Violence
jeudi 20 décembre 2007
J’entends autour de moi, à droite bien sûr, mais aussi parfois à gauche, des voix qui condamnent les violences urbaines, sans aucune réserve.
Il y a dans ce courant de pensée dominant (issu de la droite dure) comme un retour à une forme de pensée unique, d’un monde sur un autre. Comme si l’acte de violence pouvait structurer la société entre les bons et les méchants … comme pour faire oublier nos responsabilités collectives.
Loin de moi l’idée de légitimer ici la violence, bien au contraire. La violence est d’abord l’expression de l’échec d’une société, d’un modèle éducatif, d’un modèle social, d’un modèle politique. C’est l’expression individuelle d’une frustration à laquelle la société ne donne, ni réponse, ni espoir. La violence, c’est une réponse immature face au sentiment d'impuissance.
J’entendais hier, que certains collègues de travail, en expatriation dans des pays d’Amérique latine plutôt calmes, avaient demandé des gardes du corps pour la protection de leur famille, l’enlèvement étant devenu une forme de contribution financière usuelle à un modèle économique inégalitaire et injuste. Est-ce vers ce type de socièté que nous souhaitons nous diriger ? Parfois, c'est la question que je me pose.
C’est à nous tous de choisir le modèle de société que nous souhaitons voir se développer. Ce n’est pas en montrant du doigt et en stigmatisant le produit de nos échecs que nous sortirons par le haut d’une situation qui créé chaque jour un peu plus d’inégalité, d’injustice sociale et de violence.