Croyance

Que dire après ce mois qui nous bouleverse et nous bouscule ?

Capture d'écranLe deuil des morts de ce dernier mois nous invite à nous taire. Mais l’emballement des événements nous oblige à y poser des mots pour tenter d’apaiser et de mettre fin à un risque bien réel d’embrasement.

Il est extrêmement dur de prendre la parole dans le contexte d’hypertension, d’hystérisation que nous vivons en ce moment. Pour autant, c’est bien dans ces moments que la parole est essentielle. Ne pas parler, ne plus parler, se taire, c’est laisser les injustices ne pas être reconnues, les incompréhensions sans possibilités d'être traitées, les colères sans mots pour les exprimer. Ne pas parler, c’est aussi laisser la place à ceux qui agitent et qui clivent. C’est laisser le monde se diriger vers la barbarie.

Je partage trois réflexions personnelles sur ces derniers jours sombres de l’histoire humaine contemporaine, qui risquent malheureusement de structurer le paysage international pour de nombreuses années.

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La stratégie du Projet

Macron parce que cest mon projet 2En 2017, Emmanuel Macron résuma sa vision politique par ces mots magiques « parce que c’est notre projet » et il fut élu. Avec l’habileté orale que nous lui connaissons, il projeta ses troupes et son électorat dans une perspective plus désirable que ces concurrents. Avant, il avait su s’affranchir du passif des partis et avait su rompre avec celui qui l’avait mis sur les rails politiques, un François Hollande au plus bas.

Cette stratégie du projet, utilisée en 2017, il est difficile de la lui reprocher. C’est le propre d’une campagne d’établir une compétition entre projets. Même s’il est vrai que certains partent avec plus d’handicaps que d’autres en la matière, Emmanuel Macron a su s’affranchir de cela et faire des propositions intéressantes, tranchantes, marquantes … notamment sur les retraites puisqu’il s’était engagé à ne pas relever l’âge.

Petit retour en arrière, quand Emmanuel Macron qualifiait d’hypocrite le fait de reculer l’âge légal à 64 ans.

Cette semaine, dans son allocution télévisée, le Président a dégainé à nouveau la stratégie du projet. Une stratégie politique très efficace, mais qui dévoyée, ne fait que creuser la défiance des Français envers ceux qui les dirigent.

La stratégie du projet est vieille comme le monde. Lorsqu’il y a un problème ou une tension dans le présent, elle permet de projeter les regards vers l’avenir. Basiquement, c’est l’habileté des meilleurs prestidigitateurs : distraire pour mieux passer son tour de passe-passe.

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Bonheur, croyances et sens

6306941078_da1ef7a26e_mLa troisième condition au bonheur est un peu plus complexe que les deux premières : l’identité et l’autonomie. Elle s’inscrit dans un cadre que notre société moderne oublie, range au chapitre du passé, en négligeant son caractère fondamental. C’est la question des croyances, avec à ses cotés, la création du sens.

L’objet n’est pas ici de parler du cas particulier des croyances religieuses, même si dans les faits, l’émergence de la notion de BIB n’est pas à dé-corréler totalement de la notion de croyance religieuse. En créant le Bonheur National Brut comme indicateur alternatif au PIB, le roi du Bhoutan a bien essayé bien de mettre en lien l’économie, avec les valeurs du bouddhisme, sa religion.

Non, l’objet est plutôt ici de replacer la centralité des croyances dans leur sens le plus large, dans notre vie et notre société. Pour cela, deux citations valent mieux qu’un long discours.

