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Vivre à Brest - La politesse du maire

Retour de bâton après la procédure-baîllon

François Cuillandre Cour appel rennes harcellement adeupaEn décembre dernier, j’avais eu le plaisir d'être mis en cause par l'Adeupa, pour diffamation de son Président, monsieur Cuillandre. Il m'était reproché d'avoir fait le lien entre la tentative de suicide d'une salariée sur son lieu de travail et le président de l’association, maire et président de la métropole de Brest, principale autorité morale susceptible de stopper un harcèlement moral du directeur de l’association qu'il dirigeait.

Un article du Télégramme de ce jour traite de l’audience en appel à Rennes de ce procès : L’ancien directeur de l'Agence d’urbanisme de Brest condamné pour avoir harcelé son assistante.

Nous découvrons que le directeur, qui avait été relaxé en première instance à Brest, y est finalement condamné. Mais surtout, fait instructif me concernant, la présidente de la cour d’appel de Rennes n’hésite pas à mettre en cause le président de l’association, évoquant un « manque de curiosité surprenant » de François Cuillandre, faisant la liste de toutes les alertes qui lui furent remontées et auxquelles il n’aurait « pas jugé utile d’y faire suite ».

Voilà qui est très intéressant. Ce sont justement les motifs qui me furent reprochés comme diffamants et portant atteinte à l’honneur de monsieur Cuillandre.

De plus, le courrier de l’avocate de l’Adeupa affirmait que monsieur Cuillandre « n’a jamais été alerté d’une quelconque difficulté rencontrée tant par le Directeur que la salariée concernée, dont l’accident de travail n’a jamais traduit une tentative de suicide ». (voir le courrier ici)

Là encore, deux propos pour le moins contrariés par l’article du Télégramme qui parle bien, comme moi, d’une « tentative de suicide sur son lieu de travail » et des propos de la présidente de la cour d’appel qui relate les alertes qui ont été portées à monsieur Cuillandre, sans qu’il ne daigne remplir son rôle de président de l’association.

Les avocats de l'Adeupa m'auraient-ils menti par écrit dans leur lettre de menace de poursuites ?! 🙄

Pour conclure sur cette bien triste histoire qui témoigne, une fois encore, de l'état de délabrement de la gouvernance des deux collectivités brestoises et de leurs satellites, je ne doute pas que le nouveau directeur de l’Adeupa intentera rapidement une demande d’excuses publiques au Télégramme suite à l’article de ce jour, soutenue par une menace d’attaque en diffamation.

S’il n’en faisait rien, ce serait bien l'aveu d’une honteuse tentative de procédure-bâillon à mon égard, puisque l’article dit globalement la même chose que ce que j’avais exprimé en décembre … avec l’appui de la présidente de la cour d’appel de Rennes, en plus !

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-------------\/ Ajout du 11 septembre 2023 \/-------------

 

Après la publication de l'article du Télégramme et ma note ci-dessus de vendredi dernier, il semble que le Président de l'Adeupa ait jugé nécessaire d'inviter son nouveau directeur à demander la publication d’un « droit de réponse » dans les pages du journal (ici).

Le droit de réponse aligne trois faits, qu’il n’y a pas de raison de mettre en doute, même s’ils ne sont pas soumis au contrôle ou à la contradiction d’un procès. Le droit de réponse rappelle juste trois actions mises en place par François Cuillandre, de façon postérieure à la tentative de suicide sur son lieu de travail d'une salariée de l'Adeupa, par suite à un harcellement moral aujourd'hui reconnu par la justice. Or, ce que la présidente de la cour d’appel de Rennes semble avoir questionné, c’est bien le manque de curiosité, avant que « l’accident de travail » (comme le nomma l'avocat de l'Adeupa) n’arrive , afin de l’éviter.

En soi, le propos de ce droit de réponse n’a que peu d’intérêt, sauf à le lire en creux. Sauf à regarder justement ce qu’il ne dit pas.

Nous constatons que le propos est entièrement tourné sur la défense du président, François Cuillandre. L'événement qui a fait l’objet du procès est absent du propos, tout comme la part de responsabilité (même toute petite) de celui qui fut et reste le président de l’association. Aucun mot, ni pour l’ancien directeur qui aurait dû être mieux dirigé et contrôlé semble-t-il et qui a écopé d’une peine significative, ni pour la salariée (qualifiée dans le texte comme « la plaignante ») qui, après avoir perdu son emploi, doit aujourd’hui combattre les démons que subissent souvent les personnes harcelées. Il ne s’agit que d’une posture de défense personnelle. Aucune trace de remords ou d'un petit regret.

Tout cela n’est pas au niveau d’un responsable.

Le minimum que l’on attend d’un responsable est qu’il assume ses responsabilités. Qu’il le veuille ou non, Monsieur Cuillandre fut bien le président de l'Adeupa pendant toute cette période. Quelques regrets de n’avoir pu détecter, anticiper, ou même corriger les dérives qui ont eu lieu sous sa présidence auraient pu être les bienvenus.

Dans toutes les associations de Brest, c’est le président qui lit le rapport moral de l’association car c’est lui qui incarne cette « autorité morale ». Il est seul en capacité à bloquer et faire changer les choses en cas de déviance du projet, des comportements ou du sens. C'est cela qui donne corps à la fonction de président. À l’Adeupa (qui a un statut associatif), nous nous souviendrons que le président aura préféré utiliser son droit de réponse pour s’autojustifier, sans un mot pour deux vies cassées, deux drames qui auraient pu être évités.

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