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Éclairage sur le Grand Stade au Froutven : 4 axes de questionnements cruciaux

Question financement grand stadeAprès mes précédentes notes « Grand stade : le compte n’est pas bon … du tout ! » et « Grand stade : Un projet dépassé, un projet du passé », je reviens sur les questions en suspens concernant le futur Grand Stade au Froutven. Au moins quatre axes de questionnement essentiels demeurent sans réponses sérieuses, impliquant nos collectivités pour l'avenir.

Axe 1 : L'énigme du financement du Grand Stade au Froutven

Malgré les annonces médiatiques et le coût final qui pourrait dépasser les 130 millions d'euros, le financement du Grand Stade au Froutven reste un mystère. Avant de prendre position, les élus de la Métropole de Brest et des collectivités territoriales impliquées doivent avoir une présentation détaillée du financement global, y compris les contributions des collectivités pour les aménagements de l'espace public indispensables au projet. Une décision éclairée ne peut être prise que dans la plus grande transparence. Actons qu’aujourd’hui, c’est plutôt l’opacité qui est organisée.

Axe 2 : Les implications du financement de l'emprunt

Un deuxième point majeur d'interrogation porte sur le financement de l'emprunt de 39 millions d'euros, qui couvrira 37 % du coût du stade et sera garanti à 50 % par les deniers publics de la métropole.

Depuis l'été dernier et les annonces dans la presse sur l’opération de « naming » du Grand Stade, nous savons qu’il portera le doux nom d’Arkéa (lire ici et ). Cette annonce laisse planer un (petit) doute sur le nom de la banque qui va prêter les 39 millions d’euros [1].

Cette situation soulève clairement des questions éthiques. Y aura-t-il une mise en concurrence de plusieurs banques, pour déterminer si le prêt accordé est réellement le mieux disant, comme c'est une obligation pour les emprunts publics ? Nous pouvons en douter, puisque le projet est dit « privé » (alors que le public apporte plus de subventions et assume le risque, voir précédentes notes).

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Vivre à Brest - La politesse du maire

Tribunal de BrestIl serait malvenu, pour un syndicaliste comme moi, de critiquer une grève nationale des greffiers. Une « journée morte » pour revendiquer de meilleures conditions de travail et une reconnaissance de leur métier, par une justice à bout de souffle dont nous avons pourtant grand besoin.

À Brest, cette grève a ajourné au 16 novembre l'audience de CRPC prévue pour homologuer le « plaider-coupable » de Monsieur Cuillandre, le maire de Brest, dans l'affaire Vivre à Brest.

Du monde, il y en avait à notre convocation commune à 8 h 30, dans la salle d’audience du tribunal de Brest. Des avocats, des prévenus, des parties civiles, des juges et des journalistes. Mais point d'édile en vue.

Pourtant, un autre prévenu semblait tout heureux de comparaître aujourd’hui, son avocat lui ayant expliqué que les caméras étaient là pour un dossier bien particulier. Dans cette vie pas facile, il semblait heureux que parmi ses pairs convoqués, figure son maire inculpé. Cela devait lui redonner un peu d'humanité, un sentiment furtif d'égalité.

Mais d'égalité il n'y eut point dans cette salle d'audience ce matin. Le maire ne daigna pas se déplacer et le procureur se plia en quatre pour s'adapter.

« L'exactitude est la politesse des rois » ne dit-on pas. Ce matin, le maire de Brest semble avoir eu beaucoup mieux « affaire » !


Retour de bâton après la procédure-baîllon

François Cuillandre Cour appel rennes harcellement adeupaEn décembre dernier, j’avais eu le plaisir d'être mis en cause par l'Adeupa, pour diffamation de son Président, monsieur Cuillandre. Il m'était reproché d'avoir fait le lien entre la tentative de suicide d'une salariée sur son lieu de travail et le président de l’association, maire et président de la métropole de Brest, principale autorité morale susceptible de stopper un harcèlement moral du directeur de l’association qu'il dirigeait.

Un article du Télégramme de ce jour traite de l’audience en appel à Rennes de ce procès : L’ancien directeur de l'Agence d’urbanisme de Brest condamné pour avoir harcelé son assistante.

Nous découvrons que le directeur, qui avait été relaxé en première instance à Brest, y est finalement condamné. Mais surtout, fait instructif me concernant, la présidente de la cour d’appel de Rennes n’hésite pas à mettre en cause le président de l’association, évoquant un « manque de curiosité surprenant » de François Cuillandre, faisant la liste de toutes les alertes qui lui furent remontées et auxquelles il n’aurait « pas jugé utile d’y faire suite ».

