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Un jugement de forme, qui oublie le fond

Justice aveugle _Je comprends bien que le Parti Socialiste de Brest soit joyeux de la décision de justice qui est tombée aujourd’hui, concernant l’assignation que j’avais lancée il y a plus d’un an (Précédentes notes sur le sujet ici). Mais regardons un peu plus le fond de cette victoire de papier, qui en dit long sur nos vieux partis politiques … patriarcaux.

La Justice considère simplement irrecevable ma demande et ne prend même pas la peine de regarder les arguments de fond. Elle ne retient qu’un argument de forme et donne raison au Parti Socialiste qui s’appuie sur l’article 4.3.1 de ses statuts :

« À défaut de saisine des premiers secrétaires fédéraux ou du Premier secrétaire et d'épuisement des voies de recours internes, aucune contestation des décisions du Parti et de ses instances ne pourra faire l’objet d’un recours juridictionnel. »

Un petit article dans des longs statuts, qui semble être la botte secrète des partis français (a priori la droite a le même dans ses statuts), pour ne pas être inquiétés de toutes dérives à leur fonctionnement interne, par des adhérents indélicats.

Pour résumer cet article, tant que vous n’avez pas épuisé toutes les voies de recours internes à votre parti (et cela peut être très long et épuisant, vu les pressions internes qui frolent ce que l'on qualifie de harcellement dans les entreprises lorsque vous contestez), vous ne pouvez faire valoir aucun de vos droits devant une justice indépendante. C’est un peu comme, si dans le cas d’un couple, une femme ne pouvait divorcer sans avoir l’accord de son mari ! En fait, cet article emprisonne les adhérents au bon vouloir des responsables du parti, sans possibilité de recours à une vraie justice. Pour un parti « démocratique » et de « gauche », c’est très désaligné des fondamentaux !

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Conférence d'Aurore Stéphant sur les limites de l'extraction minière

Conférence Aurore Stéphant _Aujourd’hui, les questions du dérèglement climatique ou de l'érosion de la biodiversité sont largement connues du grand public (je ne me risquerais pas à dire reconnues !) Nous savons qu'elles seront dans l’avenir une limite indépassable au développement humain.

Il y a un mois, la commission transition du CSE de THALES Brest a invité Aurore Stéphant, ingénieure spécialiste de l’extraction minière et de la production des matériaux métalliques, pour nous parler d'une autre limite que très peu de personnes voient encore aujourd’hui.

Je ne jouerai pas le « grand sachant », autant le dire d'entrée de jeu, avant l’organisation de cette passionnante conférence, je ne mesurais pas non plus cet enjeu !

Faisant partie des 4 salariés de l’association SystExt [1], Aurore Stéphant s’est attachée à démonter certains de nos préjugés. Le premier est l’image véhiculée par les médias et les réseaux sociaux d’une honteuse extraction minière majoritairement dans les pays en voie de développement. S’il existe bien des dictatures qui exploitent des enfants pour aller chercher des matériaux rares, dans des conditions effroyables, les premières grandes nations de l’extraction minière sont des plus connues : la Chine, la Russie, l’Australie, le Brésil ou encore l’Indonésie. Y compris dans ces pays développés, l’extraction minière se fait à des coûts humains et environnementaux toujours plus lourds, imposés aux habitants locaux qui se voient expropriés de leur maison, parfois par dizaine de milliers. Personne ne semble pouvoir s’opposer à ces surpuissantes industries qui usent du lobbying autant que de la corruption pour arriver à leurs fins. De son côté, l’Europe a fini par fermer nombre de ses mines, externalisant les problèmes au-delà de ses frontières et profitant de coûts plus bas pour son industrie. Les Européens sont donc devenus dépendants pour nombre de ces ressources métalliques.

Le second point évoqué lors de la conférence est la raréfaction des minerais. Comme pour le pétrole, l’exploitation des mines les plus productives est derrière nous. Par ailleurs, les nouvelles technologies modernes utilisent des minerais rares dont la concentration peut descendre en-dessous du gramme par tonne de matériau brut excavé. Parfois, ce sont des montagnes entières qui sont rasées pour quelques m3 de minerais. Plus le temps passe et plus il faut aller toujours plus profond pour chercher des quantités toujours plus infimes de ces précieux minerais. Enfin, l'extraction finit toujours par des process très coûteux en énergie fossile, pour concentrer les minerais : de multiples séquences de concassage jusqu'à l’affinage final. Très étonnamment, en un siècle, les techniques d'extraction semblent n'avoir que très peu évolué, seules la taille et la démesure des installations ont été développées pour répondre à la demande exponentielle de nos sociétés.

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