Centrales électriques en Bretagne
samedi 29 août 2009
Par deux fois cet été, les journaux ont parlé de la nécessité de mise en place de nouvelles installations de production d’électricité en Bretagne.
Le 6 juillet : « Faut-il construire une centrale électrique » en Finistère ? [ici]
Le 27 août : « Les trois scénarios bretons » sur le projet de centrale de Ploufragan, issus du B15 Energie. [ici]
Le sujet de l’énergie et de l’alimentation électrique de la Bretagne revient en force à l’ordre du jour. C’est plutôt une bonne chose pour peu que la question soit prise avec sérieux et ambition et non sous la pression des grands groupes qui se partagent et se disputent les programmes énergétiques.
M’intéressant depuis longtemps aux questions énergétiques, j’ai suivi pour BMO la majeure partie des auditions et des débats qui ont eu lieu dans le B15 Energie : la conférence territoriale de la région Bretagne sur l’énergie.
Entre février et mai, le B15 a auditionné 9 acteurs importants sur l'énergie électrique : RTE, EDF, GDF-Suez, Poweo, Direct Energie, Nass et Wind, Syndicat des Energies Renouvelables, ERDF et Voltalis. Après des échanges à huis clos, les collectivités présentes ont tenté d'élaborer une position commune sur la question posée par le ministre JL Borloo. Un document de 22 pages en est sorti, présentant les grandes lignes des ambitions que la Bretagne souhaite porter sur cette question.
Au-delà de la question de Ploufragan qui est en soit une anecdote dans l’histoire de France énergétique, si elle n’était pas devenue un symbole pour deux visions qui s’affrontent sur la façon de percevoir l’avenir en terme énergétique, les auditions du B15 furent pour moi une expérience révélatrice. Alors que j’ai commencé avec une vision « pro-Ploufragan », j’en sors avec une vision « anti-Ploufragan » et une vision du paysage énergétique français quelque peu remodelée !
Cette note est trop courte pour y détailler tous les arguments de ce revirement, mais il me semble amusant d’en révéler la paternité. Ce furent les discours successifs des producteurs d’électricité, leurs grosses ficelles et les incohérences de leurs exposés respectifs qui me firent douter. Comme le doute est un mauvais conseil pour un politique qui doit arbitrer, armé de mes compétences d’ingénieur, d’Internet et d’une bonne calculatrice, j’ai commencé à fouiller et à réfléchir.
Sans idéologie pro ou anti (je crois), j’en arrive à la conclusion personnelle que le projet de Ploufragan n’est pas la réponse adéquate à la question posée, c’est une cote mal taillée entre les deux problématiques auxquelles la Bretagne doit faire face. J’en arrive enfin à la conclusion qu’il y a urgence à ce que les politiques reprennent la main sur les questions énergétiques de façon indépendante car les grands groupes proposent des solutions suivant des stratégies qui leur sont propres et non suivant des politiques qui servent les citoyens.
Ce sujet me semble intéressant à suivre, j’y reviendrai …