Voilà qui est très intéressant. Ce sont justement les motifs qui me furent reprochés comme diffamants et portant atteinte à l’honneur de monsieur Cuillandre.

De plus, le courrier de l’avocate de l’Adeupa affirmait que monsieur Cuillandre « n’a jamais été alerté d’une quelconque difficulté rencontrée tant par le Directeur que la salariée concernée, dont l’accident de travail n’a jamais traduit une tentative de suicide ». (voir le courrier ici)

Là encore, deux propos pour le moins contrariés par l’article du Télégramme qui parle bien, comme moi, d’une « tentative de suicide sur son lieu de travail » et des propos de la présidente de la cour d’appel qui relate les alertes qui ont été portées à monsieur Cuillandre, sans qu’il ne daigne remplir son rôle de président de l’association.

Les avocats de l'Adeupa m'auraient-ils menti par écrit dans leur lettre de menace de poursuites ?! 🙄

Pour conclure sur cette bien triste histoire qui témoigne, une fois encore, de l'état de délabrement de la gouvernance des deux collectivités brestoises et de leurs satellites, je ne doute pas que le nouveau directeur de l’Adeupa intentera rapidement une demande d’excuses publiques au Télégramme suite à l’article de ce jour, soutenue par une menace d’attaque en diffamation.

S’il n’en faisait rien, ce serait bien l'aveu d’une honteuse tentative de procédure-bâillon à mon égard, puisque l’article dit globalement la même chose que ce que j’avais exprimé en décembre … avec l’appui de la présidente de la cour d’appel de Rennes, en plus !

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-------------\/ Ajout du 11 septembre 2023 \/-------------

 

Après la publication de l'article du Télégramme et ma note ci-dessus de vendredi dernier, il semble que le Président de l'Adeupa ait jugé nécessaire d'inviter son nouveau directeur à demander la publication d’un « droit de réponse » dans les pages du journal (ici).

Le droit de réponse aligne trois faits, qu’il n’y a pas de raison de mettre en doute, même s’ils ne sont pas soumis au contrôle ou à la contradiction d’un procès. Le droit de réponse rappelle juste trois actions mises en place par François Cuillandre, de façon postérieure à la tentative de suicide sur son lieu de travail d'une salariée de l'Adeupa, par suite à un harcellement moral aujourd'hui reconnu par la justice. Or, ce que la présidente de la cour d’appel de Rennes semble avoir questionné, c’est bien le manque de curiosité, avant que « l’accident de travail » (comme le nomma l'avocat de l'Adeupa) n’arrive , afin de l’éviter.

En soi, le propos de ce droit de réponse n’a que peu d’intérêt, sauf à le lire en creux. Sauf à regarder justement ce qu’il ne dit pas.

Nous constatons que le propos est entièrement tourné sur la défense du président, François Cuillandre. L'événement qui a fait l’objet du procès est absent du propos, tout comme la part de responsabilité (même toute petite) de celui qui fut et reste le président de l’association. Aucun mot, ni pour l’ancien directeur qui aurait dû être mieux dirigé et contrôlé semble-t-il et qui a écopé d’une peine significative, ni pour la salariée (qualifiée dans le texte comme « la plaignante ») qui, après avoir perdu son emploi, doit aujourd’hui combattre les démons que subissent souvent les personnes harcelées. Il ne s’agit que d’une posture de défense personnelle. Aucune trace de remords ou d'un petit regret.

Tout cela n’est pas au niveau d’un responsable.

Le minimum que l’on attend d’un responsable est qu’il assume ses responsabilités. Qu’il le veuille ou non, Monsieur Cuillandre fut bien le président de l'Adeupa pendant toute cette période. Quelques regrets de n’avoir pu détecter, anticiper, ou même corriger les dérives qui ont eu lieu sous sa présidence auraient pu être les bienvenus.

Dans toutes les associations de Brest, c’est le président qui lit le rapport moral de l’association car c’est lui qui incarne cette « autorité morale ». Il est seul en capacité à bloquer et faire changer les choses en cas de déviance du projet, des comportements ou du sens. C'est cela qui donne corps à la fonction de président. À l’Adeupa (qui a un statut associatif), nous nous souviendrons que le président aura préféré utiliser son droit de réponse pour s’autojustifier, sans un mot pour deux vies cassées, deux drames qui auraient pu être évités.