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La semaine scolaire en débat

UMP : doubler les seuils sociaux

513026913_4553c07864_b Il y a quelques jours, j’évoquais ici le cas de l'OVE comme un recul dans la conception même de protection des personnes sans emploi. Aujourd’hui, l’UMP continue dans le démontage du droit social : elle souhaite en effet "doubler les différents seuils" déterminant certaines obligations sociales dans les entreprises (droits syndicaux, comité d'entreprise, règles de licenciement, etc.). [Lire ici]

A l’heure où ma réflexion personnelle me porte plutôt à penser qu’il faut faire dans le monde de l’entreprise le pendant de ce qui se fait dans le monde politique pour les petites communes : une forme d’ « intercommunalité », mais sur le plan social, la direction de l’UMP et le MEDEF tirent en sens inverse.

Il serait tout à fait possible d’étendre la notion d’Unité Economique et Sociale (UES) à des PME d’un même secteur, possédant des dirigeants différents et avec une logique de proximité géographique, par exemple. Ceci permettrait de mettre en place des instances telles que le CE, les DP ou le CHSCT, en atteignant les tailles critiques demandées par la loi actuelle. Par ailleurs, les négociations seraient alors rendues possibles avec des partenaires sociaux vraiment identifiés et reconnus.

Le rôle des instances de représentation du personnel est vécu en France comme un boulet. Nous sommes dans une diabolisation perpétuelle des syndicats et une posture conflictuelle continue. Beaucoup d’exemples montrent au contraire qu’un dialogue social construit et nourri produit des effets vraiment positifs sur le plan économique pour l’entreprise et sur le plan humain pour les salariés.

Nous sommes encore dans une conception « royaliste » de l’entreprise, où seuls les dirigeants auraient la faculté d'omniscience, avec des salariés voués à une obéissance aveugle. Toute critique veant d'en bas serait par nature contreproductive et non recevable.

Cette posture monarchiste du monde du travail finit par être auto-révélatrice puisque qu’elle produit les effets qu’elle s’estime combattre : elle affaiblit les forces constructives, pour donner raison aux forces d’oppositions brutales. Par ailleurs, elle démotive aussi les salariés ...

Il est temps que l’entreprise et les entrepreneurs tirent le meilleur profit économique des salariés … en les écoutant et en les considérant comme des forces de propositions potentiellement pertinentes. Certes, la direction gardera toujours sa prérogative décisionnelle, mais ce n’est pas pour autant qu’elle doit se rendre sourde pour cela !

Sans grand étonnement, je constate donc que l’UMP est encore dans une vision arriérée et ultraconservatrice du monde de l’entreprise … mais qui en aurait douté ! !

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