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Les primaires sont-elles un bien pour la démocratie ?

Primaire vs démocratieLes primaires à gauche comme à droite sont globalement bien perçues. Leur taux de participation laisse à penser qu’elles sont plébiscitées par la population, en contraste avec des partis dont les effectifs ne font que décroître. S’agissant d’un vote de la population, elles apparaissent comme un acte de démocratie directe permettant de donner plus la parole à tous les citoyens. Toutes ces considérations peuvent s’entendre, mais n’est-ce pas regarder la primaire par le petit bout de la lorgnette ? Analyse.

Lors des premières primaires de la gauche en 2011, j’avoue avoir été plutôt favorable. Les arguments m’avaient convaincu qu’une plus grande ouverture sur les citoyens permettrait à plus de monde de participer aux choix politiques. Force est de constater que cette réalité est largement contrebalancée par d’autres phénomènes, qui me semblent bien moins probants vis-à-vis de l’idéal démocratique.

Les primaires produisent-elles des dirigeants faibles ?

Le premier point est probablement la question du « produit de sortie » de la primaire. Si on s’arrête au fait que la primaire doit désigner un candidat, alors l’objectif est pleinement atteint. Mais l’élection n’est pas une fin en soi. Elle n’est qu’une étape dans l’exercice du pouvoir et c’est là que le bât blesse.

Suite aux premières primaires citoyennes de 2011, qui ont vu la désignation de François Hollande à plus de 56% des votes, peut-on dire qu’elles aient permis ensuite au candidat de s’imposer et de gouverner comme nous le souhaitions ? Pas vraiment… Au-delà d’une droite sortante qui s’est positionnée dans une accusation d’illégitimité à gouverner du Président élu, il y a aussi eu une très forte opposition à gauche, y compris dans les rangs de ceux ayant participé à la primaire. Ainsi, nous sommes en droit de nous demander si les frondeurs sont le produit des politiques mises en place ou tout simplement l’opposition persistante d’un courant plus à gauche, battu de la primaire en 2011, mais qui prépare le coup d’après. Arnaud Montebourg et quelques autres sont-ils réellement sortis de la logique de la primaire durant ce mandat ? Je n’en suis pas sûr.

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La République est la seule réponse au FN

Carte régional 2015Les lendemains d’élections sont toujours des temps d’atterrissage et de réflexion, où la réalité rattrape les croyances, les attentes ou les espoirs. Si en Bretagne le résultat de Jean-Yves Le Drian est à la hauteur des projections que nous attendions, il est difficile de se réjouir lorsque l’on regarde cette carte de France.

Le score de Jean-Yves Le Drian est clairement en ligne avec les attentes d’un territoire qui aime à la fois son identité, ses valeurs et son unité. La Bretagne se nourrie de ces trois fondamentaux qui en font un territoire d’exception, envié ailleurs. Les bretons ne se sont pas trompés en soutenant largement une personnalité qui puisse représenter ces trois facettes.

Mais comme ailleurs en France, la montée de l’extrême-droite doit nous questionner. Comme le disent de nombreux intellectuels, le temps n’est plus à diaboliser ou à rejeter la faute sur les électeurs. Il est temps de questionner ce qui constituent le pouvoir, les pouvoirs. Tout ce qui endosse autant la responsabilité de notre fonctionnement démocratique, que la montée du score du FN depuis ces dernières années.

Comme le dit la fameuse citation d’Albert Einstein, « on ne résout pas un problème avec les modes de pensée qui l’ont engendré.» C’est de là qu’il nous faut partir.

Le FN gagne du terrain. Mais surtout la croyance dans ses idées comme une justification aux problèmes, puis comme une alternative en termes de politiques. Mais, soyons en sûr, le FN ne grandit pas tout seul. Si la crise, l’isolement et les difficultés sociales constituent probablement un terreau fertile, c’est bien nous, les démocrates qui irriguons le sol qui le voit prospérer.

Le FN se définit lui-même comme « ni de gauche, ni de droite ». En cela, il qualifie lui-même son antithèse : la gauche et la droite républicaine. Mais aujourd’hui, il n’y a aucune lisibilité à cette entité républicaine, ni au travers des partis qui se font une guerre féroce et trop souvent stérile, ni dans les médias républicains qui refusent de prendre parti, déconstruisent systématiquement tous propos politiques et traitent chacun à la même enseigne (ce que se gardent bien de faire les médias d’extrêmes droite qui prolifèrent sur internet).

La question qui se pose donc aux différents pouvoirs est de partager ce qu’est la République et ce qui fonde notre pacte, entre nous qui nous reconnaissons dans les valeurs républicaines. Cet héritage fondé sur trois mots : Liberté, Egalité, Fraternité qui doivent redevenir notre boussole de lecture de notre société et non plus seulement une décoration aux frontons des mairies ou des écoles. Nous devons aussi y associer le principe de Laïcité comme 4ème pilier.

Même s’il partage de son ADN, le FN n’est pas le parti fasciste historique dans ce que l’on peut en lire aujourd’hui. Mais il est clairement une alternative non républicaine sur l’échiquier politique.

Liberté de la presse et liberté d’expression, liberté de son corps, liberté de la justice et des juges, égalité des chances, égalité des droits, unité du peuple français et fraternité dans la nation, ouverture sur les autres et au monde, … tous ces axes sont clairement en recul dans les programmes politiques du FN.

En face, clairement la proposition d’un pouvoir plus verticalisé et autoritaire, plus enfermé derrière des frontières, et même aujourd’hui, allant jusqu'à revendiquer une religion nationale.

Et dans l’ombre, avançant masqué comme tous les régimes non républicains, donc moins transparents et moins contrôlés, une vision clairement plus libérale vis-à-vis de l’accaparement du pouvoir et de la richesse.

Voilà ce qu’est réellement le FN.

Si nous pensons que cela répondra aux vrais problèmes qui nous font face, et bien allons-y ! Mais personnellement, je pense que cela n’en résoudra pas un. Le seul problème qui sera résolu avec le FN sera de renverser la table et de déstabiliser tous les autres partis. Mais ce n’est pas l’ombre du début d’une solution, c’est plutôt le début de nouveaux maux, qui prendrons probablement le pas sur les autres, mais ralentiront assurément la guérison globale.

Pour les républicains de droite et de gauche que nous sommes, la menace du FN ne doit pas être une menace de parti, mais une menace contre la République. Pour faire baisser le FN, il faudra que nous apprenions à réfléchir et travailler ensemble aux réponses, de gauche comme de droite à proposer à nos concitoyens.

Pour la France, le FN peut être un mal qui nous ramènera plusieurs décennies en arrière, ou alors restera seulement le symptôme d’un besoin de redonner du sens à une République trop endormie à l’égard de ceux qui en ont besoin.

Vouloir y répondre en repoussant la faute sur les autres n’est pas faire mieux que ce que propose le FN. Vouloir y répondre ensemble est la seule alternative.


Bernadette Malgorn : Incantation n’est pas action

Bernadette MalgornDans son interview de campagne au Télégramme du 11 mars dernier, Bernadette Malgorn ne fait pas mentir son surnom en s’en prenant à la majorité socialiste.

Fort peu de propositions concrètes dans son propos uniquement accusateur. On sait tout sur ce qu’elle supprimera, mais on peine à comprendre ce qu’elle fera sur les compétences propres du futur conseil départemental.

Ainsi, à l’instar de la droite historique au Conseil général qui négligeait Brest dans ses politiques, elle s’engage à défaire le Contrat de territoire avec la métropole brestoise qui nous fait bénéficier de financements sur nos projets métropolitains. On regrette un peu qu’elle ne s’en soit pas rendue compte, mais ces projets sont déjà largement engagés. L’absence des ces financements pèsera donc directement sur les contribuables de la métropole. Est-ce cela son ambition, supprimer les contributions du département pour augmenter l’impôt sur Brest ?

Elle accuse aussi la gauche d'avoir augmenté les effectifs du Conseil général, en comparant à celui de 1998. La gauche aurait embauché 600 personnes (sans que cela ne se voit, semble-t-il !) Mauvaise foi, inculture politique, perte de mémoire précoce ou simplement une ancienne préfète qui prend les brestois pour des imbéciles ? Rappelons que c’est Jean-Pierre Raffarin (gauchiste bien connu) qui transféra en 2005 une partie des compétences détenus par l’Etat vers les collectivités territoriales lors de ce que l’on a appelé l’Acte II de la décentralisation. Ce ne sont pas des embauches que les Conseils généraux ont faites partout en France, mais surtout l’intégration de fonctionnaires de l’Etat en charge des compétences politiques transférés (avec une partie des recettes d’ailleurs).

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Les propos révélateurs de madame B. Malgorn

Bernadette malgornAbsente ce matin du temps fort pour Brest que fut l’inauguration de la salle Brest Aréna, c’est dans le télégramme que madame Malgorn fait sa rentrée politique [ici]. Peu de propos s’avèrent intéressants puisqu’elle y fait surtout sa précampagne comme candidate à la tête de liste à droite pour les régionales. Pour se donner bonne figure, elle tente néanmoins de rendre visible son "activisme" (surtout épistolaire) sur des dossiers déjà suivis de très près par les exécutifs des conseils, dans lesquels elle siège dans l’opposition.

Toutefois, une citation de son propos sort du lot, car elle est vraiment à l’image de l’action menée par cette opposition : « Contrairement à ce que certains, mais pas nous, espéraient, la reprise de l’activité commerciale ne s’est pas produite après la mise en service du tramway. » Ainsi madame Malgorn affirme qu’elle n’espérait pas la reprise de l’activité commerciale à Brest. Propos renforcé juste après par un défaitisme affiché sur le dossier de l’implantation de Leroy Merlin au Froutven. Un dossier sur lequel nous travaillons, qui est pour l’instant en bonne voie et qui générerait une centaine d’emploi.

