Projet SapEAUné : la solidarité eau à Brest métropole
Des cyanobactéries au lac du Drennec

Le Pen au second tour

France-de-sarkozyL’UMP nous fait le grand show sur la soi-disant traque de Nicolas Sarkozy, soit par une gauche irresponsable, soit par une presse de gaucho ! Le président sortant serait la victime d’affreux conspirateurs qui voudraient sa peau et ce, malgré le soutien inaliénable de milliers de militants de l’UMP venus l’acclamer à Villepinte.

Hier matin, un édito du Wall Street Journal (journal conservateur du Groupe de Rupert Murdoch, bien connu pour ses positions de gauche !!) appelait notre président sortant, “Nicolas Le Pen”, pour son cynisme lorsqu'il fait appel aux propensions xénophobes des électeurs [ici]. Au bout d’un mandat, Sarko l’américain se fait critiquer pour ses « sales pensées » (ugly thought) et son « analphabétisme économique » (economic illiteracy) par la presse de droite américaine.

La semaine dernière, dans le Figaro (toujours la presse de gauche !), nous apprenions que le couple Sarko-Merkel rejouait la belle et la bête aux yeux des citoyens européens puisque, si les deux personnages sont bien identifiés en Europe, l’une est appréciée et l’autre pas du tout [ici]. On peut alors mieux comprendre que le président sortant tente depuis le début de sa campagne de gagner un baiser d’outre-Rhin, probablement dans l’espoir de se transformer en prince charmant !

Non, ce n’est ni la gauche, ni la presse qui ont fait que Nicolas Sarkozy est critiqué de toute part, il est lui-même l’acteur principal de ce rejet massif. Après un mandat à avoir bridé la presse française, il est probable que les langues se libèrent un peu plus pendant la campagne, mais ce qui apparait aujourd’hui n’est rien d’autre que la réalité du personnage et de ses acolytes.

La campagne du candidat sortant est décousue de toutes parts : lui qui critiquait François Hollande de vouloir renégocier un accord européen … finit par souhaiter en renégocier deux ; lui qui accusait le PS de stigmatiser les riches par une imposition à 75 % … finit par reprendre à la volée une proposition du front de gauche, contre les évadés fiscaux !

A ces revirements qui trahissent le vide de son projet mais aussi son appétit sans limite pour capter quelques voix à n’importe quel prix, s’additionne un populisme historiquement réservé à l’extrême droite. Toute la communication sur l’immigration ou la viande halal n’ont pour objectif que de mettre en place une logique de bouc émissaire, afin de détourner l’attention de son bilan. Ces propos venant de celui qui est encore le premier personnage de l’Etat, c’est une honte pour la France.

Faire de la politique, c’est construire du sens pour gouverner. Faire de la bonne politique, ce ne sera jamais racoler des échantillons d’électeurs par des propositions ciblées, en flattant le petit intérêt individuel et la haine, avant la construction de l’intérêt général. Croire et faire le contraire serait prendre les français pour des imbéciles.

Il est vital que cette élection présidentielle donne tord au président sortant, pour montrer le rejet des français à cette façon de faire de la politique et à cette vision de la France. Car ce que nous apprend aussi le Wall Street Journal hier, c’est que même avec un second tour PS-UMP, nous aurons de toute façon un Le Pen au second tour, aux yeux du reste du monde.

Commentaires