Vendredi dernier, lors du conseil municipal de Brest, Laurent Prunier (leader UMP d’une des divisions de l’opposition brestoise) a interpellé fermement le Maire et les élus de la majorité sur les violences urbaines de ces derniers jours, survenues en parallèle des manifestations lycéennes : « … J’attends ce soir de tous les bancs de cette salle, une unanimité dans la condamnation des violences. Cela va peut être de soi, mais cela va encore mieux en le disant ! »
Selon lui, la majorité municipale n’aurait pas assez condamné fortement ces débordements de violence et il appelait les élus de gauche à le faire officiellement en séance. Le Maire de Brest lui a rappelé l’avoir fait dans la presse au moment opportun [ici], en son propre nom et au nom de toute la majorité municipale, mais cette interpellation de l’UMP aux élus de la gauche brestoise m’interroge à plus d’un titre. C’est pourquoi je souhaite ici y apporter ma réponse (qui fait d’ailleurs écho à une précédente note [ici], écrite il y a déjà un an).
D’abord la requête de l’UMP brestoise me questionne : pourquoi demander une condamnation plus officielle de la majorité municipale à des actes de violence intervenus au sein de notre ville ? Serions-nous à leurs yeux un groupe de « terroristes » qui pratiquerait la politique au travers d’actes de violences ou par du vandalisme anonyme ? Ne serions-nous pas, comme eux, des démocrates ayant choisi la voix de la discussion et du débat, au sein des instances démocratiques où nous siégeons ensemble ? Enfin, quelle bénéfice tirerions-nous à manigancer des dégradations au sein même de la ville que nous essayons de bâtir, malgré un retrait constant de l’état UMP ? Non, je crois que nos engagements et nos actes suffisent à démontrer que nous ne cautionnons pas de tels agissements et il n’est nul besoin de le crier haut et fort pour convaincre.
En second, et puisque monsieur Prunier nous interpelle sur ce sujet, je tenais à dire mon sentiment face à ce qui s’est passé. Mon premier sentiment ne fut pas de porter un jugement sur certains par une condamnation, qui n'a à mon avis de sens que pour ramener les esprits à la raison (ce qui a été fait par le Maire de Brest). Mon premier sentiment fut d’abord de la tristesse pour cette jeunesse qui en arrive à de tels actes et un vrai questionnement sur les raisons qui nous mènent aujourd’hui de plus en plus à un tel résultat.