Pacte électrique breton : déchiffrage
jeudi 31 mars 2011
Le Pacte électrique breton est un cas d’école pour comprendre les enjeux à venir sur les questions énergétiques. Quels coûts pour les productions d’énergies renouvelables (EnR), pour les productions carbonées (CCCG) ou pour les économies d’énergie (MdE). Loin des idées préconçues, ce pacte nous donne quelques clés de lecture instructives pour l'avenir.
Le Pacte électrique breton a été voté par le Conseil régional de Bretagne en janvier dernier. Il faisait suite à de nombreuses réunions telles que les Conférences territoriales des collectivités (B15) ou les Conférences bretonnes de l’énergie. Maintenant, nous connaissons donc bien ce qu’il y a dedans, mais l’avons-nous compris ? Il peut être intéressant de démêler quelques chiffres pour se rendre compte des grandes tendances à l’œuvre dans ce pacte, sur les 20 prochaines années.
Le pacte, aussi appelé le « triskell électrique breton » repose sur trois axes d’intervention : des économies d’énergie, des productions d’énergies renouvelables et une sécurisation de l’alimentation de la Bretagne. Pas de révolution en la matière puisqu’il est courant d’employer la stratégie : sobriété, efficacité énergétique et énergie renouvelables en matière d’axe de réflexion sur ce sujet.
Un triskell à géométrie variable
Premier constat, c’est d’abord un déséquilibre entre les trois axes du pacte. Si l’on se projette à 2020 (qui est l’horizon du PEB) et que l’on regarde l’énergie nouvellement produite ou économisée à l’issue du pacte, cela donne 1200 GWh/an (11%) sur les économies d’énergies, 7 080 GWh/an (67%) pour les productions en EnR et 2 250 GWh/an (22%) sur la production de la centrale à cycle combiné gaz (CCCG). On le voit, les économies d’énergie sont un peu le parent pauvre du triskell, même si elles sont largement mises en avant.
On nous l’a dit et répété, si les économies d’énergies ne sont pas au même niveau que le reste, c’est avant tout à cause de l’effort financier qu’elles nécessitent (et donc des actions à mettre en œuvre derrière). Si le pacte prévoit une enveloppe d’environ 70 millions d’euro sur 5 à 6 ans en actions volontaristes pour faciliter la mise en route d’économies d’énergies, une large part de l’effort reposera sur des financements privés (chaque propriétaire isolant sa maison, par exemple). Une estimation globale issue des groupes techniques préparatoires au PEB donne le chiffre d’un milliard pour arriver à atteindre l’objectif à 2020 de réduction de 1 200 GWh/an sur la Bretagne … ça calme !
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