Les primaires sont-elles un bien pour la démocratie ?
mardi 29 novembre 2016
Les primaires à gauche comme à droite sont globalement bien perçues. Leur taux de participation laisse à penser qu’elles sont plébiscitées par la population, en contraste avec des partis dont les effectifs ne font que décroître. S’agissant d’un vote de la population, elles apparaissent comme un acte de démocratie directe permettant de donner plus la parole à tous les citoyens. Toutes ces considérations peuvent s’entendre, mais n’est-ce pas regarder la primaire par le petit bout de la lorgnette ? Analyse.
Lors des premières primaires de la gauche en 2011, j’avoue avoir été plutôt favorable. Les arguments m’avaient convaincu qu’une plus grande ouverture sur les citoyens permettrait à plus de monde de participer aux choix politiques. Force est de constater que cette réalité est largement contrebalancée par d’autres phénomènes, qui me semblent bien moins probants vis-à-vis de l’idéal démocratique.
Les primaires produisent-elles des dirigeants faibles ?
Le premier point est probablement la question du « produit de sortie » de la primaire. Si on s’arrête au fait que la primaire doit désigner un candidat, alors l’objectif est pleinement atteint. Mais l’élection n’est pas une fin en soi. Elle n’est qu’une étape dans l’exercice du pouvoir et c’est là que le bât blesse.
Suite aux premières primaires citoyennes de 2011, qui ont vu la désignation de François Hollande à plus de 56% des votes, peut-on dire qu’elles aient permis ensuite au candidat de s’imposer et de gouverner comme nous le souhaitions ? Pas vraiment… Au-delà d’une droite sortante qui s’est positionnée dans une accusation d’illégitimité à gouverner du Président élu, il y a aussi eu une très forte opposition à gauche, y compris dans les rangs de ceux ayant participé à la primaire. Ainsi, nous sommes en droit de nous demander si les frondeurs sont le produit des politiques mises en place ou tout simplement l’opposition persistante d’un courant plus à gauche, battu de la primaire en 2011, mais qui prépare le coup d’après. Arnaud Montebourg et quelques autres sont-ils réellement sortis de la logique de la primaire durant ce mandat ? Je n’en suis pas sûr.
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