Ce propos est à l’image de la droite brestoise depuis « l’arrivée » de madame Malgorn à Brest : une lecture défaitiste, décliniste de Brest, une opposition systématique et un dénigrement permanent de ce qui s’y fait. Nous sommes vraiment à nous poser la question : madame Malgorn aime-t-elle réellement Brest et mise-t-elle sur la réussite de notre territoire, ou considère-t-elle juste notre cité comme un tremplin pour les régionales à venir ?


L’abstention n’est pas un jeu madame Malgorn

Dans le Télégramme aujourd’hui, madame Malgorn questionne le Maire candidat François Cuillandre sur la forte abstention (48,65%) au premier tour des élections de dimanche. « Ne traduit-elle pas un malaise de la démocratie locale à Brest ? » s’interroge-t-elle ?

Bonne question !

Sur le fond d’abord, l’abstention progresse partout. Elle n’est pas le fait d’une personne, mais bien climat politique global dans le pays. Les grandes villes sont plus touchées que les territoires ruraux, mais le malaise est là, installé progressivement depuis 30 ans.

Madame Malgorn arrive-t-elle tout juste en politique ? N’est-elle pas concernée par le sujet depuis son élection à la Région ? L’abstention en Bretagne n’était-elle pas à 51% (55% sur Brest) lors des régionales de 2010 où elle était tête de liste ? Qu’a-t-elle fait sur le sujet ?

Mes questions resteront probablement sans réponses.

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Analyse du vote au premier tour : La carte n’est pas le territoire !

Machine-a-voterA entendre les analyses, on aurait l’impression que la grande gagnante de l’élection du premier tour à Brest serait madame Malgorn. Voilà une analyse pour le moins déformée et trompeuse de la réalité.

A gauche, il y aura eu 21 968 voix. Brest ne déroge pas au reste de la France. Le mécontentement sur la politique nationale a clairement joué sur ce scrutin. Pour autant, cette baisse n’est pas un basculement. A abstention constante, ce sont un peu moins de 2 000 voix qui manquent à la gauche, par rapport à la présidentielle de 2012. Soit une baisse de 8.2%.

A droite (hors FN), il y aura eu 15 715 voix. La mobilisation a été plus forte. A abstention constante, la droite récupère près de 1 300 voix en plus, soit en valeur relative, un vote supérieur de 9% à 2012.

En plus de bénéficier de l’effet « gauche au pouvoir », la droite a choisi de transformer ce premier tour en primaire pour départager l’impossible choix de l’UMP, entre monsieur Prunier et madame Malgorn. Cela explique pour partie la forte mobilisation à droite. Une mobilisation qui aura beaucoup joué sur les peurs et les haines entre camps adverses, mais aussi sur des méthodes de campagne que l’on ne connaissait pas jusqu’ici à Brest. Dans ce duel à droite, la notoriété de l’ex Préfète de région aura sans conteste joué plein pot face au sortant de droite.

Coté FN, il y aura eu 4 093 voix. On s’étonne du score du FN à Brest, mais c’est finalement lui qui perd le plus. A regard du score du FN aux présidentielles de 2012, le FN est plus touché par l’abstention (ou le report des voix) que le reste des listes. A abstention constante, il aurait dû cumuler près de 1 000 voix de plus du fait de la variation de la participation. Ces 1000 voix sont-elles allées sur la liste Malgorn qui a fait une campagne volontairement sur certains thèmes du FN ? Difficile de le dire. Corrigé de l’abstention, le FN fait une baisse significative de -18.8% à Brest, par rapport à 2012.

Le report au second tour des voix du FN reste très incertain compte tenu du discours sur un front anti UMPS. Il est probable que l’abstention soit forte de ce côté-là, malgré les appels du pied répété de l'équipe Malgorn aux idées du FN.

Au final, la gauche sort majoritaire avec 52.6% des voix. A droite comme à gauche, les reports de voix étant difficiles à prédire, il serait prétentieux de présumer d’un résultat sur un second tour qui reste une seconde élection à part entière, entre les mains des électeurs.

Pour autant et contrairement à ce que l’on entend, la dynamique du premier tour a été largement soutenue par la gauche, face à une droite divisée qui certes mobilise son électorat dans sa « primaire de premier tour », mais ne parvient pas à susciter un réel engouement du côté de la population.

Cette dynamique à gauche est à l’image des programmes, où la gauche unie a porté un travail de fond, intégrant plus de 60 propositions concrètes, quand la droite s’est satisfaite des trois slogans dans le vent : fiscalité, sécurité, emploi, en passant plus de temps à donner à Brest une image déclinante, au lieu de tenter de dessiner l’avenir que notre ville mérite.


Pourquoi tant de haine ? - Réponse à Monsieur Brussieux

Au fil des tweet politiques qui défilent tous les soirs, il en vient parfois un qui vous interpelle. Hier soir, c’est celui de Monsieur Brussieux, colistier de Madame Malgorn, qui me questionnait en disant : « Pourquoi tant de haine ce soir ? »

En voilà une vraie bonne question et politique qui plus est, puisque « la forme, c’est le fond qui remonte à la surface » disait Victor Hugo. Pourquoi tant de haine dans cette campagne ?

Mon cher monsieur Brussieux, la teneur des propos qu’a pris la campagne n’est pas en effet dans les habitudes brestoises (du moins pour les dernières campagnes). Certes, il est d’usage de ne pas se faire de cadeaux entre droite et gauche, mais là, il faut reconnaitre que le niveau de violence verbale dans les échanges a franchi un cap nouveau pour Brest.

Cette violence a commencé bien avant que nous ne rentrions en campagne, quand déjà dans les meetings de Madame Malgorn on proposait de « chasser les socialistes de la ville », on nous accusait de « cadenasser le milieu associatif » et de « faire du clientélisme ». Elle-même se lançait ainsi dans sa campagne : « Nous allons disqualifier les socialistes pour gérer la ville de Brest ».

Déjà les fondamentaux d’une campagne s’appuyant sur une outrance verbale semblaient bien posés. Nous n’étions que fin octobre 2013 ! [ici et ]

Depuis les échanges n’ont fait que monter en violence, teintée d’une mauvaise foi caractérisée et de désinformation. Je ne vais pas vous faire l’énumération des attaques dans la presse. Récemment, l’une des plus violentes fut le discours du 13 février dernier, au Mac Orlan [ici].

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Quand madame Malgorn fait feu de tout bois et prend les brestois pour des imbéciles

B Malgorn UMPLa semaine dernière, une des candidates de la droite brestoise a fait une réunion publique devant un parterre de convaincus semble-t-il. On ne reviendra pas sur les propos de soutien de certains présents, qui appellent tout de même quelques interrogations légitimes de notre part (ici). Mais puisque la candidate nous fait la Grâce de nous donner à lire son « discours intégral », il nous semble important d’y apporter quelques réponses, nous qui sommes accusés d’imposer une chape de plomb sur la gestion de la ville !

Une attaque aussi ridicule que le bandeau noir mis par madame Malgorn sur son site concernant des associations brestoises qui n’auraient « pas souhaité qu’il soit fait état publiquement de leur rencontre avec Bernadette Malgorn », sous-entendant une pression de la mairie. Il est triste de constater que la candidate travestit la vérité : la seule association qui a demandé à ce que l’on retire les photos l’a fait car la rencontre s’est faite à son insu et sans son consentement. La candidate est donc, non-seulement peu courtoise avec les partenaires de la ville, mais en plus, elle se permet de se poser en victime de ses propres manœuvres !

Passons sur la première partie - une critique régionale - qui n’apporte pas grand-chose au débat sur les municipales, sauf à ce que la candidate aux municipales ne soit en fait déjà en campagne pour les futures régionales, montrant l’intérêt tout politicien qu’elle a pour notre commune.

Concentrons-nous donc sur ses « trois pistes de réflexion : la sécurité, la fiscalité et l’emploi ».

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Affrontement politique

Le-logo-de-l-ump-coupe-en-deuxLa crise de l’UMP nous livre un cas d’école intéressant à observer. Loin d’être un épiphénomène local, elle est probablement le signe d’un fonctionnement que l’on rencontrera régulièrement dans le futur, en lien avec les techniques de communication modernes.

Cette crise qui touche l’UMP aujourd’hui n’est pas unique en son genre. Elle fait écho à l’élection présidentielle américaine de 2000, entre Buch et Al Gore, où le président autoproclamé devint chef de l’état … tout en perdant des élections après recomptage des voix. Plus proche, cette crise fait aussi écho au congrès du PS de Reims en 2008, où Ségolène Royal et Martine Aubry étaient arrivées aussi dans un mouchoir de poche.

Au-delà des recomptages et de quelques fraudes observés qui sont probablement aussi vieilles que l’acte de vote, je ne crois pas non plus que les conflits entre personnes soit un fait nouveau dans l’histoire et le monde politique. Deux faits apparaissent comme plus contemporains : le maelström médiatique entourant ces crises politiques et aussi la réalité d’un score tendant vers une égalité quasi parfaite.

On aurait tendance à penser que ces épisodes quasi romanesques ont avoir avec le seul monde politique, il est probable que l’on se trompe : un des moteurs est clairement à rechercher dans le traitement de l'information qui est fait autour.

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La bataille des droites

Frères ennemisLa guerre fratricide que se livre les deux parrains de l’UMP cache bien celle d’une division profonde de la droite. Celle d’une droite décomplexée face à une droite ayant encore quelques principes. Celle d’une droite qui se veut d’abord forte, face à une droite qui se pose en responsable.

Il est vraiment dommage que cela soit la droite qui racole le FN, surfe sur la simplicité des propositions et privilégie les tensions entre les citoyens qui soit maintenant majoritaire à l’UMP. C’est probablement le signe d’un déclin de ce mouvement qui s’était positionné comme un vaste rassemblement à droite. Mais c’est aussi et surtout le résultat d’un positionnement de militants qui, comme les américains de l’ère Bush, préfèrent les réponses simples et rassurantes, à une vision plus complexe mais aussi plus proche de la réalité de notre siècle et de notre monde.

