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septembre 2015

Accueil des réfugiés politiques par la France

Accueil-des-refugies-l-EuropeA la suite des images parues dans les médias, une forte prise de conscience est née chez une partie de la population française, accompagnée d’un besoin exprimé de venir en aide aux personnes bloquées aux frontières de l’UE.

Cette prise de conscience est salutaire car elle témoigne de l’humanité et de l’esprit d’accueil qui existe en France.

Durant l’été, la France s’était engagée à accueillir 6000 personnes. A la rentrée, l’objectif a été augmenté de 24000 réfugiés politiques supplémentaires sur deux ans, afin de contribuer à l’objectif européen en cours de discussion.

On a largement entendu les partis d’extrême-droite et de droite surfer sur la peur de la difficulté d’intégration de ces populations. Il n’en est rien. Un total de 31000 réfugiés sur nos 36 000 communes que composent le France ne représente pas une difficulté. Cela représente l’accueil d’une famille de 5 réfugiés pour 10 000 français !

La vraie question de l’accueil, ce n’est pas la quantité, mais la qualité de l’accueil. Il s’agit de réfugiés politiques qui ont souvent vécus des faits de guerre et dont les pays sont encore en conflit. Cet accueil ne peut se faire à la va-vite. L’accueil doit se faire dans les meilleures conditions pour permettre une bonne intégration des adultes et des enfants.

L’État est mobilisé pour coordonner les conditions d’accueil sur les territoires. Les réfugiés qui arrivent ne seront pas laissés livrés à eux-mêmes, dans un environnement institutionnel qu’ils ne maitrisent pas et qui conduirait immanquablement à les jeter immédiatement dans une situation de précarité inextricable.

Chaque arrivée de familles de réfugiés politiques est préparée sur le plan du logement, de l’éducation, de l’accès aux soins et des droits fondamentaux. L’objectif affiché par l’Etat est de rendre les conditions du meilleur accueil possible afin d’éviter les situations temporaires qui dégénèreraient dans une précarité sociale encore plus complexe à démêler par la suite.

Pour nous, français mobilisés par ce drame, les actions ne manquent pas, notamment tout simplement l’envoie d’argent auprès des organismes internationaux qui tentent de gérer la crise aux frontières où séjournent encore plusieurs millions de réfugiés en attente de solutions (don au UNHCR). Sur le terrain, il est aussi possible de se rapprocher des associations qui accompagnent l’accueil des personnes en difficulté. Elles seront mobilisées sur ce sujet comme sur tous les autres qu'elles accompagnent déjà. Près de chez nous, pour ceux qui côtoieront ces familles, l’accueil sera sous le signe d’humanité, de bienveillance et d’entraide et il sera au moins aussi important que tout le reste.


Une rentrée sous le signe de l'accueil

150906_PS Brest_L_acceuil pour moi c_est ouiDéclaration faite durant le barbecue de rentrée du PS Brestois.

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La nouvelle année 2015 fut largement marquée par l’horreur des attentats contre Charlie Hebdo. Cette rentrée 2015 ne le sera pas moins avec l’afflux de réfugiés aux frontières de l’Europe et l’immense tristesse que provoquent ces images de morts sur les cotes européennes.

Depuis des mois, nous avons tous vu le nombre de demandeurs d’asile grimper et nous avons tous pu compter le nombre de mort sur nos côtes. A Brest plus qu’ailleurs, la mer est un symbole d’ouverture sur le monde, de lien, de commerce et de richesse. Aujourd’hui, à l’autre bout de l’Europe, elle est à l’image de la mort.

Cette rentrée témoigne de l’inhumanité qui sévit aux frontières de l’Europe et qui pousse des individus, des familles, à tout quitter pour rejoindre un espace où une vie sans peur est possible. L’Europe fut pensée pour ne plus répéter la barbarie du début du siècle dernier. Elle tient encore cette promesse-là, mais il ne faudrait pas qu’elle se transforme en une « gated community » de nations, prêtent à s’isoler du reste du monde pour préserver ses privilèges.

L’Europe doit tenir son rang et ses responsabilités dans le monde. C’est le rôle des pays qui se disent plus riches et plus développés que d’être au rendez-vous de l’histoire.

Nos dirigeants politiques européens semblent tétanisés face à ces grands mouvements de population qu’ils ne peuvent contrôler. Leur absence de réponse n’est pas tant due aux réfugiés eux-mêmes, qu’au mal politique qui ronge nos sociétés modernes et riches : la montée des peurs, des égoïsmes, du repli sur soi et de la xénophobie. Cet état de fait vient percuter un second enjeu de nos sociétés. La difficulté dans la lutte contre les inégalités. La compréhension d’une assistance à des personnes étrangères est rendue d’autant plus difficile quand, au sein même du pays, certains concitoyens souffrent aussi eux-mêmes de l’exclusion et de la pauvreté.

Aussi, la réponse doit être apportée sur deux axes qu’il nous faut mettre au clair, deux combats qu’il nous faut mener.

Le premier axe est celui de la lutte contre les idées d’extrême-droite et le replie sur soi. C’est une illusion de croire que dans ce monde du XXème siècle, la violence, l’injustice et la misère peuvent être contenues par des frontières. On ne vainc pas la violence en tournant la tête et en dressant des murs. Tôt ou tard, ils finissent par tomber et laisser place au chao. On combat la violence et l’injustice en travaillant sur plus de justice, de bienveillance et sur les équilibres politiques qui mènent à l’apaisement et la pacification.

Le second axe essentiel est celui de la lutte contre les inégalités au sein de nos pays riches. On le voit aujourd’hui, nos démocraties sont fragilisées par les fractures qui existent en leur sein. Pour aider les autres, il faut d’abord être au clair dans son propre pays, sinon le sentiment d’injustice rendra toute action impossible.

Ces deux combats sont ceux de la gauche. Une gauche ouverte sur le monde. Une gauche soucieuse de ses concitoyens. Une gauche bienveillante à l’égard de tous les peuples.

Il est dans l’air du temps de critiquer le politique, de fuir les partis et le débat politique, de regarder l’actualité politique comme un verre à moitié vide et de se concentrer sur ce qui ne va pas, ce que l’on n’a pas. Cette actualité récente nous montre ce qui ne se voit plus, le prix de vivre dans un pays en paix, dans un pays où règne des institutions et où le débat permet à toutes ces choses d’exister et de perdurer. L’action politique, c’est le socle de cette société qui est de nos jours soumise à tant de critique. L’action politique, ce n’est pas l’affaire de quelques uns, mais ce devrait être l’affaire de tous. Faire de la politique, c’est œuvrer à défendre ces valeurs, c’est combattre ce qui nous éloignent et nous divisent, c’est construire ensemble la société de demain.

Ces événements doivent aussi nous rappeler ce que nous avons ne sera jamais acquis, mais un héritage que l’on peut perdre rapidement. Chacun de nous doit être fier de faire de la politique.

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Le PS de Brest appelle tous ses militants et sympathisants à faire un don* de soutien au Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR) qui s’occupe de protéger et de trouver des solutions durables pour les réfugiés, en accord avec la Convention de Genève de 1951.

*Vous pouvez nous envoyez vos chèques libellés au nom de l’UNHCR, nous ferons un envoie groupé en votre nom à tous.