Previous month:
avril 2014
Next month:
juin 2014

mai 2014

Repenser la gauche, face aux deux droites

Nous assistons à une tripolarisation de la sphère politique. A la droite et la gauche républicaines vient aujourd’hui s’ajouter le FN. Ce virage est clairement en lien avec la crise. La droite comme le FN ont choisi leur doctrine d’action, on ne peut pas en dire autant de la gauche. A nous de retrouver nos fondamentaux.

Difficile de dire ce que ferait exactement le FN s’il arrivait au pouvoir. Toutefois, le discours du FN est bien ancré dans deux schémas : la stigmatisation de groupes sociaux en réponse à des peurs existantes ou développés, mais aussi un repli sur soi comme réponse à un environnement local ou international vécu comme dangereux. C’est évidemment un discours qui colle particulièrement bien aux temps de crise, où les plus faibles n’ont plus d’horizon et subissent plus que les autres la dureté d’un monde qui ne s’est pas organisé pour anticiper cela.

De son côté, la droite républicaine1 a fait rapidement sa mue en début de crise. Elle a trouvé ses propres réponses durant le mandat de Nicolas Sarkozy. En 2008, d’une doctrine très libérale (le rêve américain montré en modèle, souvenons-nous : Sarko l’américain !), la droite française a fait un virage fort vers une doctrine conservatrice. Ponctuellement, la droite s’est même osée à critiquer le libéralisme qui avait conduit à cette crise financière, tout en continuant à soutenir largement le pouvoir économique en place. En complément et de façon à tenter de garder le contrôle sur la population, elle a emprunté du bout des lèvres puis de façon décomplexée le discours du FN, sur la stigmatisation et la fragmentation du corps social. C’est tous les discours sur les étrangers, les Roms, mais c’est aussi tous ceux sur l’assistanat et la fraude aux droits sociaux (oubliant bien volontairement la fraude fiscale, alors que celle-ci est plus de 10 fois plus importante). C’est la grande escroquerie de Patrick Buisson qui finalement, portera plus de fruits au FN qu’à la droite.

Lire la suite "Repenser la gauche, face aux deux droites" »


Repenser la gauche

Au lendemain de l’élection européenne, on voudrait nous faire croire que le résultat de dimanche en France est une révolution du FN. Il n’en est rien et au lieu de se focaliser sur l’extrême droite, nous ferions mieux de nous lancer dans une introspection plus profonde des causes de notre décrochage.

A Brest par exemple, malgré des pourcentages historiquement haut pour le FN à cette dernière élection, le FN n’a pas obtenu plus de voix qu’à la présidentielle, loin s’en faut(1). Il est d’ailleurs très loin derrière la gauche consolidée(2), qui devrait être la base de l’analyse dans une élection à la proportionnelle, ou par nature, chaque parti se présente.

Au-delà de son socle idéologique, le FN n’est pas un parti comme les autres. Ce n’est pas un parti aux responsabilités, il ne déçoit pas par son action puisqu’il ne se situe que dans la critique du pouvoir en place, une critique populiste qui plus est. A l’inverse on le voit, les autres partis tanguent du fait de leur exercice du pouvoir dans un contexte difficile au niveau national. Le FN dispose donc d’un socle de voix plus stable dans le temps, l’abstention travaille moins sur leurs résultats électoraux. Le score du FN joue donc au yoyo pas tant de son fait, que de celui des partis de gouvernement.

 

Lire la suite "Repenser la gauche" »


Communiqué suite à l'article sur les « sentinelles » du centre-ville.

Communiqué de presse suite à l’article paru hier dans le Télégramme Avenir-environnement de Brest Siam – Les sentinelles du centre-ville.

________________________

Je m’étonne, pour ne pas dire plus, des propos tenus par la Présidente et la Vice-Présidente (présente sur la liste de Bernadette Malgorn) de l’association Avenir-Environnement de Brest-Siam.