Les militants de l’UMP feraient bien de réfléchir à cette phrase d’Umberto Eco : « Tout problème complexe à une solution simple, mais elle est mauvaise. » Elle résume bien la réalité à laquelle le politique doit aujourd’hui répondre.


Copé - Fillon : les parrains UMP

Cope fillonOn a longuement disserté sur les méthodes de nomination du premier secrétaire du PS, jetons un œil sur ce qui se passe de l’autre coté.

La méthode choisie par l’UMP est un copié-collé de celle de la présidentielle puisqu’il faut être parrainé par 3% des militants pour avoir l’opportunité d’être candidat. On a déjà vu que ce mode de fonctionnement était critiqué lors de la dernière présidentielle, il l’est encore plus semble-t-il au sein d’un parti. En effet, cet adoubement militant est très sélectif, notamment pour ce qui concerne des plus jeunes talents ou des personnalités moins dominantes, mais portant des regards différents à droite.

La démonstration semble faite que la sélection ne se fait pas sur un projet, une vison ou une ambition, mais principalement sur la force d’un réseau. En effet, pour justifier des 8000 parrainages en deux mois (ceux d’été en plus), il fallait disposer d’un réseau militant bien structuré et mobilisé pour aller chercher les signatures chez les militants. Si les guéguerres de courants au PS ont tendance à agacer, à droite, point de suspense, seul les parrains UMP ont le droit de participer !


Marguerite LAMOUR : quand la démagogie frappe à la porte

Tract_démago_marguerite_lamourEn dernière ligne droite de campagne, la droite aux abois sort un tract que je trouve parfaitement démagogique et clientéliste sur la 3ème circonscription de Brest rural.

La députée sortante y fait valoir la priorité qu’elle donnerait pour sa circonscription, là où le candidat de gauche, Jean-Luc BLEUNVEN a affirmé qu’il défendra l’ensemble du Pays de Brest, si les électeurs lui en donne le mandat dimanche.

Marguerite LAMOUR semble être la seule a ne pas s’être rendue compte encore que le Pays de Brest était l’échelle territoriale minimale pour parler de nos grands enjeux locaux. L’emploi, l’éducation, la recherche, la santé, la défense, l’agriculture ou l’aménagement de notre territoire ne se satisfont pas des petits découpages électoraux.

La cohérence est évidemment à trouver à l’échelle de notre bassin de vie. Le pays de Brest est l’échelle à laquelle s’écrit notre destin commun. La 3ème circonscription ne vivra bien que si l’ensemble du Pays de Brest a un développement cohérent et Jean-Luc BLEUNVEN a raison de soutenir que c’est ce territoire-là qu’il faut penser et défendre.

Après deux mandats en tant que députée, Marguerite LAMOUR ne semble pas encore avoir compris son rôle au parlement : être une députée de la République et non de sa seule circonscription. Elle ne semble pas s’être extraite de la logique d’un mandat d’élue locale.

Voilà ce qui est vraiment le plus inquiétant !


Le vote FN aux présidentielles de 2012

Les électeurs du FN, tout comme les abstentionnistes, ont des motivations très diverses. Leur logique de vote n’est pas une logique politique au sens où nous l’entendons : une approche sociétale. C’est une logique liée à un problème, un enjeu particulier qui envahit leur vie, au point parfois de la rendre très anxiogène, quand ce n’est pas invivable.

Le vote FN, c’est un vote guillotine : « … tous à la guillotine ! ». J’entends par là, un rejet global et violent de la classe politique, dans son ensemble, au travers de ce que cette classe politique qualifie de pire : le FN. Ce parti n’est pas choisi pour ce qu’il est, mais comme message à ses adversaires. C’est une opposition violente par le vote, parce que des problèmes importants et structurants dans la vie de ces citoyens ne trouvent pas de réponses ou même d’écho, au plan politique. C’est un message de colère, de ras-le-bol.

Le vote FN, c’est ensuite une demande de protection. On croit souvent que la question de la sécurité est centrale, mais c’est probablement l’arbre qui cache la forêt. Nous sommes dans un monde extrêmement anxiogène : crise économique, crise écologique, crise démographique, crise climatique, conflits internationaux, inquiétude sur ce que nous mangeons, sur ce que nous utilisons (portable & co), sur nos façons de produire, etc … Autant de sujets qui interpellent, sans que l’on nous apporte de perspectives rassurantes. C’est l’impression d’être un jouet aux mains d’une mondialisation désincarnée ou d’un système de pouvoir économique tout puissant, contre lequel on ne pourrait rien, que l’on subit passivement. Le fait de requalifier des limites, des frontières, des barrières face à ce monde et d’afficher des décisions autoritaires tend à rassurer sur notre capacité d’action. C’est bien sur un leurre, mais cela rassure probablement un peu plus que l’inconnu, dans un monde qui ne croit plus en rien.

Le vote FN, c’est aussi celui des oubliés de la droite. La segmentation droite / gauche n’est évidemment pas qu’une affaire de classes. Il y a des personnes modestes de droite, comme des riches de gauche. Depuis cinq ans, toutes les personnes fragiles ont été stigmatisées par l’UMP : assistanat, retrait de l’Etat, baisse des aides, privatisation de la santé, etc … Quelle alternative pour ces personnes, qui ne voteront jamais à gauche par conviction, pour affirmer leur désaccord à ces 5 années, où le président qu’ils avaient élu s’est essuyé les pieds sur leur amour propre ?

Le vote FN, c’est enfin hélas un vote de rejet d’une partie de la population contre une autre. C’est le résultat d’une violente fracturation du corps social, à la suite d’une entreprise continue de stigmatisation de segments de la population : musulmans, Rom, chômeurs, malades, etc … L’UMP a donné raison par ce biais aux thèses du FN. En fabriquant des coupables aux peurs, aux jalousies, à la faiblesse humaine, il a construit des haines qui se traduisent probablement dans le vote le plus à même de les porter.

Le vote FN populaire, c’est probablement tout cela. Ce n’est pas à proprement parlé un vote d’extrême droite sur le plan politique, mais c’est bien l’extrême droite politique qui en profite.


Dehors !

Sarkozy_sale_tete_TGPLa chute du président sortant est sévère. Toute sa soi-disant stratégie de droitisation pour siphonner le vote FN s’avère être un échec cuisant. Au lendemain du premier tour, le voilà obligé de mendier les votes du FN en s’appropriant son discours, pour tenter d’atténuer sa chute.

A vouloir jouer avec le feu, on finit toujours par se bruler. Agiter les peurs, les haines et monter les français les uns contre les autres, sans produire de sens, sans produire de politique face aux besoins des français alimente les votes de rejet, les votes de replis, les votes de refus.

La monté du FN est significative, surtout dans les populations en difficulté, en souffrance. Je ne crois pas une seconde qu’il y ait 14,3% des électeurs français qui se soient convertis à l’extrême droite. Le vote FN est majoritairement un vote de rejet et de sanction, avant d’être un vote pour la politique réelle des leaders du FN.

Le vote FN est un symptôme, celui d’une France abimée par les années de pouvoir de dirigeants n’ayant aucune attention pour les plus faibles, pour ceux qui souffrent et qui les ont stigmatisés, qui les ont montrés du doigt, qui les ont fragilisés dans leur identité.

Le vote FN est aussi le témoignage d’un ras-le-bol, d’une défiance face au système politique qui promet, mais ne répond pas au problème. Un monde politique plus fasciné par le pouvoir et la richesse que le service à la population et aux plus faibles.

Le signal est fort, la France ne veut plus de cela.

Nous avons besoin d’une droite pour représenter des français attachés à ses valeurs. Nous avons besoin d’un équilibre politique pour construire le pays. Mais nous n’avons pas envie de cette droite qui joue la facilité de l’extrême droite pour cacher son néant.

Il avait promis la rupture, il n’a produit que de la division. Dehors !


Une drôle de campagne

Sondage présidentielle 2012La campagne présidentielle semble inquiéter les commentateurs, elle n’intéresserait pas assez les citoyens, avec donc des risques de surprises dans les urnes.

D’abord, il faut probablement relativiser l’inquiétude, simplement du fait de la nature de l’émetteur du message, qui est partie prenante dans l’évènement. Les commentateurs politiques vivent de la politique, presque plus que les politiques eux-mêmes. Il y a dans leurs regards et leurs commentaires circonspects une forme de mise en scène de l’échéance. A quoi serviraient-ils si tout un chacun était capable de deviner la fin de l’histoire avant eux ?

C’est probablement ce qui explique d’ailleurs la teneur d’un discours très axé sur le premier tour dans le duel Hollande-Sarkozy. A bien regarder le second tour, les jeux sont faits dans les sondages sur lesquels s’appuient les commentateurs, nul besoin d’expertise. Pour créer du suspense, il faut regarder le premier tour, là où les électeurs de gauche comme de droite se dispersent entre les candidatures, là où les favoris vacillent, en fonction des voix qui s’écartent momentanément de leur bulletin.

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Sarkozy, l'illusionniste des riches

Euro SarkozyOn sait que le président sortant voue une admiration sans limite pour les riches, il est le président des riches. Ce que l’on imagine moins, c’est qu’il se sert des autres classes pour défendre les riches.

Dans une excellente chronique de Philippe Askenazy dans le Monde, nous apprenons que la réalité de la France, n’est pas tout à fait celle que nous dépeint l’UMP.

A coup de pression fiscal, de social ou d’assistanat, nous découragerions la création de richesse, la France serait un repoussoir pour les riches … ce qui couterait fort cher aux classes moyennes et aux pauvres. Que nenni mes amis ! La France compte près de 9% des millionnaires de la planète, bien plus que l’Allemagne ou l’Italie.

Embourbé dans notre dette et nos déficits, nous serions en grande difficulté financière. C’est sans compter sur ce que l’auteur de la chronique appelle le « patrimoine liquide net » du pays (le patrimoine net de la population, moins la dette net du pays en question). La France culmine encore une fois, avec un patrimoine liquide net de 510 % du PIB !  De quoi voir venir un peu, non ?

