trois raisons principales, je pense que François Hollande fera un excellent candidat pour la présidentielle et un Président juste et intelligent pour la France. Que peut-on rêver de mieux ?


Une rentrée politique sous le signe des primaires

Fr Hollande La rentrée 2011 se fait sous le signe de la préparation des primaires à gauche. L’élection présidentielle approche lentement mais surement. La politique du gouvernement a marqué le pas depuis maintenant de nombreux mois autour de leur candidat unique. Europe Ecologie Les Verts ont fait leur primaire interne avant l’été. Voici le tour des partis de gauche : PS et Radicaux de gauche.

Les primaires d’octobre prochain seront un temps où tous les citoyens qui se sentent de gauche pourront aller s’exprimer par le vote. L’objectif est d’abord la liberté de l’expression pour désigner le candidat de la gauche.

Lors de la précédente élection présidentielle, seuls les militants encartés au PS avaient pu voter pour les trois candidats (Royal, DSK e Fabius). Des voix hors du PS s’étaient élevées pour dire que les militants du PS n’étaient pas forcément les plus représentatifs pour choisir LE candidat de la gauche, ayant la plus forte probabilité de faire face à la droite au second tour. C’était en effet une critique entendable, même si elle pouvait être discutée. Les primaires les 2011 répondent sur ce point, en ouvrant au maximum la possibilité de participer. Chaque citoyen se reconnaissant de gauche pourra voter.

On connaît la liste des candidats à cette primaire. Il y a des hommes et des femmes, des jeunes et moins jeunes, des expérimentés et des moins expérimentés et il y a bien sur, des postures politiques un peu différentes entre chaque candidats. Il y a le choix et on ne peut pas dire qu’il n’y ait pas là des personnes de grandes qualités.

Une primaire n’est pas une élection entre un candidat d’extrême droite face à un candidat d’extrême gauche ! Les différences se font dans les nuances, dans les perceptions individuelles, dans les ressentis et dans les façons d’être, les façons de se comporter ou d’être candidat, en vu de devenir Président. Le choix n’est pas simple, mais c’est aussi cela la politique, il n’y a pas toujours d’un coté le blanc et de l’autre le noir, heureusement !

Pour ma part, j’ai fait mon choix avant les vacances après avoir lu et écouter les déclarations, les articles et échangé avec quelques proches amis. Je soutiendrai François Hollande dans cette primaire et si les électeurs de gauche le souhaitent, pour la présidentielle.