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Le sommet de Copenhague sera-t-il l’anti-Rio ?

4165269655_0d006a10bf_m Le sommet de la terre de 1992 à Rio marque clairement un jalon important de la prise de conscience internationale, sur le développement durable et les enjeux associés. Pour autant, si les historiens du DD en font un événement fondateur, il faut reconnaître qu’il fut surtout un événement pour ceux qui y étaient. Pour le reste de la planète, ce fut un événement parmi d’autres, dans un monde sortant de la chute du mur de Berlin et rentrant dans un utra-capitalisme dont on mesure aujourd’hui les dérives. Si beaucoup d’idées ont été formulées au sommet de Rio, le citoyen moyen n’aura pas beaucoup évolué dans les 10 années qui ont suivies.

A l’opposé, le sommet de Copenhague risque d’être avant tout un événement populaire. La couverture médiatique de l’événement, les reportages scientifiques, le portage associatif et citoyen en font un événement mondial, avant même le démarrage du sommet. Là où il aura fallu plus de 10 ans au sommet de Rio pour externaliser son contenu, la mobilisation pour Copenhague réussi à faire passer un message fort en avant-première du sommet.

Certains qualifient déjà Copenhague d’échec, je crois qu’ils se trompent, parce qu’ils ont une mauvaise lecture de l’évènement. Copenhague est déjà une réussite en soi. Certes, les chefs d’Etats vont avoir du mal à se mettre d’accord, certes ils risquent d’être arc-boutés sur leurs intérêts nationaux respectifs, mais ce ne sera que le reflet du mandat que NOUS leur avons donnés, historiquement.

Certains hommes politiques sont des visionnaires ou des précurseurs, mais comme partout ailleurs, ils restent une minorité. La majorité des hommes politiques suivent l’évolution de l’opinion des populations qu’ils représentent plus qu’ils ne la devancent, simplement parce que c’est la meilleur stratégie bénéfice/risque pour rester au pouvoir et que ... c’est aussi le sens de la représentativité.

Si le sommet de Copenhague arrive à faire évoluer cette vision collectivement partagée d’une compétition mondiale entre intérêts individuelles, pour celle d’une coopération afin d'atteindre un objectif qui nous engagera tous, alors nous aurons avancé … significativement.

Le résultat de Copenhague ne se mesurera pas dans 12 jours, mais dans les programmes électoraux qui suivront et dans les urnes qui les arbitreront. Oui, le sommet de Copenhague peut changer le monde, mais ne croyons pas qu’il se changera sans nous.

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