Enfin, sur la pression fiscal sur les très riches (les pauvres très riches, comme on dit maintenant), elle serait confiscatoire. Je vous conseille le rapport sur la fiscalité et la redistribution en France entre 2007 et 2012 [ici] et notamment ces deux tableaux [ici & ]. D’abord, nous constatons que les 0,1% les plus riches disposent d’une décote par rapport aux autres revenues et ensuite, que l’imposition globale sur cette tranche extrême a continué à descendre durant le dernier mandat.

Alors que dire, si ce n’est que tout le discours de Nicolas Sarkozy est faux sur ces hyper riches. Ils étaient là avant son mandat (malgré tous les défauts de la France) et son action politique aura été de leur faire des cadeaux fiscaux, tout en dressant un tableau très sombre de la situation, pour faire croire au reste de la population que c’était à eux de se serrer la ceinture.

Il est temps d’inverser cette tendance. Il ne s’agit pas de faire la guerre aux riches ou de les stigmatiser (c’est en leur mettant un régime de faveur qu’on finit par les stigmatiser), mais il s’agit bien de redonner du sens à tout cela : une justice entre les citoyens, un effort équitablement réparti et enfin une vraie cohésion sociale et non plus, une exclusion fiscale par le haut.

Le programme de François Hollande répond bien à ces impératifs [ici], notamment en ce qui concerne la taxation des revenus les plus hauts, au-dessus de un million d’euro.


Quand Sarkozy invente la rétro-solidarité territoriale

Affiche-sarkozyDans son "programme", le candidat sortant propose de baisser les dotations de l’Etat pour les collectivités territoriales qui refuseraient de baisser leurs effectifs et leurs dépenses de fonctionnement. Belle promesse ! Mais que cache-t-elle, si l’on excepte le fait d’une ingérence totalement anti-démocratique d’un échelon du pouvoir sur un autre.

Prenons une commune qui aurait les moyens de baisser ses dépenses, probablement parce que certaines ne seraient pas justifiée … une commune à haut potentiel fiscal, par exemple. Elle continuerait à toucher les mêmes dotations de l’Etat. La baisse de dépense irait donc mécaniquement vers une baisse de la fiscalité locale.

A l’opposé, une commune qui n’aurait pas la possibilité de baisser ses dépenses, parce que sur un territoire difficile, nécessitant certains moyens et déjà à l’étale financièrement du fait d’un potentiel fiscal faible, se verrait diminuer les dotations de l’Etat. Cela conduirait donc mécaniquement à une hausse de la fiscalité locale !

Résumons la proposition : baisse de la fiscalité locale pour les riches et hausse pour les communes en difficultés. Ensemble, tout devient possible, même le renversement de la solidarité nationale.

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Sur Brest en 2012, près d’un tiers du budget de la ville vient d’une dotation de l’Etat (DGF) pour plus de 35 million d’euros et pour la communauté urbaine, c’est 15.5%, pour plus de 45 M€.


Les résignés de l’ère Sarkozy

One Way C-TownerUn des plus grands maux produits par le président sortant aura été sa capacité à déconstruire les perspectives et à affaiblir le fait Politique. Tout le discours de la droite, de l’UMP et de son porte étendard président fut de faire passer leur politique comme la seule alternative possible aux situations auxquels nous devions faire face, tuant l’idée même de politique.

Combien de fois avons-nous entendu : « Nous devons dire la vérité aux Français » … « Le courage politique nous oblige à » … « La situation actuelle nous contraint à » … etc. La façon d’aborder les solutions aux difficultés, dans le discours de la droite, est de les amener comme une évidence, comme une option sans alternative possible, en un mot, comme une fatalité. Dans ce discours, toute résistance serait vaine, puisque contre-productive. Ainsi fait-on passer les opposants pour des arriérés. Ainsi casse-t-on peu à peu tout espoir. Ainsi forge-t-on, un peu plus tous les jours, la résignation à l’injustice qui s’est installée pendant ce mandat, sous les yeux de tous.

Cette persistance dans l’approche du discours vers les français aura fini par casser toute espérance sur le pouvoir réel du politique, de la Politique. Pourquoi passer du temps à réfléchir, à s’investir, à s’engager ou même simplement à aller voter, si la solution s’impose, est de toutes façons déjà tracée d’avance ou est unique.

Mais tout cela est un mensonge. Croyons bien que dans les hautes sphères économiques ou politiques, personne n’y croit. Notre société se façonne chaque jour aux grés des rapports de force, aux grés des ambitions, des volontés, des projets portés par des individus qui veulent changer le monde. Cette résignation aura bien servi le dessein de certains, d’une minorité sur une majorité. Tout ce discours est faux, il y a bien des alternatives politiques, il y a bien d’autres personnes pour les porter. C’est un discours de domination sur le peuple.

Dans cette campagne, au contact des citoyens, nous devons faire face à cette résignation qui s’est profondément implantée, à force d’avoir été méthodiquement cultivée.

Il est faux de dire que le Politique ne peut pas, ne peut plus. Ensemble, nous pouvons tout. Nos seules limites sont celles que nous nous mettons collectivement en tête. Les horizons du possible seront ceux que nous saurons porter collectivement. L’histoire a montré que toutes les limites pouvaient un jour être repoussées. Alors arrêtons de croire ceux qui nous disent l’inverse.


La stratégie de l'outrance

Nicolas-sarkozy_940x705La campagne prend de plus en plus une nouvelle tournure et le meeting d’aujourd’hui à Lyon en est l’exemple même. Cantonné au second role dans les sondages, le président sortant décide de passer à l’offensive, à l’occasion d’un semblant de revirement de tendance. Mais l’offensive n’est pas sur le plan des idées, sur le plan du contenu ou même d’une ambition pour la France et les français. Non, cette offensive est celle de l’agression verbale et de l’accusation orale.

A l’image du sarkozisme de ces 10 dernières années, ces attaques sont parfaitement trompeuses, dans une logique de renversement : « Je passe pour un menteur dans l’opinion publique, je traite mon concurrent de menteur » ; « J’ai traité les français de tous les noms, j’accuse mon concurrent de ne pas respecter les français » ; « L’UMP est au pouvoir depuis 10 ans, mais j’affirme que ce sont les fautes des socialistes qu’il faut rattraper » ; idem sur le cynisme ou la xénophobie.

La stratégie est grossière, c’est l’outrance du propos. Une outrance décomplexée, venue du plus haut responsable de l’Etat, mais qui lui donne aussi sa force en semant le doute. L’outrance ne vient pas seule, elle est mêlée aux propos anxiogènes, à la construction de la peur dans un contexte de peuples meurtris par la crise.

C’est en se comportant ainsi que le président sortant vole l’élection aux français. Car, comment y voir clair dans un déballage d’invectives outrancières et mensongères qui ne travaillent pas le fond. L’élection présidentielle est une rencontre avec les français afin de tenter de dessiner les lignes d’ambitions pour le pays. Nicolas Sarkozy et l’UMP ont décidé de saccager le tableau pour tenter d’empêcher quiconque d’être entendu. C’est à nous de lui donner tord et de travailler le fond, par un programme, avec les français.


Le Pen au second tour

France-de-sarkozyL’UMP nous fait le grand show sur la soi-disant traque de Nicolas Sarkozy, soit par une gauche irresponsable, soit par une presse de gaucho ! Le président sortant serait la victime d’affreux conspirateurs qui voudraient sa peau et ce, malgré le soutien inaliénable de milliers de militants de l’UMP venus l’acclamer à Villepinte.

Hier matin, un édito du Wall Street Journal (journal conservateur du Groupe de Rupert Murdoch, bien connu pour ses positions de gauche !!) appelait notre président sortant, “Nicolas Le Pen”, pour son cynisme lorsqu'il fait appel aux propensions xénophobes des électeurs [ici]. Au bout d’un mandat, Sarko l’américain se fait critiquer pour ses « sales pensées » (ugly thought) et son « analphabétisme économique » (economic illiteracy) par la presse de droite américaine.

La semaine dernière, dans le Figaro (toujours la presse de gauche !), nous apprenions que le couple Sarko-Merkel rejouait la belle et la bête aux yeux des citoyens européens puisque, si les deux personnages sont bien identifiés en Europe, l’une est appréciée et l’autre pas du tout [ici]. On peut alors mieux comprendre que le président sortant tente depuis le début de sa campagne de gagner un baiser d’outre-Rhin, probablement dans l’espoir de se transformer en prince charmant !

Non, ce n’est ni la gauche, ni la presse qui ont fait que Nicolas Sarkozy est critiqué de toute part, il est lui-même l’acteur principal de ce rejet massif. Après un mandat à avoir bridé la presse française, il est probable que les langues se libèrent un peu plus pendant la campagne, mais ce qui apparait aujourd’hui n’est rien d’autre que la réalité du personnage et de ses acolytes.

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A-t-on le droit de critiquer le défilé du 14 juillet ?

Eva Joly A-t-on le droit de ne pas aimer le défilé du 14 juillet ? A-t-on le droit de penser que de voir toute ces armes, toutes ces forces armées peut faire peur ? A-t-on le droit de vouloir refuser les combats et la guerre ? A-t-on le droit de souhaiter transmettre d’autres valeurs que celles du conflit à nos enfants ? Oui, je crois qu’on a le droit de le penser et même de le dire, si on le pense.

Mais on peut aussi avoir le droit de penser qu’un défilé est un hommage. On a le droit de penser qu’une armée n’est pas faite que d’armes, mais d’hommes et de femmes prêts à défendre nos droits et notre liberté, à l’autre bout de la planète. Une armée d’hommes et de femmes qui se sont largement engagés sur le maintien de la paix ou même la protection de l’environnement ces dernières années (lutte contre les pollutions, par exemple).

Si une armée peut effrayer certains par ce qu’elle est capable de produire, elle peut aussi en rassurer d’autres par la protection qu’elle offre dans un monde en tension et en évolution, ou enfin, en émerveiller d’autres pour le dévouement de ses forces à un idéal commun national. Une armée, c’est évidemment différentes facettes.

