Quand madame Malgorn fait feu de tout bois et prend les brestois pour des imbéciles
#ASSEZ !

La question du barreur

Differentes_alluresDans mes plus jeunes années, j’ai eu la chance de faire pas mal fait de voile, sur différents types de supports.

La voile est une source d’apprentissage à bien des égards. C’est aussi une belle façon de se déplacer, à l’interface entre deux fluides, en jouant sur les réglages et le plus souvent en équipe. J’ai pris la mauvaise habitude de rechercher les similitudes avec la société qui m’entoure et j’avoue que parfois, cela peut s’avérer riche d’enseignements, y compris lorsque l’on fait de la politique !

Par exemple, le maniement de la barre lorsque l’on va dans le sens du vent, ou que l’on cherche à remonter contre le vent, surtout par fort vent et mer formée.

Au portant, le barreur se doit de suivre le cap donné. Le maniement de la barre est ferme pour être efficace et éviter les départs au lof ou à l’abatée violents, qui ralentiraient ou même handicaperaient le bateau. C’est d’abord la tenue d’un cap qui prime et c’est une allure rapide.

Au contraire, lorsque l’on souhaite atteindre un objectif qui est sous le vent (face au vent), la route est plus longue et on avance plus lentement. Rien ne sert de faire un cap direct, on serait alors vent debout et on culerait. Il faut louvoyer, c'est-à-dire saisir des routes indirectes qui nous rapprochent le plus de l’objectif visé, en fonction des évolutions du vent. Il faut alors toujours barrer au plus près du vent, mais sans tomber dans la zone où le bateau n’a plus aucune chance d’avancer. C’est un savant jeu d’équilibriste qui dépend de chaque bateau.

Coté barreur, c’est avant tout la finesse et la souplesse qui compte. Il faut à la fois savoir abattre (s’éloigner du vent) pour lancer le bateau et limiter ainsi sa dérive. Mais il faut aussi savoir profiter des opportunités du vent, en lofant (se rapprocher du vent) à bon escient pour gagner dans la direction de l’objectif. Au près serré, il faut même savoir parfois laisser un peu son navire partir au lof et giter un peu plus, pour profiter d’un petit gain de cap.

On le voit, les façons de barrer lorsque l’on est dans le sens ou face au vent ne sont pas identiques, il en va probablement de même en politique.

Aujourd’hui, François Hollande déstabilise les français par sa façon de gouverner. Il est l’anti modèle de son prédécesseur. N.Sarkozy était le prototype du barreur ferme, qui fixe un cap et oublie tout le reste. Notre Président d’aujourd’hui joue des situations, sait nuancer, reculer et avancer sur ces positions. Cela ne veut probablement pas dire qu’il n’a pas de cap, comme on pourrait l’analyser trop vite. Mais clairement, ce cap n’est pas le même que celui de son prédécesseur.

Enfin, ce qui est sur aussi, c’est que François Hollande s’est donné un cap face au vent et c’est probablement cela le changement.

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* Personnellement en voile, j’ai toujours préféré remonter le vent. On ne se refait pas !

Image : Voile Evasion

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