Faut-il taxer la consommation pour sauver l'emploi ?
Eau du Ponant : Société Publique Locale

Radicalisation

Manif Alors que la loi sur les retraites a été votée sans réel débat et sans prise en compte des oppositions, la gronde sociale passe du stade de la revendication, à la radicalisation. Le temps n’est plus à demander des modifications de texte, le temps est au rejet d’une situation vécue jusqu’à l’écœurement, à laquelle nombre de citoyens ne savent plus comment répondre.

Suite aux promesses électorales de la campagne présidentielle et au regard de ce qu’était la réalité de la politique de la droite et plus particulièrement celle de Nicolas Sarkozy, nombre d’observateurs craignaient déjà ce qui se passe aujourd’hui. Il était alors difficile d’en parler. La campagne avait eu lieu, la sanction démocratique avait sonnée et n’était pas discutable. Elle n’était donc pas à discuter.

Pour autant, nous présentions déjà que cela ne passerait pas, que la façon de gouverner de Nicolas Sarkozy et de ses acolytes laisserait surtout un gout de déconvenue, le gout de la tromperie face aux espoirs suscités pendant la campagne. La tromperie allait être grande face à une politique préférentielle, orientée vers le monde du pouvoir, le monde de l’argent.

Les déconvenues se seront additionnés aux injustices. Le pays sera rentré dans la crise bien mieux armé que les autres, du fait d’une France structurellement étayée par un système de protection sociale re-distributif. Elle en ressortira lourdement endettée, sans que cet argent n’ait servi aucune réforme, aucune réorientation d’un capitalisme devenu fou. Cette dette, pour sauver les fautifs, mettra évidemment en péril tout notre système de protection social qui, une fois fragilisé, sera vendu à la découpe à ces même entreprises privées afin de faire du profit sur chacune des transactions.

A cette faillite de la confiance politique et de la justice, s’additionne enfin une dérive lente du discours politique : provocations régulières, insultes, propos racistes, sans parler de l’attitude décomplexée vis-à-vis du monde de l’argent, de l’argent facile pourrait-on dire. Cette tonalité, au plus haut somment de l’état, entraine nécessairement des comportements agressifs et irrespectueux de la part du citoyen.

Ce qui se passe aujourd'hui n'est que la conséquence des mois passés.

Le début du mouvement fut respectueux des règles et finalement bon enfant. Les mobilisations importantes du début de l’automne furent l’action d’une France qui milite, qui cherche du sens et qui porte une vision humaniste de la France.

Au fils des manifestations, le mouvement s’est peu à peu renforcé des déçus du système, ceux qui ne se sentent plus entendus, plus écoutés par les dirigeants. Ceux avec qui la confiance est rompue et la perspective perdue. Cette France-là qui souffre en silence, qui subit le monde tel qu’il est, sans avoir son mot à dire, a trouvé dans les manifestations un exutoire à son expression, à son oppression. Une expression surement maigre en mot, mais forte en actes. Une expression à la hauteur de son vécu, de ses peurs et de son envie d’en sortir et de changer. Une expression radicale.

Inutile d'aller chercher des coupables chez les syndicats ou les soi-disants politiques irresponsables. Ce qui se passe aujourd'hui et ce qui risque de se passer demain n'est que le résultat d'une politique menée depuis bientôt 4 ans ... et c'était prévisible dès le début.

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