Par contre, on oublie qu’une armée est avant tout un outil au service du politique. Dans une république démocratique, ce ne sont pas les forces armées qui partent toutes seules à la bataille, elles agissent sur ordre. C’est d’ailleurs un des principes fondamentaux de l’armée : obéir aux ordres qui viennent d’en haut.

Ces derniers jours, ce ne sont pas nos forces armées qui me posent question, mais les politiques sensés les commander. Chacun a le droit de dire ce qu’évoque pour lui un défilé militaire. Chaque sensibilité est utile et, par conséquence, a le droit de s’exprimer. Ce qui me trouble plus, c’est le monolithisme d’une pensée unique qui voudrait que d’autres avis que le sien ne puissent s’exprimer. Ce qui me fait peur, c’est le déchainement d’agressivité face à un propos simple et personnel … venant ce ceux-là même qui sont aux commandes de nos armées.

La Politique est une chose noble, quand elle est faite par des personnes qui savent prendre de la hauteur et accepter l'expression d'opinions différentes. Le politique devrait éviter de tomber dans la facilité de la petite phrase, sur un faux sujet afin le plus souvent de masquer le manque de fond.

Espérons que cet épisode n’augure pas ce que sera le débat de la campagne présidentielle !


Rapport 2010 du Médiateur de la République

Médiateur rép Je dois avouer qu’il m’arrive rarement de me trouver en phase avec le discours d’un homme politique de droite (surtout en ce moment). Et bien, c’est pourtant arrivé la semaine dernière. J’ai lu un article de presse sur le rapport annuel du Médiateur de la République et je dois avouer que le discours m’a bien plus. Je suis donc allé rechercher le rapport sur internet. Dans le début du rapport, Jean-Paul Delevoye (puisque c’est de lui qu’il s’agit) fait un édito qui vaut le détour.

A mes yeux, beaucoup de ses questionnements remettent en cause le fonctionnement actuel de l’Etat Sarkozy, mais il fait aussi quelques remarques de fond qui sont intéressantes sur le fonctionnement de la sphère politique, tous bords confondus. Je n’adhère pas à tout bien sur, mais la lecture s’avère enrichissante quand même sur l’état de notre République.

Le rapport 2010 est accessible ici et je mets une copie de l’édito à la suite de la note.

Pour conclure sur le décalage entre ce propos et la politique menée en ce moment par la droite, Nicolas Sarkozy supprime le « Médiateur de la République » qui existait depuis 1973, pour créer un « Défenseur des droits », à l’opposé de ce que préconisait feu le dernier médiateur. Ce Président n’en manquera pas une !

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Affaire Laëtitia : le ras-le-bol de la justice

Le drame de l’affaire Laëtitia offre encore une bien triste perspective du pouvoir actuel. Le jeu politique de Sarkozy souhaite donner l’impression qu’il s’occupe de ce qui occupe les français. Sur le fond, il n’y aurait rien de mal à cela. Le problème est qu’il fait l’opposé de ce qu’est sensé être le role de l’Etat.

On attend l’état pour traiter le fond, pas pour sauter sur chaque problème, mais pour mettre en place des principes, des règles, des façons de faire qui empêche les problèmes de revenir. A l’opposé de cela, la démarche de Nicolas Sarkozy est de surfer sur une affaire médiatique, de façon opportuniste, pour exister et en donner la même lecture que le tout venant, sans recul, sans réflexion. Sa parole serait celle des français !

Le problème est que si le Président représente les français, il est aussi à la tête du plus avancé des outils, l’appareil d’état. Il n’est donc pas un pékin lambda comme les autres citoyens, il a accès à l’ensemble de la machine pour l’informer, l’instruire et lui donner des éléments de compréhension des affaires sur lesquels il intervient.

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L'islam est-elle une menace pour la France ?

Islam Vendredi dernier, Nicolas Sarkozy faisait ses vœux aux autorités religieuses. Il n’a pas manqué de dire son inquiétude concernant le récent sondage de l’IFOP sur le jugement des français à l’égard de l’islam. Celui-ci conclue sur le fait que 42% d’entre nous considèrent la communauté musulmane en France comme une menace pour leur identité. L’inventeur du Ministère de l’immigration, de l’intégration et l’identité nationale s’est dit préoccupé. Il peut l’être !

On notera aussi le fort clivage entre tendances politiques : ceux qui considèrent la communauté musulmane comme une menace sont 24% du coté du PS, 34% du coté du MoDem, 62% pour l’UMP et cela n’étonnera personne, 98% au FN.

Ce qui interpelle le plus, c’est que plus des deux-tiers des personnes votant à droite aient fini par intégrer que la population musulmane en France était une menace pour leur identité, alors qu’elle représente moins de 10% de la population. On voit encore ici comment la politique de ce gouvernement et de Nicolas Sarkozy s’est servie des faiblesses de notre société pour en produire des éléments de clivage et de rassemblement. C’est évidement un mode d’action politique extrêmement dangereux.

 

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Nicolas Sarkozy est-il le Président de la France ?

Nicolas Sarkozy Président point interrogation Il n’est pas ici question de remettre en cause l’issue du scrutin. Nicolas Sarkozy a bel et bien été élu à la majorité absolue lors des dernières présidentielles, cela ne fait pas débat. Pour autant, être candidat, puis être élu ne signifie pas que l’on est LE Président, aux yeux des français. Incarner la fonction présidentielle, c’est un peu plus exigeant que d’être reçu au concours d’entrée.

Au-delà de la vision politique qui pourrait aussi être débattue, la fonction présidentielle peut se décomposer en trois axes structurants : une image, une représentativité et un rôle.

L’image du Président est comme celle du drapeau ou de Marianne, c’est un symbole. C’est un symbole dont on peut être fier, un symbole qui relie, un symbole qui donne l’exemple. L’image que donne Nicolas Sarkozy n’est à l’évidence pas celle que l’on attend pour la France. Du « casse-toi pauv’con » au récent propos off sur le « journaliste pédophile », en passant par le coté bling-bling et sulfureux du personnage, Nicolas Sarkozy provoque plus la risée ou la honte qu’une image de grandeur et une personnalité d’envergure pour le pays. De plus, son mandat aura été entaché quasiment en continu par des affaires touchants ses proches ou lui-même : Clearstream, Bettencourt puis Karachi. Des affaires dans lesquelles son impartialité peut être directement mise en jeux et dans lesquelles l’intouchabilité présidentielle et les secrets de l’état jouent régulièrement un rôle pour la défense de certains intérêts.

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La constitution n'engage que ceux qui y croient !

Elisée Dans un article signé de son rédacteur en chef, Claude Angeli, Le Canard enchaîné de cette semaine affirme que Nicolas Sarkozy supervise personnellement la surveillance de certains journalistes [ici]. Malgré les pressions de l’UMP, la rédaction du Canard ne retire pas son accusation.

Arrivé au trois quart de son mandat présidentiel, la pression de la fonction ne suffit plus pour verrouiller les langues et la réalité des affaires et de la façon de gouverner apparait au grand jour.

On l’a vu au travers des politiques menées sur la justice, sur l’état ou même la remise en cause de positions du conseil constitutionnel, le chef de l’état d’aujourd’hui n’accepte pas que l’on entrave son action. Il n’accepte pas la notion de contre-pouvoir, que cela soit dans l’hémicycle, dans la rue ou dans les journaux.

L’épisode d’aujourd’hui n’est malheureusement encore qu’un exemple de plus dans les dérives d’un système politique qui trahi les fondamentaux de l’organisation démocratique de notre pays.

Au-delà de l’individu, c’est toute la Politique qui est disqualifiée par ce type d’agissement. C’est l’image du Politique qui est touchée encore une fois. Mais n’oublions pas qu’une société qui ne croit plus en rien est par nature une société en déclin. La centralisé du fait politique dans la stabilité d’un territoire est majeure. Disqualifier la Politique entraîne nécessairement une déconstruction progressive du vivre ensemble et engendre un affaiblissement et une dégradation de l’Espace public, en tant que lieu de gestion des conflits d’intérêts.

Il y a urgence à faire que la Politique renoue avec l’éthique, la justice et le service de l’intérêt général, car sinon, ce sont des années de combats hérités de nos aïeux qui finiront en poussière.


Radicalisation

Manif Alors que la loi sur les retraites a été votée sans réel débat et sans prise en compte des oppositions, la gronde sociale passe du stade de la revendication, à la radicalisation. Le temps n’est plus à demander des modifications de texte, le temps est au rejet d’une situation vécue jusqu’à l’écœurement, à laquelle nombre de citoyens ne savent plus comment répondre.

Suite aux promesses électorales de la campagne présidentielle et au regard de ce qu’était la réalité de la politique de la droite et plus particulièrement celle de Nicolas Sarkozy, nombre d’observateurs craignaient déjà ce qui se passe aujourd’hui. Il était alors difficile d’en parler. La campagne avait eu lieu, la sanction démocratique avait sonnée et n’était pas discutable. Elle n’était donc pas à discuter.

Pour autant, nous présentions déjà que cela ne passerait pas, que la façon de gouverner de Nicolas Sarkozy et de ses acolytes laisserait surtout un gout de déconvenue, le gout de la tromperie face aux espoirs suscités pendant la campagne. La tromperie allait être grande face à une politique préférentielle, orientée vers le monde du pouvoir, le monde de l’argent.

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Brice Hortefeux, le boutefeu du Président – Analyse de texte

Dans son entretien donné au Monde la semaine dernière, Brice Hortefeux ne fait rien d’autre que de jouer son rôle de porte flingue du Président. Pour ce faire, il n’hésite pas à falsifier la vérité, attiser les tensions et revient tout le temps sur le front de la politique politicienne, là où l’on n’attend pas un homme aux responsabilités.

Analyse de texte sur la base de l’interview publié [ici].

Le Monde : Les protestations montent contre votre politique sécuritaire. Cela ne devient-il pas gênant ?

