L’envie de politique
vendredi 15 novembre 2019
Voilà deux mois que je consacre une large part de mon temps de cerveau disponible à une compétition qui ne porte pas de sens politique à mes yeux. Elle était une étape nécessaire dans un processus qui devait permettre ensuite d’exprimer l’envie de politique qui m’habite depuis de nombreuses années maintenant. Cette compétition était un moyen, pas une fin pour moi. J’y ai donc mis un terme.
Je n’ai pas commencé à faire de la politique pour être vu ou connu, pour gagner plus de pouvoir sur d’autres ou même pour gagner plus d’argent. Je ne recherche pas ces choses-là au travers de mon action politique. J’ai souhaité faire de la politique probablement dans le cadre d’une culture familiale déjà portée sur l’engagement (non politique) et avec la furieuse envie de changer le monde qui m’entourait. L’envie de me mettre à disposition des autres pour améliorer ce que je voyais et faire en sorte d’être le facilitateur, le catalyseur de petites améliorations portées collectivement pour demain.
Je me suis engagé à l’échelon local car je crois que dans ce monde complexe, c’est là que l’on pourra construire les grandes transformations de nos sociétés, au plus près des énergies et des envies individuelles. Les grandes déclarations nationales ou internationales n’ont pas de prise sur le réel parce qu’elles ne tiennent pas compte de la réalité des individus qu’elles concernent. « Penser global, agir local » est un bon slogan qu’il faudrait mettre en version 2.0 : « Penser global, décider et agir local ». Les solutions transformatrices ne viennent pas d’en haut, mais elles s’appuient sur celles et ceux qui vivent et qui crées le changement. Le local est la matrice du changement, c’est vrai partout.
Voilà deux mois de perdus dans des conjectures inutiles, des petites et des grandes trahisons, des mensonges et des conflits inutiles. Tout cela ne m’intéresse pas.
Pierre Rosanvallon l’exprime très bien dans son livre « Le bon gouvernement » : les qualités d’un bon candidat sont à l’opposé de celles d’un bon gouvernant. Peut-être est-ce cela la limite de nos « démocraties libérales ». Vouloir sélectionner leurs responsables dans un jeu concurrentiel féroce qui favorise d’abord les jeux d’égos et de conflictualité, là où les citoyens attendent d’abord des qualités d’écoute de la population, des coopérations entre les acteurs, des propositions et des innovations sur les enjeux essentiels pour notre futur.
Voilà deux mois que je n’ai plus l’impression de faire de la politique telle que je l’aime, de la politique qui prend soin des personnes et change la vie des gens, de la politique qui prépare le futur et émancipe, de la politique qui crée de la compréhension et de la cohésion. Certains concluront que je ne suis pas fait pour cela puisque je ne me plie pas au jeu de cette concurrence électorale qui pourtant tue à petit feu nos démocraties et finit par mettre en place des Tump et autres hurluberlus. Mais c’est ainsi.
Alors pour compenser ces deux mois d’égarement, je vous propose un mois de ressourcement à produire de la politique pour Brest, celle des idées, celle des projets, celle qui ambitionne de changer la vie. La politique que j’aime, la politique dont j’ai envie !