« Davantage qu’un animal pensant, l’humain est un animal croyant. Ses croyances ne concernent pas que le religieux, mais aussi, par exemple, l’économie. »

Patrick Viveret, Philosophe

Et, puisqu’il est question d’économie :

« Comment savons-nous les choses, comment savons nous ce que nous savons ? Il me semble que les scientifiques ont une idée tout à fait déraisonnable sur ce plan : la plupart de nos connaissances ne s’appuient pas sur des preuves. Dans la réalité, la plupart de nos connaissances s’appuient sur des croyances raisonnables, des convictions. »

Daniel Kahneman, Psychologue, prix Nobel d’économie en 2002 et père de l’économie comportementale. (Magazine Sciences humaines de février 2013)

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Journée mondiale du Bonheur et BIB

Bonheur intérieur brutAujourd’hui, nous sommes le 20 mars, c’est donc la journée mondiale du Bonheur (décrété par l’ONU en 2012). Alors parlons-en un peu !

Il y a un mois presque jour pour jour, le Centre des Jeunes Dirigeants d’entreprises de Brest m’a sollicité pour intervenir sur la question du BIB : le Bonheur Intérieur Brut. Sujet pas commun, mais tout à fait digne d’intérêt !

Qu’est-ce que le bonheur ? Une société est-elle encline au bonheur ou l’inverse, et cela se mesure-t-il ? Tout plein de questions viennent à l’esprit, dont une centrale pour moi : suis-je compétent pour parler du bonheur et à quel titre ?

Contrairement à la philosophie, la politique parle assez peu de la question du bonheur, pourtant n’est-ce pas une question centrale que l’on oublie tout simplement de traiter, pris dans nos contingences techniques ou administratives ?

Du coup, je me suis un peu creusé les méninges pour tenter d’expliquer le concept de BIB et sortir quelques fragments de réflexions personnelles sur le sujet du bonheur. J'y ai trouvé un vrai intérêt, autant pour moi-même que pour la façon de faire ou de produire de la politique.

Lors de mon intervention, j’avais découpé mon propos en deux parties.

Dans la première partie, j’ai plutôt cherché à exposer les fondamentaux du concept de BIB (ici), ainsi que ce qui faisait référence pour moi sur le sujet (je n’ai pas vraiment eu le temps de développer cela d’ailleurs, mais la partie historique était déjà bien décrite sur par le précédent intervenant).

Dans la seconde partie, n’étant pas philosophe, je ne me suis pas attaqué à la question du bonheur en lui-même, mais plutôt à la façon d’y accéder, à la façon de trouver le bonheur en société (ou en entreprise, puisque je m’adressais à des jeunes dirigeants d’entreprises). Certaines choses sont plutôt favorables au bonheur, quand d’autres le sont peut-être moins.

J’ai choisi de développer ce qui m’ont semblé être « quatre conditions au bonheur » :

Ces quatre conditions sont évidemment une approche très personnelle et donc sujettes à controverses. Mais au final, elles m’apparaissent pertinentes (point de vue qui semble avoir été partagé par certaines personnes dans la salle, lors de mon intervention), mêmes si elles sont évidemment probablement incomplètes.

A suivre donc … !


Vision du monde

584px-Hubble_deep_fieldLors des vacances de noël, probablement taraudé par la question de l’existence du Père Noël, un enfant m’a demandé si les extraterrestres existaient. En voilà une bonne question ! La bonne réponse est évidemment que nous ne savons pas. Mais quelle conviction avons-nous du sujet ?

Sachant que les terriens habitent une petite planète, tournant autour d’un modeste soleil, lui-même se situant dans les parties extérieures d’une galaxie comptant quelques 200 milliards d’autres soleils, d’étoiles. Sachant que notre galaxie n’est que l’une des quelques 100 milliards dans l’univers observable, pensons-nous que nous sommes seul dans l’univers ?

Tout cela fait de grands chiffres : 2.1011 x 1011 = 2 .1022, pas facile de voir ce que cela fait deux cent milliards fois cent milliards !

Alors si chaque soleil / étoile se résumait à une feuille de papier A4 et que nous mettions toutes ces feuilles en une grande pile, les unes sur les autres, cela ferait de combien de mètre ? Atteindrions-nous la tour Eiffel, le mont Blanc, ou même l’Everest ?

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