Et si nous nous dotions d’une charte d’éthique et de déontologie à Brest ?
Bonnes fêtes de fin d'année !

Et si les Maires ne faisait pas plus de 2 mandats ?

Rsz_logo_de_la_republique_francaise-1Le cumul des mandats est une pathologie bien française d’un dysfonctionnement démocratique. Tant le cumul en nombre que le cumul dans le temps conduit à la défiance des citoyens vis-à-vis de leurs responsables politiques. Elle est le signe d’une forme d’accaparation du pouvoir par un petit nombre d’individus.

Le cumul des mandats repose sur deux mécanismes bien ancrés. Le premier est une forme d’addiction au pouvoir des responsables politiques. Ce besoin peut parfois s’expliquer par une faiblesse du statut de l’élu vis-à-vis de sa sphère professionnelle ou d’un retour difficile à la vie active, mais pas que ! Le second mécanisme est l’accumulation d’un capital social de l’élu au fil des mandats qui prédispose celui-ci à apparaître comme étant toujours le mieux placé dans le jeu compétitif de l’élection.

Pourtant, il est d’une évidence partagée et mainte fois répétée qu’il doit y avoir une fluidité dans les fonctions d'élus à haute responsabilité. Ces postes où se concentrent une grande part de la décision publique et qui donnent les orientations de demain.

Cette fluidité est d’abord nécessaire parce que le pouvoir use et conduit nécessairement à une forme d’épuisement des idées, des envies, des relations et de la volonté de faire évoluer les choses au regard d’une réalité toujours plus en mouvement. Elle est nécessaire parce que l'exercice du pouvoir isole et enferme les responsables dans des jeux de cour qui rompent le contact avec la population. Elle est nécessaire aussi pour éviter que les mauvaises pratiques et les erreurs ne perdurent sans être questionnées, puis conduisent à des crises graves. Elle est enfin nécessaire car la démocratie ne se décrète pas et qu’il y a besoin de citoyens pour la faire vivre et en faire l’expérience.

Verrouiller « l’ascenseur social démocratique », c’est aussi détourner les citoyens des organes partisans qui se transforment alors en clubs de supporters et non plus en lieux de mélange et de travail des idées. Cela laisse la place à une société polarisée entre des Think-Tank qui cherchent à influencer dans une logique de lobbying et une contestation sans mots et sans proposition qui s’exprime dans la rue par le blocage ou la violence.

La démocratie est un bien commun et ne peut pas être l’appropriation de certains. Cela conduira à toujours plus de collusion entre ceux qui contrôlent les arcanes du pouvoir et toujours plus de rejet de ceux qui s’en sentent exclus.

Nous ne sortirons pas de ce fonctionnement sans poser de règles collectives en amont. La règle de deux mandats consécutifs pour le Président de la République est une bonne règle. La règle du non cumul de mandat pour les parlementaires en est aussi une autre. Au niveau plus local et pour les villes de plus de 50 000 habitants, nous devons aussi instaurer un non cumul des mandats dans le temps sur la fonction du Maire ou du Président de l’intercommunalité.

Dans le monde qui est le nôtre et avec nos "paquebots institutionnels", il faut du temps pour mettre en œuvre des projets et de nouvelles politiques. La possibilité de faire deux mandats parait donc légitime pour celui qui est élu. Le besoin d’une ré-élection au bout de 6 ans étant un bon garde-fou pour assurer un contrôle démocratique sur la fonction sur cette durée.

Cette exigence de renouvellement au terme d’un second mandat entrainera la nécessité de penser dès le départ à la transmission. Elle obligera de prendre cela en compte dans l’organisation et poussera nécessairement à plus de coopération, au besoin de faire grandir d’autres personnes là où aujourd’hui, nous sommes objectivement dans des jeux de contrôle et de féodalité.

Le vivant existe et se maintient parce que la transmission est au cœur de son fonctionnement. Cette exigence de transmission est fertile, des parents vers leurs enfants et vice-versa. Le jeu compétitif du pouvoir et l’addiction qu’il engendre conduit à bloquer ce mécanisme naturel et entraîne une sclérose démocratique que nous subissons tous. Il nous faut y mettre un terme. Si les Maires de grandes villes s’engageaient à ne pas faire plus de deux mandats, ce serait déjà un bon début !

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