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L’abstention n’est pas un jeu madame Malgorn

Dans le Télégramme aujourd’hui, madame Malgorn questionne le Maire candidat François Cuillandre sur la forte abstention (48,65%) au premier tour des élections de dimanche. « Ne traduit-elle pas un malaise de la démocratie locale à Brest ? » s’interroge-t-elle ?

Bonne question !

Sur le fond d’abord, l’abstention progresse partout. Elle n’est pas le fait d’une personne, mais bien climat politique global dans le pays. Les grandes villes sont plus touchées que les territoires ruraux, mais le malaise est là, installé progressivement depuis 30 ans.

Madame Malgorn arrive-t-elle tout juste en politique ? N’est-elle pas concernée par le sujet depuis son élection à la Région ? L’abstention en Bretagne n’était-elle pas à 51% (55% sur Brest) lors des régionales de 2010 où elle était tête de liste ? Qu’a-t-elle fait sur le sujet ?

Mes questions resteront probablement sans réponses.

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Analyse du vote au premier tour : La carte n’est pas le territoire !

Machine-a-voterA entendre les analyses, on aurait l’impression que la grande gagnante de l’élection du premier tour à Brest serait madame Malgorn. Voilà une analyse pour le moins déformée et trompeuse de la réalité.

A gauche, il y aura eu 21 968 voix. Brest ne déroge pas au reste de la France. Le mécontentement sur la politique nationale a clairement joué sur ce scrutin. Pour autant, cette baisse n’est pas un basculement. A abstention constante, ce sont un peu moins de 2 000 voix qui manquent à la gauche, par rapport à la présidentielle de 2012. Soit une baisse de 8.2%.

A droite (hors FN), il y aura eu 15 715 voix. La mobilisation a été plus forte. A abstention constante, la droite récupère près de 1 300 voix en plus, soit en valeur relative, un vote supérieur de 9% à 2012.

En plus de bénéficier de l’effet « gauche au pouvoir », la droite a choisi de transformer ce premier tour en primaire pour départager l’impossible choix de l’UMP, entre monsieur Prunier et madame Malgorn. Cela explique pour partie la forte mobilisation à droite. Une mobilisation qui aura beaucoup joué sur les peurs et les haines entre camps adverses, mais aussi sur des méthodes de campagne que l’on ne connaissait pas jusqu’ici à Brest. Dans ce duel à droite, la notoriété de l’ex Préfète de région aura sans conteste joué plein pot face au sortant de droite.

Coté FN, il y aura eu 4 093 voix. On s’étonne du score du FN à Brest, mais c’est finalement lui qui perd le plus. A regard du score du FN aux présidentielles de 2012, le FN est plus touché par l’abstention (ou le report des voix) que le reste des listes. A abstention constante, il aurait dû cumuler près de 1 000 voix de plus du fait de la variation de la participation. Ces 1000 voix sont-elles allées sur la liste Malgorn qui a fait une campagne volontairement sur certains thèmes du FN ? Difficile de le dire. Corrigé de l’abstention, le FN fait une baisse significative de -18.8% à Brest, par rapport à 2012.

Le report au second tour des voix du FN reste très incertain compte tenu du discours sur un front anti UMPS. Il est probable que l’abstention soit forte de ce côté-là, malgré les appels du pied répété de l'équipe Malgorn aux idées du FN.

Au final, la gauche sort majoritaire avec 52.6% des voix. A droite comme à gauche, les reports de voix étant difficiles à prédire, il serait prétentieux de présumer d’un résultat sur un second tour qui reste une seconde élection à part entière, entre les mains des électeurs.

Pour autant et contrairement à ce que l’on entend, la dynamique du premier tour a été largement soutenue par la gauche, face à une droite divisée qui certes mobilise son électorat dans sa « primaire de premier tour », mais ne parvient pas à susciter un réel engouement du côté de la population.

Cette dynamique à gauche est à l’image des programmes, où la gauche unie a porté un travail de fond, intégrant plus de 60 propositions concrètes, quand la droite s’est satisfaite des trois slogans dans le vent : fiscalité, sécurité, emploi, en passant plus de temps à donner à Brest une image déclinante, au lieu de tenter de dessiner l’avenir que notre ville mérite.