Brice Hortefeux : Non. Je vous invite à ne pas confondre le petit milieu politico-médiatique parisien et la réalité de la société française ! La sécurité est l'un des tout premiers droits. Ceux qui le nient ne sont généralement pas les moins privilégiés. Vous êtes aveuglés par le sentiment dominant des soi-disant bien-pensants, qui, en se gargarisant de leur pensée, renoncent à agir.

[Commentaire : Notre Ministre de l’intérieur porterait-il des œillères sur l’extérieur, le « petit milieu politico-médiatique parisien » s’écarte bien loin de Paris, en passant par l’Europe, le NY Times ou le Vatican ces jours derniers.]

La réalité, c'est que l'action engagée sous l'autorité du président de la République rassemble les Français.

[C’est vrai et faux, elle rassemble certains français ... contre d’autres, souvent plus minoritaires ! C’est le jeu dangereux de la politique de Nicolas Sarkozy que de ciseler les thématiques difficiles pour ramasser des points dans l’opinion publique. Mais la politique ce n’est pas cela, c’est une vision cohérente de l’ensemble et là, le Président échoue à proposer aux français une vision globale pour tous.]

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L’été de la honte et de l’incertitude

Flickr blogcpolitic Le début de l’été fut largement dévolu à l’affaire Woerth-Bettencourt, son déballage sur le monde et les mœurs de l’hyper richesse et de ses connivences avec certains politiques. Le milieu de l’été sonna le retour en force du discours sécuritaire de Nicolas Sarkozy et de ses portes-flingues, comme pour mieux étouffer ce qui n’aurait pas du être vu … quelques semaines plus tôt. La fin de l’été prend l’allure d’une gueule de bois face au ravage d’un discours que nous prenons trop à la légère, qui engage l’image de la France dans le reste du monde, mais aussi dans les esprits de nos concitoyens.

Il y a un principe en sociologie qui dit que l’être humain a besoin pour son équilibre, de savoir qu’il y a quelqu’un en dessous de lui, qu’il n’est pas « le dernier ». C’est vrai à tous les niveaux. Chacun cherche à ne pas s’estimer « en dessous de tout », souvent en trouvant une forme de démarcation singulière.

En remettant le couvert sur l’insécurité, l’immigration et les Roms dans le discours de Grenoble, Nicolas Sarkozy n’a rien fait d’autre que d’utiliser ce principe pour calmer le mécontentement des français et tenter, encore une fois, de semer le trouble dans les esprits.

Cet été, la presse a mis en lumière que la France fonctionnait à deux vitesses, qu’il y avait bel et bien une caste cachée très au-dessus des autres et un fossé infranchissable entre les deux. Une caste « d'intouchables », mais à l’envers !

Cette vision est par nature inacceptable aux yeux des citoyens. Elle est révoltante tant l’écart est grand entre le vécu de ceux qui subissent la crise, et ceux qui finalement ont très largement tiré profit de la période qui l’a engendrée. Ceux-là même qui maintenant se retrouvent à l’abri, en laissant aux autres le soin de rétablir la situation. De plus, il a été aussi largement montré que le pouvoir en place travaillait plus pour le maintien de cette situation et de ces privilèges, que dans le sens du rétablissement d’un équilibre et pour une justice collective.

Qui dit faits révoltants, dit risque de révolte. Face à ces deux castes qui se sont implicitement constituées au gré de ces derniers évènements, Nicolas Sarkozy en a créé une troisième de toute pièce : celle de ceux à qui l’on peut retirer les droits ; celle de ceux qui seraient moins que les autres ; celle de ceux que nous pourrions mépriser pour passer notre rage et notre frustration de n’être que dans la classe moyenne et potentiellement, de ne jamais pouvoir en sortir (sauf par le bas … peut-être).

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Dati : deux poids, deux mesures !

Justice Un élu municipal, un maire, un conseiller général ou régional ou un président de conseil sont susceptibles d’être accusés de gestion de fait ou de prise illégale d’intérêt lorsqu’ils font voter à leur conseil une subvention, pour une association qu’il préside.

Récemment, la Cour de Cassation a ainsi condamné le maire d'une petite commune de Normandie pour avoir voter les subventions du club de football local, dans lequel jouait son petit-fils. Mais il pourrait en être de même pour le maire qui préside le CHU de sa ville, ou un élu qui préside un établissement public, par exemple.

Ces derniers jours, dans le plus grand silence médiatique, le Sénat s’est d’ailleurs saisi de ce problème pour tenter d’y apporter une réponse [ici]. Problème complexe par définition puisqu’il faut arriver à pouvoir condamner la malhonnêteté, sans empêcher le système de fonctionner.

Mais le propos de ce soir n’est pas là. J’écoutais l’interview de Rachida Dati [ici], prenant la défense d’Eric Woerth face à des journalistes. Ceux-ci lui demandaient s’il n’était pas choquant que le ministre qui s’occupe du budget et des contrôles fiscaux soit à la fois le trésorier du parti présidentiel et l’époux d’une spécialiste en défiscalisation. Seul argumentation de l’ex-Garde des seaux : c’est un honnête-homme !

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Lepénisation des esprits chez les jeunes UMP

Benjamin Lancar « C’est une équipe de racailles. C’était clairement une équipe de caïds. Voilà la vérité ! »

« Il y a eu des tensions ethniques dans cette équipe, on le voit bien […] même Emmanuel Petit parlait d’islamisation de cette équipe. »

Benjamin Lancar, président des Jeunes UMP, le 25 juin 2010 sur Beur FM dans l'émission l'Actu au Karsher. [ici]

S’il y a eu une génération Mitterrand, il y aura aussi la génération Sarkozy, dont la marque de fabrique sera la lepénisation des esprits et un discours raciste décomplexé, mélangé au gré des sujets de société.

Le président des Jeunes UMP nous offre un exemple édifiant du résultat final de la démarche de Sarkozy pour tenter de récupérer les voies du FN. Son interview mélange un échec sportif, l’échec d’une équipe et d’une stratégie, avec des propos insultants à connotation raciale et religieuse ... pour faire bien et se la jouer jeun's !

Pour un jeune « politique », si la parole a encore un sens et les mots un poids, nous tombons là dans les tréfonds de la bêtise humaine sans même que le principal intéressé ne semble s’en apercevoir d’ailleurs.

Voilà le résultat de la politique sécuritaire de Sarkozy, voilà où elle mène dans les propos de tous les jours. Car sur le terrain, le nombre d’atteintes à la personne ou de violences à autrui n’a jamais été aussi grand et les commissariats (compétence de l’Etat et du Président) n’ont jamais été aussi vides pour remplir le service que les citoyens attendent d’eux.


La retraite en question

Manif 26 mai 2010 Brest La question des retraites fait débat, y compris au sein des partis. L’allongement de la durée de cotisation apparait comme une réponse intéressante face à un prolongement de la durée de vie. Pour autant c’est une réponse dont la pertinence dépend largement du contexte dans lequel on l’applique et celui-ci est souvent peu exploré.

Le problème des retraites n’est pas à prendre seul. La vraie question de société est de savoir comment se fait l’équilibre entre ceux qui travaillent et ceux qui ne travaillent pas : enfants, étudiants, chômeurs (jeunes ou vieux), retraités et pourquoi pas femmes au foyer élevant des enfants aussi. La vraie question est celle de la solidarité entre générations, mais aussi entre celles et ceux d’une même génération, dans l’emploi ou sans emploi.

En prenant ce niveau de recul, le problème des retraites prend une tout autre tournure.

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L’indécence des chiffres, l’indécence des faits

Picasso Nu au plateau de sculpteur Il y a trois jours, sur la même feuille de journal, figuraient deux chiffres sans grands rapport, aux premiers abords.

Le premier article traitait du record mondial de la vente aux enchères d’un tableau de Picasso : « Nu au plateau de sculpteur », adjugé à un peu moins de 110 millions de dollars (82 million d’euros). Le second article traitait de la situation grecque et des violences de rue, face aux efforts demandés (plan d’austérité) pour avoir les 110 milliards d’euros d’aides afin de sauver de la faillite un pays criblé de dettes publiques.

Un Picasso reste un bout de tissu, aussi beau soit-il, cela ne reste qu’une peinture. Comment des sommes aussi importantes peuvent encore s’échanger quand des pays finissent par faire faillite et leur peuple devoir rembourser des dettes pour lesquelles ils n’ont, le plus souvent, aucune responsabilité. Comment ses peuples peuvent comprendre ce décalage sans sombrer dans la violence.

Il fut un temps où la rigueur, l’austérité s’entendaient car elles avaient un sens, une perspective et qu’elles soutenaient un projet. Aujourd’hui ses termes n’ont plus de sens et n’ambitionnent aucun projet dans l’esprit de peuples qui croyaient s’émanciper et progresser et qui se retrouvent aujourd’hui trompés et redevables au reste du monde.

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Les 4 leçons des régionales 2010

Chronique envoyée ce matin sur le site du monde.fr [ici].

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La première grande leçon est bien-sûr l’abstention, au premier comme au second tour. Un français sur deux ne s’intéresse plus ou fait le choix de ne plus participer au débat démocratique. La majorité du monde politique commente sans grande conviction ce qui devient un non-événement dans nos élections. Les totaux électoraux ne prenant en compte que les votes exprimés, les résultats affichés ne pâlissent pas de l’abstention. Pour autant, cela reste de loin la plus forte expression, mais ce qui n’est pas compté fini par ne plus compter.

Le travail sur l’abstention devrait être un chantier prioritaire du politique (quel que soit la couleur). Dans une démocratie, le vote est la boucle de rétroaction qui contrôle que tout le système ne dérive pas, ne diverge pas. C’est un des éléments clé du fonctionnement démocratique. Que la classe politique ne réagisse pas fortement face à ce taux d’abstention est clairement un indicateur inquiétant sur la santé réelle de notre démocratie. Cela témoigne tout autant d’une peur, d’un manque d’ambition, d’un manque d’innovation et d’envie d’innover que d’un certain conservatisme.

