Des vieux gréements … à Sea orbiter
mardi 26 août 2008
Lors de Brest 2008, j’ai eu la chance de pouvoir faire le Brest-Douarnenez à bord d’une goélette. En dehors de l’aspect simplement poétique du périple (qui ne m’aura pas échappé, malgré mon propos ;-), il m’est apparu que l’homme avait oublié d’habiter la mer et que peut-être, dans le futur, cela serait amené à changer …
Dans le long bord qui nous mena des Tas de pois au Cap de la chèvre, une image impressionnante m’a marquée : la mer s’était transformée en une autoroute de voiliers, de toutes tailles et de toutes formes. Comme nous naviguions tous dans la même direction, l’ensemble donnait une autre image que l’on a de la voile, avec des voiliers perdus au beau milieu de l’immensité d’eau, allant dans différentes directions, tel un mouvement brownien sans cohérence.
Il émanait de cette flottille une énergie impressionnante et à la réflexion, il y avait bien réellement dans cette flottille une énergie impressionnante. Plusieurs centaines de bateaux, pesant respectivement plusieurs dizaines, voire centaines de tonnes, venaient de s’avaler 50 km, en silence sans moteur et sans essence. J’avais oublié ma calculette à terre pour l’occasion, mais l’énergie de cette caravane nautique alignait sûrement les kWh.
La mer a toujours attiré les hommes pour y rechercher des ressources. La pêche en est le meilleur exemple. Peut-on imaginer que dans quelques dizaines d'années, des voiliers d'un autre type sillonneront les océans à la recherche du vent pour en tirer le meilleur parti en énergie. Verrons-nous un jour des marins d’un nouveau genre aller habiter des océans pour produire l'énergie des terriens. A la façon de la conquête de l’Ouest, y aura-t-il un jour une conquête des océans … pas seulement pour un passage avant de retourner à terre, mais aussi pour y séjournée un temps ou une vie.
Un des derniers projets de Jacques Rougerie invite à cette fiction. A la façon d'une station spatiale, le projet Sea Orbiter propose d'investir la mer ... pour y habiter.