Forum ouvert sur l’abstention
mardi 08 novembre 2011
L’année dernière, nous avions initié une réflexion en interne au parti socialiste sur l’abstention aux élections [ici]. Ce travail avait été enrichissant, mais restait une approche en interne, avec toutes les limites que cela implique.
En début d’année, nous avons souhaité sortir de nos murs pour aller à la rencontre des citoyens afin de les questionner sur l’abstention. Ainsi, nous avons monté le projet d’organiser trois forums ouverts dans des lieux différents de Brest, afin d’aller à la rencontre des habitants : deux dans des maisons de quartier (l’Escale de Pontanézen et MPT du Valy Hir) et un troisième à l’UBO, en partenariat avec des associations d’étudiantes. Cela fut riche d’enseignement, tant positifs que moins positifs d’ailleurs … mais n’apprenons-nous pas en marchant … et en tombant parfois !
Le premier enseignement est sur la méthode pour aller vers les citoyens. Les deux premiers forums ouverts, lancés avec un affichage PS seul et dans les quartiers n’ont pas fonctionné, faute de participant (une a deux personnes seulement). A l’inverse, celui organisé à l’UBO, en partenariat avec des associations étudiantes, a bien fonctionné. (Notons que nous avions volontairement choisi de ne pas faire d’information en interne au PS, l’objet n’étant pas de questionner les militants socialistes, mais bien des personnes éloignées du monde politique.)
Nous faisons-là l’expérience du manque de confiance et d’intérêt des citoyens à l’égard des partis politiques et de la difficulté à retisser du lien. Malgré ces deux déconvenues (que nous avons pris avec philosophie !), nous sommes bien là dans le sujet. Une part du travail est justement de retrouver les bonnes méthodes d’approches.
Sur le forum ouvert en lui-même, nous avions reformaté une formule simple qui devait fonctionner sur un groupe de taille moyenne et sur une durée courte. Un forum ouvert dure entre 5 h et 8 h, nous avions préparé une formule sur 2 h à 3 h maxi. Cela a bien fonctionné, tant par la diversité et la qualité des échanges, que par la satisfaction des participants en fin de soirée. La formule est donc pertinente et productive.
Enfin, sur le sujet de l’abstention, nombre de points de vue ont été exprimés, rendant probablement aventureuse toute synthèse. Toutefois, deux grands questionnements sont apparus, dès l’écriture collective de l’ordre du jour. Un premier se situe sur la raison du vote et la connaissance du fait politique : la prise de conscience de l’importance d’un vote individuel et donc, la question de l’envie du « passage à l’acte de vote ». Le second est plus sur le fond des politiques et le comportement des personnalités politiques au pouvoir : comment ce que je perçois du monde politique, en terme de résultats concrets dans ma vie ou de témoignage de l’activité politique (média), me donne envie d’aller voter ?
La question de l’éthique et de la sincérité en politique a été transverse au débat. De même, nous avons souvent échangé sur les règles de fonctionnement du monde politique (formelles ou informelles d’ailleurs). Ce second point est d’autant plus étonnant que nous faisions face à des jeunes eux-mêmes investis dans la sphère étudiante, avec probablement quelques points en commun dans les méthodes et modes de fonctionnements internes. Cela en dit long sur le décrochage de la sphère politique avec les citoyens !
La démocratie n’est pas un acquis qui vieillit comme du bon vin, c’est un concept vivant reposant sur du liens, du débat, du modelage d’idées et de la négociation, à la recherche de l’intérêt général. Les partis ont un rôle de premier rang a jouer là-dessus. C’est probablement un travail de fourmis, mais à la façon d’un bulletin dans l’urne, où chaque petite contribution finit par compter. A cet égard, cette initiative fut très instructive.