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Déficit publics, l’UMP pris dans le rouge

453556513_52b1b12fb3_m Dans sa liste de bonnes résolutions pour 2010, Nicolas Sarkozy a du inscrire : « Montrer que je me préoccupe de l’accroissement de la dette de la dépense publique. »

Avant-hier, il réunissait les principaux acteurs sur cette question, tout en pointant fortement du doigt les dépenses venant des collectivités territoriales (communes, départements et régions) qui seraient selon lui, les plus grandes sources de dépenses aujourd’hui.

Malheureusement pour lui, la nature de la dépense publique et de la dette qu’elle constitue pour la France et pour l’ensemble des français n’est pas à l’image de ce qu’il aimerait montrer. L’état est responsable de 87% de la dette publique française, quand les collectivités territoriales n’en portent que 9.7% et la sécurité sociale 3.3% [Article du Monde ici].

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La préfectorale, la stratégie de l’état UMP pour regagner les territoires

4012709718_3098d25d67_m Comme je l’ai dit dans ma précédente note, la France est soumise à une énorme machine à remonter le temps sous l’ère sarkoziste. Nouvel exemple avec l’usage fait par l’état d’un des plus hauts corps de l’état : les préfets.

Nous connaissions l’usage des « préfets kleenex » qui au moindre petit dérapage dans la vie du Président ou de sa garde rapprochée subissait les foudres du roi. Nous connaissions le management par objectifs de ces représentants de l’état sur le territoire, en fonction de la politique décidée à Paris. Nous connaissions aussi les préfets médiatiques qui finissent par apparaitre plus que les politiques dans les journaux pour vanter les actions de l’état. Nous voici aujourd’hui à une nouvelle étape dans l’étatisation du territoire, les campagnes électorales de la préfectorale !

La tête de liste UMP à la région Bretagne témoigne parfaitement de ce recadrage au plus haut sommet de l’état et de ce recul dans la philosophie même de ce qu’est un élu politique et sa nécessité de représentativité. Bernadette Malgorn, ancienne préfète de Région Bretagne jusqu’en 2006, magistrate à la cours des comptes, ancienne secrétaire générale du ministère de l’intérieur jusqu’en 2009, … ancienne énarque (promotion « Léon Blum », cela ne s’invente pas) n’est pas à priori une politique née, mais bien ce qui se fait de plus pointu dans la haute administration de l’état français.

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Politiques de territoires

Si la droite gère l'état, la gauche (et le parti socialiste en particulier) est aux commandes d'une grande partie des collectivités territoriales (grandes villes, communautés urbaines, département ou régions).

 Là où l'état dérape de plus en plus dans les travers d'une mauvaise gestion et d'une politique sans réflexion et sans sens, c'est au niveau des territoires que ce sens et cet équilibre renaît.

Au-delà des petites phrases et des logiques de leadership qui masquent trop souvent le fond des politiques proposées, que chacun se fasse son opinion sur la base des ambitions portées.


Taxe carbone

co2 Il y a deux jours, j’écrivais la chronique “Une taxe carbone, évidemment !” sur le site du Monde.fr. Concernant l’analyse de la droite que j’y faisais en conclusion, je ne peux que me féliciter d’avoir pu prédire les incohérences de la droite en matière de redistribution.

La proposition faite par Nicolas Sarkozy de baisser l’impôt sur le revenu pour les plus riches et de proposer des “chèques verts” pour ceux qui n’en payent pas est tout simplement à l’opposé du propos que j’y avais développé !

Un financement fléché pour ceux qui à priori auront le plus de mal à investir et un remboursement non fléché pour ceux qui ont les moyens d’investir … traduction : ceux qui payent l’impôt sur le revenu ne supporterons pas financièrement la taxe carbone, quand ceux qui ne payent pas l’impôt sur le revenu, faute d’avoir des projets pour employer les chèques verts, la payeront plein pot !

A noter que Terra Nova publie ce soir un texte de Pierre Radanne, Président de 4D et ancien Président de l'ADEME qui n’est pas sans intérêt sur le sujet : Réussir la contribution climat énergie.


Européennes, les socialistes sont restés ce qu’ils sont !

Eiffel Depuis le début de la semaine, je regarde les réactions de mes camarades socialistes sur le bilan de ces européennes et le moins que je puisse dire, c’est que j’ai du mal à partager leurs analyses de la situation.

Il fut un temps où, lors des échecs électoraux de mon parti, j’analysais les votes comme une forme d’ingratitude ou d’incompréhension du monde par la population française. J’ai changé d’avis. Je crois aujourd’hui qu’il y a une véritable pertinence dans le vote des français et qu’il témoigne plutôt d’un effet miroir sur ce que Le Politique donne à voir au monde. Le vote des français est avant tout une forme de sondage grandeur nature qu’il s’agit de décrypter.

L’abstention d’abord

Il est clair que depuis le vote sur le traité constitutionnel européen, l’Europe n’est plus la même pour les français. Le TCE est une cassure dans la construction européenne qui témoigne d’une incompréhension sur le sens de l’Europe que nous voulons construire : pourquoi, comment, avec qui et pour qui ? Un regard réaliste sur le monde permet d’y trouver une réponse … mais cette réponse ne plaît pas aux citoyens. C’est d’abord une Europe de l’économie et du nivelage par le bas. C’est ensuite une Europe réglementaire avec ses contraintes incomprises. C’est enfin une Europe dénuée de moyens à l’échelle du citoyen. L’Europe est désincarnée, sans nouveau sens et nouveau but pour les citoyens. Les discours peuvent être bons et enjoués en périodes électorales, les citoyens ne s’y projettent plus, n’y croient plus.

Le vote ensuite

L’abstention est un élément de myopie rendant toute analyse microscopique osée, d’autant plus que chaque parti dispose d’une force d’irréductibles qui constituent un talon électoral difficile à estimer. Les messages peuvent donc se résumer à un décryptage macroscopique des tendances.

Les tendances macro sont connues : très bon score des Verts, bon score de l’UMP, faible score du PS et très faible score du MoDem.

Verts et MoDem s’articulent dans un jeu de vases communicants dans un vote, si ce n’est de sanction, à minima de non adhésion aux programmes des deux autres. Ce jeu a pu un temps bénéficier au FN. Le 21 avril aura suffisamment marqué les esprits pour vacciner de la tentation d’un vote contestataire aux extrêmes.

Quels messages passent UMP et Verts pour arriver à créer l’adhésion ?

Le premier est un message commun fort sur l’écologie. C’est évidemment le core business des Verts, mais l’UMP, au travers des Grenelles de l’environnement, a su donner l’image d’un parti qui chercherait à trouver des réponses concrètes sur ces sujets-là. Il n’en est qu’au stade des questions, mais il est probable que les français soient sensibles à un parti qui prenne cela en considération.

Le second est un double message d’opposition. Un discours plutôt social de gauche et cadrant l’économie (présence d’Eva Joly) pour les Verts, quand l’UMP se place comme toujours sur un discours capitalisme libéral, axé sur le soutien de ceux qui sont valorisés par l’économie et donc souvent aussi les plus riches.

Le troisième et dernier qui me semble donner sens est aussi un message d’opposition entre les deux : un parti plutôt historiquement libertaire, face à un parti qui revendique un discours sécuritaire, adossé parfois à un management politique quasi autoritaire.

Dans les trois cas, ces messages furent assumés et clairement identifiés dans la communication ou l’action des deux partis.

Et le PS dans tout cela ?

Dans ces élections, les socialistes sont restés ce qu’ils sont ! Ils ont travaillé, entre eux, un texte programmatique, traitant les problèmes économiques, sociaux et l’écologiques sous une forme curative.

Conclusions

Dans ces élections, ce qui se passe au sein du PS m’apparaît finalement comme jouant un rôle secondaire dans le résultat final. Certains critiqueront les désignations, le congrès de Reims, la guerre des chefs, etc … J’ai le sentiment que cela relève du people dans l’esprit des citoyens et qu’ils savent maintenant parfaitement faire la part des choses entre le people et la politique (le cas Dati en témoigne.) Le problème du PS n’est donc pas dans ses fonctionnements ou dans la personnalité de ses chefs, il est bien sur le fond : sa posture politique et ses façons d’élaborer ses propositions politiques.

Deux leçons me semblent claires pour renouer avec les français. La première est d’évidence : recommencer à travailler avec eux, peut-être d’une façon nouvelle par rapport à nos modes d’actions historiques, mais nous ne réussirons jamais en allant vers eux qu’une fois notre programme bouclé. La seconde est qu’il nous revient le devoir de décrire le siècle que l’on veut, d’affirmer ce qui dans le monde d’aujourd’hui est acceptable et ce qu’il ne l’est pas, de dire clairement ce qui compte pour nous et ce que nous pouvons laisser de coté. Cette perspective claire, cette vision d’un autre monde, conscient des difficultés, des efforts et du chemin à parcourir, c’est ce qu’attendent de nous les français.


Jean-Louis Borloo aurait-il compris ?

JL Borloo Dans un entretien donné au magazine Terra eco, Jean-Louis Borloo tient des propos qui m’ont scié ! Je n’y ai rien appris, mais c’est la première fois que j’entends une personne à son niveau de responsabilité tenir de tels propos et le dire avec des mots qui ne laissent pas d’ambiguïté sur le fond du discours.

« Ce que je veux dire, c’est que ce changement de paradigme est tel qu’il ne peut se concrétiser qu’avec la société toute entière. Avec les scientifiques bien sûr, mais aussi avec les syndicats, les fédérations professionnelles, les villes, les agriculteurs et les pêcheurs, les consommateurs. Soit vous mettez toute la société en mouvement et vous réconciliez le progrès et le futur, soit vous échouez. Ou bien vous faites bouger tout le monde en même temps et vous pouvez aller à une vitesse folle, ou vous n’y parvenez pas et tout cela se terminera mal pour la planète. »

Jean-Louis Borloo, dans un entretien croisé, le 27/04/2009.

Il met bien en avant la nécessité d’un changement rapide et global de la société, avec pour risque un « cela se terminera mal pour la planète », qui laisse assez peu de doute sur la gravité de l’enjeu.