Cette association a décidé en effet d’attaquer le PLU. C’est son droit le plus strict, malgré les conséquences potentielles disproportionnées sur la dynamique de développement de notre métropole. Cette annulation, obtenue en grande partie par d’autres requérants, pour un problème de forme, a heureusement eu des effets limités grâce à la réactivité de l’ensemble des acteurs publics et économiques.

Toutefois, Il est faux de dire que l’association n’a jamais été reçue à ce sujet. Au contraire, elle l’a été à de multiples reprises tant par les services de la collectivité que lors des concertations et autres réunions publiques de présentation du Plu en présence des élus. La collectivité a toujours travaillé dans la plus grande transparence sur ses dossiers. A l’inverse, l’association n’a jamais fait preuve d’ouverture sur les siens.

Sur le sujet de « ceinture verte du centre-ville imaginée par Mathon », nous avons toujours affirmé notre volonté de la préserver. Il s’agit d'ailleurs d’espaces protégés, intangibles, que le Plu nouvelle génération a, de plus, renforcés.

Il est faux également de dire que l’association aurait eu un quelconque impact sur le projet Saint-Louis. Si modification il y a eu, c’est que la collectivité a mis au point ce projet avec beaucoup d’attention, en lien avec l’Architecte Des Bâtiments de France tout en s’appuyant sur une importante concertation.

Concernant, le stationnement et l’attractivité commerciale du centre-ville, il faut comparer ce qui est comparable. Les résidents bénéficient d’un tarif qui commence à 25 euros par mois en zone verte et non 70 comme indiqué. Cette réflexion plus globale du stationnement et de l’attractivité commerciale sera partagée dans le cadre des futures assises du commerce du centre-ville que nous organiserons à l’automne. Des assises qui comme toujours s’appuieront sur une très large concertation…

Nous avons toujours besoin d'habitants engagés dans la construction collective de la ville. Toutefois, cette construction doit se faire en préservant l’intérêt général, dans une écoute et une discussion constructive. Aucun projet n'avance plus vite en le bloquant, tout comme aucune histoire ne se refait en l’inventant !

Thierry Fayret, Vice-président de Brest métropole océane chargé de l’Urbanisme, de l’Habitat et du Plan Climat.


Fête du travail et du muguet

Muguet1er mai, Fête du travail, mais aussi Fête du muguet. Voilà une dichotomie intéressante pour une seule et même journée !

Le terme travail qualifie historiquement une douleur, une peine, une contrainte. L’étymologie du mot vient d’ailleurs d’un outil de torture [ici]. La Fête du travail fait elle-même écho au combat syndical pour la journée de 8 heures, qui conduisit à deux massacres de travailleurs aux Etats Unis, puis en France avec la fusillade de Fourmies, à la fin du XIXème siècle [ici]. Nous ne sommes pas là dans de la réjouissance !

De son coté, là Fête du muguet ferait écho au roi Charles IX qui, ayant eu don d’un brin de muguet le 1er mai 1560, décida donc de faire un contre don aux dames de la cour chaque année à cette même date [ici]. Nous sommes là dans la sphère du don et de la gentillesse !

Du massacre à la fleur, du combat au don, voilà un cheminement intéressant. J’y vois le signe d’une direction à prendre, d’un chemin à parcourir et aussi d’un combat à mener face à la résistance d’une vision du monde du travail qui n’existerait que dans un rapport de force, une domination ou une contrainte.

On parle de plus en plus de bien-être au travail et de bonheur au travail. S’il s’agissait juste d’un langage cosmétique et marketing pour cacher le revers de la médaille que sont les suicides, les RPS ou les burn-out par exemple, je ne serais pas optimiste. Mais on entrevoit un vrai courant de fond qui travaille ces questions-là et qui innove par petite touche dans le monde de l’entreprise. Je trouve cela prometteur et porteur d’une vraie vision sociétale.