Je crains qu’il soit encore assez isolé sur cette position, surtout à droite, mais il faut bien un début à tout.

Lire l’entretien ici. Je ne suis pas d’accord sur tout le propos de Jean-Louis Borloo dans l’article, notamment sur l’ambition du plan de relance, mais le propos cité ainsi que le début de l’entretien valait bien un petit coup de chapeau.


Ils en parlent le mieux !

DDV « Je ne crois pas qu’on puisse, à quelques jours d’intervalle, dire : « je reviens dans le commandement intégré de l’OTAN parce que les absents ont toujours tord » et, à la veille de la réunion du G20, dire qu’on envisage de s’absenter.[…] Barack Obama et Gordon Brown ont rappelé que Nicolas Sarkozy serait présent des hors-d’œuvre au dessert ! »

 

Dominique de Villepin (avril 2009)


Méthode Coué

Si certains doutaient de la pertinence de ma précédente note, je vous engage à lire cet article du télégramme d’aujourd’hui : interview de Frédérique LEFEBVRE : « Sarkozy, un vrai chef d’équipe ».

Ce qu’il y a de marrant avec la droite ces derniers temps, c’est qu’ils exposent toujours l’inverse de la posture qu’ils craignent, comme pour tenter de jeter le trouble dans les esprits et faire durer le moment de doute (je dis bien durer).

Là aussi c’est une erreur stratégique, car la confiance est une chose précieuse qui s’use beaucoup plus vite qu’elle ne grandie.

 


Nicolas Sarkozy, ou l'art de la coupure plus que de la rupture

Empty Bon, je n’avais pas trop fait de promo pour ma première chronique sur le site du Monde, mais je me rattrape sur la seconde … d’autant que je l’aime bien !

 Nicolas Sarkozy, ou l'art de la coupure plus que de la rupture

Cet homme produit du vide politique parce que le sens de la politique qu’il rêvait de porter vient d’exploser en vol. Cet homme produit du vide autour de lui parce qu’il n’a qu’une peur, celle de voir s’éloigner le destin qu’il s’était forgé pour lui-même. Nicolas Sarkozy construit un grand gouffre dans lequel va tomber la droite (malgré elle d’ailleurs) … une fois qu’il y aura lui-même mis ses deux pieds.

A observer l’animal, j’ai le sentiment que le parti socialiste n’a pas trop de souci à se faire concernant la popularité grandissante du président ! Au contraire, il me semble que nous gagnerions à nous désintéresser un peu de lui, histoire de nous ressourcer et de réfléchir à la politique que nous souhaiterions porter, avec les français.

 

PS : Pour celles et ceux qui n'auraient pas accroché à la lecture de cette chronique, il y a une seconde chance ! Je vous conseille d'aller faire un tour à la galerie Flickr qui se cache derrière la photo. Je la trouve vraiment très belle. [ici]


UMP et la politique par l'exemple

Damien_Meslot_et_Nicolas_Sarkozy_en_visite_a_l_Alstom-550x413On se demande bien ce que que ces deux là disent au travailleur que l'on voit de dos.

Le premier, chef de l'état, s'est illustré il y a juste un an au salon de l'agriculture par la phrase restée célèbre : « Casse toi, pauv'con ». Le second, Damien Meslot député UMP, s'est lui illustré il y a deux ans par une petite phrase à l'attention d'un procureur de la République : « gaucho de merde ». Contrairement au premier, lui vient d'être condamné, pour outrage à magistrat.

Mais l'actualité rattrape l'UMP encore aujourd'hui puisque le groupe MGMT a accusé le dit parti d'avoir utilisé son dernier titre « Kids » dans deux meeting et sur des vidéos sur internet, sans leur avoir demandé. Le secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand, a aussitôt annoncé son intention d'indemniser le groupe américain MGMT, pour avoir utilisés frauduleusement un de leurs titres.

Bel exemple pour notre jeunesse !


Sarkozy : service marketing d’un ultralibéralisme en crise

Sarkoshow Hier soir, la télévision française diffusait un bien mauvais téléfilm en prime time. Dans le rôle principal, un acteur bien connu concourant pour les nominations aux césars. Mais le scénario, écrit dans l’urgence, manquait de réalisme malgré les efforts non dissimulés de l’acteur pour essayer de nous transmettre quelques brides d’émotions longuement travaillées.

Au-delà de la dérision que m’inspire l’exercice du Président hier soir, c’est surtout le retournement de position idéologique qui me marque et m’effraie vis-à-vis de sa « sincérité politique ». Qui peut croire qu’un homme qui depuis 40 ans agit avec un raisonnement purement ultralibéral, peut d’un jour à l’autre, reprendre des propos tenus hier encore par la CGT ou par sa propre opposition ?

Il y a dans l’exercice d’hier, non pas une volonté de réussir ce qui est annoncé, mais surtout une envie de renvoyer aux français l’image du Président qu’ils attendent. Ce n’était pas un exercice politique hier soir, c’était du « marketing politique » : un travail sur l’emballage, pour mieux coller à ce que Nicolas Sarkozy espère comme une situation conjoncturelle et surtout, se donner du temps, pour ne rien changer sur le fond.

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UMP et liberté d'expression

Rsf Nicolas SARKOZY est prompt à valoriser le management à l'évaluation et à communiquer beaucoup de chiffres ... mais pas tous.

En 2002, après les cinq années avec la gauche à Matignon, la France sortait classée au 11ème rang du classement de Reporters sans frontières sur la liberté de la presse. Après une ère de SARKOZY ministère de l'intérieur et bientôt deux ans de SARKOZY président, la France dégringole encore un coup en 2008 pour atteindre la 35ème place !

Belle performance !


Réponse ouverte à Laurent Prunier

Manif Vendredi dernier, lors du conseil municipal de Brest, Laurent Prunier (leader UMP d’une des divisions de l’opposition brestoise) a interpellé fermement le Maire et les élus de la majorité sur les violences urbaines de ces derniers jours, survenues en parallèle des manifestations lycéennes : « … J’attends ce soir de tous les bancs de cette salle, une unanimité dans la condamnation des violences. Cela va peut être de soi, mais cela va encore mieux en le disant ! »

Selon lui, la majorité municipale n’aurait pas assez condamné fortement ces débordements de violence et il appelait les élus de gauche à le faire officiellement en séance. Le Maire de Brest lui a rappelé l’avoir fait dans la presse au moment opportun [ici], en son propre nom et au nom de toute la majorité municipale, mais cette interpellation de l’UMP aux élus de la gauche brestoise m’interroge à plus d’un titre. C’est pourquoi je souhaite ici y apporter ma réponse (qui fait d’ailleurs écho à une précédente note [ici], écrite il y a déjà un an).

D’abord la requête de l’UMP brestoise me questionne : pourquoi demander une condamnation plus officielle de la majorité municipale à des actes de violence intervenus au sein de notre ville ? Serions-nous à leurs yeux un groupe de « terroristes » qui pratiquerait la politique au travers d’actes de violences ou par du vandalisme anonyme ? Ne serions-nous pas, comme eux, des démocrates ayant choisi la voix de la discussion et du débat, au sein des instances démocratiques où nous siégeons ensemble ? Enfin, quelle bénéfice tirerions-nous à manigancer des dégradations au sein même de la ville que nous essayons de bâtir, malgré un retrait constant de l’état UMP ? Non, je crois que nos engagements et nos actes suffisent à démontrer que nous ne cautionnons pas de tels agissements et il n’est nul besoin de le crier haut et fort pour convaincre.

En second, et puisque monsieur Prunier nous interpelle sur ce sujet, je tenais à dire mon sentiment face à ce qui s’est passé. Mon premier sentiment ne fut pas de porter un jugement sur certains par une condamnation, qui n'a à mon avis de sens que pour ramener les esprits à la raison (ce qui a été fait par le Maire de Brest). Mon premier sentiment fut d’abord de la tristesse pour cette jeunesse qui en arrive à de tels actes et un vrai questionnement sur les raisons qui nous mènent aujourd’hui de plus en plus à un tel résultat.

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L'échec annoncé d'un Président

Rforme_manif_2Le discours de campagne de Nicolas Sarkozy a été juste sur un point : le besoin et l’attente de réforme de ce pays. Il aura fait toute sa campagne dessus et avec un tableau volontairement noirci de la France accompagné d'un affichage mensongé sur une pseudo posture de rupture, il aura marqué le point.

La France est en attente de réforme et les français sont prêts à aller de l’avant sur le sujet. Pour autant, Nicolas Sarkozy va échouer sur ce sujet et il va échouer doublement.

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Travailler tous, et mieux

1923285958_32f440d43c_2Voici un texte que je trouve intelligent et intéressant de Dominique Méda et Pierre-Alain Muet.


Travailler tous, et mieux

La droite veut en finir avec les 35 heures. Mais l'idée selon laquelle c'est en travaillant plus qu'on relancera la croissance est erronée et ridicule       

La droite a donc décidé de porter l'estocade finale et de mettre enfin en oeuvre ce qu'elle souhaitait depuis si longtemps : en finir avec les 35 heures. Tout au long de la campagne du candidat Sarkozy, puis de la première année de gouvernement, cette antienne a été à la fois son obsession et le bouc émissaire de ses échecs économiques. Il est temps, sur ces questions, que la gauche sorte de ses atermoiements et affirme clairement sa position.

Répétons d'abord avec force que la réduction du temps de travail n'a en aucune manière été la catastrophe que l'on se plaît à nous décrire. Certes, il y a des secteurs où la flexibilité ou l'intensification du travail ont été excessives, certes, la réforme a été un échec à l'hôpital, certes, des entreprises ont été confrontées à des rigidités. Mais reconnaissons que les lois Aubry ont créé près de 350 000 emplois, que les entreprises ont gagné en souplesse, que les salariés ont gagné en qualité de vie, que la dynamique de négociation a été sans précédent et que l'on n'a en aucune manière observé une perte du sens de l'effort et du travail chez nos concitoyens.

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